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25 décembre 2015

Les 101 dalmatiens

En ce jour de Joël (que nous vous souhaitons noyeux ! - logiquement cette première phrase vient de vous flinguer la fête), M6, la chaîne de télévision, qui ma foi existe encore, a décidé de diffuser le remake live des 101 dalmatiens de Walt Disney, réalisé en 1996 par Stephen Herek, deuxième du nom, le fils (Herek's son). Ce film, c'était le "grand come-back" de Glenn Close, au même titre que tous les films tournés par Glenn Close, actrice au parcours chaotique qui, disparaissant des salles de cinéma entre chaque film tourné, n'a cessé de "revenir" à l'écran. Glenn Close incarne ici Cruella d'Enfer, une stricte ordure humaine qui ne songe qu'à une chose : désosser 101 petits clébards innocents tachetés de black pour s'en faire un pur blouson. Glenn Close porte le film, il faut bien le dire, sur ses épaules (voir l'affiche), malgré la présence du plus fringuant Jeff Daniels au casting. Capable de déformer sa tronche dans tous les sens, plus qu'aucun animatronics ou autre dessin à main levée, l'actrice a décidé que c'était le moment ou jamais de cabotiner. Résultat électrifiant.


Sur le plateau, en bleu de travail, Glenn Close, interviewée pour les besoins du making-of par le patron de Diaphana, Mouss Diouphana, répond à la question : "Pourquoi ce film ?" en exhibant son chèque de paie. La même honnêteté, et la même longévité, qu'Harrison Ford, qui invoquait les mêmes arguments tout récemment pour expliquer son retour dans la saga Star Wars.

Je suis triste cependant, en ce jour de réveillon, car M6 a décidé de diffuser la version grand public montée par les studios Disney. Je vous recommande de tout cœur le DVD du film aux éditions Diaphana, dont les bonus soumettent à notre curiosité les deux autres versions de la fin du film, signées de A à Z par Stephen Herek : l'une ultra positive, l'autre ultra négative. La première est une variante d'une séquence bel et bien présente mais fort édulcorée dans le film tel qu'il a été diffusé aujourd'hui sur la sixième chienne, qui se situe juste avant le moment où les deux sbires de Cruella, Horace et Jaspert (ce dernier incarné par un Hugh Laurie loin de s'imaginer qu'il deviendrait bientôt un sex symbol), se font rôtir les burnes sur une clôture électrique. Dans la mouture originale de cette scène, prévue pour conclure le film, les gentils (les dalmatiens et Jeff Daniels, qui deux ans plus tôt était déjà toiletteur pour chiens dans Dumb and Dumber, chef-d’œuvre des frères Farrelly sur le point, d'après mes sources, de détrôner Vertigo en tête du palmarès du célèbre British Film Institute), gagnent, haut la main, large. C'est même un over happy end puisque le film se clôture sur une scène hilarante où Cruella d'Enfer, après avoir reçu coups de sabots sur targeons d'ailes de poulets dans la gueule au sein de la ferme où elle cherche les dalmatiens (le règne animal s'étant coalisé pour lui foutre la rouste), subit in fine les assauts déments du gros porc concupiscent dont elle a tiré le berlingot, malencontreusement confondu à travers un tas de paille avec la queue d'un des clébards traqués. Glenn Close est plus que jamais survoltée dans ces quelques minutes de cinéma underground où un goret enragé, le cousin dégénéré de Babe, crédité au générique de fin comme "Zgeg le cochon devenu acteur porno", la lui fait à l'envers sous les yeux ébahis de tous les bestiaux de la ferme. 


Jolie scène où Jeff Daniels joue à Earthworm Jim PC sous le regard bienveillant de son dalmatien, Davy Croquette.

