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4 janvier 2020

The Beach Bum

Il a quelque chose ce film... Une aura, peut-être. Celle de Moondog, ce personnage complètement déjanté que l'on ne quitte pas d'une semelle, joué par un grand Matthew McConaughey. The Beach Bum est un poème destroy, trash, craignos, qui ne pourra pas plaire à tous et qui a moi-même failli me perdre. Je ne m'attendais pas à ça. A vrai dire, je ne m'attendais à rien du tout. J'ai lancé ce film vierge du moindre a priori, j'ai chassé de ma mémoire son affiche très moche et j'ai simplement laissé sa chance à ce que je savais tout juste être un stoner movie signé Harmony Korine. "Stoner movie", ça ne me dit jamais rien qui vaille, moi qui n'ai pas besoin d'un film pour être naturellement dans le gaz et en apprécier les vertus. Je ne savais donc pas du tout si j'allais tenir jusqu'au bout, n'étant d'ordinaire pas spécialement friand de ce genre de trip. Sauf que The Beach Bum m'est apparu comme une très agréable parenthèse enfumée de 90 minutes qui nous propose donc de suivre les pas chancelants du dénommé Moondog (Matthew McConaughey), un poète à la réputation flatteuse qui vit, tel un clodo, dans la débauche et la luxure, sur les plages de Floride. Alors que l'on pourrait s'attendre à ce que le scénario se contente de suivre les pérégrinations sous influence de son imprévisible personnage principal et ne finisse par nous perdre petit à petit, le film parvient de justesse à trouver un fil conducteur assez solide et trouve d'emblée une espèce de rythme envoûtant qu'il tiendra jusqu'au bout. Suite à la mort accidentelle de sa richissime compagne (Isla Fisher), Moondog se voit contraint de boucler enfin son nouveau livre pour espérer pouvoir continuer sa vie de pacha et éviter de passer son temps en centre de désintox ou en taule.




Éloge de l'oisiveté, de l'hédonisme, de l'insouciance et de la recherche du plaisir immédiat, résumez-ça comme vous voulez, The Beach Bum ne se limite pas pour autant à être une petite chose inconséquente, un peu débile et seulement divertissante. Car Harmony Korine atteint effectivement une certaine poésie, en ne perdant jamais de vue sa ligne de conduite et en filmant tout cela avec une fluidité épatante (il s'appuie aussi sur les jolies couleurs captées par le chef opérateur Benoît Debie, avec lequel il avait déjà collaboré pour Spring Breakers). Fort d'une bande son aux petits oignons, le film trouve également une musicalité bien à lui, avec ces ambiances, ces musiques, ces échanges qui s'enchaînent et se chevauchent, dans un courant continu qui nous permet de le suivre avec plaisir. Le montage parfois anarchique choisi par Harmony Korine participe pour beaucoup à l'effet comique de certains dialogues, de certaines scènes, ainsi qu'à la drôle d'énergie du film. L'important, ici, c'est le rythme, le flow, sans pour autant que celui-ci soit trop soutenu ou nerveux, non, c'est en douceur que le cinéaste nous embarque dans les délires et les dérives de Moondog. Ces qualités formelles indéniables nous amènent à penser qu'il est franchement désolant qu'un tel film n'ait pas été distribué en salles par chez nous, elles le rehaussent au-delà du simple stoner movie trop con trop bon, de la farce nawak qui sent bon la fumette. Cela, et la consistance que finit par trouver le beach bum, le clochard des plages campé par un génial Matthew McConaughey.




Car ce qui m'a surtout emballé là-dedans, c'est la tendresse du regard que porte Harmony Korine sur son personnage principal et tous ces marginaux hauts en couleurs. Aucune sorte de jugement moral n'est porté sur ce type en roue libre, totalement débridé, ni sur les énergumènes chelous et plus ou moins fréquentables qui l'entourent et l'accompagnent le temps d'aventures cocasses ou de divagations sans fin. Malgré tous les excès auxquels Moondog se livre, celui-ci n'en demeure pas moins crédible, cohérent, attachant, amusant. Dans mon esprit, c'est pour ce rôle-là que Matthew McConaughey a été récompensé d'un Oscar et pour aucun autre. L'acteur réussit à trouver la juste place. Il parvient même à rendre son personnage touchant quand, vers la fin du film, celui-ci se livre à un chouette et inattendu monologue introspectif et explique sa vision atypique de la vie à un journaliste médusé. Il se décrit notamment comme un "paranoïaque inversé", convaincu que le monde entier conspire pour son propre bien. McConaughey a beau être omniprésent, puisqu'on lui colle aux basques du premier au dernier plan, jamais il n'éclipse ses partenaires, bien au contraire, il leur permet de briller, avec son air ahuri et ses ricanements idiots qui s'avèrent terriblement contagieux et ponctuent leurs tordantes conversations.




