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14 mai 2019

Biutiful

Alejandro Gonzalez Iñarritu aime filmer crûment la vie, les gens, sans concession, parce qu'il s'est rendu compte que c'était vendeur. Dans The Revenant il filme les violences entre Indiens et colons avec âpreté, tout comme la lutte sans merci entre Léo "Le Câpre" et Tom "Godeffroy" le Hardy. Il fait de même dans Birdman, une sorte de film intimistico-fantastique ronflant qui se veut une prouesse technique en un seul plan séquence artificiel, où il colle au plus près ses acteurs névrosés (ce qui nous donne envie de mettre Emma Stone à sa juste place : dans un aquarium). Avant cela, le cinéaste s'était fait connaître grâce à sa balourde "trilogie de la mort" : Amours chiennes, 21 Grammes et Babel. Trois films qui ne supportent pas d'être revus aujourd'hui, pesant dix tonnes chacun malgré leurs titres mensongers, où des acteurs qui en font des caisses courent après un rein, un fusil, un Oscar ou un clébard, dans des histoires parallèles sordides toutes reliées par un même évènement tragique (en général un accident de bagnole ou de bus). Tout ça pour dire que le réalisateur mexicain, charlatan pur jus récompensé par les plus hautes distinctions, chef de fil autoproclamé d'une petite bande de guignols originaires du même pays que lui (Alfonso Cuaron et Guillermo Del Toro) et aujourd'hui président du jury cannois, trace son sillon morbide depuis belle lurette et il ne va certainement pas s'arrêter en si bon chemin. Au sein d'une filmographie à se flinguer, Biutiful est sans doute son film le plus fétide et cafardeux.




Tout est gris béton armé, jaune pisse, rouge sang-séché, vert glauque, noir désespoir et bleu hématome. A l'aide de cette colorimétrie diabolique, Iñarritu met en scène le quotidien de la misère à Barcelone avec, en star filmée en gros plan 80% du temps, Javier Bardem. Et ça dure 2h27 ! 2 plombes 30. Cette performance dépressive de premier plan et ces gros plans sur son nez de catcheur difficiles à assumer ont valu à Bardem de recevoir, de la part d'un jury aux abois, le prix d'interprétation à Cannes et de produire une anthologique déclaration enflammée en direction de Pénélopé Cruz, sa compagne, qui lui a permis, sans aucun doute, d'exorciser les démons accumulés depuis ce film âpre et le harcèlement continu de la caméra survoltée d'Iñarritu. Bardem y joue un père de famille qui vivote de petits trafics et doit élever seul ses deux gamins car sa femme, dont il est séparé (mais il l'aime toujours, misère de misère !), est bipolaire et donc incapable de gérer quoi que ce soit. Comme si ce n'était pas assez, il apprend qu'il a un cancer incurable et qu'il n'a plus que quelques mois à vivre. Par dessus ça, il est atteint de dons de voyance et arrive à communiquer avec les défunts ou à voir les morts prochaines des gens. Et c'est pas fini, car son frère est un connard qui se tape sa propre femme.


 

Et attendez, il reste la cerise sur le gâteau de ce drame étouffant, qui enfonce un clou dont on ne voit déjà plus la tête ! Comme il se sait condamné par le cancer et qu'il veut mettre sa famille à l'abri du besoin, Bardem trafique dans des trucs de moins en moins nets, en particulier des ateliers de confection clandestins remplis de clandestins chinois de tous sexes et de tous âges qui vivent et travaillent dans des conditions absolument épouvantables. Ils ont surtout très froid. Et comme Bardem n'est pas un salaud et qu'il a aussi un cœur, il achète quelques systèmes simples de chauffage au gaz, ce que lui permettent ses maigres ressources, des bonbonnes branchées à un brûleur, comme on en voit sur les terrasses des pires bars l'hiver. Évidemment, une nuit, alors que les Chinois dorment profondément dans leur atelier insalubre, le système se met à déconner, les brûleurs s'éteignent mais le gaz continue à se propager, tuant tout le monde dans l'atelier. Tout cela est filmé par un Iñarritu survolté qui a chaussé ses plus gros sabots et enfonce ses personnages dans la même misère que celle dans laquelle se trouve son cerveau trépané (et le spectateur courageux qui a tenu tout le film). Il paraît que ça plait aux gens. Pourquoi ? Pas à oim, DSL !


Biutiful de Alejandro Gonzalez Iñarritu avec Javier Bardem et des miséreux (2010)

3 août 2018

Mother !