Dans la deuxième fin alternative, c'est au contraire Cruella qui marque les trois points. Rien de visuellement traumatisant ni de gore dans cette version-là. A condition toutefois de ne pas du tout aimer les animaux. En effet, Cruella finit ici par mettre la main sur chacun des 101 chiots des quais (elle n'en loupe pas un), et les dépèce un à un sous l'objectif un brin complaisant de Stephen Herek, avant de les coudre tête-bêche, pour finir reine du défilé, pavoisant sur le podium avec son manteau de poils ras, toute de chiens morts vêtue. Gênant. Peut-être vous dites-vous que, tout compte fait, la version plus connue du film est encore la plus adaptée à un public enfantin. Certes, mais c'est faire fi de la cruauté inhérente aux contes merveilleux, et fermer les yeux sur l'audace délirante d'un authentique jobard du cinéma en la personne de Stephen Herek, fan incorrigible du cinéaste belge Jean-Louis Le Tacon, comme le prouvent ces deux fins originales qui réunissent l'amour du porc et la fascination pour le massacre animal qui font la richesse de Cochon qui s'en dédit, documentaire tétanisant s'il en est. Mais soit. Je peux comprendre. Chacun son délire. Et pour ceux qui veulent se perdre parmi les dalmatiens en ce 25 décembre, bouffer 250 minutes de ienchs et faire des rêves en noir et blanc jusqu'au nouvel an, le film est suivi des 102 dalmatiens, avec notre Gérard Depardieu national dans le rôle de Cruella d'Enfer. Exit Glenn Close. Cruella recherche cette fois-ci un clebs de plus, le cent-deuxième du titre, pour compléter sa tenue et agrémenter le manteau de ses rêves d'un slip XXL.


Les 101 dalmatiens de Stephen Herek avec Glenn Close, Jeff Daniels et Hugh Laurie (1996)

6 novembre 2014

Les Frères Solomon

Si j'avais découvert ce film à l'âge de 10 ans, j'aurais certainement été très emballé, j'en garderais encore un souvenir ému, je serais président du fan-club français. Hélas, je l'ai maté presque 20 ans trop tard... Les Frères Solomon est une petite comédie américaine pratiquement de et avec Will Forte : l'acteur en a signé le scénario et a sans doute embauché un simple et sympathique faiseur derrière la caméra pour en assurer la mise en image. Will Forte, on l'aime bien. On l'a aimé en second couteau auprès d'Adam Sandler, il nous a enchantés en MacGruber et il nous a plutôt convaincus dans Nebraska, même si nous le préférons dans un autre registre, le registre comique où on le sent peut-être plus à l'aise. Il forme ici un duo avec Will Arnett, un autre acteur que l'on apprécie et dont on se rappelle surtout des coups d'éclats mémorables dans Hot Rod et Semi-Pro. Autant dire que l'idée de retrouver ces deux zigotos en tête d'affiche d'un film au pitch très simple, propice à tous les écarts comiques, nous mettait l'eau à la bouche.




Dean (Will Forte) et John (Will Arnett) sont deux frères inséparables, totalement débiles et socialement handicapés. Quand leur vieux père tombe gravement malade, ils se donnent pour grand objectif d'accomplir son dernier souhait : lui offrir un petit-fils. C'est ainsi que les deux frères, prêts à tout, se lancent à la recherche d'une femme qui accepterait de devenir la mère de leur enfant... Immédiatement, le film rappelle le grand classique des frères Farrelly, Dumb & Dumber, dont on attend la suite avec la gorge serrée. On sent bien qu'il s'agit de la principale inspiration de Will Forte, qui reproduit parfois des situations tout à fait similaires, par exemple lorsque l'un des deux personnages annonce fièrement avoir accompli un exploit particulièrement idiot et que l'autre réagit en redoublant d'enthousiasme, là où la logique voudrait qu'il l'engueule ou se désespère de sa bêtise.