La galerie de personnages secondaires vaut vraiment le détour et je pense d'abord à Martin Lawrence, tout simplement énorme dans le rôle d'un capitaine de bateau obnubilé par les dauphins qui propose à de malheureux touristes des excursions au grand large pour aller à leur rencontre, ce qui nous vaut le passage le plus débile du film (que j'avoue m'être repassé en boucle...). Zac Efron, en compagnon de cure ingérable et allumé dont l'arrivée correspond au virage définitivement comique pris par le film, Snoop Dogg, amant de la femme de Moondog mais néanmoins lié à ce dernier par une espèce de loyauté et d'amitié à toute épreuve, ou encore Donovan Williams, en pilote rasta aveugle à 99% : tous apportent leurs pierres à ce curieux édifice et contribuent à faire de The Beach Bum une série de belles rencontres. Seul Jonah Hill, dans le rôle de l'agent de Moondog, en fait peut-être un peu trop, donnant l'impression d'être le premier spectateur amusé de ses propres improvisations, mais on ne lui en veut pas une seconde. Tous ces éléments forment un ensemble étonamment plaisant et, à coup sûr, l'un des films les plus drôles que j'ai vus l'an passé. Et aussi l'un des plus doux. 


The Beach Bum de Harmony Korine avec Matthew McConaughey, Isla Fisher, Jonah Hill et Snoop Dogg (2019)

5 juin 2017

U-571

Le casting de ce film est tout simplement ébouriffant. C'est un cocktail de muscles et de cellules grises. Jonathan Mostow, classé cinquième selon IMDB dans la fameuse liste des "5 Gods of Accion and Ficcion", aussi appelée la "Suite de Fibonacci", peut se vanter d'avoir fait tourner les plus grands. Dans U-571, les têtes d'affiche sont nombreuses et toutes plus prestigieuses les unes que les autres : Matthew McConaughey, Bill Paxton, Alec Baldwin, Harrison Ford, Gene Packman, Harvey Keitel, Sam Neill, Sean Connery, Patrick Bouchitey, Denzel Washington et Liam Neeson, pour ne citer que les plus fameux. Avec cette équipe de choc, Johnny Mostow voulait s'emparer d'un sous-genre du film d'action et d'un sous-sous-genre du film de guerre : le film de sous-marin de guerre. Le classique du genre reste Das Boot, film de chevet de Steven Spielberg et seule lueur de génie de son réalisateur Wolfgang Petersen, qui par la suite et en gardant un pied en Allemagne a réalisé L'Histoire sans fin, qu'il n'a donc jamais pu terminer, avant de devenir 100% ricain et de s'exiler au pays de l'Oncle Sam pour aligner des blockbusters totalement stars and stripés (Alerte!, Air Force One...) mettant souvent en scène de grosses masses d'eau (En pleine tempête, Poséidon), faisant de lui un sous-sous-sous James Cameron. L'homme revient parfois sur Das Boot, son premier et dernier chef-d’œuvre, et il renomme souvent le film "Miracle en Alabama", avec clin d’œil à la clé. N'empêche que Das Boot est la référence affichée par Mostow comme par tout réalisateur qui planche sur un film de sous-marin.


Traduction pour les non audiophiles : "Crankcase est plein d'eau de source". Précision : Crankase c'est le nom d'un jeune mousse à bord du sous-marin. Ensuite il implore le capitaine Starboard Diesel (manque une majuscule à Diesel).

Quelques mots sur le pitch du film, car il faut toujours une bonne excuse pour sortir un film sur un sous-marin : en 1952, début de la guerre froide, dans les eaux de l'Atlantique nord, une bande de nationalistes russes s'empare d'une base de lancement de missiles nucléaires stratégiques et menace le reste du monde. Le capitaine Mike Dahlgren commande le U-571, un sous-marin archaïque mais redoutable, premier sous-marin nucléaire de l'arsenal soviétique. Quand il découvre que le système de refroidissement du réacteur principal est défaillant, Mike Dahlgren va accepter de maquiller son vaisseau en sous-marin allemand, l'un de ces célèbres U-Boote qui patrouillent au fond de l'océan. Un autre sous-marin, dans ces eaux réputées peu tranquilles, va prendre en chasse le U-571 de Mike Dahlgren (il aura fallu plus de 570 U ratés pour aboutir à ce navire insubmersible). A bord de son poursuivant, commandé par Alexei Vostrikov (l'Amiral Hackman), des ogives et un moteur à propulsion atomique menacent d'exploser si la température au cœur du réacteur ne baisse pas rapidement. Coupé du monde et de la flotte russe à cause d'une panne d'antenne, un premier ordre est quand même envoyé à Vostrikov lui intimant l'ordre de bombarder la Russie, lorsqu'arrive un second message indéchiffrable. Le capitaine Vostrikov est alors remplacé par son second, Starboard Diesel, pour cause de chiasse. Ce dernier et son nouveau second, Boubakar Polenin (Patrick Bouchitey), doivent surmonter un différend basé sur une différence de couleur de peau pour faire face à la crise et éviter un accident nucléaire. Par ailleurs, si une telle explosion se produisait, les États-Unis pourraient croire à une première attaque soviétique et déclencher une guerre totale. Pendant ce temps, la bande de nationalistes russes tâche de faire face au froid qui gèle les canalisations à bord de leur "bateau noir". A bord de l'U-571, la réussite de la mission de Mike Dahlgren va désormais dépendre de sa rapidité et de son courage. Tétanisant.


