Affichage des articles dont le libellé est Bruno Putzulu. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Bruno Putzulu. Afficher tous les articles

10 juillet 2024

Funny Games

Avez-vous des films-doudous ? L'autre jour un collègue fraîchement revenu d'un AVC nous expliquait qu'il avait des repas-doudous dans lesquels se réfugier en cas de coup dur ou même de gros rhume. Il nous citait l'exemple du grand plat de spaghettis au beurre dans une assiette-vase, surmonté d'un œuf au plat. Et il nous demandait nos repas-doudous. Évidemment on a en a trouvé une paire (les lasagnes, la soupe du laboureur, le foie snacké, les huîtres farcies, les roustons de veau), mais c'est pas le sujet. On s'est mis, en revanche, et c'est plus connecté au blog, à se demander si on avait des films-doudous. Qu'est-ce que ça signifie ? Des films où trouver refuge en cas de gros coup de blues, des films où s'abriter en cas de perte de foi dans le cinéma, des films où se rassurer dans les moments où la vie se fait vicieuse. Un titre a fait le consensus pour nous, tel un flash aveuglant : Funny Games de Michael Haneke, avec Bruno Putzulu, même si on ne l'a pas revu étant adultes.
 
 
 
 
Pourquoi ce film ? Sans doute pour son unité de lieu. Très souvent, les huis-clos nous apparaissent comme des films-doudous en puissance, pour le côté réconfortant du packing, le sentiment de se blottir dans une camisole bien serrée, de se lover dans un plaid qui sent l'encens ou des serviettes humides sorties du sèche-linge en panne, ces films-lieux, presque des films-mondes, où rien ne va nous surprendre, où l'espace est balisé, sous contrôle, connu et reconnu, archi parcouru, ne citons que Cuisines et dépendances, Ma nuit chez Maud, Le Dîner de cons, La Corde, 12 hommes en colère, Assault, ou le plus récent Zone of Pinterest de Jonathan Glazer et ses répliques inoubliables : "J'avais dit à gauche Pignon...". Autre avantage de Funny Games côté doudou, son absence totale d'adversité, d'animosité, de tension, de menace. Rien que des regards-caméras rassurants, apaisants, neutres et bienveillants, avec comme point culminant le fameux clin d’œil final au spectateur, passé dans les annales du cinéma bon enfant, et qui nous invite à baigner dans le flow du film, à ne faire qu'un avec la diégèse et à percevoir les personnages comme des membres de notre propre famille adorée. En touchant à la fin de cette critique, petit doute cependant : pas sûrs qu'on parle bien du bon film.
 
 
Funny Games de Michael Haneke avec Bruno Putzulu (1997)

12 novembre 2015

L'Art de la fugue

L’Art de la fugue fait partie de ces trucs qu’on a tellement vus et revus qu’à chaque fois, et tant pis pour la redite, le même besoin se fait ressentir : comment se retenir, devant un film qui nous a tant pompé l’air, de lui lâcher ne fût-ce qu’une petite vesse* dans la gueule ? D'abord, vous présenter l’affaire... Le résumé hallucinant d’Allociné donne une assez rapide idée du désastre : « Antoine vit avec Radar, mais il rêve d’Alexis... Louis est amoureux de Mathilde alors il va épouser Julie... Gérard, qui n’aime qu’Hélène, tombera-t-il dans les bras d’Ariel ?… Trois frères en pleine confusion... Comment, dès lors, retrouver un droit chemin ou ... échapper à ses responsabilités ?… C’est là tout L’Art de la Fugue… ». Normalement j’aurais dû ponctuer cette citation de quelques points de suspension mais je crois que ça va aller.


Nestor Burma passe tout le film dans cette position.