Le duo formé par Forte et Arnett est, reconnaissons-le, d'une puissance comique incomparable à celle générée par Jim Carrey et Jeff Daniels en son temps, et la sensation de déjà-vu, si elle n'est pas vraiment gênante, annule quelques fois l'effet de surprise. Ces frères Solomon n'en restent pas moins assez attachants et l'on suit sans déplaisir leurs petites mésaventures, ponctuées par une paire de gags bien sentis. Tout cela est très léger, très sympathique, plutôt bien rythmé, ça dure 1h20 et on ne s'ennuie pas. Les acteurs secondaires font bien leur boulot, Kristen Wiig est égale à elle-même et on apprécie tout particulièrement Chi McBride dans la peau d'un gros costaud au physique de nounours mais au langage pas vraiment des plus châtiés... Il faut toutefois bien avouer qu'il manque systématiquement un petit quelque chose pour que le film soit réellement tordant et on se dit que c'est bien dommage, car avec ce petit quelque chose, on aurait pu tenir-là une petite bombe de drôlerie. Tel quel, les frères Solomon plairont surtout aux plus jeunes, aux moins exigeants, découvrant ce film par hasard et ravis de passer un bon petit moment, mais n'attendant pas grand chose de plus.


Les Frères Solomon de Bob Odenkirk avec Will Forte, Will Arnett, Chi McBride et Kristen Wiig (2007)

1 mai 2013

Une Créature de rêve

La série Code Lisa a bercé notre adolescence. Quand nous avons appris qu'un remake du film de John Hughes à l'origine de la série et tourné en 85 était en branle, nous nous sommes dits qu'il était temps d'enfin le regarder ! On connait tous l'histoire (en tout cas Poulpard et moi) : Gary et Wyatt, deux nerds, risées de leur bahut, n'arrivent à rien avec les filles. Rien de rien ! Un soir d'ennui, ils décident donc d'inventer la femme de leur rêve sur l'ordinateur surpuissant à 1Mo de RAM de Wyatt. Après moult éclairs, une sublime créature débarque alors dans leur chambre comme par magie, exauçant tous leurs vœux, même les plus humides...

C'est donc à John Hughes, le fameux spécialiste du cinéma adolescent américain des années 80, que l'on doit cette idée ma foi toute bête mais diablement excitante, une variation du mythe de Frankenstein, revue et corrigée à la sauce teens et sexy. Le film, hélas, a terriblement vieilli, à l'image de son actrice principale, devenue une sorte de tract vivant anti chirurghie esthétique. Une Créature de rêve (en VO : Weird Science) a de bien nombreux défauts, liés en partie à son époque. La garde-robe des années 80 est une infamie, notamment sur une femme bien faite lorsque la tenue se veut aguichante. Le film est mal rythmé et trop rarement marrant, à l'exception d'une ou deux répliques surprenantes de vulgarité et du personnage de Chet, ici campé par un Bill Paxton sous tension (autre star au casting : Robert Downey Jr. en loubard très laid). A partir de son idée de départ, le scénario part dans tous les sens, quitte à nous perdre complètement en route, et se conclut n'importe comment. En bref, on est très très loin du meilleur de John Hughes, même si nous sommes contents d'avoir comblé cette lacune. 

Malgré cela, il faut reconnaître à John Hughes qu'il connaît bien son sujet. Il tient plutôt compte des réalités adolescentes, dans les limites imposées par une comédie tout public. Les ados du film n'ont que deux idées en tête : faire la fête et triquer. Son film est très tendancieux et n'occulte rien des envies sexuelles des personnages envers la femme créée. La première chose que font Gary et Wyatt après l'apparition de Lisa est de prendre une douche avec elle pour mieux la contempler dans son plus simple appareil. On devine alors qu'ils ont le sexe tellement dur qu'il pourrait fendre un chêne centenaire. D'autres allusions équivoques et des détails clairement craspecs parsèment le film et nous font régulièrement relever la tête à l'heure où les comédies pour adolescents sont tout ce qu'il y a de plus sage, totalement aseptisées et sans aucun esprit transgressif.