La touche Mostow : les petits ronds rouges dans l'image qui indiquent ce qu'il ne faut pas louper.

C'est ce pitch dantesque (qui est en fait la réunion de plusieurs projets et de maints courts métrages écrits par Jonathan Mostow dans sa baignoire quand il était jeune), qui a permis au réalisateur de se faire un petit nom et de confirmer son statut de faiseur un peu brouillon mais foutrement doué. Quelqu'un de sérieux et de bonne volonté, apprécié de ses acteurs, qui vantent l'ambiance unique sur le tournage, à la bonne franquette. S'il a un petit air facho en photo, c'est néanmoins grâce à sa douceur de caractère qu'on a confié plusieurs projets importants à Mostow. C'est aussi grâce à son côté bonne poire que des gens comme Arnold Schwarzenegger, ou Bruce Willis, voire Kurt Russell, ont dit un jour dans leur vie : "I want Mostow in !" Ces mastodontes-là ont l'habitude de complètement contrôler les films dans lesquels ils s'engagent, et ils savent qu'engager Mostow c'est l'assurance de garder toute latitude sur la dimension artistique. A la poursuite du Diams USS boot 519 Jump Street Alabama - Le piège des profondeurs est un bon film du dimanche soir, comme tous les Mostow. Et comme il a fait quatre films, ça fait un mois de dimanches soirs assurés.


U-571 de Jonathan Mostow avec Matthew McConaughey et Bill Paxton (2000)

19 octobre 2016

Free State of Jones

Les affiches, celle ci-à gauche ou d'autres, sont à l'image du film : une belle fellation prodiguée à un Matthew McConaughey consentant, qui s'en donne à cœur joie avec son accent sudiste à couper à la hallebarde. Le début du film, pourtant, n'est pas trop mal : je parle des 4 minutes où l'on voit une bataille opposant nordistes et sudistes, et où les soldats sont pâles comme des morts, semblent se chier littéralement dessus en marchant vers les balles ennemies. Il y a quelque chose de frappant dans ces visages livides, dans l'attitude hébétée des hommes aux corps sans force, ce n'est peut-être pas grand chose mais c'est déjà quelque chose. Puis, après ça, on comprend vite qu'en réalité le film prendra le contrepied parfait de ces images : nous auront simplement droit à un festival McConaughey, dans un rôle de super-héros sans peur et sans reproche prêt à tous les sacrifices pour sauver la veuve et l'orphelin, le genre de personnage dont on se demande comment on peut encore les écrire et les interpréter sérieusement.




Attention : tiré d'une histoire vraie. McConaughey prête sa belle gueule au chevalier blanc Newton Knight, le sublime et gentil infermier blancas de peau et humaniste qui fit sécession parmi les sécessionnistes et monta une armée dissidente campée dans les marais pour affronter le camp confédéré que Knight et ses hommes venaient de déserter, avec l'aide de quelques anciens esclaves (qui tomberont forcément tous amoureux de lui, et de l'un de ces mille coïts Homme-mecs-meuf dans l'eau saumâtre du Mississippi naîtra un enfant métisse, pratique pour remplacer le premier fils de Knight, dont il n'a plus rien eu à foutre un beau jour, sans raison). C'est triste parce que le récit est, à de rares moments, coupé pour laisser place à un tribunal de 1985 mettant en cause le descendant de notre saint homme (le fameux métisse, accusé de n'être pas blanc), et le contraste, sans transition, entre les deux époques a quelque chose de vaguement original, en tout cas la première fois qu'il a lieu, surgissant sans crier gare, mais là aussi, la première bonne impression s'estompe, et le film est en définitive très plat. Il est même parfois plus plat que plat, quand il ne va pas pile poil là où on l'attendait : alors que la plus grande ville prise par l'armée des déserteurs est sur le point d'être attaquée par un général sudiste et 1000 hommes, et tandis que l'on s'attend au moment de bravoure du film (la grande bataille sacrificielle et héroïque finale, façon Glory), il s'avère qu'elle n'est pas filmée. Grande ellipse et on retrouve nos glandus quelques mois plus tard, qui disent qu'ils ont gagné (on se demande bien comment) et doivent affronter une Amérique réunifiée mais toujours aussi raciste. C'est le grand sujet du film, traité bon an mal an par une équipe trop obnubilée par sa vedette (ce problème n'est pas sans rappeler la triste apparition de Brad Pitt dans 12 years a slave, mais le phénomène est ici généralisé à tout un film), au point de reléguer les actrices et acteurs noirs ainsi que l'ambition de réaliser un film pas trop naze au second plan.


