Il y a des films qui vous dégoûteraient de l'Amour et de la vie en couple. Il y a des films qui auraient le don d'endurcir illico les plus insatisfaits et malheureux célibataires. Take This Waltz, deuxième long métrage écrit et réalisé par l'actrice Sarah Polley, est tout à fait de ceux-là. On y suit les hésitations et les malheurs existentiels de Michelle Williams, heureuse épouse de Seth Rogen (comment peut-on ?) tombée éperdument sous le charme de son voisin, un beau brun de 57 kilogrammes (Luke Kirby's Dream Land). Elle aime les cheveux crépus et la gentillesse à toute épreuve du premier ; elle est irrésistiblement attirée par les yeux azuréens et les chemisettes à carreaux du second. Elle ne se lasse pas des bons plats cuisinés de l'un, concepteur de recettes de cuisine à base de poulet de son état ; elle est tout simplement en extase face aux petits dessins à l'encre de Chine et à l'exceptionnelle endurance du second, artiste maudit et conducteur de pousse-pousse de profession (les métiers de chacun ont au moins le mérite d'être originaux, même s'ils ne justifient pas leurs baraques d'enfer et leur train de vie en général). Bref, Michelle Williams ne sait pas quoi faire, ses certitudes vacillent, son mariage est en danger. Pendant 1h30, elle tergiverse, puis finit par craquer. Le film, d'un romantisme fabriqué imbuvable, atteint alors des sommets dans l'horreur et l'innommable.
Pour bien nous montrer le bonheur total dans lequel nage Michelle Williams quand celle-ci a pour de bon décidé de quitter son moche époux pour les bras maigrelets du voisin, la caméra de Sarah Polley se met à tournoyer follement autour d'une gigantesque pièce faite de mille colonnes (comme je vous l'ai dit, tous les personnages vivent dans des palaces impossibles). Comme dans un insupportable clip, la "scène" de cette nouvelle vie conjugale change systématiquement quand la caméra passe derrière l'une des colonnes, sans transition visible. Michelle Williams et son jules jouent tranquillement au Scrabble... partagent un bon vin rouge et quelques tapas... se chuchotent des mots doux et se câlinent tendrement ...puis baisent comme des animaux sauvages ! D'abord dans une position inspirée des plus craspecs porno US, avec le pied du mec posé sur la joue de sa partenaire consentante, et ensuite dans une position plus banale où Michelle Williams se défoule cette fois-ci sur son homme, quitte à risquer une rupture de l’albuginée et des corps caverneux. Bref, le petit couple déglingué se démonte passionnément, et on est censé trouver ça sublime, alors que la mise en scène, déjà vue mille fois ailleurs, fout la gerbe en plus du tournis. En ce qui me concerne, j'espérais en secret que ce petit spectacle se prolonge, dure encore, j'attendais qu'on nous propose un petit abécédaire du kama sutra et j'imaginais qu'on irait crescendo dans la sauvagerie et le dégueulasse. Mais c'était bien trop espérer de Sarah Polley, cette femme n'a en réalité aucune suite dans les idées : ce passage ne dure pas assez pour être marrant, juste ce qu'il faut pour foutre les nerfs à vif !
Que dire de la prestation de Michelle Williams ? La filmographie de l'actrice ressemble à un abominable fourre-tout avec peut-être, en guise de très mince fil rouge, la volonté apparente de tourner avec des auteurs plus ou moins respectés et reconnus. Elle combine le pire et le meilleur du cinéma américain, du film indé imbuvable (il y en a beaucoup) au vrai film d'auteur remarquable (ses collaborations avec Kelly Reichard), en passant par le gros blockbuster qui tâche (Le Monde fantastique d'Oz) et le biopic à Oscars raté (My Week with Marilyn). A chaque fois, l'actrice est totalement à l'image du film dans lequel elle joue. Elle est excellente et bluffante dans Wendy & Lucy. Elle fout la rage en Marilyn Monroe. Et elle déprimerait donc n'importe qui dans Take This Waltz, où son regard perdu et ses gestes hasardeux siéent parfaitement à son insupportable personnage. Cette actrice et ses choix de carrière sont tour à tour désolants et encourageants. En réalité, je crois qu'elle commence à me fatiguer. Cette fois-ci, je ne lui jetterai pas la pierre, je viserai plutôt Seth Rogen, c'est plus facile : il est tout gros et je n'aime pas son énorme visage.
D'après ce que j'ai lu sur internet, beaucoup s'accordent à dire que le personnage campé par Michelle Williams est une chieuse XXL qui mérite un bon coup de pied au cul. C'est bien, je suis d'accord, je me joins au pugilat. Beaucoup prétendent aussi que le film est joliment filmé, parfaitement mis en scène, qu'il fourmille de belles images et de plans magnifiques. Là par contre, je m'inscris en faux. Sarah Polley développe une esthétique "instagram" faite de flous et de contre-jour intempestifs qui se veut paradoxalement naturaliste et proche des corps (Michelle Williams s'y fout à poil une demi dizaine de fois, et on s'en passerait volontiers) dont le résultat est très souvent d'une incroyable laideur. Le tout est enrobé de quelques chansons sans doute directement issues de l'iPod de la réalisatrice, fan de Micah P. Hinson, et le film emprunte son titre à un morceau du pauvre Leonard Cohen qu'on ne pourra plus jamais écouter librement.