La série produite dans les années 90 et diffusée par France 2 était quant à elle tout ce qu'il y a de plus politiquement correct. Elle donnait cependant suffisamment d'idées pour mettre un adolescent en ébullition. Il faut dire que Vanessa Angel était une vraie tigresse. L'actrice avait trouvé le rôle de sa vie (on ne la recroisera ensuite que chez les frères Farelly). La série proposait un véritable festival sons et lumières pour tout amateur de belles pépés. Vanessa Angel apparaissait dans les tenues les plus affriolantes et plaçait la plupart des épisodes sur orbite, en particulier ceux de la première saison. Face à ça, on ne pouvait que serrer les dents et les poings en pensant à Wyatt qui, astuce scénaristique ridicule car pas du tout crédible, avait décidé de mettre des gardes fous pour empêcher tout abus d'ordre sexuel avec ou sur la créature. Bien conscient d'ailleurs qu'il s'agissait d'une question à vite évacuer, Lisa apparaissait nue mais censurée dès le tout premier épisode. Les scénaristes étaient ainsi immédiatement soulagés et délestés d'un épineux problème. Poulpard, quant à lui, maudit encore ces maudites barres noires...

Joel Silver, qui produira le remake, nous a promis une comédie interdite au moins de 18 ans, comme Very Bad Trip et 21 Jump Street. De quoi faire peur dans notre époque sclérosée, sachant que les deux comédies suscitées sont aussi subversives qu'un disque de Laurent Voulzy. Nous n'en attendons donc rien. Mais nous sommes tout de même curieux de connaître l'identité de celle qui sera condamnée à nous faire fantasmer et devra nécessairement correspondre aux rêves adolescents de son époque. Qui succédera à la sympathique Kelly LeBrock et à l'inoubliable Vannesa Angel ? On redoute Mila Kunis, Jennifer Lawrence ou Megan Fox, qui feraient perdre tout espèce d'intérêt au projet, et on conseille d'autres noms comme Amber Heard ou Jean Galfione. Petite requête perso : MEW... Mais dans le fond, on sait bien qu'un tel remake aurait plutôt dû être réalisé par Marc Dorcel ou John B. Root pour XXIst Sextury...


Une Créature de rêve de John Hughes avec Anthony Michael Hall, Kelly LeBrock, Ian Mitchell-Smith et Bill Paxton (1985)

4 août 2011

Bon à Tirer (B.A.T.)

J'ai "regardé" ça un soir avec Poulpard, je mets entre guillemets parce qu'on n’était pas toujours dedans, mais c'est bien grâce à cela que nous avons tenu tout le film. Pour tout vous dire, nous étions occupés à répondre à un lecteur surexcité. Il s’agit donc du dernier film des frères Farrelly, avec comme souvent un pitch qui se veut plus ou moins accrocheur. Les deux personnages principaux du film sont deux meilleurs amis, Owen Wilson et Jason Sudoku, obsédés sexuels et constamment attirés par les minettes qui passent sous leurs yeux pervers. Ils sont pourtant mariés, l’un à Jenna Fischer et l’autre à Christina Applegate, mais leurs vies sexuelles ne sont plus ce qu’elles étaient. Se rendant bien compte de l’état alarmant de la libido de leurs compagnons, véritables bombes à retardement frustrées par la vie, elles prennent une décision commune : donner un "bon-à-tirer" (expression ô combien affreuse, traduction malheureuse de "hall pass") à leurs maris, pour que leur obsession du cul disparaisse, l'interdit de l’infidélité étant temporairement levé. Pendant une semaine, nous suivons donc les pérégrinations pathétiques de ce triste duo sans relief, guidé par sa seule envie d'enfin réussir à tirer un coup salvateur...


Jouer tout un film les mains dans les poches, c'est une belle performance de la part de Wilson. Mais ça en dit long sur l'implication de l'acteur dans un projet mort-né.

