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24 mars 2014

Ne te retourne pas

Faut-il être au fond du trou pour lancer un film pareil. Il y aurait une thèse à écrire sur l'état dans lequel on se trouve quand on appuie sur "Play" pour lancer un film comme ça. Sauf pour ceux qui l'ont fait en croyant avoir téléchargé Don't look now de Nicholas Roeg. Tous les autres sont des fumiers et nous en faisons partie ! L'idée de ce film ? Réunir Bellucci et Marceau. Les deux actrices partagent la particularité de cumuler une bonne vingtaine d'années de fantasmes masculins nourris, soit quarante piges de désir inassouvis et plus rarement effleurés, comme par Bertrand Tavernier qui, rappelons-le, avait un regard tout ce qu'il y a de plus normal avant de tourner La Fille de D'Artagnan (pur souvenir de cinéma). Sur le tournage de ce film, le cinéaste français s'est littéralement fracturé les yeux. Qui ne se souvient pas de cette scène où Sophie Marceau retire le haut (sa chemise explose, plus précisément) sous les yeux encombrés de son père incarné par un Philippe Noiret plus ripoux que jamais ? Après cette séquence, vue au cinéma à la sortie du film, sur écran géant, nous étions nombreux à avoir besoin de changer de caleçon !


A chaque coup de clap de Bertrand Tavernier (dont les mirettes commencèrent à cet instant précis à zieuter dans tous les sens), l'acteur ci-dessus, qui à la réflexion n'est pas peut-être pas Philippe Noiret, passait en une fraction de seconde de la position couchée, yeux mi-clos, à la position raidie, arborant les billes les plus exorbitées du monde, celles du clebs de Tex Avery.

Lycéenne au Lycée Henri IV (un assez bon bahut, l'équivalent de la Mosson à Montpellier ou du collège La Reynerie à Toulouse), Marina de Van, la réalisatrice de cette rognure filmique, a ensuite fait la Fémis, avant d'enchaîner les scénarios pour François Ozon (Sous le sable et surtout 8 femmes, qu'elle qualifie de "personal favorite") et Pascal Bonitzer (Je pense à vous). Et puis la voilà propulsée cinéaste, et la jeune femme fait parler d'elle avec ce thriller français (chose assez rare il est vrai) qui se fait fort de réunir deux actrices célébrissimes dans un coup médiatique de grande ampleur. Le film est irregardable, on le sait au bout de quelques secondes, mais il enfonce le clou dans une scène d'un ridicule inimaginable, où Marina de Van a le toupet d'insérer son propre faciès au cœur d'un morphing hideux entre les visages de Sophie Marceau et Monica Bellucci, comme si l'association miraculeuse de ces deux stars internationales à la plastique appréciée depuis la pointe de la Patagonie jusqu'en Terre Adélie devait aboutir à Marina de Vans. L'actrice-scénariste-réalisatrice veut bien sûr placer là un clin d’œil du genre "Emma Bovary, c'est oim", mais, ce faisant, elle se présente comme le chaînon manquant entre la madone méditerranéenne aux formes faramineuses et le charme bien "à la française" de Sophie Marceau, faite égérie de William Wallace par un Mel Gibson plutôt à l'affût sur ces coups-là. Marina de Vanne à deux balles prétend partager un peu de l'ADN de ces deux bombastics, simply fantastics. Let me laugh.


Entre l'idéal italien et l'élégance française : Beetlejuice.

Rappelons que ce film fut sélectionné hors-compétition à Cannes en 2009. Merci Thierry Frémaux. Cette projection cannoise, où le film reçut un accueil congelé, fut vécue comme un cauchemar par Marina de Van qui, une chance pour elle, n'a pas assisté à la projection sur notre canapé, dont elle ne se serait certainement pas remise. Toujours est-il que la réalisatrice poursuit son petit bonhomme de chemin puisqu'elle vient de sortir Dark Touch, titre anglais dont on sent bien qu'il a été trouvé par une francophone à la ramasse. Un autre long métrage irregardable à l'actif de De Van, dont la date de sortie aurait dû rester "prochainement" jusqu'en 2030 au bas mot.