Il y a déjà un souci avec le titre. Je ne l'écrirai pas "mother!" comme le souhaiterait Darren Aronofsky. Je commence par une majuscule, parce que l'on met une majuscule aux titres. J'accepte, difficilement, de le ponctuer d'un point d'exclamation, mais je le précède d'un espace. Car en France, c'est comme ça, nous n'avons pas les mêmes règles de typographie que nos amis anglo-saxons : nous mettons un espace entre le mot et la ponctuation quand celle-ci est un point virgule, un point d'interrogation, un double-point ou un point d'exclamation. Je suis en cela étonné que les québécois aient traduit par "mère!", c'est un laisser-aller inhabituel de leur part. C'est peut-être une question d'habitude, mais je préfère nos règles, je les trouve plus claires et agréables à la lecture. Mother ! Autre difficulté, et non des moindres : comment fallait-il prononcer le titre lorsqu'on se présentait à la caisse au ciné ? Cela ne m'a pas encouragé à me déplacer... Bref, pour moi, ce titre est une source de problèmes importante. Sans parler de son manque absolu d'originalité... En cela, il est vrai que seule la ponctuation participe à le rendre un tant soit peu unique.




Il faut aussi reconnaître à ce titre une autre qualité, plus inattendue. Une qualité discrète mais essentielle qui réside justement dans ce point d'exclamation et, plus exactement, dans sa façon d'apparaître à l'écran au tout début du film. Le mot "mother" s'écrit sous nos yeux, dans cette écriture caractéristique, puis surgit le point d'exclamation, accompagné d'un petit motif sonore digne d'un dessin animé qui rompt d'emblée avec le sérieux et la noirceur annoncée. C'est cette fantaisie, cet esprit plaisantin, qui vient sauver Darren Aronofsky du naufrage complet. Visiblement, le cinéaste s'amuse et veut nous emporter dans son délire. Ça ne fonctionne pas du tout, mais il a le mérite d'essayer, le sourire aux lèvres, quand d'autres que lui font ça avec un sérieux infiniment plus plombant et méprisable. Cela invite à un peu plus de bienveillance à son égard.




En nous dépeignant les mésaventures de cette jeune femme, incarnée par Jennifer Lawrence, qui habite seule avec son mari, Javier Bardem, écrivain en panne d'inspiration, dans une immense baraque et voit celle-ci être progressivement envahie par des inconnus, Mother ! prétend être une allégorie assez finaude que l'on pourrait s'évertuer à interpréter de plusieurs manières (au moins quatre, d'après les nombreux sites ayant décrypté le film, bien que l'une d'elles me paraisse un brin plus évidente — en gros, la maison = la Nature, brillant...). Le résultat à l'écran n'est hélas pas à la hauteur de l'ambition du cinéaste, dont on sent un peu trop qu'il veut absolument signer une œuvre clivante, vouée à devenir culte. Son film pèse des tonnes et peine à nous captiver malgré sa progression crescendo dans l'horreur et l'intensité.




Nous ne nous intéressons pas une seconde au personnage central, quand bien même l'actrice fait tout son possible et ne démérite pas, avec une caméra qui la colle de très près. Cette femme paraît vide et désincarnée, tout comme son agaçant époux. Ils ont simplement l'air d'être là pour servir et illustrer les petites idées du cinéaste, simples pantins, tristes rouages de sa machine pas si bien huilée. Quand arrivent les invités, joués par des revenants comme Ed Harris et Michelle Pfeiffer, cet effet est d'autant plus fort. Il est toujours agréable de revoir le trop rare Ed Harris mais, ici, nous voyons justement "le trop rare Ed Harris", au charisme intact, venir nous faire un petit coucou dans un film de Darren Aronofsky, et strictement rien d'autre. On constate les nouvelles rides apparues sur son front, on espère que sa santé est au beau fixe, mais on ne croit en rien à son personnage.




En outre, si Aronofsky paraît faire tous les efforts du monde pour rendre son film organique, lui donner de la chair, du corps (les murs suintent, les corps souffrent, les parquets s'ouvrent, tout est susceptible de saigner, s'effriter, se casser, s'inonder), il échoue cette fois-ci totalement dans cette entreprise (il y avait pourtant excellé dans Black Swan et The Wrestler). La faute notamment à des effets spéciaux ratés, beaucoup trop lisses, sans âme. En cela, Mother ! nous rappelle les dérapages visuels de quelques uns de ses précédents films comme The Fountain ou Noé (sans doute le plus proche voisin de Mother ! de par les thèmes abordés). C'est parfois d'une laideur assez gênante. C'est bien dommage car, à côté de ça, il y a tout de même quelques idées. J'aime que le seul décor du scénario, cette maison qui se veut un personnage à part entière, d'abord cocon familial accueillant, se transforme tour à tour en un lieu de culte, en un espace de débauche puis, littéralement, en zone de guerre. Tout cela dans un mouvement fluide et naturel, Aronofsky ne filmant pas en plans-séquences mais parvenant à nous en donner l'impression. Hélas, la maison aussi manque de réalisme et paraît ne pas exister, on se croit dans un studio en carton et nulle part ailleurs... Comment peut-on croire, d'ailleurs, que la frêle Jennifer Lawrence est censée l'avoir retapée entièrement ?!