Free State of Jones de Gary Ross avec Mathew McConaughey, Keri Russell, Gugu Mbatha-Raw et Mahershala Ali (2016)

5 août 2016

Demolition

On rassure tout le monde d'emblée : malgré son patronyme francophone, Jean-Marc Vallée n'est PAS français, il est canadien, et si ça ne tenait qu'à moi, il le RESTERAIT. Si, avec Demolition, il voulait démolir le concept même de cinéma, il y est parvenu ! Si, avec Demolition, il voulait démolir la carrière de Naomi Watts, il y est arrivé. Si, avec Demolition, il voulait démolir l'avenir de Jake Gyllenhaal, il a atteint son but. Si, avec Demolition, il voulait démolir ma soirée, il a dépassé ses objectifs en fusillant ma semaine à bout portant parce que j'ai dû en regarder 15 minutes par jour pour ne pas imiter Gyllenhaal et tout casser chez moi. Une semaine marquée du sceau de l'infamie !




Je m'autoproclame martyr de Jean-Marc Vallée. Cet homme a le tout Hollywood dans sa poche. McConaughey a tapé du poing sur la table pour qu'il réalise Dallas Buyers Club, Whitherspoon a exigé que ce soit lui qui mette en image son livre de chevet, Jake Gyllenhaal n'a rien demandé, il l'a simplement confondu avec Villeneuve (pas le réalisateur mais le pilote Formule 1).




Dans ce film, tout est cliché. Jake Gyllenhaal, trader dans l'entreprise de son beau-père, perd sa femme dans un accident de voiture. Il n'arrive pas à éprouver du chagrin, il est insensible. Le jour de l'accident, il est plus marqué par le fait qu'un distributeur automatique lui ait volé 1$ que par la mort de sa femme. C'est ainsi que lors de la cérémonie funèbre il s'isole pour écrire une longue lettre à la société qui gère les distributeurs automatiques pour exiger un remboursement mais surtout pour déblatérer sur sa vie. C'est déjà lourd de vous l'écrire alors imaginez donc le film. La voix off de Gyllenhaal cynique et désabusée lit à nos pauvres oreilles ces lettres imbuvables. Il finit par rencontrer la responsable du SAV de cette société, fascinée par ces écrits, qui n'est autre que Naomi Watts. Une amitié teintée d'intimité se met alors en place entre les deux personnages tandis que Gyllenhaal prendra son métier un peu par dessus la jambe et préfèrera payer des artisans démolisseurs pour les aider à démolir diverses maisons, d'où le titre moisi du film.




Pour finir, une pensée pour le personnage de la femme décédée de Gyllenhaal, qui passe pour une fille à papa, adultère, faisant la gueule à sa mère pour une histoire de serviettes de bain et qui conduit sans regarder la route. De petit connard de trader participant à foutre la planète dans la merde, Gyllenhaal devient, après l'avoir perdue, un grand philanthrope auprès des enfants trisomiques qui réussit même à rendre le sourire à son beau-père irascible. Une belle histoire d'amour en creux...


Demolition de Jean-Marc Vallée avec Jake Gyllenhaal, Naomi Watts et le beau-père de Jake Gyllenhaal (2016)

18 février 2014

Dallas Buyers Club

On a récemment loué le come-back en force de Matthew McConaughey, grand retour qui sera sans doute couronné par un Oscar du meilleur acteur grâce à ce film, et qui trouvera son acmé très bientôt dans le Interstellar de Nolan. Et quand on a fini de lire cette première phrase on se dit que le monde est putain de mal fait. Certes Matthew McConaughey a fait un retour fulgurant sur le devant de la scène, lui qui était le bellâtre au pois chiche dans le crâne des années 90, mais il pourrait bien s'inscrire dans la longue liste de ces acteurs et actrices sacré.es pour un rôle marqué par une performance physique au sein d'un biopic anecdotique. Alors qu'on aurait aimé le voir unanimement salué et officiellement récompensé pour son rôle dans le Mud de Jeff Nichols, il va sans doute repartir vainqueur face à Leonardo Discarpaccio de bœuf pour Dallas Buyers Club.


Dix piges en moins.

Est-ce que manger une feuille de laitue et deux tranches de jambon par jour, en tout et pour tout, dans le seul but de ressembler à un estocafiche et d'impressionner la galerie, valait vraiment le coup ? Tout ça pour être immortalisé par un Jean-Marc Vallée certes en nette progression depuis son film breakthrough C.R.A.Z.Y., avec l'abominable Jean-Marc Grondin, mais malgré tout dépourvu de toute patte (quelqu'un a dû les lui couper depuis un fameux bail). On imagine Matthew McConaughey penché sur sa feuille de salade, parfois pendant des heures, à la grignoter millimètre par millimètre et à en apprécier chaque nervure, même très discrète. Franchement ça fait de la peine, et ça devrait rappeler à chacun que le très paradoxal métier d'acteur n'est pas qu'un rêve. Notre homme, au fond du gouffre quand il tournait Sahara en 2005, passa pourtant un été entier près de Pénélopé Cruz. Désormais en haut des charts, la star n'a même plus la force de lever les yeux, seule une belle frisée du marché peut encore le faire se lever de sa chaise roulante. Notre homme, et ça c'est quand même terrible quand on y pense, ne se permettait que trois feuilles de mâche tous les dimanche pour pas crever et tenir jusqu'au clapet endiablé de Jean-Marc Lavée sur le plateau du lundi matin... Inutile de préciser qu'un tel régime, et un tel yoyo d'IMC (Indice Masse Corporelle), même encadrés par les plus grands nutritionnistes du monde, écourtent inévitablement la vie d'un homme d'une bonne décade au moins. Finalement c'est presque la moindre des choses que de refiler une statuette à, sauf notre respect, un futur mort prématuré.


