26 mars 2013

Dans la maison

Il a osé n'aime pas Ozon et ce dernier ne fait rien pour que ça change. Franchement, Il a osé n'aime vraiment pas Ozon, on vous le répète. François, si tu nous lis, nous n'aimons pas ton travail. On dit "travail" mais dans ton cas c'est plutôt un job d'été qui s'éternise depuis trop longtemps. Il y a toujours une pointe de curiosité avant de lancer le dernier téléfilm d'Ozon, un début de pitch, un acteur, une actrice, une anecdote, une situation, une affiche, un titre, bref il y a toujours une mini étincelle qui nous mène droit dans le mur et qui nous fusille une soirée à bout portant. On le sait et pourtant il y a encore et toujours ce je-ne-sais-quoi qui nous décide à lancer le dernier feuilleton de la saga Ozon. Ceci dit on devrait parler au passé parce que là c'était la der des der. On ne nous y reprendra plus. C'est ce qu'on a juré à notre voisine quand on a abattu la cloison mitoyenne de nos deux appartements à l'aide de notre télévision à tube cathodique et à écran bombé, télévision aussi légère que notre humour mais aussi fracassante que notre rage dès qu'on aborde le cas Ozon. Une célèbre chanson s'intitule "Antisocial, tu perds ton sang froid", en l'occurrence "Francis Ozon tu nous fais perdre notre sang froid et tu nous dois une caution !".




On a comparé Dans la maison à un Pasolini. Un critique sans discernement a comparé noir sur blanc le dernier Ozon au Théorème de Pasolini (A²+B²=C²). Beaucoup d'autres ont applaudi des deux mains cet épisode de L'Instit avec Fabulous Fab Luchini à la place de Gérard Klein. Faute de grives on trique sur de la pure merde. Ok y'a une idée là-dedans. L'idée du film c'est que le scénario s'écrit sous nos yeux, et que c'est un lycéen doué en français qui nous le pond. C'est l'idée du film et c'est aussi son problème, car il est de fait écrit par un pigeon. Ozon ayant concocté un script inepte, il a eu la chic ingéniosité de le prétendre improvisé par un gamin pour se dédouaner par avance. Mais comme il n'est pas non plus modeste, il fait dire au personnage du prof joué par Luchini que cette histoire est à se taper le cul par terre, s'envoyant un gros bouquet de fleur en recommandé à domicile. Ozon est de toute évidence très fier de lui, de son petit bijou machiavélique, de son film qui est à Hitchcock ce que Camel Meriem est à Zizou, c'est-à-dire un gros pet qui n'a même pas d'odeur (donc pas d'âme).




Plusieurs scènes nous ont choqués. D'abord celle où la tronche de Luchini surgit entre deux fauteuils dans la chambre d'un des adulescents du film, au milieu d'une séance de seigue commune, une séquence inédite et surprenante d'entre-branlage (on a beaucoup parlé de "voyeurisme" pour qualifier cette œuvre, mais à ce niveau-là c'est pathologique) entre le petit héros et son camarade de classe campé par le fils caché de Ségolène Royal (ce qui explique sa ressemblance avec François Hollande) et du comique Bouder (pour sa tronche fondue façon raclette à l'acide chlorhydrique - ce type de tronche qui nous fait penser qu'il y a sans doute quelqu'un tout là-haut, adepte de l'humour des Monty Python, qui nous fait des blagues). Autre moment décourageant, antérieur dans le film, mais tourné a posteriori lors du tournage (il y a donc une logique qui régit notre critique), la séquence d'exposition qui nous présente la vie d'un lycée à coups d'avances rapide, digne du générique de l'émission Giga Giga présentée par Manu Gélin : c'est horrible. En réalité l’œuvre entière nous a choqués et nous a bousculés sur le fondement de notre cinéphilie. Pour la première fois il nous faut avouer que l'on a pris la décision que le cinéma occuperait une place moins importante dans notre vie, et que ce serait irrévocable. Plus de films lancés au petit déj, plus de séance de minuit qui dure jusqu'à minuit du jour d'après, plus de session saga Le Parrain, Alien VS Predator, L'Arme fatale ou Leprechaun.




Nous voulons consacrer ces dernières lignes au cas Kristin Scott Thomas, qui toujours nous dérange beaucoup. Devant Partir, on a failli partir à cause d'elle. Devant Cherchez Hortense, on a failli partir chercher la première Hortense venue, pour mieux la perdre de vue. Dans Le Patient anglais, elle nous a fait perdre toute patience envers les anglais. Dans Ne le dis à personne, elle nous a donné envie de hurler au monde entier "ta race maudite !". Dans L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, elle nous a filé le désir de porter des oeillères et de la finir en viande hachée, parce qu'on achève bien les chevaux. Dans Deux sistas pour un gangsta, on ne l'a même pas remarquée car on avait les yeux rivés sur la chute de reins d'Eric Bana (putain de gars...). Dans Dans la maison elle joue l'épouse de Luchini et franchement, autant de haine devant un écran, nous n'avions pas ressenti ça depuis le discours de Grenoble de Sarkozy. Finalement, ce discours de Grenoble, c'était pas si con ! L'idée de déchoir de la nationalité française quelqu'un qui a fait trop de mal au pays, ça se médite, et ça pourrait s'appliquer à cette femme sans patrie qu'est Scott Thomas, qui n'a jamais réussi à se débarrasser de cet accent de chiotte et de cette voix éraillée qui a le don de brancher nos coeurs sous tension et de faire surgir en nous le Malin.