De nouveau hanté par le cinéma de Roman Polanski (on pense assez inévitablement à Répulsion et Rosemary's Baby), sans ce coup-ci lui arriver à la cheville, Mother ! apparaît en fin de compte comme une pitrerie plutôt inoffensive, non totalement dénuée d'intérêt mais à des années lumière de l'effet escompté. La pirouette finale, en forme d'ultime pied de nez, appuie cette impression. Malgré tout, Darren Aronofsky continue son petit bonhomme de chemin et poursuit sa carrière de manière cohérente. On doute, cependant, qu'il revienne un jour à des œuvres plus humbles et maîtrisées comme l'étaient The Wrestler ou Black Swan, mais on continue d'espérer. 


Mother ! de Darren Aronofsky avec Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris et Michelle Pfeiffer (2017)

26 août 2014

Texas Killing Fields

Film sans intérêt, sans surprise, sans qualités. Parlons des personnages de ce Texas Killing Fields, ah ben non, y'en a pas ! Ils n'existent tout simplement pas... On a droit en vrac à un flic du genre nerveux, Mike Soudeur, tête brûlée, gros bras, attardé profond, peur de rien, peur d'un chien (Sam Worthington), qui fait fi des consignes de ses supérieurs pour aller aider la femme dont il est divorcé, flic de métier elle aussi (Jessica Chastain), au cœur d'un district malfamé. Son binôme, Marcel Patulacci (Jeffrey Dean Morgan), gardien de la paix avant tout, est plus raisonnable, plus âgé, type grand cœur fatigué de suivre des détraqués et prêt à se sacrifier pour secourir une fille de pute (c'est pas une insulte, c'est dans le script) qu'il considère comme sa propre enfant, et qui sera sauvée in extremis tandis que le tueur libidineux bigleux et chauve sur le point de lui faire la peau finira, vous l'auriez senti venir, par être arrêté.




Ce que je viens de vous résumer là c'est absolument tout ce que contient le scénario, ni plus ni moins, je n'abrège pas. Les personnages s'en tiennent rigoureusement à ce minimum-là. Il n'existent bel et bien pas. Et les acteurs qui les incarnent non plus. Sam Worthington est encore plus paraplégique que dans Avatar, Jeffrey Dean Morgan est un Javier Bardem au rabais, et Jessica Chastain, même si son charme opère à nouveau, est encore plus sous-exploitée que dans The Tree of Life, puisque la flic qu'elle incarne n'apparaît à l'image que trois minutes à tout casser, ne sert scrupuleusement à rien, et ne fait même pas de tourniquet dans des jardins publics. Seule la jeune Chloë Moretz, déjà remarquée dans Hugo Cabret, confirme ici son talent dans un rôle beaucoup moins enfantin que celui qu'elle campait chez Scorsese. L'actrice est depuis apparue dans quelques films beaucoup moins recommandables, de Dark Shadows à Carrie, la revanche, et n'y a pas autant brillé (pour ne pas dire qu'elle y tutoyait le ridicule). Espérons qu'elle regagne ses galons dans le dernier film d'Olivier Assayas. Quoi qu'il en soit, elle rejoint la petite Elle Fanning dans la course aux jeunes comédiennes américaines les plus prometteuses, et en fin de compte, sa présence étonnante, son visage ultra expressif et son charme étrange sont le seul intérêt de Texas Killing Fields, qu'on se le dise.




Malheureusement la réalisatrice, Ami Canaan Mann (joli blaze, y'a pas à dire, comme quoi ça ne fait pas tout !), la fille de Michael Mann, qui a donc produit le premier film de sa progéniture, ne fait pas grand chose du potentiel de la petite actrice, comme elle ne fait rien des autres membres du casting, de son non-scénario, et de tout ce qui s'en suit, rien qui ne sera oublié très vite. Le film ne tire aucun parti de son décor marécageux (la mise en scène s'y embourbe joyeusement, pour faire un jeu de mot digne du magazine Première), et le script est d'un déjà vu à toute épreuve. L'affiche parle de 60 cadavres et promet un Texas Killing Spree alors qu'il n'y a que quatre ou cinq macchabées à l'écran (pas que je sois un grand fan de barbaque mais quand on annonce un truc on s'y tient). Elle évoque aussi un tueur "insaisissable" que nous aurons reconnu dès sa première apparition, au bout de dix minutes de film, et qui, en prime, finira par être saisi... Et pourtant je ne suis pas doué en général pour jouer aux devinettes devant les films policiers, d'abord parce que je manque de pratique, n'ayant moi-même jamais rien traqué à part quelques films sur le net, ensuite parce que le plus souvent je m'en fous royalement, pouvant apprécier les belles intrigues policières, par exemple celles des films noirs de l'âge d'or, sans forcément passer mon temps à échafauder des hypothèses. Mais si moi, avec ma gueule enfarinée, si moi j'ai tout pigé au bout de cinq minutes à ce film de traque qui n'a aucun autre argument à sa disposition, je n'ose imaginer l'ennui qui frappera les amateurs du genre, lesquels auront en prime le sentiment de revoir ce maigre polar pour la millième fois. Ne perdez pas une heure et demi devant un film que vous aurez totalement oublié une demi heure après.