En fait, dès l’affiche, mons-tru-euse, on sait que L’Art de la fugue sera un film choral, donc un film d’acteurs. Et quels acteurs. Au centre, Antoine (Laurent Lafitte), puis ses deux frères, Louis et Gérard (Nicolas Bedos et Benji Biolay : on se demande qui de plus exaspérant aurait pu se glisser dans cette fratrie de la mort, qui ? Yann Barthes ? Il a failli faire partie du casting, véridique). Ils incarnent trois fils. De pute, certes. Mais aussi trois fils de commerçants acariâtres (Marie-Christine Barrault et Guy Marchand, ou Guy Charmand pour les intimes, déjà papa accablé du duo de frères Romain Duris et Louis Garrel dans Dans Paris ; film pénible jusque dans son titre, qui force la répétition, "dans Dans" : lourd...). Le premier fils, Lafitte, est un galeriste bobo, homo, amoureusement instable et sensible, le deuxième, Bedos, un homme d’affaire égoïste, putanier et traitre, et le dernier, Biolay, un chômeur sentimental suicidaire. Ils vivent et pensent forcément l’amour très différemment. C’est pas mal original. Et assez surprenant, ces tempéraments, associés à ces statuts sociaux. Du jamais vu. Et puis autour d’eux gravitent quelques tronches connues, comme Agnès Glaoui (pardon à elle, je l'adore) ou Bruno Puducu (désolé, on se connaît pas). On se demande comment un scénario aussi immonde (adapté d’un bouquin de l’américain Stephen McCauley, auteur déjà porté à l’écran par Sam Karmann dans le tout aussi choral et fumeux La Vérité ou presque, film culte dans lequel Dussolier et Cluzet échangeaient leurs sexes) a pu attirer autant de gens. Ce type de film devrait se tourner à deux ou trois, par des crève-la-faim, dans des caves. Il paraît qu’on n’attire pas les mouches à merde avec du vinaigre, mais ce long métrage prouve, et il n’est malheureusement pas le seul, qu’on peut les attirer avec d’autres mouches. Lequel, parmi ce brillant casting, a signé le premier ? Mystère. Mais les autres, en voyant son blaze qui tache associé au projet, ont cru flairer le bon plan et se sont jetés dans la gueule du loup.


 Élodie Frégé, dans l'émission Au Battle Field Earth de la Nuit, présentée par Michel Battle Field Earth.

Et puis le copinage n’y est sans doute pas pour rien : on va faire mumuse avec les copains. Benjamin Biolay avait déjà joué pour et avec Agnès Jaoui dans Au bout du conte. Comme on se retrouve ! Et cette fois-ci il a ramené avec lui Elodie Frégé, qui n’est là que pour la fermer. Contrairement à l'horripilant Nicolas Bedos**, dont on espère quant à lui qu'il ne s'acharnera pas davantage à devenir acteur, et qui se contente de s’admirer beaucoup et de s’écouter parler, comme d’hab'. Les autres ne sont pas tous détestables en règle générale, et peuvent même se montrer plutôt bons, y compris Laurent Lafitte (que j’ai peut-être la naïveté de ne pas condamner tout de suite à la chaise électrique, mais il est à ça...) et Bruno Putzulu, sôciétaires la cômédie frônçaise, mais le film est si atroce qu’ils ne peuvent que l’être aussi. On devine d’ailleurs qu’ils le savent, que le réalisateur le sait. Que tous ces gens sont au courant qu’ils sont en train de tourner une minuscule chose hideuse et absolument nulle, mais ils le font quand même, parce que c'est sans doute moins désagréable que de ne rien faire. De notre côté, on préférerait ne rien voir.

* petit pet silencieux et malodorant.
** petit pet silencieux et malodorant.


L'Art de la fugue de Brice Cauvin avec Laurent Lafitte, Nicolas Bedos, Benjamin Biolay, Bruno Putzulu, Agnès Jaoui, Guy Marchand, Marie-Christine Barrault et Élodie Frégé (2015)

13 mars 2014

Amer

On en ressort pas mal amer, même si ce jeu de mots sent l'amer-de. La belle affiche du film donne envie d'y jeter un œil curieux, c'est vrai. Les japonais disent que ce qui compte le plus dans un cadeau, c'est l'emballage. Mais dans le cas de Hélène Cattet et Bruno Forzani, les réalisateurs de ce film, il s'agit plutôt d'empaqueter un gigantesque estron débordant de fatuité et de maniérisme dans le plus beau papier qui soit avant de le déposer sur le paillasson de notre cinéphilie, d'y foutre le feu et de sonner à notre porte pour qu'on s'en foute plein les Kickers (ou plein les Zign, selon le goût vestimentaire de chacun, selon l'équipementier qui sponsorise vos guenilles). Ce film franco-belge, sorti en 2010 et très vite remarqué à Montréal, Malaga, Gérardmer, bref, dans quelques festivals de cinéma de genre, a quand même fini 19ème dans le Top 20 établi par Quentin Tarantino cette année-là, et c'est sa plus haute distinction, bien qu'à nos yeux elle ne vaille pas tripette, tout au contraire...



