3 septembre 2013

Mon voisin Totoro

Du haut de ses 72 ans Hayao Miyazaki l'a annoncé, il prend sa retraite. Le Vent se lève, présenté ce mois-ci à la Mostra de Venise, sera son dernier film. Il est donc temps de se retourner sur la carrière du maître de l'animation japonaise. Et force est de constater qu'on est en retard sur la vague Miyazaki (on écrit son nom les yeux fermés, la tête dans les nuages). On s'est bien excités sur Porco Rosso mais à part ça rien. Et pourtant, la vague Miyazaki, depuis bien tarie, a déferlé sur nos contrées à l'orée des années 2000, à une époque où nous étions en première ligne pour la recevoir droit dans la gueule. Pourquoi un tel raz-de-marée Miyazaki dans ces années-là ? Rappelez-vous 45, fin de la 2nde Guerre Mondiale, quand tous les films ricains ont débarqué chez nous d'un seul bloc. C'est idem. Avant l'an 2000 il devait y avoir un mec à la frontière, bras écartés, qui interdisait le passage du moindre "anime" du dénommé Danao Miyazaki, pape de la japanimation. Ce type a dû baisser la garde à un moment donné et tous les bébés du studio Ghibli ont chié sur nous. Il en sortait un par mois ! Le Château ambulant, Le Château dans les nuages, Le Château dans le ciel, Le Château de Cagliostro, Le Château qui déambule dans les nuages, Le Château nuageux déambulant, Nausicaa de la vallée du vent, Kiki la pure sorcière et les hommes sauvages, Princesse Mononoké-hime, Le voyage de Chihiro el hijo de pu', etc. Miyazaki a réalisé une chiée plus mille de films d'animation et nous nous les sommes tous empégués, directement ou indirectement. Et vu que c'était les films préférés de toutes les étudiantes dans les années 2000, mieux valait connaître son petit Danao Miyazaki illustré sur le bout des doigts.




On a d'ailleurs tous un fauteuil Totoro chez nous. Soit qu'on a acheté celui à 150 euros sur un site spécialisé pour une conquête d'un soir un poil capricieuse, soit qu'on en a créé un en amoncelant mokos et mouflons de poussière au petit bonheur la chance dans un coin maudit de notre F4 de 23 mètres carrés sans cloisons. Miyazaki a inspiré des vocations. Qui n'a pas tenté de croquer un Totoro sur son carnet perso ? Dans les années 2000, Miyazaki rôdait sur tous les plateaux télé pour croquer des petits Totoro en deux coups de pinceau du bout des doigts, histoire de faire râler ses fans et d'obtenir la paix sous forme de chèques grassouillets. Comment ne pas se prendre d'amitié pour ce créateur et surtout pour ses créatures si parfaitement mignonnes et adorables ? Qui n'a pas rêvé d'avoir un Totoro pour meilleur collègue et de pouvoir s'abriter de la pluie sous son énorme cul ? 




Mais depuis quelques années on se demandait un peu où était passée l'inspiration de celui dont on a découvert toutes les œuvres d'un seul coup, dans un âge d'or involontaire, et qui depuis a eu bien du mal à renouer avec le succès écrasant qui fut le sien au début de la décade passée. On a bien vu Ponyo dandiner du cul sur la falaise, à deux doigts de s'estramasser par terre faute d'atterrir dans un château dans le ciel providentiel, mais quoi d'autre ? Cela étant dit, comment en vouloir à Papi Miyazaki. C'est un peu comme si un taré à la frontière japonaise avait barré la route à toute la filmographie de Spielberg jusqu'au début des années 2000, où il se serait finalement décidé à laisser pisser l'ouragan ricain. Les nippons auraient pété un câble en découvrant en janvier Duel et E.T., en février Indiana Jones 1, 2 et 3 (ne comprenant pas le retard du 4 du coup), en mars Les Dents de la mer et Jurassic Park, en avril Rencontre du 3ème type, en mai La Liste de Schindler et Il faut sauver le soldat Ryan, et ainsi de suite, trouvant là le type le plus prolifique, le plus inspiré et le plus friqué du monde pour ensuite le voir décliner d'année en année à un rythme un poil moins échevelé. C'est de bonne guerre de la part de Papi Miyazaki, qui a quand même fini par tourner en rond, ne sachant plus dans quel nuage foutre ses châteaux pour paraître un peu moins répétitif, et qui a peut-être bien sagement décidé de finalement se mettre au vert. Il reste un sacré inventeur de bestioles attachantes et un écolo de premier choix.


Mon Voisin Totoro de Danao Miyazaki avec mon voisin Totoro (1988)

11 commentaires:

  1. Mention spéciale à l'affiche qui arbore un titre en Comic sans MS à la hauteur du génie nippon !

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  2. Le Vent se lève, c'est aussi la Palme d'Or de Ken Loach. La Palme la moins sexy du monde...

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  3. Je l'ai jamais vu celui-là. C'est vrai que je m'en suis enquillé bien trois à la suite (façon Lepers) aux alentours de fin 2004, histoire d'assurer mon kèn du moment, mais je ne me suis jamais estramassé au point d'en redemander après. Ca reste de la bouffe pour chiard.

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    1. Ca a porté ses fruits, cela t'a aidé dans ta démarche ? :)

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    2. T'as niqué grâce à ça?

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    3. Bof, je niquais avant ça et ça n'a pas tant consolidé la chose. J'ai très vite déniqué.

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    4. S'il ne faut en mater qu'un c'est celui-là. S'il faut en mater deux c'est celui-là et Princesse Mononoke !

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  4. Que de phrases pour pas grand choses ! On retiendra juste que Miyazaki aime les châteaux et que tout ses films sont arrivés en même temps dans nos contrées. Au final ce blog illustre bien le métier de critique en général : on vomit sur les films en général et on en encense quelques uns en particulier. Bilan des courses la critique reste un moyen pour ceux qui ne savent rien faire de se donner l'impression d'être utile à quelque chose.

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    1. On dirait du Pierre Ménès.
      Un autre Anonyme

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    2. Ou du Pat' Evra. "IL FAIT QUE DE PARLER !".

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