11 décembre 2012

Le Seigneur des anneaux : Les Deux tours

Le deuxième épisode de la trilogie de l'anneau a déçu quantité de fans pour la seule et unique raison qu'il n'a ni début ni fin. En effet, véritable épisode de transition, le film démarre sur des chapeaux de roue pile poil là où La Communauté de l'anneau se terminait, et se finit en queue de poisson exactement là où commencera le troisième film, sur une scène où des arbres se bastonnent avec un immeuble. Les défenseurs du film en revanche ont mis en avant son sous-texte politique, le titre imaginé par le précog Tolkien en 1954 faisant directement référence à l'attentat du World Trade Center survenu en 2001, année de sortie du premier épisode. C'est dans ce film que Gandalf fait une lessive et porte des fringues blanches après s'être trimbalé en guenilles grises pour obtenir la promotion canapé de sa vie. C'est là aussi que Gimli se découvre des affinités avec Legola, le nain et l'elfe faisant du skate en plein milieu d'une bataille cruciale pour l'avenir de leur monde, la bataille du goof de Helm. C'est ici que les hobbits apprennent à aimer Gollum, soit Marion Cotillard dans son meilleur rôle à ce jour, et que nous apprenons quant à nous à le (la) détester violemment. C'est encore là que Brad Dourif a mis un terme public à sa carrière dans le rôle insupportable de "Langue de pute", un odieux personnage aux sourcils rasés à la serpe. Mais surtout, la première demi heure du film est entièrement consacrée à une randonnée avec sac-à-dos quetchua à la clé pour tous les membres de la communauté, rando durant laquelle Legola affirme : "Une aube rouge se lève, beaucoup de sang a été versé dans la nuit", dévoilant là à des compagnons de marche qui n'en désiraient pas tant qu'il vient d'avoir ses premières ragnagnas.


Gollum est le personnage central de cet opus, cherchant à récupérer à tout prix l'Anneau, dont il se sert comme "sphincter magique" lui permettant de palier son incontinence fécale qui l'avait forcé à vivre reclus dans les montagnes.

Dans ce deuxième épisode, Peter Jackson confirmait aussi qu'il allait bel et bien apparaître dans chaque film, comme Hitchcock himself. Rappelons que dans le premier opus, Peter Jackson incarne un Uruk-hai, ces énormes créatures sorties de la boue et puant la merde, sans aucun maquillage. Dans le deuxième, il galope sur ses quatre pattes velues parmi les Ouargues, ces espèces de fauves effrayants qui s'en prennent aux chevaux et aux cheveux des cavaliers du Rohan, toujours without make-up. Dans Le Retour du Roi, c'est l'un des mammouths énormes, les Thimothy Oliphants, le troisième en partant de la droite lors de la bataille décisive des champs du Pelennor. Mais le vrai rôle joué par Peter Jackson avec cette trilogie est celui du Santa Claude puisqu'on a tous eu droit aux dvds des films de la trilogie pour Noël en 2002, 2003 et 2004, dvds ramenés au Gibert Occasion dès le 26 décembre pour s'acheter à manger.


Les trois caméos légendaires de Peter Jackson dans chaque épisode de sa trilogie.

Le point d'orgue des Deux Tours, c'est la bataille du Gouffre de Helm, tellement point d'orgue qu'elle dure 1h30 et se voit entrecoupée par des séquences interminables où un arbre discute philo, débat de Rousseau et praxise à mort face à deux hobbits assis en cercle qui se revendiquent plutôt de Voltaire. La bataille du Gouffre de Helm se déroule de nuit, dans le noir complet, sous la pluie, comme dans le bouquin sauf qu'à l'image on ne voit rien et que l'action est aussi illisible que dans les scènes de combat de la trilogie Batman de Nolan, et c'est pas un compliment. N'est pas McT qui veut... Un chien de berger bourré et myope aurait mieux réalisé cette séquence. D'ailleurs, anecdote vraie de vraie, Peter Jackson a avoué qu'il soufflait un vent terrible sur le Rohan à ce moment-là du tournage et que ses lunettes ont foutu le camp, d'où peut-être le flou terrible de l'image. Plus terrible encore, l'affiche du film, un de ces rejetons des posters de Star Wars où s’agglutinent toutes les tronches des acteurs en présence. Mais ce que nous reprochons personnellement à ce film, c'est l'absence d'humour, de touche slapstick, bref d'un comique de répétition qui soit enfin volontaire.


Le Seigneur des anneaux : Les deux tours de Peter Jackson avec toujours les mêmes cons (2002)

18 commentaires:

  1. Je l'ai vu le jour de sa sortie à Wellington, NZ. J'étais en mission secrète pour le gouvernement albanais. Je ne peux pas vous dévoiler l'objectif et les résultats de ma mission là-bas, mais ce que je peux vous dire c'est qu'un cadavre a été retrouvé sous un fauteuil de la salle de ciné diffusant cette fameuse avant-première à laquelle assistait toute l'équipe du film.

