9 juillet 2025

Jurassic Park

Honnêtement, on doit dire que tous les films suivants n’ont jamais pu atteindre le premier Jurassic Park. Quand on dit "tous les films suivants", on ne pense pas seulement aux suites de Jurassic Park (Le Monde perdu bien sûr, Jurassic Park III et tous les infames Jurassic World), non on pense à "tous les films suivants". L'ensemble de la production cinématographique post-1993. En effet, le premier, le vrai Jurassic Park, l'unique, est une œuvre d'art cinématographique. Au premier sens de chaque terme. Prenez le temps de les relire un par un. Et on ne saurait même pas dire combien de fois on l'a vue, cette œuvre d'art cinématographique... Notre père qui êtes aux cieux (il est bien vivant, mais on l'appelle toujours comme ça), notre paternel, car nous sommes frères, a toujours dit qu'il jetterait le magnétoscope par la fenêtre si on le regardait encore une fois... Il n'a jamais ressenti le cinéma... Pourtant ce film nous a fait traverser notre adolescence. On avait exactement 7 et 8 ans quand on a vu cette merveille en salle, en 1993, au CGR de Manosque. Maintenant on en a 70 à nous deux et on l'aime toujours autant... C'est bizarre parce que normalement on était partis pour être deux intellos précoces, loin de se laisser berner par des animatroniques, mais dès la première séquence, Spielberg nous avait rattrapés... On a lâché les études après cette séance, soit en CE1 pour l'un et en CE2 pour l'autre. C'est tôt pour arrêter d'apprendre. Mais la vie nous a souri quand même, et nos trois enfants, cousins, désormais adultes, Mado, Lucho et Macho, adorent aussi le premier Jurassic Park... On leur a transmis nos gènes pathologiques, nos pieds carrés et notre passion. De rien.


 
 
Frères de naissance mais devenus meilleurs amis en 94, nous avons tous deux acheté la VHS le jour même de sa sortie. On l'avait en double donc, chacun la sienne, et nous avons tous deux épuisé notre exemplaire, car nous avons tous deux regardé cette révolution artistique en boucle pendant les années, les décennies, qui ont suivi. Tant d'années, tant de souvenirs... RIP le magnétoscope qui a fini en vol plané sur la pergola. Pour nous, tout le film a l'équilibre parfait entre anges (Laura Dern) et démons (Richard Attenborough), entre nature humaine céleste (L. Dern) et bestialité préhistorique infernale (T. Rex), entre pur chaos (Jeff Goldblum) et pure harmonie (Laura Dern), chaos et harmonie à l'intérieur et à l'extérieur de nous et à travers l'univers, mais surtout entre pure évolution (Laura) et pure perfection (Dern). Le film donne la banane (Sam Neill) et ne vieillit jamais (Samuel L. Jackson). Spielberg est un génie du cinéma. On l'aime autant que ses films, que tous ses films, que l'on serait bien en peine de nommer et, pire encore, de départager, de même que l'on serait incapables de faire une préférence entre nos trois gosses (même si Lucho a une place à part dans nos cœurs).


 
 
On ne se lasse jamais de ce film. Vous non plus, avouez. Peu importe votre âge. Si vous passez une mauvaise journée, si le monde ne va pas dans votre sens (et il ne va jamais dans le nôtre) : c'est toujours le médicament. Merci Steven. On vient de le regarder après quelques années sans y retoucher et on a pleuré presque tout le long. C'est fantastique. Juste un morceau incroyable de cinéma moderne avec des paysages visuels si captivants... Cela vous balance dans un monde différent et vous pouvez vous y plonger corps et biens ! (?) Ce film place Steven Spielberg et John Williams au même rang que les nombreux grands cinéastes et compositeurs classiques qui ont créé un cinéma qui sera vu et une musique qui sera écoutée pendant des siècles ! Ce qui fait de Spielberg l'un des plus grands cinéastes de l'histoire, quelque part entre Buster Keaton, David Lynch et Franck Gastambide. Oui, au début des années 2000, on regardait ce film tous les soirs dans notre lit. On avait environ 20 ans. Aujourd'hui, on est septuagénaires en pré-retraites à nous deux et quand on le regarde à nouveau (on aurait dû faire un plan avant de se lancer au brouillon), on est toujours submergés par sa beauté. C'est la première fois depuis toutes ces années qu'on en parle, qu'on vide notre banane devant vous, et cela nous fait très plaisir. Quelqu’un l’a appelé le film quantique : c’est bel et bien ce qu'on pense de Jurassic Park.
 
 
Jurassic Park de Steven Spielberg avec Sam Neill, Laura Dern et Jeff Goldblum (1993)

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