Je vais écrire cet article en toute franchise, en étant totalement sincère avec vous. Je suis allé avec mon frère et sa douce amie voir le nouveau Batman au cinéma. J'en attendais pas grand chose, je vous l'avoue tout net. Je ne suis pas un fan du second volet et encore moins du premier, que je trouve assez minable, à tel point que cela me fait doucement rire quand j'entends parler de "trilogie parfaite". Bref. Peut-être pas tout à fait imperméable au marketing de malade entourant le film, j'étais très curieux, il faut le reconnaître, de voir comment la trilogie allait se terminer. Oh et puis merde, je n'ai pas à me justifier, même si je vois déjà venir les détracteurs m'accusant d'être allé voir ce film avec un avis déjà tout fait. Croyez-le ou non, je m'y pointais avec un mince espoir et j'étais même accompagné par ce petit frétillement que l'on ressent presque tous avant d'assister à un gros spectacle de ce genre, depuis longtemps annoncé. J'avais pas détesté le second épisode et j'ignorais encore que celui-ci me le ferait revoir à la hausse ! Je ne savais pas que j'allais seulement pouvoir constater l'ampleur sans précédent du canular gigantesque monté par Christopher Nolan. The Dark Knight Rises n'est qu'une vaste blague sans amorce, seulement une chute qui n'en finirait jamais.
Par où commencer ? Il y aurait tellement à dire que je me sens comme écrasé par la nullité de ce film, moi qui ai pourtant tenu bon durant toute la séance, trouvant refuge dans le rire et la décontraction aux côtés de mon bon Poulpard, celui que l'on surnomme souvent "Brain Damage" mais que je nommerai désormais "L'Encyclopédie vivante des produits Lidl". Durant, disons, la première demi-heure du film, j'avais grosso modo ce à quoi je m'attendais dans mes plus pessimistes pronostics : l'impression de regarder le nouvel épisode d'une série télé pétée de thunes, dans la droite lignée du précédent, mais bien en-dessous, portée par quelques acteurs un peu plus doués que ceux que l'on a l'habitude de croiser sur le réseau hertzien. Parmi eux, Michael Caine offre quelques moments sympathiques : il a l'air d'être le seul à avoir un peu de recul sur la situation et à ne pas se prendre tout à fait au sérieux. Un sérieux par ailleurs tout bonnement assommant, et de rigueur du début à la fin, sans interruption, comme dans tous les films de Nolan. Cette impression pas désagréable se dissipa bien vite et, en revoyant le film, je suis persuadé qu'elle ne pointerait même pas le bout de son nez. Nolan se loupe sur toute la ligne, adoptant même une attitude assez douteuse. Il pourrait au moins faire preuve de courage s'il prenait le parti de son grand vilain, Bane, une sorte de révolutionnaire risible à la tête des indignés de Gotham, qui, lors d'une scène où j'ai cru à ce choix audacieux l'espace d'une nanoseconde, prend en otage les traders du reflet fictif de Wall Street. Mais Nolan ne le fait à aucun moment et finit même pratiquement par choisir la position inverse, en faisant notamment de chacun de ses personnages des pantins sans âme pour lesquels il n'a strictement aucune compassion. Il n'y a aucune vision, aucune prise de risque, Nolan ne fait qu'effleurer des thèmes possiblement intéressants, comme il l'a toujours fait (il faudra que l'on revienne un jour sur Inception...). Sans doute trop calculateur, trop désireux de plaire à tout le monde, Nolan semble condamné à cet entre-deux insupportable qui fait de lui un opportuniste de la pire espèce et un cinéaste raté, symbolisant à lui seul l'état pitoyable du cinéma hollywoodien à grand spectacle. Nolan est une sorte de Tchiaoureli appliqué, tout entier au service de la dictature de la masse. Il n'a même pas le cran de donner une mort héroïque à son Batman. Il n'ose pas et, au détour d'une courte scène atteignant un nouveau sommet dans le ridicule, il nous rappelle que Bruce Wayne est toujours bel et bien en vie. Son film ouvre la voie vers mille suites et autant de reboots. Tu parles d'une "conclusion"... Sacré businessman ce Nolan !
