11 mai 2019

Tomb Raider

Le nouveau Tomb Raider n'est pas la purge annoncée ! Entendons-nous bien : c'est une sacrée merde, mais c'est une petite merde, inoffensive, presque sympathique, beaucoup moins malodorante que les premières apparitions de Lara Croft au cinéma, quand celle-ci était incarnée par une pitoyable Angelina Jolie. Entre elle et Alicia Vikander, nous avons choisi notre camp, sans même l'ombre d'une hésitation. Alors qu'Angelina Jolie faisait passer l'aventurière pour un garçon manqué aux seins lessivant le parquet, Alicia Vikander rend le personnage un poil plus sympathique, humain et vivant. L'actrice danoise est le point fort de ce reboot, et à vrai dire peut-être le seul. Elle a tout simplement du charme, on la suit sans souci dans cette aventure assez minable, quand bien même elle est ici très sous-employée et qu'elle a fait un très mauvais choix en acceptant de reprendre ce rôle qui pourrait la condamner à faire des acrobaties dans une franchise de seconde zone. Heureusement pour elle, le succès très relatif de ce nouvel essai a mis un gros point d'interrogation sur la suite des aventures de Lara Croft au cinéma, et nous n'allons pas nous en plaindre !




Ce "reboot" de Tomb Raider est donc ce qu'ils appellent une "origin story" : un premier opus qui se consacre notamment à revenir sur les débuts d'un héros que l'on sera appelé à retrouver dans toute une série de films, en cas de succès, et à lui inventer une première aventure formatrice. On efface tout et on reprend à zéro. La mise en place du personnage de Lara Croft n'est pas si dégueulasse puisqu'elle nous présente une jeune londonienne aux traits charmeurs et au sourire irrésistible (il faut la voir se rendre à la banque pour réclamer son héritage) qui se lance sur les traces de son papa hideux, porté disparu. Alicia Vikander paraît endosser avec enthousiasme le rôle de Lara Croft. Elle est bien la seule qui a l'air heureuse d'être là. Les autres ont fait leur taff comme on va à l'usine. Le scénario n'a aucune sorte d'intérêt, on s'en fout royal. Une fois que l'aventure commence, on est simplement curieux de voir l'actrice suédoise grimée pour de bon en Lara Croft. Vikander n'est pas connue pour son tour de poitrine mais les artisans embauchés là-dedans ont tout de même réussi à faire de cette partie-là de son anatomie un centre d'intérêt non négligeable. C'est d'abord l'éclairage, savamment dosé, qui met son débardeur en évidence, c'est aussi les push-up surpuissants portés par la vedette qui jouent un rôle certain, et c'est bien sûr la caméra qui parfois s'y attarde quelques secondes de plus. On va dire que c'est pour coller à l'esprit du jeu, pour le "fan service"...




Il y a une scène d'action qui n'est pas trop trop mal et rappelle effectivement le gameplay du jeu vidéo où l'apprentie aventurière, emportée dans un torrent, doit s'accrocher tour à tour aux branches d'arbres puis à l'épave d'un avion. Pour le reste, c'est très mauvais, et il faut surtout faire abstraction de ces flashbacks proprement ignobles, disséminés ici ou là, couleur gris sépia, mettant en scène une jeune actrice ne ressemblant pas du tout à Alicia Vikander qui apprend à tirer à l'arc auprès de son papounet. La fin du film, un cliffhanger lamentable annonçant un deuxième épisode, est tout bonnement ridicule. Lara Croft, soudainement passionnée par l'archéologie, trouve une autre piste dans les affaires poussiéreuses de son daron. Elle se rend illico chez son marchand de flingues attitré pour choisir un paire de pistolets qu'elle se met à porter comme dans les jeux dans une pose qui n'a rien de naturel : les deux flingues en l'air, la tresse sautillante et l'air décidé. Pendant tout le film, Mrs Croft n'avait pourtant montré qu'un intérêt très limité pour les armes à feu, préférant l'arc et les flèches, la voici donc devenue une femme d'action "badass" tout à fait quelconque. Bravo.




Bref, ne perdez pas votre temps devant ça, ça pue. C'est quasi du niveau d'un Benjamin Gates, sans les facéties de Nick Cage mais avec les fossettes de Vikander. Entre les mains d'un autre réalisateur, avec un scénar complètement retoqué, peut-être que cela aurait pu donner un meilleur résultat. Je dis bien peut-être. Car le projet sent des pieds dès le départ, soyons honnête. En tant que tel, ce truc s'adresse aux curieux les plus intrépides ou aux fans hardcore d'Alicia Vikander, qui est ici assez irréprochable. Il faut dire qu'elle passe derrière Angelina Jolie. C'est la voie royale ! Même moi j'aurais fait une meilleure Lara Croft ! 


Tomb Raider de Roar Uthaug avec Alicia Vikander et Dominic West (2018)

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