Jared L’Étau.

Retour sur le film, non encore abordé. Comme tout biopic, Dallas Buyers Club nous a appris deux ou trois sous-éléments de l'histoire de la sous-culture gay sud-américaine. Il se vendait donc en contrebande du M&M's dans les années 80, seul médicament capable alors de soulager les malades du SIDA. Toute une industrie parallèle destinée à faire commerce de ce remède relatif était entretenue par des clubs florissants, répartis aux quatre coins des favelas, qui, grâce à leur implication et leur engagement, ont su faire évoluer la prise en charge des malades du VIH, réduits au statut de simples cobayes par des hôpitaux en cheville avec de grands groupes pharmaceutiques tout-puissants. A la fin du film on se dit : "N'aurais-je pas plutôt dû lire la page wiki consacrée à ces fameux clubs qui donnent son titre au film ?" On ne s'était pas dit ça après Hiroshima mon amour, Danse avec les loups ou Shakespeare in Love. C'est le signe que côté ciné la proposition de Vallée est un poil maigre.


Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée avec Matthew McConaughey, Jared Letho et Jennifer Garner (2014)

7 mai 2013

Mud

On l'a dit, on l'a redit, et on le répète, Jeff Nichols fait partie des jeunes cinéastes contemporains les plus doués et les plus intelligents. Mud, son troisième film, est un peu moins strictement indépendant que les deux précédents - avec tout ce que cela implique : davantage de personnages, de noms connus à l'affiche, d'action, de modèles narratifs canoniques et de musique, toutes proportions gardées -, et prend de vrais risques en multipliant les sujets (l'amour sous toutes ses facettes, amour filial, amical ou conjugal à tous âges) et les approches (conte pour enfant, drame adolescent, film d'aventure, récit d'apprentissage, drame familial, drame social, film de gangster), mais Nichols brave les difficultés, ressort grandi de tout ce qu'il tente, évite tous les écueils et réussit à nouveau un petit miracle.




L'intelligence du cinéaste est telle qu'il se tire de tous les guêpiers dans lesquels il s'est lui-même fourré (rappelons qu'il est aussi scénariste de ses films). Et si l'on ne peut s'empêcher de donner une fois de plus dans la critique positive par la négative, vantant les mérites d'un artiste pour tout ce qu'il ne fait pas et que tant d'autres à sa place auraient malheureusement fait, chose qui ne viendrait pas à l'esprit pour d'autres cinéastes de l'acabit de Nichols (ne citons que Kelly Reichardt), c'est que Jeff Nichols, au lieu de se tenir à l'écart des sentiers battus, se les impose et les affronte, quitte à composer avec des situations narratives éculées qui suscitent des attentes inquiètes chez les spectateurs mal-habitués que nous sommes. Il faut dire à quel point on se désespère, devant un film d'une telle subtilité, d'être à ce point conditionné par la vision répétée de films qui n'en ont aucune. Qui ne s'attend pas, quand Galen (le toujours excellent Michael Shannon) aperçoit son neveu en train de causer avec Mud (le très beau McConaughey), à ce que l'oncle du petit Neckbone (Jacob Lofland) dénonce le meurtrier en cavale, ou empêche son protégé de l'aider ? Qui n'est pas persuadé qu'Ellis (le jeune Tye Sheridan est déjà impressionnant) va se faire attraper par les chasseurs de prime quand il retourne voir Juniper (Reese Witherspoon) au motel ? Qui ne craint pas, dans la fusillade finale, que le père d'Ellis tire sur Mud en le prenant pour l'agresseur de son fils ? Ou que les salopards de l'histoire ne s'en prennent au petit Neckbone qu'ils viennent de capturer, pour parvenir à leurs fins ?