Au-delà du fait que les Farrelly essaient manifestement de cacher leur flagrant manque d’inspiration sous un gros tas de vulgarités et de dialogues très gras dignes du pire de Judd Apatow, l’une des choses qui frappent le plus dans ce pauvre film est la tronche et l'allure pitoyables que trimballe Owen Wilson d’un bout à l’autre. On le sait dépressif et suicidaire, je ne m’acharnerai donc pas sur lui, mais c’est tout de même un peu problématique quand cela transparaît à l’écran dans des films supposés être drôles et légers. Ici, l’acteur ressemble à un vieillard convalescent qui a évité de peu la faux et qui depuis n’arrive plus à retrouver goût à la vie. Le pauvre, il fait vraiment peine à voir. Quant à son acolyte, que dire ? Il parvient à nous faire pouffer une petite fois, lorsque la vulgarité du film est poussée à son paroxysme (la scène du pet qui repeint la baignoire) et qu’il nous offre un regard consterné, apparemment conscient de l’horreur de la situation. Ça reste assez peu en 105 minutes de film, car à l’instar de la plupart des autres œuvres des frères Farrelly, Bon à Tirer a le défaut de durer une bonne demi-heure de trop...


Jenna Fischer est souvent méconnaissable, rendue hideuse par des séances d'U.V. intensives que la blancheur anormale de ses dents met en avant. Quant à Applegate, j'ai eu du mal à la reconnaître, elle a à nouveau changé de tronche !

Habituellement dans les films des Farrelly, il y a au moins une jolie actrice qu'ils mettent plutôt bien en valeur. Dans Fous d'Irène, ils parvenaient presque à rendre Renée Zellweger charmante, ce qui relève du miracle étant donné la façade décrépie de cette comédienne biélorusse (et encore, notez bien que j'ai dit "presque"). Ils ont entre autres filmé Gwyneth Paltrow et Eva Mendes, mais aussi Vanessa Angel (celle qui a émoustillé tous les fans de la série Code Lisa, à commencer par notre bon Poulpard). Dans Bon à Tirer, ils ont Jenna Fischer sous la main, mais ils préfèrent se focaliser sur une pouffiasse australienne blonde sans intérêt apparemment nommée Nicky Whelan. Je parle des comédiens, du fait que c'est pas drôle, etc, vous pourrez penser que c'est pas très poussée comme critique, mais je ne préfère pas m'attarder sur le reste. Y'a que dalle à dire sur ce film, dont même la morale puritaine est affligeante. C'est d'autant plus attristant quand on se dit que les deux personnages principaux sont bien entendu les avatars des frères metteurs en scène. Enfin bref, les Farrelly ne ressortent pas du tout grandis de ce film très souvent abject, bien au contraire. Un film qui confirme l'état déliquescent des ciboulots du duo de Providence après le déjà ridicule Les Femmes de ses rêves... Si ces deux-là donnent enfin une suite à Dumb & Dumber, ils ont tout intérêt à confier les rênes du projet à Jim Carrey, car s'ils se loupent, ils seront numéro un ex-æquo sur ma Most Wanted List !


Bon à Tirer (B.A.T.) de Peter et Bobby Farrelly avec Owen Wilson, Jenna Fischer, Jason Sudeikis, Nicky Whelan et Christina Applegate (2011)

6 juin 2011

Deux en un

Si je parle de ce film aujourd'hui c'est parce que j'ai passé quatre heures devant et je veux pas avoir paumé une nuit de ma vie pour rien. Et comme je considère qu'écrire sur ce blog c'est mon travail, rémunéré par la CAF, j'estime qu'un article c'est un accomplissement qui fait passer la pilule. Des Farelly j'ai adoré Dumb & Dumber, j'ai apprécié Fous d'Irène et j'ai maudit tout le reste. Je me les suis quasiment tous farcis, toujours dans l'espoir de tomber sur une pépite comme Dumb & Dumber (vu au moins 50 fois), mais même leur plus grand succès, Mary à tout prix, m'a plombé. Deux en un contribue à étayer ma théorie selon laquelle les frères Farelly ne font des films drôles qu'à la condition d'embaucher des acteurs comiques drôles. Or, exit les Ben Stiller, Owen Wilson, Matt Dillon et autres Jack Black : on a dit "drôles". Il n'y a qu'avec Jim Carrey et Eddie Murphy (mais ça c'est juste une hypothèse vu qu'ils n'ont jamais tourné avec l'acteur, au chômage technique depuis le début des années 90) que ces deux gros tocards peuvent nous faire marrer.


