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10 septembre 2020

Ava

Les temps sont durs pour les fans de Jessica Chastain. Pour suivre la carrière de leur idole, ils enchaînent depuis maintenant bien trop longtemps les daubes pur jus. Avec Ava, on espère que l'actrice a touché le fond et qu'elle saura ensuite rebondir. A quel moment peut-on penser qu'un tel scénar vaut le coup d'être tourné ? On dirait une sous-production EuropaCorp. Le script est si débile qu'il aurait très bien pu être griffonné par Luc Besson entre deux entrevues à l'hôtel... C'est d'ailleurs à Besson que l'on doit le tout récent et pourtant déjà oublié Anna, autre thriller minable du même genre où l'on suivait, là aussi, une tueuse à gages surentraînée au nom en palindrome. Faut-il être encore très jeune dans sa tête pour trouver brillante l'idée d'un nom palindrome... Le titre Ava était qui plus est déjà pris, par une œuvre autrement plus respectable. Bref. C'est donc ici Chastain qui endosse le rôle d'une agente ultra efficace bossant pour une organisation secrète dirigée par cette enclume de Colin Farrell. Du fait de son métier pas comme les autres et d'une histoire de famille compliquée, Ava a des problèmes avec l'alcool, elle doit résister aux tentations tout en essayant de se rabibocher avec sa smala et en devant échapper aux tueurs de sa propre organisation suite à une mission ayant mal tourné. Vaste programme...



Devant une telle ineptie cinématographique, on s'étonne de croiser de tels acteurs. Colin Farrell se fait principalement remarquer pour son air mauvais pathétique et sa coupe de cheveux étonnante, qui parvient à nous faire oublier ses fameux sourcils. L'acteur arbore une brosse particulièrement touffue et droite qui vient curieusement compléter la très nette calvitie de John Malkovich lors des champ-contrechamps qui nous les montrent deviser entre eux : le brun fuligineux tenace de la chevelure de Farrell s'imprégne sur nos écrans quelques secondes après sa disparition du cadre proprement dite pour un effet fascinant à l'écran. Visiblement peu intéressé, et on le comprend fort bien, par son rôle, John Malkovich assure le minimum syndical, il incarne l'unique contact de Jessica Chastain, son ancien formateur, une sorte de père de substitution. On devine l'amour platonique que Malkovich éprouve pour la tueuse, mais on ne sait pas s'il est dû au fameux strabisme du comédien, à son cheveux sur la langue, ou à ce qu'il était réellement venu chercher sur le plateau auprès de sa belle partenaire...




On retrouve aussi Geena Davis dans la peau, qu'elle a très tendue, de la mère d'Ava. Sa présence au générique renforce la filiation du film avec le grand classique (?) de Renny Harlin, Au Revoir à Jamais, où celle qui était alors la femme du cinéaste à moitié timbré d'origine finlandaise campait une tueuse professionnelle à la mémoire vacillante et portait la même coupe au carré plongeant que Chastain. Le visage de Geena Davis, littéralement tiré à quatre épingles, fait d'ailleurs l'objet d'une sorte de boutade à l'autodérision pitoyable qui tombe à plat. Non, pour trouver de vrais moments de rigolade, il faut chercher ailleurs et notamment chez l'acteur Common, dont le jeu rappelle un peu celui de Vin Diesel, la magie en moins ; il est guère aidé, avouons-le, par des dialogues catastrophiques. Rayon comique involontaire : relevons aussi une bagarre entre Colin Farrell et John Malkovich qui se veut particulièrement musclée et brutale mais, filmée avec les pieds, comme tout le reste, elle est en réalité plus gênante qu'autre chose. Elle sera très vraisemblablement zappée des montages vidéos qui seront consacrés aux deux acteurs à la dérive lorsqu'ils recevront enfin leurs César d'honneur.