Si le film était dégagé de tout ce qui l'entoure, j'attendrais peut-être le dvdrip avec une certaine impatience. Impatient de revoir ce spectacle à la débilité à toute épreuve en bonne compagnie, et sur tout petit écran, car c'est la place qui lui est destinée, pour me marrer du début à la fin, en me moquant de chaque invraisemblance et de chaque crétinerie qui balisent toutes les minutes de ce film abject (il en dure 164, quel bonheur !). En attendant, je ris un peu jaune et j'ai surtout très envie de revoir la mythique scène de bagarre du They Live de Carpenter, pour me rappeler de ce que ça peut donner quand c'est filmé avec talent. Nolan est si peu doué... On ne sait pas s'il se rend toujours compte de ce qu'il fait. Non, évidemment, il ne sait pas. S'il en avait conscience, on tiendrait là un comique de premier choix, au potentiel inestimable. Lors du premier affrontement entre Bane et Batman, qui se veut épique et, au minimum, viril, Nolan fait quelques plans de coupe sur des hommes de main qui sont plantées là, debout, regardant le combat depuis une hauteur, les bras croisés, le visage inexpressif. Il ne sait pas qu'il offre là un terrible miroir aux spectateurs les plus ennuyés et lassés de voir deux débiles finis se donner des coups de lattes à n'en plus finir ! C'est risible (oui, je sais, c'est la deuxième fois que j'emploie ce mot, mais c'est clairement l'un de ceux qui sied le mieux à ce film). Nolan reproduit la même chose lors d'un de ces nombreux dialogues lourdement explicatifs, car comme dans Inception, il arrive très fréquemment que certains personnages apportent d'un seul coup tout plein d'éclaircissements ultra bienvenus pour mieux comprendre la situation ; souvent, ils font ça alors qu'ils sont sur le point de mourir, ce qui rend ce moment d'autant plus poignant (bon, je sais, j'abuse de l'ironie). Lors d'un échange nécessaire à la compréhension du récit entre, il me semble, Christian Bale et Marion Cotillard, on voit furtivement Morgan Freeman, planté entre ses deux collègues, bras croisés, toujours, avec une mine totalement déconfite, comme s'il écoutait là le discours funèbre d'un ver de terre à la vie bien morne prononcé par un paresseux bègue ! J'étais dégoûté que Poulpard, qui était alors occupé à discuter avec son amie, ait loupé ce plan furtif, il se serait poilé autant que moi ! C'est mon passage préféré !
Alors on dit que c'est "efficace", c'est le mot qui revient régulièrement chez ceux qui ne font pas partie des fans hardcore mais qui s'accordent tout de même à lui reconnaître cette qualité. Oui, c'est efficace. C'est tellement efficace que j'ai un putain de mal de tronche depuis que je suis sorti de la salle. La dernière fois que ça m'est arrivé, c'était pour Inception. La musique aussi pompière qu'insoutenable signée Hans Zimmer n'y est certainement pas pour rien. Et encore, je suis honnête, je ne mets pas mon mal de bide sur le dos de Nolan, même si mon ventre semble très curieusement répéter ces mots en boucles : "Ra's al Ghul, Ra's al Ghul, Ra's al Ghul". Ce souci-là, je l'attribue au tiramisu que j'ai préparé hier. 500 grammes de mascarpone, c'est trop pour un seul homme. Je le saurai. Mais revenons à l'efficacité du très long métrage de Chris Nolan. Ceux qui relèvent cet aspect là du film veulent rappeler que le spectacle est au moins au rendez-vous, en bref : que l'on en prend plein la vue. C'est vrai, du matériel coûtant sans doute assez cher est cassé sous nos yeux, toute une ville explose, des voitures de marque sont entassées les unes sur les autres, sans parler des acrobaties en avion qui ouvrent le film et annoncent un peu la couleur. A ce propos, moi aussi, j'aimerais bien faire joujou avec la "Bat", cette sorte d'hybride entre un tank et un hélico que le Batman conduit à toute allure et fait serpenter entre les grattes ciel de Gotham, le sourire jusqu'aux oreilles. Quoique, je pense que contrairement à lui, je m'en lasserais bien vite. Des jeux vidéos de qualité proposent déjà de tels amusements, et j'en ai ma dose au bout d'un quart d'heure, alors que c'est moi qui contrôle l'engin, et non cet empaffé de Christian Bale !