Imaginez ce que donneraient Jim Carrey et Will Ferrell à la place de ces deux-là. Pour le premier c'est pas dur vu que Matt Damon est justement coiffé comme l'était Jim Carrey dans Dumb & Dumber. D'ailleurs avec ses cheveux longs et pisseux et sa grimace terrible Greg Kinnear n'est pas sans rappeler Jeff Daniels dans le rôle d'Harry, old buddy old pal...

Deux en un vérifie bel et bien cette idée, puisque même si Matt Damon et Greg Kinnear, qui sont de bons acteurs, affichent une belle complicité dans ce film, ce dernier ne décolle jamais et manque cruellement de gags. Le peu de blagues à l'écran apparaissent comme autant de situations incontournables offertes par le pitch du film. Quid de Kinnear qui tire un coup à côté d'un Matt Damon impassible ayant bien du mal à se concentrer sur son bouquin, quid de cette scène où Kinnear monte dans le bus et se rend compte après que celui-ci a démarré que son frère siamois est resté québlo sur le marche-pied... Je pourrais bien en trouver une paire d'autres mais si j'ai du mal en m'en rappeler sans réfléchir ça prouve bien qu'elles ne m'ont pas marqué. Ce qui manque c'est des vannes improvisées, inattendues et sinon déjantées du moins plus osées. Et pour obtenir ça il faut des acteurs comiques dans l'âme, qui n'aiment rien tant que faire rire et qui ont ça dans le sang, comme un don des Dieux. On peut citer les inévitables Jim Carrey et Will Ferrell. On pourra nous répondre qu'un film comme Deux en un a d'autres qualités, voire d'autres ambitions, comme par exemple dépeindre une belle fraternité surmontant le handicap. On imagine qu'il y a derrière tout ça une touche d'autobiographie de la part d'un couple de cinéastes siamois qui partagent réellement le même corps. Mais qui va voir un tel film, aussi platement filmé, pour être ému ou pour se voir délivrer un message d'amitié déjà entendu ailleurs mille fois ? Non, on y va pour se marrer avant tout, et surtout pour ne jamais s'ennuyer. Or c'est leur sujet humaniste que les Farelly mettent à l'honneur, et ça passe au-dessus de la comédie, or ce choix est forcément regrettable, d'autant plus quand le film dure 2 heures. Une comédie réussie qui dure deux plombes c'est un défi rarement relevé.


Quand même...

Pour finir et pour contenter nos plus fidèles lecteurs, c'est-à-dire nos propres frères, quelques mots sur le phénomène Eva Mendes. J'avoue, j'ai un temps vociféré sur cette actrice dont le charme n'agissait pas sur moi et que j'associais inconsciemment à Rosario Dawson, à Jada Pinkett, à Michelle Rodriguez et à J-lo, bref à tous ces latinos en vogue condamnées au rôles de garçons manqués. J'ai récemment retourné ma veste sur le cas Mendes, et uniquement sur le sien. Quand je dis retourner ma veste je suis carrément à poil car j'ai aussi retroussé mon fut. C'est grâce à La Nuit nous appartient, Bad Lieutenant et The Other Guys, que j'ai revu l'actrice à la hausse. Voilà comment de bons choix de carrière peuvent révéler une beauté toute naturelle et pimpante. La meuf joue avec James Gray, Werner Herzog et Will Ferrell, rien que ça. Dans Deux en un, même si le film est tout à fait oubliable, elle rayonne néanmoins de mille feux dans un rôle périlleux de pute arriviste, dont elle a vite su se détacher.