Savoir que Sarah Polley a écrit et réalisé ce film qu'elle doit présenter et considérer comme une œuvre infiniment personnelle inspire le plus profond mépris. C'est typiquement un film qui pense cerner des "trucs" de couple bien connus (les petits jeux amoureux de Seth Rogen et Michelle Williams peuvent rendre fou), qui veut parler directement et intimement à son auditoire, le remuer dans son expérience personnelle, le questionner au plus profond de lui-même. En ce qui me concerne, quand, effectivement, le film me parlait un peu, j'avais envie de m'insulter copieusement puis de filer sous la douche fissa, comme pour me nettoyer de cet affreux rapprochement et pour avoir définitivement et strictement aucun rapport avec cette horreur signée Sarah Polley. Ce film m'a dérangé. J'en ai fait des cauchemars terribles où la ganache de Michelle Williams était remplacée par celle de ma chère et tendre. Véridique.
Pour bien nous montrer le bonheur total dans lequel nage Michelle Williams quand celle-ci a pour de bon décidé de quitter son moche époux pour les bras maigrelets du voisin, la caméra de Sarah Polley se met à tournoyer follement autour d'une gigantesque pièce faite de mille colonnes (comme je vous l'ai dit, tous les personnages vivent dans des palaces impossibles). Comme dans un insupportable clip, la "scène" de cette nouvelle vie conjugale change systématiquement quand la caméra passe derrière l'une des colonnes, sans transition visible. Michelle Williams et son jules jouent tranquillement au Scrabble... partagent un bon vin rouge et quelques tapas... se chuchotent des mots doux et se câlinent tendrement ...puis baisent comme des animaux sauvages ! D'abord dans une position inspirée des plus craspecs porno US, avec le pied du mec posé sur la joue de sa partenaire consentante, et ensuite dans une position plus banale où Michelle Williams se défoule cette fois-ci sur son homme, quitte à risquer une rupture de l’albuginée et des corps caverneux. Bref, le petit couple déglingué se démonte passionnément, et on est censé trouver ça sublime, alors que la mise en scène, déjà vue mille fois ailleurs, fout la gerbe en plus du tournis. En ce qui me concerne, j'espérais en secret que ce petit spectacle se prolonge, dure encore, j'attendais qu'on nous propose un petit abécédaire du kama sutra et j'imaginais qu'on irait crescendo dans la sauvagerie et le dégueulasse. Mais c'était bien trop espérer de Sarah Polley, cette femme n'a en réalité aucune suite dans les idées : ce passage ne dure pas assez pour être marrant, juste ce qu'il faut pour foutre les nerfs à vif !
Que dire de la prestation de Michelle Williams ? La filmographie de l'actrice ressemble à un abominable fourre-tout avec peut-être, en guise de très mince fil rouge, la volonté apparente de tourner avec des auteurs plus ou moins respectés et reconnus. Elle combine le pire et le meilleur du cinéma américain, du film indé imbuvable (il y en a beaucoup) au vrai film d'auteur remarquable (ses collaborations avec Kelly Reichard), en passant par le gros blockbuster qui tâche (Le Monde fantastique d'Oz) et le biopic à Oscars raté (My Week with Marilyn). A chaque fois, l'actrice est totalement à l'image du film dans lequel elle joue. Elle est excellente et bluffante dans Wendy & Lucy. Elle fout la rage en Marilyn Monroe. Et elle déprimerait donc n'importe qui dans Take This Waltz, où son regard perdu et ses gestes hasardeux siéent parfaitement à son insupportable personnage. Cette actrice et ses choix de carrière sont tour à tour désolants et encourageants. En réalité, je crois qu'elle commence à me fatiguer. Cette fois-ci, je ne lui jetterai pas la pierre, je viserai plutôt Seth Rogen, c'est plus facile : il est tout gros et je n'aime pas son énorme visage.
D'après ce que j'ai lu sur internet, beaucoup s'accordent à dire que le personnage campé par Michelle Williams est une chieuse XXL qui mérite un bon coup de pied au cul. C'est bien, je suis d'accord, je me joins au pugilat. Beaucoup prétendent aussi que le film est joliment filmé, parfaitement mis en scène, qu'il fourmille de belles images et de plans magnifiques. Là par contre, je m'inscris en faux. Sarah Polley développe une esthétique "instagram" faite de flous et de contre-jour intempestifs qui se veut paradoxalement naturaliste et proche des corps (Michelle Williams s'y fout à poil une demi dizaine de fois, et on s'en passerait volontiers) dont le résultat est très souvent d'une incroyable laideur. Le tout est enrobé de quelques chansons sans doute directement issues de l'iPod de la réalisatrice, fan de Micah P. Hinson, et le film emprunte son titre à un morceau du pauvre Leonard Cohen qu'on ne pourra plus jamais écouter librement.
Savoir que Sarah Polley a écrit et réalisé ce film qu'elle doit présenter et considérer comme une œuvre infiniment personnelle inspire le plus profond mépris. C'est typiquement un film qui pense cerner des "trucs" de couple bien connus (les petits jeux amoureux de Seth Rogen et Michelle Williams peuvent rendre fou), qui veut parler directement et intimement à son auditoire, le remuer dans son expérience personnelle, le questionner au plus profond de lui-même. En ce qui me concerne, quand, effectivement, le film me parlait un peu, j'avais envie de m'insulter copieusement puis de filer sous la douche fissa, comme pour me nettoyer de cet affreux rapprochement et pour avoir définitivement et strictement aucun rapport avec cette horreur signée Sarah Polley. Ce film m'a dérangé. J'en ai fait des cauchemars terribles où la ganache de Michelle Williams était remplacée par celle de ma chère et tendre. Véridique.
Take This Waltz de Sarah Polley avec Michelle Williams, Seth Rogen et Luke Kirby (2011)
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