
Je vous situe la scène. On est à un jour de la sortie Parisienne du film, Canet vient de tuer son budget et une de ses deux clavicules sur la scène de course poursuite. À court de fric il appelle -M- et lui demande de venir voir son film au cas où il voudrait bien faire de la musique pour combler les trous entre wiz or wizout You Two et Grace. -M- dit banco, il vient, il s'installe sur un canapé, le film démarre et -M- taquine ses cordes au hasard en regardant le truc, il accorde son instrument. Canet lève le pouce à la fin du film. C'est dans la boîte. -M- a donc composé à même la pellicule, en voyant le film pour la première fois, sans le savoir. "Attends je peux t'écrire des morceaux si tu veux ça sera mieux !" lance -M- à tout hasard de sa voix de castrat. "Nan nan nan, j'ai pas de fric en caisse" réplique Guillaume Canet, "tes trois accords désaccordés feront l'affaire, par d'arpège dans mon manège !"

Un grand film quoi. Puis l'intrigue est vraiment bien ficelée, on comprend rien pendant tout le film et à la fin André Dussolier explique tout, posé dans son fauteuil, les jambes croisées, pendant 10 minutes (une intrigue difficile donc). Moi là j'ai eu carrément un éboulement de terrain dans mon slibard. Le doubleur main de Cluzet m'a tué. Idem pour la caméra qui, grâce à un effet spécial finchien (tout nouvel adjectif relatif à l'art unique de David Fincher), passe à travers la vitre d'une fenêtre pourtant ouverte. Les raccords sont tous faux sans exception, une gageure sur un film d'une heure et demi. Non vraiment Guillaume Canet a bien mérité son oscar du meilleur réalisateur français de toute l'année 2006, mai et avril compris.
Ne le dis à personne de Guillaume Canet avec François Cluzet et Guillaume Canet (2006)