Nolan, qui es-tu ? Nolan, que fais-tu ? Nolan, m'entends-tu ? Toi qui as su mettre Hollywood à tes pieds et passer pour le plus grand cinéaste de sa génération auprès d'un nombre effrayant de spectateurs, tu es pour moi une sacrée enflure et rien d'autre. Il fut un temps où je pensais que Nolan pouvait au moins se montrer assez bon scénariste, capable de parfois dénicher quelques idées astucieuses et susceptibles de donner quelque chose d'intéressant mises entre les mains d'un vrai cinéaste (ou bien par lui-même, mais à condition qu'il soit entouré par toute une équipe de conseillers constituée des plus grands cinéastes de l'histoire et de leurs fantômes). Son cinéma affiche ici toutes ses limites, tout comme son présumé talent d'inventeur d'histoires-gadgets, en réalité inexistant. Un retournement de situation final nous conforte dans l'idée que nous tenons là l'un des plus grotesques scénarios mis en image dernièrement, rivalisant même avec celui de Prometheus ! Quant à sa mise en scène, c'est le néant absolu, quand elle ne tombe pas dans les pires tics et travers, comme par exemple ces flashbacks misérables placées ici ou là pour que même le plus triso d'entre nous soit assuré de tout piger. Il n'y a rien, rrrrrrrrrrrien de rrrrrrrrrrrrrrien, comme le dirait si bien Edith Piaf, celle que Nolan a su replacer dans Inception pour passer pour un savant fou aux yeux de l'américain moyen.
Je ressors de ce film KO. Pour mon bien, il faut que je laisse pisser et que j'enchaîne avec un vrai film de cinéma, de préférence lent, calme et intelligent... Mais quand je lis certaines critiques ou quelques-uns des commentaires qu'internet offre à moi, je me pose des questions. Le buzz qui entoure le film est tout simplement dingue et incroyable, quand on sait de quoi il s'agit. Prenons un exemple au ras des pâquerettes comme je les affectionne tant, mais qui illustre mon incompréhension : ce qui se dit sur Anne Hathaway, les déclarations d'amour et autres effusions virtuelles de sperme (je ne vous en recopie pas, mais croyez-moi, c'est d'un ridicule !). En toute objectivité, Nolan ne met strictement jamais en valeur son actrice, elle n'est jamais rendue un tant soit peu désirable ni filmée dans sa combinaison moulante comme le ferait un obsédé (ou, devrais-je dire, un homme normal : même Pitof a zigzagué autour du fessier d'Halle Berry dans Catwoman), à part peut-être de furtifs moments où Hathaway a le cul en bombe sur son scooter ridicule, mais pour les voir, il faut avoir mon œil de détraqué, et ça ne peut dans tous les cas pas être seulement ça qui engendre de tels commentaires. Du coup ça me paraît encore plus bizarre... Après, chacun ses goûts pour les meufs, on ne choisit pas les préférences de son cobra, on trique quand on trique, mais ça me semble tellement pas raccord avec ce que je viens de voir sur grand écran que ça me laisse songeur !
J'ai un ami très cher qui est persuadé que notre société va bientôt tomber en ruines, ensevelie par toute la médiocrité ambiante. Ce film le conforterait dans son opinion et le ferait à nouveau énoncer de bien tristes prophéties. J'aimerais le contredire mais il ne faut apparemment pas compter sur le dénommé Christopher Nolan pour lui proposer des contre-exemples, bien au contraire... Ce film donne des tonnes de grains à moudre à de tels illuminés ! Une petite note d'espoir tout de même : certains dans la salle de cinéma, évidemment pleine à craquer, riaient et pouffaient de temps en temps, comme moi. Mais ils se comptaient sur les doigts de la main. Une chose est sûre : je n'aurais pas aimé grandir avec ce cinéma-là.
The Dark Knight Rises de Christopher Nolan avec Christian Bale, Tom Hardy, Marion Cotillard, Anne Hathaway et Michael Caine (2012)
Christopher Nolan dépasse les plus grands ! Son canular est d'une ampleur sans commune mesure avec celui, radiophonique, réalisé par Orson Welles en 1938.