Texas Killing Fields d'Ami Canaan Mann avec Sam Worthington, Jeffrey Dean Morgan, Jessica Chastain et Chloë Grace Moretz (2011)

12 janvier 2011

Mange Prie Aime

C'est peut-être le pire film de l'année. Non, sans doute pas. Il y a sûrement eu pire. Mais j'ai bien dit "peut-être", et c'est peut-être bien le pire film de l'année. Au bout d'un quart d'heure j'ai éteint ma télé d'un geste rageur, j'avais pas le choix, j'étais atteint par cette sensation terrible d'écœurement qui s'empare de moi quand je dévore une raclette. Quand je déguste une raclette je ne sais pas quand m'arrêter, du coup je ne m'arrête jamais, sauf à ce moment précis, tardif, trop tardif, où je ne vois plus mes jambes cachées par mon estomac décuplé qui s'est coincé sous la table et qui a eu raison des boulons de mon pantalon et de ma ceinture en cuir de croco. Je m'arrête alors à cet instant où il faut que je change de pièce pour ne pas que l'odeur de frometon me fasse rendre tout ce que le frometon lui-même m'a donné. J'ai eu cette sensation-là typique de la raclette devant Eat pray love mais sans m'être régalé de fromage et de charcutaille en tout genre au préalable. Pas de salami, pas de jambon de pays. Rien de bon à se foutre sous la dent. J'ai commencé par me demander comment des scénaristes grassement payés pour accrocher les foules peuvent écrire de telles saloperies. Sans parler des dialogues, qui sont un ramassis de débilités profondes et de fautes grammaticales, comment peut-on pondre une telle introduction ? C'est normalement la partie qui a pour fonction d'introduire, j'imagine, qui est censée captiver le spectateur et l'immerger dans un récit attractif et plaisant, intriguant et impliquant. Or la première séquence de ce film est un modèle du genre, in a bad way...



Tout commence avec Julia Roberts qui fait maladroitement du vélo en Inde, chaussée de tchancles. Elle s'arrête en faisant un dérapage contrôlé assez impressionnant qui aboutit dans un nuage de graviers à l'entrée d'un genre de monastère à ciel ouvert. Depuis le début du générique elle nous déblatère en off (avec ce timbre de voix qu'on aime chez elle), qu'une amie à elle, psychologue de Philadelphia, a passé des mois au Cambodge pour venir en aide aux populations déplacées, victimes du génocide, affamées, traumatisées par les massacres, et mises à mal par pelles d'autres soucis de santé. Or tenez-vous bien à vos fauteuils, savez-vous de quoi parlent tous ces gens, tous ces malheureux, tous ces misérables ? Savez-vous de quoi causent aussi à longueur de temps tous les pauvres petits Biafrais ? De leurs histoires de cul ! D'un tel qui veut coucher avec une telle, de telle autre qui est amoureuse de celui-ci, et de celle-là qui rêve de se taper son voisin, etc. Eh oui, Julia Roberts est affirmative, même ces pauvres Cambodgiens crèvent-la-dalle, orphelins, hantés par les coups de machettes et par le goût salé des rizières, même les pauvres dabes aux yeux vitreux et aux ventres gonflés par la malaria qui survivent en Afrique (multipliez les cas), n'ont qu'une idée en tronche et qu'un mot à la bouche : le fion. Voilà en guise de préambule de quoi ne surtout pas culpabiliser. L'amour et le cul sont au cœur du monde, elle vous le dit, c'est le seul sujet qui vaille la peine qu'on s'y intéresse, c'est au fond l'unique tracas de l'humanité. Qu'on soit une bourgeoise pleine aux as, pétant dans la soie, habillée en Prada et avide de plaisirs humides, ou qu'on soit un petit asiatique rachitique amputé des deux bras, atteint de cette vilaine myxomatose qui fait les yeux roses, chauve et lisse, coupable du meurtre de celui à qui l'on doit de ne n'avoir plus de bras, on n'a qu'une idée en tête : trouver l'homme parfait, se frotter à lui dans tous les recoins du monde et in fine accoucher d'une paire de moufles. Et barkachüia ! Mais surtout, surtout, avant tout, le truc c'est de se faire un gros malabar. Voilà notre rêve à tous, notre utopie collective, notre eldorado. Vous l'ignoriez ? Je vous l'apprends. Il était temps. Donc inutile d'essayer de faire carrière, à part si c'est pour gagner du blé, voyager et avoir une chance maximale de vous mettre le grappin sur le premier connard venu. Inutile d'aller voter Montebourg ou de prendre fait et cause pour Audrey Pulvar, à part si vous avez moyen de tirer l'un de ces deux éphèbes. Inutile de vous consacrer à des questions d'ordre spirituel et de prier Dieu, hormis si c'est pour lui demander de mettre sur votre chemin un beau blond et de faire du chemin de croix qu'est votre vie un pur chemin de santé pour votre périnée.



