Le type que vous voyez au centre de l'affiche est skeptic. N'imaginez pas qu'il est télékinésitérapeute (qu'il fait bouger les objets par la force de son esprit et en tendant les doigts, quitte à larguer quelques pets), il n'est pas non plus amnésique (à la Guy Pearce dans Memento), il n'est pas agnostique, aérodynamique, alcoolique, apocalyptique, aristocratique, asiatique ou résident de la Jamaïque, il est simplement skeptic, en français : sceptique. Comment peut-on décider de faire un film sur un héros skeptique ? Tennyson Barwell a cru tenir la réponse en enfermant cet homme si carré, si cartésien, doutant de tout et réclamant des preuves à tout le monde, y compris des preuves d'amour à sa femme (Thomas Arnold), dans une maison hantée où des phénomènes paranormaux se succèdent à un rythme effréné, mettant en cause toutes ses certitudes. Face à ces manifestations improbables, le héros reste skeptique : il ne croit pas une secondes aux fantômes. Il doute de tout cet homme-là, des gens qui l'entourent, de lui-même, il est skeptique à ce point-là. Il aurait tout à fait eu sa place dans The Truman Show, sauf que le film n'aurait pas duré longtemps puisque le héros se serait montré skeptique dès le départ. Vous trouvez peut-être que j'insiste un peu trop sur ce terme mais croyez-moi, ce type est uniquement skeptique, y'a pas d'autre terme pour le définir : l'acteur est lisse au possible et son personnage est une feuille blanche, un chieur propre sur lui, en costard, ultra skeptique.
C'est l'histoire d'un type qui hérite d'une belle maison, qui s'y rend, et dès qu'il ouvre la porte, les esprits se manifestent. Le plancher craque, la porte claque toute seule, la poussière se soulève, les fauteuils semblent l'observer, des dizaines d'ectoplasmes blancs et vaporeux lui font des doigts d'honneur, mais il n'y croit pas, étant skeptique, et ce n'est qu'au bout de deux heures de film qu'il décide d'en parler à sa meilleure amie Zoé Saldana (c'est cette actrice Naavi qui a accepté de jouer une membre de sa propre race dans Avatar de James Cameron), en commençant sa phrase par : "Ecoute, je suis skeptique mais il m'est arrivé un truc...". Ce héros fait terriblement trainer le film en longueur. A un moment, son compagnon (Thomas Arnold) l'attend chez lui, assis sur le perron, à son retour du travail. Le héros se gare, sort de sa bagnole, y retourne pour serrer une nouvelle fois le frein à main car il est skeptique quant à son bon fonctionnement, puis va s'adresser à son dulciné, remettant en question tous les dires de l'autre : "Mais comment tu as fait pour te libérer du boulot ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'as pas les clés ? Pourquoi tu attends sur le perron ? J'ai bien mis le frein à main ? Je suis skeptique...". A la fin du film, le héros découvre par lui-même (car il est skeptique sur les médiums et a refusé d'en inviter un chez lui), que sa maison est hantée et que ça date d'un trauma vécu dans son enfance où il aurait été enfermé dans un coffre après une chute dans les escaliers. Mais il reste skeptique sur cette élucidation et le film nous laisse tels quels. The Skeptic est sorti en DTV (Direct to Vidéo), et si "The Skeptic" est l'adjectif qui colle le mieux au héros, "honnête" est celui qui sied le mieux à ce film qui aurait pu connaître une sortie en fanfare dans les salles à l'image d'Insidious, qu'il enterre aussi sec bien que n'étant pas géant.
The Skeptic de Tennylson Barwell avec Tim Daly, Zoé Saldana et Tom Arnold (2011)
Mais tu l'as vu ce film ? Je suis skeptic vis à vis du scénario que tu énonces !
RépondreSupprimerJe suis skeptik quant à la qualité de ce film :)
RépondreSupprimerAh si si, je l'ai vu !
RépondreSupprimerMoi pas mais je l'ai vu à travers Félix qui me l'a raconté avant qu'on écrive cet article skeptique.
RépondreSupprimerIs skeptical
RépondreSupprimeris skeptical
RépondreSupprimerI'm not convinced
RépondreSupprimerLe faux départ de Hugo Bolt après l'annonce de nouvelles molécules qui seront détectées aux contrôles me rend skeptical.
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