Par où commencer ? Il y aurait tellement à dire que je me sens comme écrasé par la nullité de ce film, moi qui ai pourtant tenu bon durant toute la séance, trouvant refuge dans le rire et la décontraction aux côtés de mon bon Poulpard, celui que l'on surnomme souvent "Brain Damage" mais que je nommerai désormais "L'Encyclopédie vivante des produits Lidl". Durant, disons, la première demi-heure du film, j'avais grosso modo ce à quoi je m'attendais dans mes plus pessimistes pronostics : l'impression de regarder le nouvel épisode d'une série télé pétée de thunes, dans la droite lignée du précédent, mais bien en-dessous, portée par quelques acteurs un peu plus doués que ceux que l'on a l'habitude de croiser sur le réseau hertzien. Parmi eux, Michael Caine offre quelques moments sympathiques : il a l'air d'être le seul à avoir un peu de recul sur la situation et à ne pas se prendre tout à fait au sérieux. Un sérieux par ailleurs tout bonnement assommant, et de rigueur du début à la fin, sans interruption, comme dans tous les films de Nolan. Cette impression pas désagréable se dissipa bien vite et, en revoyant le film, je suis persuadé qu'elle ne pointerait même pas le bout de son nez. Nolan se loupe sur toute la ligne, adoptant même une attitude assez douteuse. Il pourrait au moins faire preuve de courage s'il prenait le parti de son grand vilain, Bane, une sorte de révolutionnaire risible à la tête des indignés de Gotham, qui, lors d'une scène où j'ai cru à ce choix audacieux l'espace d'une nanoseconde, prend en otage les traders du reflet fictif de Wall Street. Mais Nolan ne le fait à aucun moment et finit même pratiquement par choisir la position inverse, en faisant notamment de chacun de ses personnages des pantins sans âme pour lesquels il n'a strictement aucune compassion. Il n'y a aucune vision, aucune prise de risque, Nolan ne fait qu'effleurer des thèmes possiblement intéressants, comme il l'a toujours fait (il faudra que l'on revienne un jour sur Inception...). Sans doute trop calculateur, trop désireux de plaire à tout le monde, Nolan semble condamné à cet entre-deux insupportable qui fait de lui un opportuniste de la pire espèce et un cinéaste raté, symbolisant à lui seul l'état pitoyable du cinéma hollywoodien à grand spectacle. Nolan est une sorte de Tchiaoureli appliqué, tout entier au service de la dictature de la masse. Il n'a même pas le cran de donner une mort héroïque à son Batman. Il n'ose pas et, au détour d'une courte scène atteignant un nouveau sommet dans le ridicule, il nous rappelle que Bruce Wayne est toujours bel et bien en vie. Son film ouvre la voie vers mille suites et autant de reboots. Tu parles d'une "conclusion"... Sacré businessman ce Nolan !
Quelle idée de choisir pour méchant un personnage dont les expressions faciales sont totalement cachées par une sorte de masque à oxygène très peu commode ? Le jeu d'acteur de Tom Hardy, que l'on sait capables d'extravagances assez plaisantes pour l'avoir vu à l’œuvre dans Bronson, est totalement effacé et son personnage en prend un sérieux coup au passage ! Les nostalgiques d'Heath Ledger vont devoir faire preuve d'indulgence !