Ne te retourne pas de Marina De Van avec Sophie Marceau et Monica Bellucci (2009)

28 janvier 2014

Dark Touch

"Pas de hors-jeu sur les touches !" n'a cessé de nous répéter Jean-Michel Larqué des années durant, sauf pour Dark Touch, qui dès les premières secondes donne dans l'anti-jeu pur et simple et nous pousse à trouver un sifflet pour tout arrêter. Il fait partie de ces films qui ne sont pas regardables. Intenable, insupportable, imbuvable, imbitable, ingérable, autant d'adjectifs qui se bousculent dans notre esprit après deux minutes de film. Le début justement : une petite fille chiale dans une immense baraque en pleine nuit, un carreau casse, le lit se met à trembler, tout part en vrille, les parents, baignés dans un halo flou qui sera la Marina de Van's dark touch tout au long du film, se mettent à hurler dans tous les sens, la gamine saigne de la bouche et ne parvient pas à parler, elle sort dans le jardin, se prend un rateau dans le front, tombe sur son tonton qui lui met une béquille pour l'immobiliser et la ramener au bercail où ses parents hurlent de plus belle, et puis ça se calme. Et là : "Dark Touch".




Vous rappelez-vous de la première apparition d'Arwen, et des rêves de cette dernière, dans la trilogie Le Seigneur des anneaux ? Ces scènes, qui baignaient aussi dans un halo lumineux ignoble et dans un flou artistique à vomir, étaient agressives au possible. Idem pour toutes les scènes de Dark Touch, qui quant à lui constitue également une agression caractérisée dans son contenu. Le film est, pour le dire autrement, dans la droite lignée du Lovely Bones de Peter Jackson, que nous tenons pour un phénomène paranormal sur lequel les chercheurs du monde entier ne se sont pas encore suffisamment penchés. En bref il est d'une laideur visuelle inouïe, et en prime on n'y comprend rien de rien, et on n'a pas envie de comprendre, quand bien même on se sent un peu bête durant la projo. Ce n'est qu'en consultant quelques blogs d'amateurs de cinéma de genre manifestement désespérés que nous avons compris le fin mot de l'histoire, grâce à des phrases du genre "Les chaussures parfaitement alignées au pied du lit, le slip descend doucement et le calvaire de la jeune fille débute" (sic) : il s'agit en fait d'un trauma pédophile. La petite héroïne du film se fait violer par ses parents (et peut-être par son oncle, étant donné la béquille terrible que ce dernier lui assène en la voyant souffrir), et, télékinésiste qui s'ignore, ses crises d'angoisse se matérialisent dans des tempêtes de vaisselle et de tables de nuit Fredrik Ljungberg© de chez Ikéa. La maison gigote et balance tout ce qu'elle contient sur les parents de la petite fille qui finissent leur vie en guirlandes clignotantes de Noël. Marina de Van, l'égérie de François Ozon, signe un nouveau film de genre qui parvient à convaincre quelques fans innocents, que l'on aimerait presque rencontrer, pour parler. Une chose est sûre en revanche, on aimerait ne jamais recroiser un film de la dame. Ça suffit. Ça suffit ample, large.


Dark Touch de Marina de Van avec Padraic Delaney, Robert Donnelly, Charlotte Flyvholm (2013)

5 septembre 2012

Je pense à vous

Il s'était emmêlé les pinceaux Paul-Loup Bonitzer sur ce coup-là. Le gars il réunit Edouard Baer et Hippolyte Girardot, un acteur jadis sympathique et un autre encore brillant, il a Charles Berling au casting, qui est plutôt pas mal et également fort bel homme, côté féminin il se paye en sus Géraldine Pailhas, soit une des plus belles cougars de France et de Navarre, et il nous sort un film d'une heure dix putain de chiant. Puis il se fout dans les pattes une drôle d'actrice/réalisatrice nommée Marina De Van (auteure de l'ignoble Ne te retourne pas avec Marceau et Bellucci), au moins aussi élégante qu'un être hybride né de la copulation d'une grosse basket américaine et d'un fourgon (j'espère que vous avez la vanne !), et qui vient tout simplement tout foutre en l'air. Ah c'est pas Rien sur Robert... qui n'était pas un grand chef-d’œuvre mais qui avait le mérite d'être original et souvent drôle (grâce à Luchini et Kiberlain notamment). Bonitzer nous avait habitués à mieux. Ici il nous colle plein de sonneries de portable et nomme son personnage principal Herman, sachant que c'est une femme. Pascal Bonitzer ne se rappelle peut-être pas qu'il a réalisé ce film, si c'est le cas je m'excuse de faire remonter tout ça à la surface, mais il n'aura pas le Prix Bonitzer avec ce genre de truc, faut le savoir.


Je pense à vous de Pascal Bonitzer avec Edouard Baer, Hippolyte Girardot, Charles Berling, Géraldine Pailhas et Marina de Van (2006)