Deux en un de Peter et Bobby Farrelly avec Matt Damon, Greg Kinnear et Eva Mendes (2004)

16 mars 2008

The Kingdom

Il sera difficile pour moi de résumer l'histoire de ce film puisque je n'ai pas bien compris. En réalité je me suis endormi pendant quelques moments-clés de l'intrigue, grosso modo du début à la fin. A vrai dire même mon père qui a pourtant vu le film en entier sans jamais fermer l'œil n'a pas vraiment su résumer l'histoire à son clebs, Oswald, lorsque celui-ci s'est réveillé, aux alentours du générique de clôture. D'ailleurs le générique d'ouverture raconte un siècle d'histoire, en se focalisant sur les relations américano-arabes certes mais ça reste un siècle d'histoire, et il ne le résume pas, il le décrit très en détail et c'est long, rien ne nous est épargné sur les différents évènements qui ont marqué les relations compliquées qu'entretiennent les États-Unis avec le Moyen-Orient, et ce par l'intermédiaire d'une série animée en 3D particulièrement moche ; bref, c'est assez original, j'avais jamais vu de générique comme ça, et ça me fait penser qu'ils auraient dû faire la même chose à la toute fin pour raconter le scénario du film, ç'aurait même été plus utile. Mais enfin c'est pas très grave de ne pas connaitre l'histoire racontée par Das Kingdom, là n'est pas l'intérêt du film. Non, il faut voir ce film pour deux choses : le bob de Jamie Foxx et la fameuse scène d'incompréhension entre ce même Jamie Foxx et un arabe qui n'est pas habitué à sa façon plutôt familière de parler l'anglais.


Jamie Foxx est un sacré acteur, l'un de ces quelques acteurs de couleur avec Whoopi Goldberg et Will Smith. Ces trois-là sont d'ailleurs les seuls à avoir remporté un Oscar au cours de leurs brillantes carrières. En voilà un quota éloquent. Trois acteurs de couleur à Hollywood, trois Oscars, plutôt pas mal les stat' ! The Kingdom a pu se réaliser uniquement grâce à Foxx Jamie, le projet ayant été mis en chantier seulement après qu'il a accepté d'y tourner bien qu'il se soit endormi à la lecture du scénario, ce qui aura provoqué un grave accident de bagnole, puisque Jamie Foxx a l'habitude de lire ses scripts au volant de son Hummer Mini-Cooper. On ne saura donc jamais vraiment pourquoi Jamie Foxx a accepté de figurer, et le mot est faible, dans un tel film. Peut-être que c'est l'idée de passer quelques temps en terrasse des bars les plus huppés de L.A. tous frais payés qui l'a branché. Une chose est sûre : puisque l'acteur a jugé qu'il portait littéralement le film sur les épaules, il a estimé tout à fait légitime de se comporter comme en vacances et de saboter l’œuvre en arborant un bob Pierre Cardin sur le crane du début à la fin. Et Jamie Foxx est bel et bien le seul acteur qui peut se permettre de porter un truc pareil sans perdre de sa crédibilité ni de son charisme dans une histoire pourtant pas du tout propice à la rigolade. Pourtant on y retrouve quasiment tous les acteurs habitués à tourner dans les films des frères Farelly, notamment les gros blackos qui servent de fils à Jim Carrey dans Fous d'Irène, chose tout à fait curieuse soit dit en passant, peut-être une erreur administrative à Hollywood ? Sans doute ! Toujours est-il que ça explique certainement le casting du dernier film des frères Farelly composé à 95% de gros bras du Bronx abonnés aux thrillers musclés. La qualité et la crédibilité des deux films en pâtissent salement.

Et donc la fameuse scène de malentendu entre Jamie Foxx et son pote arabe, une scène que l'on aurait aimé retrouver dans un film comme Lost in Translation, qui a malheureusement préféré se concentrer sur l'histoire d'amour platonique entre un vieillard et une jeune tocarde.


The Kingdom (Le Royaume) de Peter Berg avec Jamie Foxx (2007)