http://ilaose.blogspot.com/2008/05/coffee-and-cigarettes.html

Chacun de ces photogrammes résume le film dont il est tiré, mais l'un d'eux n'est pas tiré d'Amer et n'a donc rien à foutre là. Si vous ne trouvez pas, cliquez sur l'image centrale...

Amer a tout pour taper dans l'oeil d'un public cible dont Tarantino est finalement un porte-drapeau potentiel. Dès le générique, tout en splitscreen et boosté par le rythme infernal d'un cantique hideux mixant les Goblin d'Argento (avec ces sons stridents qui leur sont propres) à la basse ronronnante des bandes originales de John Carpenter, le tout sous la forme d'un jet d'urine sonore qui nous traverse les oreilles sans discontinuer et sans laisser la moindre trace (c'est tout de même fort), le couple de réalisateurs nous assure que le soin maniaco-dépressif porté au "style" parfaitement superficiel et ultra-référentiel de leur film ne se limitera pas à l'affiche. On tient là l'essence même de leur art. C'est un cinéma basé sur une lourdeur à toute épreuve, et dont les auteurs récitent, en bons cancres, leur catalogue du mauvais goût devenu bon. On a l'impression de voir le premier film de gens fraîchement sortis de leur école de cinéma, gonflés à bloc par un prof fana des giallos qui leur a répété qu'ils avaient une patte et qui a validé à lui seul tous leurs semestres compensés malgré de piètres capacités cognitives. On sent bien que Hélène Cattet et Bruno Forzani ont chiadé chaque effet visuel et sonore de leur film, et c'est déjà pas mal, mais on ne peut pas s'empêcher de trouver ça bien laid et surtout terriblement vain. On se croirait définitivement devant un essai de fin d'année diffusé dans l'amphi B de Paul Verlaine, caffi de fumeurs de oinjs et de "bloqueurs anars" paumés. Quitte à regarder un film rendant hommage aux giallos, autant voir le récent Berberian Sound Studio, loin d'être entièrement réussi mais autrement plus humble, plus louable et plus regardable surtout. Hier est sorti le nouveau film du duo, manifestement en larmes face à la mort cérébrale du maître Argento, il s'intitule L'étrange couleur des larmes de ton corps et semble exactement du même tonneau. Espérons le contraire.


Amer de Hélène Cattet et Bruno Forzani avec Cassandra Forêt, Charlotte Eugène-Guibbaud et Marie Bos (2010)

7 décembre 2010

Trésor

Faut que j'en parle, tout de suite. Je viens de le voir en entier. Et il faut que j'en parle. Claude Berri a co-produit ce film avec son épouse Nathalie Reims, écrivaine et toiletteuse de clebs (tapez son nom sur google-image pour comprendre). Claude Berri a également co-réalisé ce fameux Trésor avec un homme-à-tout-faire mieux portant que lui et physiquement capable de tenir une caméra, un faiseur dont le nom est déjà oublié. On peut facilement imaginer ce qu'ont pu être les derniers jours de Claude Berri, ou disons ses dernières années, en regardant ce film qui a tout d'une autobiographie. Et, partant, se dire heureux de sa disparition devient non pas une pensée criminelle mais au contraire une caresse bienveillante pour un vieux monsieur. J'ai une éthique, contre toute attente. D'ailleurs j'ai lu "Ethique à Nicomouque" de Spinoza (prononcez Spinocha).