Et pourtant rien de tout cela n'arrive. Et quel soulagement. Mais le plus fort dans tout ça, c'est que Nichols, qui a le don de prendre des tournants surprenants face à la plupart des pièges qu'il s'est créés, se laisse néanmoins aller à certaines facilités, glisse parfois vers l'attendu et le redouté, comme lorsqu'Ellis tombe dans le ruisseau ou quand le vieux Tom Blankenship (gigantesque Sam Shepard), ancien tireur d'élite, comme le scénario nous l'a plusieurs fois répété, reprend finalement du service et fait parler la poudre au moment opportun. Dans ce dernier cas, on est typiquement face à un "truc" de scénario qu'on attend d'un film d'action bateau, d'ailleurs c'est plus ou moins ce qu'on nous sert à la fin du récent Jack Reacher, et si tant est qu'on l'accepte dans un film avec Tom Cruise, c'est tout ce qu'on ne veut pas voir chez Nichols. Pourtant, allez savoir comment, le cinéaste a un talent tel que rien ne paraît idiot ou facile chez lui, et qu'on marche à fond dans son histoire, y compris quand il emprunte quelques raccourcis et marche sur des cordes bien usées. C'est que la beauté des personnages écrits par Jeff Nichols, caractères sensibles, intelligents et touchants, tous aimables, au sens littéral, ajoutée au talent immense du cinéaste pour choisir et diriger ses acteurs, à la finesse qui se dégage du script ainsi que de la mise en scène, emporte le morceau et nous a conquis de longue date quand ces éventuels poncifs surviennent.




Se confronter à des stéréotypes narratifs et les sublimer - le jeune Ellis est à l'image de son auteur, lui qui projette un idéal romantique cliché et tente de le reproduire en mieux - n'est qu'une preuve parmi d'autres du courage du jeune cinéaste américain. Écrire un film d'une telle richesse thématique, entremêler autant de personnages, de genres et d'émotions, convoquer qui plus est tout un réseau de références littéraires, cinématographiques ou mythologiques, n'était pas une mince affaire. C'est par conséquent sur le récit, les personnages et l'émotion que Nichols se concentre en grand "storyteller", quitte à retourner vers une mise en scène discrète, digne de son premier film Shotgun Stories, moins audacieuse ou frappante que celle déployée dans le sublime Take Shelter. Le cinéaste travaille clairement ici sur l'histoire, une histoire qui rappelle les romans d'aventure de l'enfance. On pense, dès le début du film, aux oeuvres de Mark Twain (quand Ellis et Neckbone traversent le fleuve Mississippi), voire à L’île aux trésor de Stevenson (via l'apparition de Mud, avec son empreinte marquée d'une croix), mais aussi au cinéma de Robert Mulligan (To Kill a Mockingbird) ou à Stand by Me, films centrés sur des petits sudistes, rendus matures par les difficultés économiques et sociales de leur coin et déjà marqués par les aléas sentimentaux de leurs parents ou par leur absence, qui se mettent en quête d'une histoire à vivre, quitte à grandir d'un coup et à recevoir quelques coups. Nichols évoque aussi de grands récits métaphysiques (évidemment Aguirre, la colère de Dieu, avec ce bateau perché dans un arbre) et propose une plongée franche au cœur du romanesque, celui des contes fantastiques (après tout l'histoire est engendrée par un gamin, et même les noms évoquent les romans de piraterie ou la mythologie : Mud, Neckbone, Juniper...) avec leur lot de magie et de cruauté.




Mud apparaît donc autant comme un film d'aventure que comme une réelle aventure cinématographique pour son auteur qui, contrairement à ce que pourrait laisser croire la tournure (relativement) plus commerciale de son nouveau film, prend des risques et gagne encore en ampleur avec ce récit très riche, très étoffé, ancré dans une foule de genres et de courants romanesques réinvestis avec talent. On a hâte que le cinéaste renoue avec les tentatives formelles plus franches et très réussies de son deuxième film, mais on se réjouit de le voir nous embarquer avec brio dans un grand récit sur l'amour, ses conditions et sa force de conviction. D'autant que le cinéaste, principalement occupé à raconter, n'en oublie pas de filmer et le fait magnifiquement, qu'il s'agisse de mettre en avant ses superbes acteurs ou la nature sauvage, mystique, de l'île secrète et réservée. Ces plans de paysage qui ponctuent les trajets de Mud et des deux garçons sur la petite jungle flottante, sont tout sauf des plans de coupe ou des contemplations extatiques et esthétisantes, ils participent de l'envoûtement fantastique du récit et sont autant de lieux parcourus ou à parcourir par une enfance en voie de métamorphose, sur le point d'apprendre le mensonge et la trahison et d'essayer de se maintenir hors de leur portée. Car même si l'espoir demeure un horizon, rien n'est simple dans le monde dépeint par Jeff Nichols, qui mêle les histoires et les registres, parvient aussi à jongler entre humour et émotion, et réussit son nouveau défi avec l'intelligence qu'on lui connaît, intelligence qui désormais n'est plus à prouver.


