Énième film américain sur le thème de la rédemption par le sport, The Way Back est aussi un véhicule conçu pour son acteur principal, Ben Affleck, visant à lui rapporter un peu de crédibilité après son naufrage en tant qu'Homme Chauve-Souris. Monsieur Ana de Armas incarne un immense tocard appelé à coacher une équipe de basket pour mieux abandonner ses canettes de bières bon marché auxquelles il est accro au point de les boire à la chaîne sous la douche (ces scènes de douche comptent d'ailleurs parmi les plus marrantes d'une année de cinéma il est vrai assez chiche en rigolade). C'est Gavin O'Connor qui s'est collé à la mise en scène et le bonhomme n'est pas réputé pour faire dans la dentelle. Les films de sport, ça le connaît, puisqu'il avait déjà filmé Tom Hardy et Joel Edgerton se taper dessus jusqu'au sang dans Warrior, qui constitue pour moi un meilleur souvenir de cinéphage dépravé en quête de petits plaisirs faciles. La psychologie s'y faisait aussi à gros coups de rangers (Hardy et Edgerton incarnaient deux frères, le premier étant entraîné par son propre père... bref, une bien belle histoire de famille !), mais il y avait une tension plus appréciable une fois coincé dans la cage de free-fight. The Way Back est d'un autre tonneau, le sport n'est qu'accessoire et sert tout juste de décorum. Ne vous attendez pas à vibrer lors de matchs de basket épiques suivis du banc de touche par un Ben Affleck en nage, non, il y a bien quelques scènes consacrées à cela, mais elles sont toutes plus bidons les unes que les autres. Et l'important, c'est Affleck : va-t-il contrôler ses nerfs ? Sombrera-t-il de nouveau dans l'alcool ? Va-t-il être un peu moins con et savoir se tenir ? L'acteur y met de sa personne, lui qui a également eu de gros problèmes avec la boisson et sortait tout juste de cure de désintox au moment du tournage lors duquel il était accompagné par un coach personnel (son ombre ou son reflet apparaît dans certains plans). C'est supposé donner une dimension encore plus touchante à ce film et il n'en fallait pas plus pour que les critiques américaines s'emballent et s'émerveillent devant la prestation pourtant à l'orée du ridicule de la star toute bouffie et ankylosée. C'est moche de s'en prendre à un homme à terre mais, vous l'aurez compris, j'ai passé un moment douloureux devant ce film lourdingue et pathétique. Je me suis quand même bien marré lors de ces quelques passages au montage désespérant où l'on voit le gros Benito enchaîner les bières en fondu enchaîné. Du grand art ! J'avais pas vu un truc aussi naze depuis waaaaaaaaaaaaaay back...
The Way Back de Gavin O'Connor avec Ben Affleck (2020)
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