Si le film était dégagé de tout ce qui l'entoure, j'attendrais peut-être le dvdrip avec une certaine impatience. Impatient de revoir ce spectacle à la débilité à toute épreuve en bonne compagnie, et sur tout petit écran, car c'est la place qui lui est destinée, pour me marrer du début à la fin, en me moquant de chaque invraisemblance et de chaque crétinerie qui balisent toutes les minutes de ce film abject (il en dure 164, quel bonheur !). En attendant, je ris un peu jaune et j'ai surtout très envie de revoir la mythique scène de bagarre du They Live de Carpenter, pour me rappeler de ce que ça peut donner quand c'est filmé avec talent. Nolan est si peu doué... On ne sait pas s'il se rend toujours compte de ce qu'il fait. Non, évidemment, il ne sait pas. S'il en avait conscience, on tiendrait là un comique de premier choix, au potentiel inestimable. Lors du premier affrontement entre Bane et Batman, qui se veut épique et, au minimum, viril, Nolan fait quelques plans de coupe sur des hommes de main qui sont plantées là, debout, regardant le combat depuis une hauteur, les bras croisés, le visage inexpressif. Il ne sait pas qu'il offre là un terrible miroir aux spectateurs les plus ennuyés et lassés de voir deux débiles finis se donner des coups de lattes à n'en plus finir ! C'est risible (oui, je sais, c'est la deuxième fois que j'emploie ce mot, mais c'est clairement l'un de ceux qui sied le mieux à ce film). Nolan reproduit la même chose lors d'un de ces nombreux dialogues lourdement explicatifs, car comme dans Inception, il arrive très fréquemment que certains personnages apportent d'un seul coup tout plein d'éclaircissements ultra bienvenus pour mieux comprendre la situation ; souvent, ils font ça alors qu'ils sont sur le point de mourir, ce qui rend ce moment d'autant plus poignant (bon, je sais, j'abuse de l'ironie). Lors d'un échange nécessaire à la compréhension du récit entre, il me semble, Christian Bale et Marion Cotillard, on voit furtivement Morgan Freeman, planté entre ses deux collègues, bras croisés, toujours, avec une mine totalement déconfite, comme s'il écoutait là le discours funèbre d'un ver de terre à la vie bien morne prononcé par un paresseux bègue ! J'étais dégoûté que Poulpard, qui était alors occupé à discuter avec son amie, ait loupé ce plan furtif, il se serait poilé autant que moi ! C'est mon passage préféré !
Au début du film, Bruce Wayne a un genou bloqué. Plus tard, il se fait briser le dos par Bane. Il faut voir comment il se rétablit à chaque fois, ça donne lieu aux scènes les plus drôles du film !
Alors on dit que c'est "efficace", c'est le mot qui revient régulièrement chez ceux qui ne font pas partie des fans hardcore mais qui s'accordent tout de même à lui reconnaître cette qualité. Oui, c'est efficace. C'est tellement efficace que j'ai un putain de mal de tronche depuis que je suis sorti de la salle. La dernière fois que ça m'est arrivé, c'était pour Inception. La musique aussi pompière qu'insoutenable signée Hans Zimmer n'y est certainement pas pour rien. Et encore, je suis honnête, je ne mets pas mon mal de bide sur le dos de Nolan, même si mon ventre semble très curieusement répéter ces mots en boucles : "Ra's al Ghul, Ra's al Ghul, Ra's al Ghul". Ce souci-là, je l'attribue au tiramisu que j'ai préparé hier. 500 grammes de mascarpone, c'est trop pour un seul homme. Je le saurai. Mais revenons à l'efficacité du très long métrage de Chris Nolan. Ceux qui relèvent cet aspect là du film veulent rappeler que le spectacle est au moins au rendez-vous, en bref : que l'on en prend plein la vue. C'est vrai, du matériel coûtant sans doute assez cher est cassé sous nos yeux, toute une ville explose, des voitures de marque sont entassées les unes sur les autres, sans parler des acrobaties en avion qui ouvrent le film et annoncent un peu la couleur. A ce propos, moi aussi, j'aimerais bien faire joujou avec la "Bat", cette sorte d'hybride entre un tank et un hélico que le Batman conduit à toute allure et fait serpenter entre les grattes ciel de Gotham, le sourire jusqu'aux oreilles. Quoique, je pense que contrairement à lui, je m'en lasserais bien vite. Des jeux vidéos de qualité proposent déjà de tels amusements, et j'en ai ma dose au bout d'un quart d'heure, alors que c'est moi qui contrôle l'engin, et non cet empaffé de Christian Bale !
Il est assez étrange que Christopher Nolan ne fasse preuve d'aucune empathie à l'égard de celui qui représente le Gotham d'en-bas et veut porter le soulèvement du peuple face aux inégalités en repartant de zéro...
