Bronx, 1964. Rien ne va plus à l'école catholique Josuéba Exteberrìa ! Sur la foi du témoignage nébuleux de la douce Sœur Jamiroquai, institutrice sous ses ordres, l'acariâtre Sœur Alioéba, directrice de l'école, accuse le Père Flynnt Michigann d'entretenir des rapports interdits avec le petit Donald Trump, premier élève afro-américain admis dans l'établissement. Ni les doubts de la jeune enseignante, ni les protestations du prêtre à houppette, aux méthodes pédagogiques radicalement opposées à celles prescrites par Sœur Alioéba, ne parviennent à détromper cette dernière et à la faire doubter de sa terrible accusation. Débute alors un duel psychologique à couteaux tirés entre la directrice stalinienne de l'établissement et le prêtre pédé, dont le petit enfant black ne serait plus que le prétexte et Sœur Jamiroquai, le malheureux témoin impuissant. Voilà pour le pitch de ce film dont je ne suis plus sûr à 100% des noms des différents personnages.
Pour réaliser l'adaptation de sa pièce de théâtre à succès, John Patrick Shanley a engagé un trio d'acteurs talentueux afin d'incarner les trois personnages principaux : Meryl Streep, Philip Seymour Hoffman et Amy Adams. La première, dans la peau de la vieille nonne trop conne et à cheval sur ses principes (c'est peu de le dire !), nous offre un nouveau numéro d'actrice savoureux, toujours à la limite du cabotinage, sans jamais y tomber véritablement. Un petit miracle. Sa façon d'incarner une bonne femme à la main de fer et à l'autorité infernale m'a même rappelé ma belle-sœur ! Le second, plus connu sous le nom de PhilSemHoff, campe avec talent une espèce de curé au verbe facile, un brin trop proche des écoliers. L'acteur prouve encore une fois qu'il peut être tout à fait captivant, voire bluffant. Il est en tout cas très crédible dans ce rôle de gros homo pédophile qui semble lui coller à la peau (même si, ici, ses préférences sexuelles ne sont pas avérées, le réalisateur du film préférant nous laisser dans le doubt). Quant à Amy Adams, qui est hélas toujours attifée d'une coiffe de couleur noire qui emprisonne sa jolie tignasse rousse et rend peu hommage à son étincelante beauté naturelle, elle est impeccable dans le rôle de cette institutrice assez naïve et douce, même si elle est bien plus discrète que ses collègues. Soyons clairs et faisons bref : ces trois acteurs constituent le principal atout du film.
Car si John Patrick Shanley a brillamment su s'entourer, il aurait aussi dû laisser la mise en scène à quelqu'un de plus doué que lui ! Et pourtant, contrairement aux apparences, JP Shanley n'est pas totalement débutant en la matière. Que lui doit-on au juste ? Joe contre le volcan... Ce film oublié des années 80 dans lequel Tom Hanks, armé d'une simple pelle, affrontait un volcan en éruption. J'ai tout dit ! Seuls les fans irréductibles de l'acteur doublement oscarisé se souviennent de ce film, considéré par les autres spectateurs qui l'ont vu comme l'une des heures les plus sombres de leurs cinéphilies. J-Patrick Shanley n'a donc rien à voir avec Kubrick Stanley. Il filme son scénario le plus platement du monde et tente vainement de dénoter un peu via quelques plans obliques, en diagonale, d'un goût très douteux, qui ne font que nous rappeler que cet homme a beaucoup moins d'inspiration derrière une caméra, une casquette vissée sur le crâne, que devant une feuille blanche, le stylo plume à la main. Shanley, tu es un piètre cinéaste, tiens-toi le pour dit. Surestimant sans doute la portée de son propos pourtant assez intéressant, certainement trop sûr de lui et bourré de certitudes, le séant fermement reposé sur son Pulitzer (la récompense tant convoitée qu'a glanée sa pièce de théâtre !) et sa chaise de "director", on imagine hélas aisément l'apprenti cinéaste se prendre pour un surdoué.