C'est d'ailleurs ce que fait Julia Roberts dans la troisième séquence du film : prier. Vous avez remarqué ? Je passe du coq à l'âne, je jumpe de la première séquence à la troisième sans demander mon reste. Je n'ai pas parlé de la deuxième séquence, vous n'avez pas rêvé, honte à moi, mais c'était fait exprès. Pour la faire courte quand même, dans la deuxième séquence Julia Roberts se retrouve dans un cocktail mondain en compagnie de son époux et de sa meilleure amie, une femme noire au look rutilant (je crois que c'est con de préciser qu'elle est noire, mais je le fais parce que c'est précisé comme ça aussi dans les dialogues), une femme noire donc, couverte d'or, qui vient d'avoir un gosse et qui dit avec aplomb : "Faire un chiard c'est comme se faire tatouer la façade, c'est pas que dalle... Et ça vous pourrit une vie". Soit. Donc je passe directement à la troisième séquence, celle qui a eu raison de moi, où Julia Roberts se lève la nuit, laissant son mari endormi dans le pieu conjugal, et se balade dans son palais d'or et de lumière dont elle dit en voix-off qu'elle l'a conçu de A à Z et que pourtant elle le trouve à chier. Et notre idole n'est pas à une contradiction près puisqu'elle se met ensuite à prier Jésus, en qui elle ne croit pas, agenouillée devant sa baignoire en marbre sur une peau d'ours qui lui sert de tapis de bain, mains jointes et larmes de croco pendues aux joues, suppliant Bouddha de lui changer sa vie de chien contre une vie de rêve avec verges et matchs de volley-ball à foison. Et avec Javier Bardem aussi, qu'elle trouve bandant, et là-dessus je la rejoins. Faut dire qu'elle vient de se rendre compte que son mari, épousé huit années plus tôt, est un con sans intérêt. Il n'a pourtant rien fait, et d'ailleurs la scène du cocktail où il apparaît fait de lui un type normal, plutôt charmant et a priori sympa. Mais on ne sait sans doute pas tout. Car dans cette scène elle n'a de cesse de le dévisager. Elle le hait. Pourquoi ? Parce qu'il tient maladroitement le nouveau-né de l'amie de sa femme. Bon, ça peut se piger, la seule fois que j'ai tenu un enfant je l'ai fait tomber en ce qui me concerne, et j'étais dans les escaliers à ce moment-là, c'était le fils de ma sœur susceptible qui depuis ne me parle pas. Donc j'ai plutôt de la tendresse pour un gars qui tremble à la perspective de soulever la crevette fraîchement accouchée par une amie qui semble y tenir. Mais notre ami est également honni parce qu'il n'a pas tellement envie de faire un voyage en Papouasie Nouvelle-Guinée organisé et annoncé au dernier moment par sa femme et pré-réglé avec sa carte bleue, vu que justement il a plus ou moins un millier de choses prévues sur son calendos pour cette période-là qu'elle lui impose en lui reprochant de manquer d'initiative et d'enthousiasme quand il s'agit de faire ce qu'elle veut et dont il n'a rien à foutre H24, 365/365. Mais que lui vaut tant de mépris ?



En fait c'est tout con, c'est même très con. Dans la première séquence (si seulement le film pouvait ne compter que trois séquences comme on le croirait en lisant mon papier...), Julia Roberts se rend donc dans un genre de monastère où elle rencontre à sa demande un petit vieux, amateur de tantra et de tarama, qui lui lit les lignes de la main. C'est elle qui se montre désireuse d'en savoir plus sur son avenir sentimental et qui a fendu les eaux internationales direction l'Inde pour demander à un pakistanais les clés de sa destinée car ce qui la préoccupe, comme tout un chacun en ce bas monde (je ne sais plus si je l'ai dit mais c'est ce qu'elle affirme dans l'intro en voix off) : ce qui la préoccupe c'est le cul. Or le prêtre bouddhiste, ce con-là, pour se marrer, lui annonce qu'elle va vivre très vieille et qu'elle fera deux mariages : un court et un long. Donc le personnage de Julia Roberts, une vraie débile, le prend au sérieux, et forcément se rend à l'évidence qu'il est plus enviable de faire du long mariage le deuxième sur la liste, sans quoi son premier long mariage aboutira à un divorce et sera un échec, suivi d'un second mariage très bref qui, heureux ou non, aboutira lui aussi à une chienlit prématurée. Et c'est pour ça qu'elle décide de s'en prendre à son mari tout de suite et de foutre le camp illico pour trouver son second époux dans la semaine qui vient. Elle est abrutie au dernier degré et à la fois pas con du tout... Voilà le fin mot de l'histoire, qui est aussi l'ouverture du film, et qui ne donne à aucun moment l'ombre d'un désir d'en savoir plus. J'ai tout coupé quand la quatrième séquence commençait, voyant Julia Roberts assister avec sa copine à une pièce de théâtre miteuse dont elle est l'auteure (car elle joue une écrivaine à succès), et tomber amoureuse de l'interprète principal d'un simple regard. Suite à quoi, dans l'ambiance chaleureuse d'un bar à putes, Roberts tourne et vire autour des pylônes et des tables à la poursuite du regard de ce jeune comédien sans talent dans un jeu du chat et la souris qui fout la nausée, la caméra tournant avec eux sans but, comme prise de vertiges sous l'influence néfaste de cette histoire. Je me demande pourquoi je parle autant d'un film dont je n'ai vu qu'un quart d'heure...



