25 mars 2011

Predators

Les personnes à l’origine de ce film, parmi lesquelles on retrouve le sous-doué Robert Rodriguez, souhaitaient tirer un trait sur les Aliens vs Predators, et autres daubes mêlant ces deux franchises, sorties récemment. Leur intention était de donner enfin une suite directe digne de ce nom aux deux premiers Predator. Mais en vérité, il s'agit surtout d'une suite au tout premier Predator réalisé par John McTiernan en 1987, où un Arnold Schwarzenegger au faîte de sa gloire poussait un extra-terrestre au suicide après s’être couvert de boue. Le second volet, où Danny Glover chassait de la jungle urbaine un Predator moins timide, n’est jamais évoqué par les personnages de ce nouveau film lorsqu’ils échangent à propos du passif et du casier judiciaire de ces bestioles suréquipées. Pourtant, si la réputation de Predator 2 est nettement moins bonne que celle du premier opus, j’en garde personnellement le souvenir d’un film plutôt sympathique et ce d’autant plus dans sa version française, une suite sans doute plus réussie que ce Predators au pluriel auquel on va à présent s'intéresser...


Depuis 1994, Robert Rodriguez murissait en lui le projet de renouveler la saga Predator. Quinze ans plus tard, il apparaît ici sur le tournage aux côtés du réalisateur, en tant qu'assistant

On suit ici les mésaventures d'une petite dizaine de soldats et autres excités de la gâchette qui atterrissent en pleine jungle, sur une planète inconnue, dont ils se rendront rapidement compte qu'il s'agit du terrain de chasse des Predators. Car ces derniers, pourtant capables de construire des armes ultra sophistiquées et des vaisseaux spatiaux allant plus vite que la lumière, semblent clairement avoir pour seul but dans la vie d'être d'impeccables machines à tuer et de parfaits chasseurs. On apprend aussi que deux clans de Predators se font la guerre, pour une raison qui ne nous est que partiellement dévoilée. En gros, il s'agirait d'une vague histoire de petite boule lumineuse qu'un prédator malicieux aurait cassée au cours d'une soirée, à la fois par ennui et par maladresse. Le prédator gaffeur et fautif aurait ensuite trouvé bon de planquer sous les coussins d'un canapé inconfortable cette boule devenue inutile et obsolète, afin de ne pas attirer sur sa discrète personne courroux et réprimandes. Une attitude lâche et bien vaine qui n'aurait pas du tout plu à l'hôte de la soirée, un prédator aussi orgueilleux que puéril, dont c'était l'anniversaire, et qui tenait tout particulièrement à ce jouet acheté au prix fort sur Amazon. Tout ceci est raconté par le prédator malhabile à un Adrien Brody qui n'en demandait pas tant et qui fait mine, en l'écoutant, d'enfoncer le canon de son fusil dans sa bouche. En bref, plus le voile se lève sur ces bestioles hideuses, plus on a l'impression de se retrouver face à un attristant abîme d'inepties. Ce nouveau film participe ainsi à nous rendre ces créatures encore moins intéressantes, alors qu'avec un brin d'imagination et d'idées, on peut se dire qu'il aurait facilement pu en être autrement.

Mais laissons à présent un invité de marque en la personne de Joe G., rédac’ chef du super webzine musical C’est Endendu, nous donner ses impressions. C'est là sa deuxième collaboration avec nous après son intervention remarquée au sujet du film Carlos.


Après avoir reçu son prix d'interprétation à Cannes pour Le Pianiste de Roman Polanski, Adrien Brody déclara qu'une telle distinction allait enfin lui permettre de "tourner pour de grands réalisateurs et participer à des projets ambitieux"

Dans le genre série B du futur de l'aventure avec un mec inattendu en guise de premier rôle, c'est pas si nul. Le héros a en effet les surprenants traits d’Adrien Brody, le type de The Pianist. Ses répliques du genre "We gonna need a new plan" sont environ le seul intérêt du film, si vous n'aimez pas les gadgets futuristes, les aliens ou les gens qui meurent de façon atroce. Puis ce film reste une suite à des suites de spin offs, ce qui est chaud en soi, mais au point où en sont les studios d'Hollywood et vue la situation de leurs idées (en rade - à quand un "Star Wars Episode 1 Vs. Superman : Naboo Rising" ?), je préfère prendre chaque film comme il vient : en .avi, voire en .mpeg !