Dans la maison de François Ozon avec Fabrice Luchini et Kristin Scott Thomas (2012)

14 commentaires:

  1. On lit de drôles de trucs en lisant vos articles en diagonale : une formule mathématique, Alien vs Predator, L'homme qu murmurait à l'oreille des chevaux, Zizou...

    Ah ben non finalement elle a bel et bien joué dans ce film. Je croyais que vous l'aviez confondue avec le cheval...

    Sinon, juste pour faire chier : "Plusieurs scènes nous ont choqués", c'est pas "choqué" plutôt ?

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    1. Non Kaz Mérad, le participe "choqués" s'accordant en genre et en nombre avec le COD qui le précède, en l'occurrence "nous". Il a osé! a fait juste.

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  2. Je suis sûr que vous êtes plus rudes qu'il ne faut, juste parce que c'est un Ozon. Et je suis sûr que vous en avez bien raison :D

    Par ailleurs, c'est vrai qu'Eric Bana...

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    1. En fait j'aurais tendance à nous trouver tendres...

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  3. Vous avez aimé Swiming Poule ? C'était pas trop mal dans ma mémoire...

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    1. Si on est fan de Ludivine Sagnol, à la limite... Sinon c'est chaud comme tout.

      On n'a pas non plus aimé Ricky (http://ilaose.blogspot.com/2012/10/ricky.html) ni Potiche (http://ilaose.blogspot.com/2010/12/potiche.html), ni aucun autre film d'Ozon.

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  4. Edmond Rouston26 mars, 2013 17:37

    Maaaaagnifique :)

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  5. JALLET EST UNE GROSSE BLAGUE SANS CHEVEUX !

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  6. Ce film est une horreur! Mon oncle Engbard me l'a offert en dvd, croyant bien faire parce qu'un jour j'ai eu le malheur de lui avouer que je comptais devenir prof de français. Il m'a pris au mot ce débile! On a tous un oncle débile, tous, c'est mathématique. Eh bien moi j'en ai 3! Engbard que je vous ai déjà présenté aime les films pourris et me force à les voir avec lui! L'horreur! La dernière fois il m'a tendu un piège et j'ai été obligé de voir De Rouilles et d'os, et il était en zlip à côté! Mon deuxième oncle trépanné s'appelle Léonard, il fabrique des meubles de guingois et il les vend de force à mes parents 3x le prix qu'ils auraient s'ils avaient été fabriqués par un véritable artisan ébéniste! En plus il piège ses meubles pour essayer de nous blesser, nous, sa famille! guillotine, pince doigts, marches piégées, il a tout fait, mais on se méfie et on a la solution : mon père brûle les meubles dès qu'il nous les livre. Et pour finir, mon 3eme oncle est un pur salop! Il s'appelle Enguerrand le Balafré, parce qu'il a une putain de grosse balafre sur la gueule! Et il s'est fait cette balafre avec sa propre tronçonneuse quand il a découpé sa 16eme victime dans la cave de Mémé! On va le voir chaque année à noël dans la prison haute sécurité du comté de Greembow en Alabama, parce que c'est là qu'il a tué le fils du shérif du comté, en plein dans Greembow! À chaque fois qu'il croise mon regard il se passe l'index le long du cou, puis il me tend son majeur en me disant à chaque fois "Tout ça c'est ta faute gros tanchard, c'est pas bien compliqué de faire l'alibi :(". Il est colère envers moi depuis ce jour maudit. Ça peut se comprendre, c'est moi qui ai appelé les flics, il foutait les ch´tons à toute la famille, même à mon chien Turockdinosaurhunter, alors qu'il a déjà gouté de la chair humaine, la mienne, celle de ma fesse gauche... Je vous laisse j'ai un appel en PCV de mon oncle.

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  7. Toujours aussi bon ici!! La partie sur Kristin Scott Thomas est énorme. Elle aura intérêt à être bien dans le prochain Nicolas Winding Refn!

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  8. J'ai vu ça hier. Putain ! Si je croise Ozon je lui crache dans l'oeil.

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  9. Nick Longhetti14 juin, 2015 22:59

    Honnêtement Ozon même si ça fait scolaire ça reste un divertissement acceptable pour un film français. Le mec il fait avec ses moyens. Il a un peu pompé ( pardon s'est inspiré d'Hitchcock) et

    d'autres auteurs. Après je ne suis pas fan du type mais faut reconnaitre que le concept et la construction du scénario sont assez bons.


    Le film tient le coup pendant 40 minutes et on a envie d'y croire. Après le niveau baisse et c'est logique en même temps. On peut dire que c'est scolaire même si je trouve que c'est un peu rude. Disons que c'est très forcé. Une mise en scène assez répétitive. Ce n'est pas un navet mais c'est un objet qui a de l'intérêt , une copie d'un étudiant en cinéma ayant de bonnes idées mais ayant des limites concernant le talent ( profondeur d'écriture un peu trop surfaite , comme du Birdman).


    Bref la moyenne et une intrigue assez intéressante malgré tout même si parfois on tombe dans la caricature.

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