Dans la première séquence, quand Julia Roberts cause avec le monsieur Hindou, on remarque rapidement que ce bonhomme n'a qu'une dent, deux grand maximum. Or on se dit qu'il est peu probable que cet acteur certes méconnu ait osé s'arracher ses propres chicots pour obtenir le rôle, tel Bob DeNiro prenant 10 kilos pour Raging Bull avec une abnégation d'acteur époustouflante (ce comédien pakistanais ne lui arrive donc pas à la cheville, désolé vieux). Peu probable aussi qu'Hollywood ait dépensé un seul kopeck pour faire croire par un effet spécial sublime à l'absence de dentition de ce chaman... Donc il ne reste qu'une solution : ce type n'a vraiment qu'une seule dent et il a peut-être été choisi pour ça. Et on pense à lui, qui pour la première fois de sa vie a dû se réjouir d'être édenté et de ne rien pouvoir bouffer que de l'eau salée. On pense à lui qui a dû être payé quatre roubles et dont l'épargne s'élève du coup peut-être à deux fois le nombre de ses dents si tant est qu'il en a bien deux dont une qui baigne dans le fond, à lui qui a donné la réplique à Julia Roberts, elle qui n'a pas 32 dents comme le commun des mortels mais au moins une cinquantaine, payée 25 millions de dollars pour trainer ses guêtres devant ce brave autochtone qui joue mieux qu'elle la comédie.


Mange Prie Aime de Ryan Murphy avec Julia Roberts, Richard Jenkins et Javier Bardem (2010)

26 mai 2010

Robin des Bois

J'ai vu ce film au cinéma. J'ai grassement payé ma place pour aller apprécier la verve technique d'un Ridley Scott qui n'a plus rien à prouver, sauf à sa fille naturelle, Kristin, qu'il a eue avec Pascal Thomas. A Ridley Scott je dirais "Bon film mais achète-toi des oreilles, ta musique parvient presque à ruiner ton film". En effet l'accompagnement musical de Robin des Bois "n'est pas très heureux" comme dirait ma maman de manière euphémique, et il parvient presque à rendre certains passages insupportables. A part ça, Robin des Bois se laisse regarder. Les dames apprécieront le style toujours aussi rustique agrémenté d'une touche sensible d'un Russell Crowe au sommet de son art ; les messieurs savoureront certaines séquences d'action plutôt bien réussies.

Plutôt qu'un long discours, revenons sur l'histoire qui nous est contée dans ce film. En fait, le scénariste est Brian Helgeland, surtout connu pour avoir réalisé Chevalier et pourtant c'est loin d'être son plus haut fait d'arme. Je l'aime bien ce Brian : il a réalisé Payback et il a collaboré avec Clint Eastwood. Mais ce qu'il faut aussi savoir, c'est que si Brian Helgeland est bien crédité au scénario, il n'en reste plus grand chose puisque celui-ci a été lourdement remanié, comme ça semble être de coutume à Hollywood. Au départ, le film s'appelait "Buckingham" et Russell Crowe devait jouer le sherrif de ce bled. Puis ça a changé, Russell devait jouer le sherrif ET Robin des Bois. Puis finalement uniquement Robin des Bois. Pareil, au départ il devait avoir les cheveux longs pour le rôle mais au dernier moment les cheveux courts se sont imposés. Au final, on sent que l'histoire a subi quelques remaniements assez costauds. Par exemple, QUID des enfants qui vivent dans la forêt qu'on aperçoit un peu au début, puis qui reviennent un peu aux 2/3 du film et qui reparaissent comme des petites fleurs à la toute fin pour aider une Lady Marianne aux prises avec un violeur chauve ?



Pour en revenir à l'histoire, celle-ci est un peu inversée par rapport à l'histoire classique qu'on connait. Si vous ne voulez pas en savoir plus passez votre chemin à partir de maintenant.

En fait, ce n'est pas l'histoire d'un noble fidèle au roi Richard Lion-Heart qui revient dans une Angleterre livrée à elle-même sous la gouvernance approximative du Prince Jean. Non, ce n'est pas Kevin Costner qui retrouve son château aux proies des flammes, ni Cary Elwes qui fait la rencontre de Petit-Jean sur un pont, ni non plus Pef, Jean-Paul Rouve, Marina Fois et leurs compagnons dans des sketches approximatifs, c'est seulement l'histoire d'un homme qui se trouve au bon endroit au bon moment ("right time, right place, different movie" comme dirait John Carpenter).