Les temps sont si durs pour les fans de Jessica Chastain que je me dois de remercier l'un deux : celui qui, le cœur sur la main, a réalisé les sous-titres français qui m'ont permis de suivre ce film et d'en saisir toutes les subtilités. Ce fan plein de bonnes intentions, mais à l'anglais encore perfectible, qui a daigné consacrer quelques heures de son temps à la traduction de cette daube, dernier coup de poignard en date de Jessica, afin de permettre à son prochain de la subir à son tour en toute illégalité. Peut-être aveuglé par son admiration pour l'actrice, notre cher traducteur amateur a opté pour le vouvoiement systématique à l'égard de Jessica Chastain, quand bien même celle-ci les tutoie tous en retour, qu'il s'agisse de la mère, de la sœur ou de l'ex-boyfriend de son si triste personnage. Ce choix linguistique inhabituel octroie un ton singulier à quelques scènes au demeurant tout à fait misérables. Ce moment où Jessica Chastain commande un savoureux "scotch sur les rochers" au barman, succombant à un petit délice ambré, sort également du lot. Pour le reste, circulez, y'a putain de que dalle à voir, c'est horrible ce truc.  
 
 
Ava de Tate Taylor avec Jessica Chastain, John Malkovich, Colin Farrell, Common et Geena Davis (2020)

10 juin 2013

Die Hard 5 : belle journée pour mourir

On va faire notre auto-critique sur ce coup-là. On a tout passé à Bruce Willis. Pourquoi ? A cause de sa bonne gueule et de ses heures de gloire de jadis. En gros à cause de la première trilogie Die Hard, du Dernier samaritain, de Hudson Hawk, de L'Armée des douze singes, de Pulp Fiction, Sixième sens et Incassable. En vérité on avait surtout de l'affection pour cet acteur, qui a été le héros de quelques gros films ayant accompagné nos adolescences en mal de plaisirs. Depuis, à chaque catastrophe cinématographique, on le dédouane. On l'absout. On s'en prend à tout le monde sauf à lui et on regrette seulement que son nom sanctifié soit associé à de telles saloperies, comme s'il était victime de notre triste époque. Quand on a parlé de Die Hard 4, on s'en est pris à Justin Long et bien entendu à Len Wiseman. Quand on a brocardé l'arnarque Looper, on a tapé sur Nolan et ses avortons, sur Gordon Levrette et Emily Blunt, mais pas un mot plus haut que l'autre sur Bruce Willis, qu'on excusait à demi-mot de figurer dans une énième merde. Mais Bruce Willis ne fait-il pas partie intégrante de son époque ? Ne contribue-t-il pas à sa médiocrité ? N'est-il pas le pylône soutenant la nouvelle trilogie Die Hard, son producteur exécutif et certainement son consultant de la première heure ? N'a-t-il pas les coudées franches sur la réalisation de ces projets, autant qu'un Tom Cruise sur la franchise Mission Impossible ? Notre petit doigt nous dit qu'il est pour beaucoup dans le naufrage du film d'action contemporain et notamment de notre cher John McClane...


Bruce Willis est sans aucun doute coupable de ce film autant que les autres mais il garde quand même ce vieux fond de classe dont l'énorme tête de nœud à côté de lui ne bénéficiera jamais.

Comme dans Indiana Jones 4, quand l'acteur devient trop vieux et qu'on espère réaliser une enfilade de gros films d'action hyper rentables, on fait débarquer le fils du héros histoire d'assurer le passage en douceur vers une renaissance de la saga sous les traits d'un personnage plus sexy et à la légitimité toute fabriquée. Mais si ce n'était que ça, que la présence d'un fils prodigue débile avec une grosse tête ronde d'abruti fini. Le pire c'est que derrière la caméra se tient un énième guignol du même acabit point de vue intellect, qui se dit fan de la première trilogie et qui croit que ça suffit pour la massacrer dans une suite ignoble. Avait-on seulement demandé à Renny Harlin de regarder un seul film américain avant de mettre sa patte viking au service d'une suite au scénario solide, 58 Minutes pour Vivre, film qu'on ne revoit plus aujourd'hui mais qui n'a rien de honteux et qui a eu le mérite inouï d'amener le terrible troisième épisode signé McT. Pour signer le cinquième film, Bruce Willis et ses sbires ont fait appel à John Moore, auteur de Max Payne, fameux jeu vidéo mais film atroce à l'esthétique digne des pires séries TV sur lesquelles on zappe en quatrième vitesse tout en détournant le regard.


Tous ceux qui ont croisé par mégarde la bande-annonce de cet immondice hollywoodien ont aussi croisé cette scène racoleuse, qui n'apparaît pas dans le film.