C'est l'histoire d'un type (Alain Chabat, 52 ans), qui décide d'offrir un chien à sa femme (Mathilde Seigner, 42 ans), pour l'anniversaire de leur quatre ans de vie commune. Au début du film un collègue de travail de Chabat, d'une surprenante perspicacité, lui demande s'il préfèrerait pas faire un gosse à sa grosse, mais Chabat lui répond texto : "Non c'est trop tôt, on veut profiter un peu de notre couple". Notre homme a 52 ans et ça fait quatre ans qu'il vit sous le même toit que sa femme, et ce type affirme mordicus vouloir profiter de son couple et de sa jeunesse histoire de faire un gamin à 60 ans, quand on lui aura annoncé qu'il collectionne trois cancers du pancréas et que sa femme est quatre fois ménopausée. Donc c'est tout naturellement et le sourire aux lèvres qu'il offre un gros clébard à sa femme, et le plus affreux possible (il paraît que ces choses-là ressemblent à leur maître...). Sa femme justement, le personnage féminin le plus odieux, le plus débile, le plus dérangeant, le plus minable et le plus horripilant de l'Histoire des personnages féminins, devient complètement frappée de son chien au point de traiter ce dernier comme un amant et de considérer en contre-partie son amant en véritable clébard humain. Et ainsi on assiste pendant une heure et vingt longues et inépuisables minutes à cette lente et douloureuse séparation du couple qui a pour chef d'orchestre un gros bulldog puant. Or, bien qu'il s'agisse prétendument d'une comédie puisque tout le film se présente sous ce jour, du monstrueux générique d'ouverture aux acteurs en présence en passant par le pitch qui sert de moteur à cet engin sans pilote qu'est le film, il n'y a pas le soupçon d'une vanne d'un bout à l'autre de ce gigantesque merdier filmé, ce qui tend à en faire une tragédie hyper-réaliste ultra glauque qui vous colle le cafard de votre chienne de vie en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, et pour plusieurs jours à mon avis.

Au fond c'est l'histoire d'un pauvre mec qui aime coûte que coûte une femme qui n'est autre que le diable incarné, la femme faite monstre irascible, la chienne de Renoir sans Renoir, un amas de débilité et de laideur d'âme, un estron de chien fumeux coincé dans un "devenir-canasson" dément et putride. La suite du film c'est la séparation de ces deux amoureux de Peynet, après quoi Chabat, qui passe la totalité du film à difficilement contenir dans un froc XS, va acheter un autre chien de race identique auquel il s'attache aussi tristement que sa femme s'est amourachée du premier, et devient donc tout aussi horriblement con et détestable que son ex-compagne.



Dans cette dure période de célibat, que le personnage semble tout de même appréhender avec une certaine joie, ce dernier rencontre aussi une voisine d'une trentaine d'années, séduisante et célibataire comme lui (interprétée par Marine Delterme), qui lui fait tendancieusement de l'œil. Mais notre Chabat national reste fidèle à sa sardine qui l'a plaqué pour un chien. Un mot sur Chabat : non rien... Je reviens immédiatement au film. Avec ce pivot narratif bien risible qui consiste à nous faire admirer la constance d'un homme pourtant mal marié et ô combien mal plaqué, on se demande si Claude Berri n'a pas voulu certifier à son épouse et collaboratrice qu'il n'a jamais cédé aux tentations féminines que subissent tous les hommes de pouvoir, et on le félicite.



Je dis "homme de pouvoir" à bon escient parce que le personnage joué par Chabat, alter-ego fictionnel de Claude Berri, exerce le beau métier d'architecte. Je crois qu'on peut affirmer que c'est là le métier de tous les Français si l'on en croit le cinéma populaire hexagonal. Dans tous ces films qui nous pourrissent la vie les personnages sont invariablement architectes, métier de parigot par excellence qui permet au héros d'être "dans le coup", grisonnant mais puissamment actif, riche mais honnête, bourgeois mais branché, putois mais séducteur, charmant bien que largement laid. Séducteur mais fidèle veut nous faire croire Claudio Berri, qui nous montre un Alain Chabat acceptant de changer in extenso et radicalement pour retrouver les faveurs de sa femme quitte à devenir pour cela un abruti fini et à vivre une existence de vieux poux paumé dans la crinière gluante de sa conne d'épouse. Épouse qui, de son côté, profite de sa période de liberté acquise et se laisse tenter par un autre homme, ultra riche, taré de chiens lui aussi, et gay, avant de finalement repenser avec nostalgie à son ex-compagnon. Sa meilleure amie, bonne copine d'école, sous la peau de Macha Méril (70 ans), lui dit alors d'une voix geignarde : "Ah ! Fais chier ! Tu penses encore à lui ?". Elle pense à lui, oui. Ma foi ils ont vécu quatre ans ensemble et ils se sont séparés y'a pas quinze jours, et elle pense encore à lui, mazel tov !