Nolan, qui es-tu ? Nolan, que fais-tu ? Nolan, m'entends-tu ? Toi qui as su mettre Hollywood à tes pieds et passer pour le plus grand cinéaste de sa génération auprès d'un nombre effrayant de spectateurs, tu es pour moi une sacrée enflure et rien d'autre. Il fut un temps où je pensais que Nolan pouvait au moins se montrer assez bon scénariste, capable de parfois dénicher quelques idées astucieuses et susceptibles de donner quelque chose d'intéressant mises entre les mains d'un vrai cinéaste (ou bien par lui-même, mais à condition qu'il soit entouré par toute une équipe de conseillers constituée des plus grands cinéastes de l'histoire et de leurs fantômes). Son cinéma affiche ici toutes ses limites, tout comme son présumé talent d'inventeur d'histoires-gadgets, en réalité inexistant. Un retournement de situation final nous conforte dans l'idée que nous tenons là l'un des plus grotesques scénarios mis en image dernièrement, rivalisant même avec celui de Prometheus ! Quant à sa mise en scène, c'est le néant absolu, quand elle ne tombe pas dans les pires tics et travers, comme par exemple ces flashbacks misérables placées ici ou là pour que même le plus triso d'entre nous soit assuré de tout piger. Il n'y a rien, rrrrrrrrrrrien de rrrrrrrrrrrrrrien, comme le dirait si bien Edith Piaf, celle que Nolan a su replacer dans Inception pour passer pour un savant fou aux yeux de l'américain moyen.
Si cette image vous fout la gaule, ne sortez pas dans la rue cet été, n'allez pas à la plage, vous risqueriez d'être un danger ambulant, une bombe de testostérone à retardement !
Je ressors de ce film KO. Pour mon bien, il faut que je laisse pisser et que j'enchaîne avec un vrai film de cinéma, de préférence lent, calme et intelligent... Mais quand je lis certaines critiques ou quelques-uns des commentaires qu'internet offre à moi, je me pose des questions. Le buzz qui entoure le film est tout simplement dingue et incroyable, quand on sait de quoi il s'agit. Prenons un exemple au ras des pâquerettes comme je les affectionne tant, mais qui illustre mon incompréhension : ce qui se dit sur Anne Hathaway, les déclarations d'amour et autres effusions virtuelles de sperme (je ne vous en recopie pas, mais croyez-moi, c'est d'un ridicule !). En toute objectivité, Nolan ne met strictement jamais en valeur son actrice, elle n'est jamais rendue un tant soit peu désirable ni filmée dans sa combinaison moulante comme le ferait un obsédé (ou, devrais-je dire, un homme normal : même Pitof a zigzagué autour du fessier d'Halle Berry dans Catwoman), à part peut-être de furtifs moments où Hathaway a le cul en bombe sur son scooter ridicule, mais pour les voir, il faut avoir mon œil de détraqué, et ça ne peut dans tous les cas pas être seulement ça qui engendre de tels commentaires. Du coup ça me paraît encore plus bizarre... Après, chacun ses goûts pour les meufs, on ne choisit pas les préférences de son cobra, on trique quand on trique, mais ça me semble tellement pas raccord avec ce que je viens de voir sur grand écran que ça me laisse songeur !
Marion Cotillard, sur le point de prouver que le ridicule ne tue pas. A moins que...
J'ai un ami très cher qui est persuadé que notre société va bientôt tomber en ruines, ensevelie par toute la médiocrité ambiante. Ce film le conforterait dans son opinion et le ferait à nouveau énoncer de bien tristes prophéties. J'aimerais le contredire mais il ne faut apparemment pas compter sur le dénommé Christopher Nolan pour lui proposer des contre-exemples, bien au contraire... Ce film donne des tonnes de grains à moudre à de tels illuminés ! Une petite note d'espoir tout de même : certains dans la salle de cinéma, évidemment pleine à craquer, riaient et pouffaient de temps en temps, comme moi. Mais ils se comptaient sur les doigts de la main. Une chose est sûre : je n'aurais pas aimé grandir avec ce cinéma-là.
The Dark Knight Rises de Christopher Nolan avec Christian Bale, Tom Hardy, Marion Cotillard, Anne Hathaway et Michael Caine (2012)