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    1. Bien vu, un type qui crève devant ce film ça doit passer inaperçu :)

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  2. Même le Poulpe n'a pas voté pour "pas mal", c'est moi. Pas mal et pas terrible. :p

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  3. En même temps les gars je sais pas ce que vous attendiez d'une telle adaptation. C'est juste un bouquin vendu à 200 millions d'exemplaires décrivant un univers tel qu'il aura fallu attendre cinquante ans pour en voir une version potable au cinoche (je ne sais pas s'il y en a eu avant. J'ai lu la trilogie avant que le premier film passe à la télé il y a longtemps, et j'ai été satisfait du résultat, notamment en ce qui concerne les décors et les effets spéciaux, bref l'aspect purement visuel. C'est pour ça que le film existe, c'est pas une dissertation sur l'essence fondamentale de la dualité bien/mal chez les trolls. Le seul point sur lequel j'ai tiqué, c'est la "liberté" prise avec l'histoire originale : des pans entiers sont déplacés d'un film à l'autre, parfois modifiés pour créer un faux suspense (style le géant qui fait semblant de ne pas vouloir collaborer... Il me semble que dans le bouquin il offre son aide tout de suite). Sans parler des coupes sombres évidentes par manque de place (mais sûrement pas d'argent).

    Bref, j'ai bien aimé ces films, et j'adore la musique, à telle enseigne que j'ai téléchargé les "complete recordings" (sans payer bien sûr, ça coûte peau de derche). Au moins on ne peut pas dire que le pognon ait été gâché, on en a pour son pop-corn. Ayez un peu de recul les gens. Comme dirait l'autre, "on a vu pire" en matière d'adapt de bouquins de ce genre.

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    1. La zik est chouette, ouais ! Je l'aime surtout dans le 1er, quand Gandalf arrive à la Comté, au début du film. Skunchaskun... chaskunchaskuncha... Skunchaskun... chaskun... chaskun... chaskun... etc

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    2. J'adore ce morceau aussi. Et celui qui retentit quand Saroumane fabrique les Uruk-Hai dans le 1er épisode : Cha-Skuncha ! Cha-Skuncha ! Cha-Skuncha ! Cha, chaskun !, ad lib.

      Une questions aux fans, cette scène où le chef Uruk-hai sort de sa chrysalide en hurlant filmé au ralenti ne vous pose-t-elle pas question sur les talents de metteur en scène de Pete Jackson ? Et celle où Cate Blanchett s'engatse pour obtenir l'anneau et devient une sorte de vieille merde verte ? Je demande...

      Ceci dit pour rejoindre Kaz, je me demande si cette trilogie n'est pas le dernier gros gros truc hollywoodien en date qui soit à peu près regardable, honnête et pas trop débile. Et ça date d'il y a dix piges déjà !

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    3. Et ce moment où Liv Tyler/Arwen apparaît pour la première fois face à Frodon dans un gros halo lumineux ignoble ? Et quand Frodon est vu par les Cavaliers Noirs, avec un effet terrible digne des pires logiciels de montage vidéo ? Y'en a pas mal des p'tits trucs qui coincent comme ça, y'en a même des tas... mais ça reste sympatoche à mater et j'ai bien failli me laisser prendre jusqu'au bout lundi soir !

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    4. J'avoue que je me suis laissé pécho comme un bleu...

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    5. Moi j'ai pas supporté une minute DIMANCHE soir : version courte + VF font ressortir tous les défauts dont sont affublés ces films. C'est un point de vue de fan hardcore.

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    6. Tu préfères donc la version longue. Parce qu'elle apporte vraiment quelque chose au film ou juste pour avoir encore plus de Tolkien dans la tronche quitte à y passer 4 heures ?

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    7. Les films sont plus cohérents, et au final paraissent moins long. En tout cas de mon point de vue !

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    8. C'est ce que certains se disaient en voyant Prometheus au cinéma : "on verra les scènes coupées dans le blu-ray et le film sera beaucoup plus clair".

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    9. Sauf qu'après avoir maté Prometheus au cinéma, on n'a qu'une envie : l'oublier.

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  4. Bizarrement, c'est dans un costume un peu anachronique que Pierre Jackson "passe" le mieux à l'écran...

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  5. Je suis plutôt tronc, moi, que Hobbit, du coup. De facto !

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  6. lol !! http://www.youtube.com/watch?v=IIemY_GpQXY&sns=fb

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  7. Faut vraiment le mater le Perceval le gallois de Rohmer par contre. C'est beau.

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  8. Le genre de tof qui détruit des mythes :
    http://lesbowie.tumblr.com/post/70420664912

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