Mud de Jeff Nichols avec Tye Sheridan, Matthew McConaughey, Reese Witherspoon, Sam Shepard, Sarah Paulson, Ray McKinnon et Michael Shannon (2013)

18 mai 2009

Contact

Je crois n'avoir écrit qu'une seule fois sur un film de Robert Zemeckis. Pourtant Bob Zemecuisse a bercé mon enfance. Au point d'avoir choisi ma première adresse mail en hommage à ce bigleux de première: "Remeckis@tiscàvie.com". Je m'appelle Rémi, il s'appelle Zemeckis Bob, il m'a dorloté toute mon enfance avec Retour vers le futur et Roger Rabbit, ça m'avait suffit pour cramer ma crédibilité dans mon adresse web. Au fond Zemeckis a complètement suivi le parcours de Spielberg, son maître à penser et mécène. Il a commencé par faire de chouettes films, souvent pour gosses mais pas toujours, et depuis quelques années c'est devenu le pire des vieux tandis que sa filmographie s'englue d'œuvre en œuvre pour achever une carrière sous un monceau d'ordures. Et cette chute a commencé avec Contact, il y a déjà 12 ans. La dégringolade de Zemeckis n'était encore que bénigne, mais elle s'est avérée de type exponentielle quand après avoir réalisé une poignée de films douteux, Bobby Zemekiss s'est amouraché des nouvelles images, dont il a fait son grand cheval de bataille avec The Polar Express, où Tom Hanks incarnait le Père Noël, puis Beowulf, et bientôt Le drôle de Noël de Scrooge (pauvre Jim Carrey...) et Roger Rabbit 2. Le réalisateur à triple foyers est complètement piqué et son idée fixe consiste à faire des films d'animation en numérisant de vraies images. La catastrophe est totale. L'échec cuisant. J'écris cette critique en m'épilant les sourcils alors je suis pas sûr d'avoir l'esprit très clair mais les faits sont là.



On sait tous que les gros pontes ventripotents de l'entertainment qui composèrent la "Nouvelle génération Hollywoodienne" (et je ne parle pas du so called Nouvel Hollywood), sont tombés en pâmoison, et à juste titre, devant 2001 L'Odyssée de l'espace. Ces types-là (Lucas, Spielberg, et leurs cousins) ont vu le chef-d'œuvre de Kubrick quand ils étaient jeunes et ont rêvé de refaire pareil. Ça a par exemple donné Star Wars ou Rencontre du 3ème type. Après le succès mondial du second film de Sergio Leone (Et pour quelques dollars de plus), des dizaines d'italiens se sont mis à tourner ce qui allait être appelé des "westerns spaghettis" par les Américains. Bien sûr ces films étaient souvent minables (avec en tête le tristement culte Django de Corbucci) et n'avaient strictement rien à voir avec les films sublimes de Leone, bien qu'ils tentassent de l'imiter. Leone devait en dire à la fin de sa carrière et rétrospectivement: "On m'avait désigné comme le père du genre ! Je n'avais eu que des enfants tarés. Aucun ne pouvait être légitime. De quoi être écœuré...". Autant dire que Kubrick aurait pu en dire autant de ses descendants s'il n'était pas mort d'une crise cardiaque pendant l'avant-première de La Menace Fantôme de George Fuca en 1999. Parce qu'entre nous soit dit, entre quat'zieux, Star Wars c'est quand même queutchi. Et le reste vaut pas beaucoup mieux. Personnellement j'aime vraiment beaucoup Rencontre du 3ème type de Spielberg, mais son gosse à lui, en somme la troisième génération, à savoir notre cher Zemeckis et son Contact de mes deux, lui il donne vraiment de quoi se plaindre.



Parce que c'est bien de cela dont il s'agit : Contact c'est le 2001 de Zemeckis. C'est à la fin du film que ça saute aux yeux. Avant ça Jodie Foster passe la totalité de sa vie avec un casque sur les oreilles à attendre que des aliens lui parlent. Beaucoup sont morts comme ça. Mais Jodie Foster ne se fait pas chier par hasard. Un flash-back psychologique nous l'annonce, où nous découvrons la mort traumatique du père de Jodie. Quand elle était gosse, un soir qu'elle venait de passer trois plombes à reluquer les étoiles, elle avait oublié d'apporter ses médocs à son vieux papa malade. En rentrant elle le retrouva mort sur le canapé devant L'empire contre-attaque, entouré de grains de maïs éclatés, du pop corn, étalé sur le sol, rappelant le cosmos et ses milliards d'étoiles avec qui Jodie adulte voudra à tout prix entrer en contact. Ceci explique cela, comme on dit dans ces cas-là.

En somme ce film est une réflexion sur une fille qui ignore consciencieusement tout ce qui se passe autour d'elle (dont Matthew McConaughey, l'acteur brun aux cheveux blonds bouclés, qui fait des pieds et des mains pour se la tirer), préférant se focaliser sur des aliens qui n'existent pas, en souvenir de feu son vieux père. C'est aussi une réflexion sur la religion puisque Matthew McCoffey est un chrétien pure sauce. Pendant tout le film il n'arrête pas de demander à Jodie si elle croit en Dieu. Alors elle lui répète inlassablement que non, mais Matthew McConaugay a manifestement une mémoire vive de cinq minutes, frappé par Alzheimer à trente ans et toujours en service dans un poste à grandes responsabilités au sein de la Nasa. Et à chaque fois qu'elle lui répond "non", il lui dit et lui répète qu'elle a tort, et s'interroge quant à au scepticisme de sa camarade. Elle lui explique encore et encore qu'elle a besoin de preuves pour croire, qu'elle est une putain de Cartésienne née à Carthage et utilisatrice chevronnée de l'encyclopédie Encarta et qu'elle ne croit que ce qu'elle voit. Alors Matthew McCon lui rétorque : "Tu aimais ton père ? Prouve-le". Et ainsi, plusieurs fois dans le film, à chaque fois que son courtisan lui lance cet argument à la face, Jodie commence à lui répondre qu'elle ne doute pas de son amour pour Dieu mais de son existence, alors que son père a indéniablement existé. Mais elle s'interrompt elle-même, tantôt découragée par le regard végétatif de son interlocuteur, tantôt déçue de constater qu'il est parti pendant qu'elle lui causait droit dans les yeux.