Dans ce film qui cherche à revisiter l'histoire, Russell Crowe n'est pas Robin de Locksley, mais Robin Longstride, un simple gueux, l'un des archers de Richard Coeur de Lion. Il est probablement parti rejoindre la croisade sur un coup de tête, rien ne laisse croire que c'est pour oublier une femme mais vu l'air de chien battu qu'il se traine tout le long de film on sent que son coeur a été brisé à un moment-clé de sa vie, encore une femme qui laisse le coeur d'un homme tel les environs du Mont St Helens après la fameuse éruption du 18 mai 1980. Parce qu'un homme c'est sensible et Russell Crowe a une sensibilité à fleur de peau. Son regard fuyant, son front marqué par des rides profondes, c'est, comme le déclare l'un des personnages de Retour Vers le Futur 3, "un homme brisé".



Depuis plus de 10 ans, Robin Longstride se bat pour le roi, il est usé par la vie et Russell Crowe joue la partition avec une perfection rarement égalée. S'il n'y avait pas eu la prestation de Javier Bardem dans Biutiful (que je n'ai pas vu), j'aurais misé mon cheval et sa selle sur Russell Crowe pour l'Oscar 2010 du meilleur acteur. Mais Russell n'aura pas la chance de dire devant le monde entier à quel point il a la chance de partager la vie de Pénélopé Cruz, parce qu'il n'est pas un espagnol doté d'énormes cojones et d'un menton qui voit la lumière du jour une heure avant son propriétaire. D'où la raison crédible de choisir Russell Crowe pour jouer un personnage d'un petite trentaine d'années (mais qui, à cette époque difficile, en ferait 50 maintenant, tout a été pensé en crédibilité dans ce film à 200 M$).

The scene takes place in France, la croisade touche à sa fin, il ne reste au roi Richard plus qu'une partie de la France à traverser pour retrouver sa chère Angleterre. Mais, dans un dernier baroud d'honneur, Richard décide d'aller raser un château Français situé sur son chemin. Durant le siège, Richard Coeur de Lion cherche la meilleure manière de faire céder la grande porte d'entrée. Ici Ridley Scoot nous montre tout son génie de mise en scène. En quelques plans et dialogues adéquates, il parvient à nous faire une analyse complète du personnage de Richard Coeur de Lion, et après ces quelques secondes de présentation, on sait que ce roi "ne passera pas l'hiver" comme aurait dit mon grand-père. La scène est simple mais tout y est dit : à quelques mètres de la grille du château assiégé, Richard Coeur de Lion défait ses chausses pour faire ce qu'on appelle un "numéro 2", histoire de narguer de la manière la plus outrageante les français courroucés. Une pluie de flèches accueille cet exploit. Cette scène fondatrice nous permet de plus d'introduire le personnage de Russell. Avec son arc et ses flèches, il fait partie de la troupe venue à la rescousse du roi pour tenter de l'empêcher de mourir en chiant.



Sauvé une première fois lors de cette scène-clé, ce crétin de roi finira par se prendre un carreau d'arbalète dans le cou. A ce moment de l'histoire, Robin est "aux fers" avec 4 potes parce qu'il a fortement contribué à déclencher une baston la veille au soir, en tentant de tricher au fameux jeu du "pois-chiche caché sous l'un des trois pots mais lequel ?".

Le fidèle intendant du roi Richard, Robert Locksley (en fait, celui qui aurait dû être le vrai robin des bois à la base), est chargé de ramener la précieuse couronne en Angleterre pour la remettre à l'héritier légitime, the elder brother, Prince Jean. Pendant ce temps, Russell et ses 4 potes, qui ont assisté à la mort du roi, en ont profité pour déserter l'armée anglaise en déroute et pour rentrer par leur propre moyen en Angleterre. Ils arpentent à grandes enjambées la forêt de Fontainebleau pour rejoindre la Manche à la recherche d'un bateau qui pourrait les ramener vers la Perfide Albion.

Alors que Bob Locksley et sa troupe traversent eux aussi la forêt de Fontainebleau au grand galop pour satisfaire à leur mission, ils sont pris en embuscade par un certain Godeffroy, un traitre anglo-français à la solde de Philippe V le roi de France, qui cherche à récupérer la couronne, la mettre sur sa tête et hurler qu'il est dorénavant le roi d'Angleterre en plus d'être celui de la France, surement à causse d'un complexe d'infériorité causé par les dimensions réduites de son sexe. Juste un petit peu de trivia sur l'acteur qui joue le grand méchant du film Godeffroy (que son frère et ses amis appelle Joe) : il s'agit de Mark Strong qui est devenu le grand méchant à la mode ces derniers mois. On peut le voir en grand méchant dans Sherlock Holmes et dans Kick Ass. Et comme rien n'est moins original que les idées à Hollywood, attendez-vous à le voir en grand méchant dans des tas de films à venir. Par exemple, un petit tour sur ses projets en cours et le voilà crédité en tant que Sinestro dans le futur Green Lantern (2011). Je ne connais pas Green Lantern, je suis pas fan des comics, mais un personnage qui s'appelle Sinestro (avec les idées moisies des auteurs des comics) doit forcément être le gros méchant de l'histoire. Donc attendez-vous à bouffer du Mark Strong à toutes les sauces dans les mois et les années à venir. Il aurait été approché pour jouer le dragon dans Le Hobbit : un voyage inattendu.