Et puis finalement, fort de l'acquisition d'un autre chien d'anglais, répugnant comme un chien des quais, Chabat retrouve sa femme au détour d'une merde de chien dans un parc et ils repartent ensemble avec le sourire et deux clebs au lieu d'un, ce qui nous fait un total de quatre gros clébards si on compte ce couple comme faisant parti du monde bienheureux des canidés. En somme c'est un dogumentaire bourdonneux sur des bourgeois nauséabonds qui font partie du haut du panier de ce tas de fumier qu'est notre capitale. Pour quiconque est comme moi essoufflé d'accepter en silence de déambuler entre mille et un énormes étrons de clebs à chaque fois qu'il est question de mettre un pied dehors, ce film est largement contre-indiqué. Il est même à déconseiller vivement à quiconque rêve comme moi de voir tous les propriétaires de chiens du monde brûler de concert dans un brasier fabuleux.



C'est fou comme on a le sentiment d'observer en bonne mouche à merde la vie nauséabonde de ces personnages campés par Chabat Alain et de Seigner Mathilde, de les scruter dans leur quotidien qui donne envie de se faire sauter la cervelle, et de cramer toutes nos cellules saines pour en fabriquer autant de cancéreuses juste en partageant ces 110 minutes chrono de leurs vies.

Le film est dédié à un chien, celui de Claude Berri et de Nathalie Reims. A la fin un panneau vient nous apprendre qu'ils remercient amicalement la psychologue pour clebs qui a permis à Claude de s'ouvrir aux chiens et de leur parler. Aujourd'hui notre ami fume des mauves... Claude Berri... voila le type qui a marabouté le cinéma français avec pléiade de films de merde dédiés au quatrième âge jusqu'à devenir un pape tout puissant du film populaire indigent, et il s'est offert en fin de vie la petite gâterie de réaliser le film dont il avait envie sans se soucier de personne, sans la moindre justification commerciale ou artistique, en se payant d'ailleurs une chiée plus dix de seconds rôles à coller sur sa terrifiante affiche (Bruno Putzulu, Marine Delterme, Isabelle Nanty, Fanny Ardant, Stéphane Freiss etc.), avec une miette des milliards de dollars qu'il a planqué sous son matelas depuis des lustres passés à nous fait chier, histoire de causer de son chien ? Et ce film de famille amateur, réalisé pour un chien, sort au cinéma puis en dvd comme si Sir Claude Berri distribuait post mortem des pacsons de pognon à qui a la main tendue, comme si son fantôme venait se payer producteurs, acteurs, techniciens, distributeurs, diffuseurs, médias, et spectateurs ! Parce qu'il se paye nos tronches ma parole. Il nous présente un film réalisé pour son chien, de là à nous prendre pour des clébards y'a pas trois kilomètres. Monsieur Picsou, coupable d'avoir coincé le cinoche Français sous son propre cul, se paye qui il veut et fait son petit cinéma de papa à la mords-moi-mon-nœud. On se rappelle Coluche qui, quand il a reçu son César pour Tchao Pantin, réalisé par Claude Berri himself, remerciait Claude Berri, "comme tout le monde", et finissait son discours en murmurant qu'il fallait soutenir "les petits jeunes qui n'ont pas de magouille pour faire du cinéma car le cinéma ça reste de la magouille". Il croyait pas si bien dire. Il venait de remercier le dernier des nababs. Et on a pas fini d'en chier avec la dynastie Berri... Son fils, sans doute un tantinet aigre depuis qu'il a vu le film-testament de son père dédié non pas à son fils mais à son chien de compagnie, est encore plus riche et bien plus incompétent que feu son paternel et il nous fait déjà ultra chier. Mais je ne souhaite certainement pas sa mort, car je sais ce qui est bien et ce qui n'est pas bien.


Trésor de Claude Berri avec Alain Chabat et Mathilde Seigner (2009)