Et puis à la fin du film, après 2 heures de conversations religieuses interrompues et autres écoutes au casque sans résultats probants, vient le contact tant attendu. Les petits hommes verts se mettent à causer à l'héroïne dans son disc-man. Comme leurs voix ressemblent aux bruits d'une machine à laver, Jodie Foster se demande d'abord si elle n'est pas en train de capter la femme de ménage de sa voisine. Mais non ce sont bel et bien des extra-terrestres à l'autre bout du fil. La grande question qui se pose alors c'est de savoir si les ETs sont croyants et si une agnostique peut aller à leur rencontre. A l'humanisme sidéral et au génie visionnaire de Kubrick se substituent un scénario complètement tordu, des considérations bigotes à trente balles et une combinaison spatiale façon Magicien D'Oz. De quoi faire rougir Stanley Kubrick au fond de son trou.

C'est là qu'arrive 2001. Jodie Foster s'embarque pour un voyage de quatre ans dans l'espace, totalement seule et sans le moindre strapon, à la rencontre des aliens. Elle va alors être ballotée dans tous les sens suite aux déflagrations d'un champ magnétique qui la propulse dans un vortex. On a droit à 2h33 de Jodie Foster remuée dans tous les sens dans une capsule spatiale qui ressemble largement au tambour d'une machine à laver. A cet instant l'héroïne se demande si elle ne s'est pas plantée sur toute la ligne et si ce qu'elle a pris pour des aliens n'était pas bel et bien son propre lave-linge dans lequel elle se serait retrouvée enfermée avec ses slips et ses chaussettes. Mais non, il s'agit d'un vortex spatio-temporel, et pendant deux heures et trente trois minutes Jodie Foster va s'y dédoubler en tournant en rond dans la position primaire du fœtus, éclairée par des néons rouges et bleus. De quoi me foutre la nausée pour un bail. C'est le 2001 de Zemeckis et c'est drôlement à chier.



Au finish de ce voyage intra-utérin en position du foetus, Jodie Foster débarque sur une plage ensoleillée où elle retrouve son père, interprété par un Tom Hanks efflanqué et barbu qui répétait déjà son rôle de Cast Away. La quête d'ouverture et de découverte du personnage n'est en fait qu'un retour sur soi, un retour au passé puisque tout ce qu'elle veut, et tout ce qu'elle trouve au final, c'est son père mort. Il s'avère qu'en réalité ce sont les extra-terrestres qui se sont servis de ses souvenirs pour communiquer avec elle, et leur morale en patafix c'est que la seule chose qui rende la vie supportable, c'est l'autre, autrui. Et aussitôt ils la renvoient chez elle. Après deux heures et trente trois minutes passées dans 10 000 vortex ils la débarquent dans son salon avec cette morale communiste sous le bras. Elle aurait pu prendre un ticket d'avion jusqu'à chez moi et je le lui aurais montré que c'est "l'autre" qui rend la vie supportable, et l'autre c'est moi comme disait Gad Elmaleh, moi et mon gros vié.

Quand elle revient, tout le monde lui tombe dessus à bras raccourcis. Eux n'ont rien vu, comment peut-elle prouver ce qu'elle raconte ? Selon eux elle n'a fait que voyager dans la capsule, ils n'ont rien vu de son voyage spirituel sur la plage de Tom Hanks. Eux, les autres, n'ont rien vu et lui dressent un procès au terme duquel ils foutent le feu à la jeune femme. Zemeckis fait de Jodie Foster une Jeanne D'Arc des temps modernes. La pucelle de la Nouvelle-Orléans. Sauf que la vraie Jeanne D'Arc, elle, était totalement pucelle, carrément vierge de tout rapport. Foster est seulement gouine. C'est là que Zemeckis a essayé de nous baiser.

En guise de conclusion à ce très long métrage, on voit Jodie Foster dans son fauteuil en osier qui lit "Huis-Clos" de Sartre, et sa fameuse phrase: "L'enfer c'est les autres". Et son cerveau saute, il explose en mille boulettes de sang. Chelou.

Moi je crois que ce film c'était juste un gros alibi pour Zemeckis histoire d'ajouter Jodie Foster à ses "contacts" Msn Live Messenger.


Contact de Robert Zemeckis avec Jodie Foster et Matthew McConaughey (1997)