Pour en revenir à Robin Hood, l'embuscade ne laisse aucun survivant, mais pas de chance pour les méchants car Robin et ses 4 potes (dont un certain Petit Jean qui se trouve être vachement balèze) ont tout vu. Avec leur talent à l'arc, ils crèvent facilement les méchants et récupèrent la couronne. Ensuite, Robert Locksley, le vrai, mourant, donne pour mission à Robin de ramener la couronne à Londres, mais aussi de ramener sa précieuse épée à son père, Walter Locksley (interprété par un MAX VON SYDOW en roue libre). Un pacte de sang se crée car Robin s'ouvre la main en prenant l'épée (dont la garde est abimée) des mains de Robert. C'est un pacte de sang, donc il ne peut plus reculer, l'honneur dicte sa conduite, c'est un homme d'honneur, il ira jusqu'au bout de sa mission pour honorer ce pacte car son honneur est tout ce qu'il lui reste.

A partir de là, un quiproquo se crée car Robin décide de se faire passer pour Robert. Ce stratagème lui permet d'arriver plus facilement en Angleterre, de ramener la couronne et d'éviter d'être soupçonné d'avoir instigué l'embuscade. Mais il n'a pas de chance. Sans le savoir, Russell est connu "comme le loup blanc" en Angleterre (là aussi gros trou scénaristique dans le film et expédié comme si de rien n'était) et c'est William Hurt, dont la classe relève l'éclat d'un film qui se ternit de minute en minute, qui le premier se rend compte de la supercherie. Mais il ne dit rien car il sait que de grands desseins ont été prévus pour un Robin qui ne s'attend pas à ce qui va lui arriver.

Cependant, Robin laisse le quiproquo se continuer car il se sent investi d'une mission par rapport à l'épée qui lui a été confiée et la ramène donc à Walter Locksley à Buckingham (interprété par un MAX VON SYDOW en roue libre)... Et là, Walter, aveugle et aveuglé, lui demande de passer pour son fils devant tout le monde ! Ça l'arrange car il n'est pas au meilleur de sa forme et il faut un gars de poigne pour relever le duché de Buckingham qui subit la pression taxatoire du clergé et du nouveau roi Jean (qui est, fidèlement à la légende, un sacré connard).



Donc le quiproquo continue. De plus, la veuve de Robert Locksley, Marianne (interprétée par Cate Blanchett), semble au goût de Robin qui en ferait bien son 4h. Le spectateur habitué aux films hollywoodiens sait très bien où l'histoire va mener ces deux individus : d'un côté un beau mâle sensible qui cherche maintenant le repos après des années de guerre, et de l'autre une femme qui n'a connu les plaisirs charnels que le temps de sa liaison avec Robert, soit une semaine. Autant vous dire que la relation est électrique. Robin, obligé de dormir avec les chiens au départ, aurait traumatisé quelques lévriers et autres border-collies qui ont eu le malheur de s'approcher trop près de cet homme alors en plein rêve érotique incluant Marianne, un arbre, une grosse pierre et son appendice tuméfié à force de rester "au garde à vous" serré dans ses chausses manifestement trop serrées.

Bon après, je vous épargne la suite et fin de l'histoire, elle est cousue de fil blanc. Les français tentent de débarquer en Angleterre avec l'aide de leur vilain complice Joe, mais Robin (cette fois sous son vrai blase) et ses potes participent à leur déroute et les renvoient chez eux, ces cons. Le souci, c'est que Bob des Bois s'est mis à dos le roi en faisant le malin et en demandant qu'il signe une charte proclamant la liberté de chaque homme, et le roi a accepté de le faire, mais seulement après la déroute des français. Sauf qu'il change d'avis une fois la victoire acquise et qu'il brûle la charte devant une assemblée médusée et courroucée. Pour conclure, il déclare Robin "OUTLAW!". C'est à ce moment que Bob décide de se réfugier en forêt avec Marianne (qu'il a fini par séduire en lui montrant qu'il avait une grosse flèche pas uniquement dans son carquois) et les autres gens qui ont décidé de suivre ce type si charismatique (Petit Jean, Frère Tuck et j'en passe).

Juste après ça, hors caméra, Russell Crowe se transforme en renard.


Robin des Bois de Ridley Scott avec Russell Crowe et Cate Blanchett (2010)

11 février 2008

No Country for Old Men

Félix a eu des entrées gratuites suite à un concours sur DvdRama, on a donc pu aller le voir en avant-première à l'UGC, en présence de Javier Bardem et Josh Brolin. Le film existe bel et bien, c'est confirmé. Et à la fin on pouvait poser des questions aux deux acteurs. Alors j'ai levé le doigt et j'ai juste dit à Javier Bardem "je suis javier de vous rencontrer". Puis Félix a aussi levé le doigt et a déclaré tout haut à Josh Brownie qu'il adorait ses gateaux. Mais par contre sur le film, rien à dire, il est bel et bien là, on peut le voir, il est dans la boîte.

No country for old men des Frères Coen avec Javier Bardem, Tommy Lee Jones et Josh Brolin (2008)