Au second plan, Topher Grace qui, dans le civil, n'est autre que l'amant de Lady Chatterley

Le passage le plus sordide d'un film somme toute très chaud c'est celui où (désolé de vous spoiler la fin) le "docteur" se révèle n'être qu'un infâme connard meurtrier, pire que les Predatorzzz vu qu'il n'annonce pas la couleur. Le fait que le doc soit joué par Topher Grace, le même type qui interprétait Venom dans Spiderman 3 et que l'on a tous découvert avec That 70's Show, ce même mec que tout le monde sait condamné à jouer soit un avorton minable soit un avorton minable secrètement méchant (et que tout le monde sait voué à choisir les rôles de la seconde catégorie pour ne pas trop bousiller sa self esteem), hé bien le fait que le Doc soit joué par ce type, ça me fout le moral en berne ! Entre autres trucs chauds, on doit aussi se cogner Laurence Fishburne "qui entend des voix mais qui est trop un guerrier" pendant un bon quart d'heure. Sans parler de tous les clichés que le film contient. Dans les soldats concernés par l'exercice de survie, nous avons ainsi droit à l’inévitable "noireau", au "mexicain" excité, au "russkov" sournois, à la "fille" manquée, au gros "con", etc. Mais malgré tout ça le film se mate.


Trivia : après avoir trouvé par hasard sur les lieux du tournage ce bâton dont la forme acérée le fascinait, l'acteur ne s'en sépara jamais et l'objet l'accompagna dans chacune de ses scènes

Après ça reste une grosse merde, mais quand t'as trois plombes de tram à te payer pour faire Marseille-Paname, et qu'on a la bonté de te fournir une prise de 220V, et que par miracle t'as pensé à prendre ton PC, là ça se mate bien, ça te fait la moitié du trajet, voire un peu plus, ça se regarde mieux que ne se regarde le décor. Parce qu'en iDTGV tu vois pas par la fenêtre, c'est rétro-éclairé, et du coup tu peux voir que ta propre tronche, et quand tu passes ton temps comme moi à t'enlever les mokos pendant que le chef de gare dit "Attintieun, le train va démarrer, atteintiun !", n'importe qui, pas que moi, préfère mille fois s'envoyer Prédator(s) que de se mirer, tout moko-free que l'on puisse être.


Predators de Nimrod Antal avec Adrien Brody, Alice Braga, Topher Grace, Danny Trejo et Laurence Fishburne (2010)

9 commentaires:

  1. Le Predator 2 est quand même un beau navet. Rien ne vaut la franche poignet amicale faite de muscles nervurés entre Schwarzy et Appolo Creed au debut du premier volet.

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  2. Pour ce qui est de Predator 2, je préfère en rester au souvenir qu'il m'a laissé quand j'étais gosse.
    D'ailleurs, le premier aussi est chouettos en VF, notamment la scène dont tu parles où les dialogues sont particulièrement géants.

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  3. Le 2 vaut surtout pour sa VF parce que les répliques sont violentes, sordides, vulgaires, en un mot d'enfer !

    Ma participation à cet article est à l'opposé de celle pour Carlos :D

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  4. je suis fan de la gueule de Fishburne sur la dernière image et de la légende qui l'accompagne^^

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  5. Les dialogues que vous évoquez dans Predator 1 me servent toujours à converser avec mon frère. "T'es ramolli !? L'état te fait travailler dans la paperasserie ?"
    Dans le deux, je me souviens seulement de l'enfant qui propose un bonbon au prédator.

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  6. j'ai tenu devant ce navet seulement grâce à Alice Braga! Une honte par rapport au premier Predator...

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  7. J'ai maté ce truc en écoutant Rouen-Marseille mercredi soir (1-2, avec un de trop pour l'Hauème, merci l'arbitre !) (je me « fais une culture » en zieutant de loin un tas de bouses Hollywoodiennes, de loin parce que de près l'image craint, avec des pixels gros comme mon poing). Le problème avec ce genre de productions, c'est qu'elles arrivent un peu tard et quand on a connu le premier Predator en primaire, on a forcément du mal à être ébloui par ces suites... Encore que j'ai vu le 2 il y a quelques années et je l'ai trouvé pas mal, notamment l'idée de faire passer le film en ville et non dans la jungle. C'est le problème d'Hollywood qui vit sur ses acquis comme sur un tas d'or et croit ne plus avoir à bosser pour vivre... Quant à l'argument « ça se mate », il est un peu faible, mais je m'y laisse prendre des fois. Mais ça fait quelques temps que je ne me pose plus de question sur ce genre de cinéma.

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