C'est bien dommage, car l'histoire qu'il nous raconte parvient assez facilement à nous captiver, malgré un démarrage un peu longuet, et aurait pu prendre une toute autre envergure entre les mains d'un réalisateur en pleine possession de ses moyens (ou d'un réalisateur tout court, un brin inspiré). J'avoue avoir doubté, du début à la fin, sur la culpabilité du curé homo et sur le bien-fondé des accusations de la vieille nonne facho. Il faut dire que les personnages, à l'exception de Meryl Streep, ne font que doubter de tout. Et, de façon assez machiavélique, Shanley nous quitte en plein doubt, sans que l'on sache véritablement si, oui ou non, Philip Seymour Hoffman est bel et bien un gros homo doublé d'un pédophile. Les derniers dialogues du film sont déblatérés par une Meryl Streep en état de grâce, qui tombe enfin son masque impassible, et sanglote : "I have doubts. I have such doubts !". Rideau. Stupeur dans la salle. Malgré son maigre talent de cinéaste, Shanley a plutôt réussi son effet, il peut remercier ses acteurs.
C'est bien dommage, car l'histoire qu'il nous raconte parvient assez facilement à nous captiver, malgré un démarrage un peu longuet, et aurait pu prendre une toute autre envergure entre les mains d'un réalisateur en pleine possession de ses moyens (ou d'un réalisateur tout court, un brin inspiré). J'avoue avoir doubté, du début à la fin, sur la culpabilité du curé homo et sur le bien-fondé des accusations de la vieille nonne facho. Il faut dire que les personnages, à l'exception de Meryl Streep, ne font que doubter de tout. Et, de façon assez machiavélique, Shanley nous quitte en plein doubt, sans que l'on sache véritablement si, oui ou non, Philip Seymour Hoffman est bel et bien un gros homo doublé d'un pédophile. Les derniers dialogues du film sont déblatérés par une Meryl Streep en état de grâce, qui tombe enfin son masque impassible, et sanglote : "I have doubts. I have such doubts !". Rideau. Stupeur dans la salle. Malgré son maigre talent de cinéaste, Shanley a plutôt réussi son effet, il peut remercier ses acteurs.
Doute de John Patrick Shanley avec Meryl Streep, Philip Seymour Hoffman et Amy Adams (2008)
Je doubte sérieusement de le voir un jour...
RépondreSupprimerSans aucun doubte de ma part en tout cas !
SupprimerSTONSBA !
SupprimerPeut-on prendre au sérieux les éloges adressés à PhilSemHof ? J'ai comme un gros doubt !
RépondreSupprimerSi si, c'est à prendre au sérieux ! :)
SupprimerDon't speak !
RépondreSupprimerI know just what you're saying
So please stop explaining
Don't tell me 'cause it hurts !
OW OW OW OW Yé OUWOUW
Don't speak !
I know what you're thinking
I don't need your reasons
Don't tell me 'cause it hurts !
Je POURRAIS le voir, mais ce SERAIT (conditionnel) pour Amy Adams. Only. Par ailleurs, sans l'avoir vu, je me doubte que le fin mot de l'histoire c'est que Soeur Amy aurait bien aimé manger le goujon de Père Philsemhof qui le lui a refusé. Hence/ergo/donc les accusations et le doubt qui s'ensuit.
RépondreSupprimerC'est toujours la même chose avec les femmes. Elles veulent notre goujon !
On a matté ce match avec France-Suède... Il nous a laissé en plein doubt! Et on s'en débarrasse pas de ce doubt!
RépondreSupprimerJ'ai quitté Sochaux, en plein Doubt, pour Lille, en plein Nord!
RépondreSupprimerDoubt Ah Doubt Ah !
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé ce film de merde !
RépondreSupprimerPas mal !
SupprimerJ'ai maté cette pelloche il y a presque 1 an pour la chroniquer. La présence d'Amy Adams m'a poussé à cette activité : http://doncacte-nonmais.blogspot.fr/2011/07/doubt.html. Je n'y ai trouvé que la plume d'un auteur qui essaie de se repentir de ses méfaits (Joe vs le volcano, vu lors d'une fête du cinéma dans une salle qui n'en avait rien à foutre du film et qui foutait le souk) en disant que le doute est toujours permis. Bref, du coup, les bonnes sœurs passent pour des simples commères dans une institution cléricale machiste. Peut-être bin que oui, peut-être bin que non. Le film ne tient pas la route en tout cas. Il est lent, peu inspiré et la scène finale est nulle (tout simplement nulle).
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