Le scénario de ce nouvel opus est misérable. Quelques allusions inévitables à l'âge avancé de Bruce Willis (qui joue comme un vrai connard là-dedans), des personnages secondaires qui se secouent sur le talent de tireur toujours intact de ce "vieux McClane, toujours au top", bien sûr impeccable lors d'une session de tirs au début du film où il dégomme tous les stands avec le sourire, des vannes morbides quand il y en a (ces petites répliques bien placées et qui nous foutent les larmes aux yeux, en particulier quand McClane passe le film à répéter qu'il est censé être en vacances et que ça ne l'étonne qu'à moitié d'encore les passer à faire sauter tout ce qui bronche), des scènes d'action nulles à souhait, auxquelles on ne comprend rien, qui sont toutes horriblement filmées et où tout est sujet à explosion, comme pour combler les désirs d'un enfant de quatre ans qui voulait faire du ciné pour casser ses jouets, bref, ce film est honteux, navrant, y'a pas de mot. On mate ça et on se cache pour oublier, on n'en parle à personne, on se tait après. 


Bruce Willis vient d'être décoré de l'insigne de commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres. Il était "ému aux larmes" selon les journaux. Nous aussi on a chialé.

Certains fans de la série disent que pour faire un bon Die Hard il faut un McTiernan et au moins un frère Grüber. Jugement bien pessimiste. On aimerait que ce soit possible autrement et que Bruce Willis ait un jour l'intelligence de faire appel à de bons scénaristes (deux ou trois maximum, pas toute une armée de trépanés se refilant la patate chaude pour accoucher d'un vaste gag à tiroirs involontaire) et surtout à un réalisateur qui aurait un minimum de talent et de quotient intellectuel. Même si ça marche rarement, les impératifs des studios imposant leur loi, Tom Cruise essaie d'embaucher des cinéastes potentiellement capables de renouveler sa saga chérie, Stallone lui-même a déniché le réalisateur de Red Hill pour Expendables 3, idem pour Schwarzy qui est allé tourner avec le réalisateur coréen de J'ai rencontré le diable. Dans tous les cas ça n'a pas donné grand chose mais c'était bien tenté. Bruce Willis, dont on se demande même s'il voit seulement la différence entre la première trilogie et celle qu'il est en train de faire capoter dans les grandes largeurs, a quant à lui logiquement choisi le réalisateur de Max Payne, John Moore. Arrête-toi ! 


Die Hard 5 : belle journée pour clamser de John Moore avec Bruce Willis (2013)

12 février 2008

Cliffhanger

Chronologiquement, Cliffhanger est le premier film du tandem Sly/Harlin. Sly, c'est le surnom affectueux qu'on donne à "l'étalon noir" Sylverster Stallone. Harlin, c'est Renny Harlin. Son cv : Au Revoir à Jamais, L'Ile aux Pirates, Peur Bleue. J'ai tout dit. Pour ce type, la caméra, c'est une arme. Cliffhanger est à coup sûr le meilleur film de ce tandem. Une performance pour Sly, plus physique que jamais, il faut l'avouer ! C'est un film trépident, spectaculaire, sans temps mort. Comme le disait l'accroche du film : le top de l'action au sommet (en anglais : "the top of the action at a top", jeu de mots, calembour). Alors bien sûr, y'a des goofs et de la trivia (anecdotes sur le film). J'en ai repéré un bon paquet lors de la première vision et encore davantage lors de la seconde vision :

- Ok ok, la séquence d'intro déchire mais GOOF un détail m'a tué : regardez la tête du vieux à coté de Michael Rooker au moment où sa fiancée menace de chuter ! Ce sale con se retient de rire, limite s'il n'a pas les larmes qui coulent ! Matez voir vous serez pas déçu.

- Bon ok, je vais pas énumérer toutes les bourdes qu'il y a dans ce film, j'y passerais la journée et demain je me lève tôt, mais j'en dis une dernière qui m'a marqué GOOF : quand Stallone fait un bonhomme de neige pour les méchants ! Merde, il risque sa vie et celle de ses amis et il prend le temps de faire ça ?! Arrêtez les mecs.


Non, pour moi, Cliffhanger n'a pas marqué le grand retour de Sly, la faute au scénar et à plein d'erreurs qui me font penser que ce film a été réalisé à la "va comme j'te pousse" ! Sky aurait mieux fait d'écrire le script lui-même ! Ce film est un pétard mouillé, un gros "bis" tourné avec les moyens d'une série A. Le film est mezzo.


Cliffhanger de Renny Harlin avec Sylvester Stallone (1993)