14 novembre 2011

Adieu, je reste

Tout juste après avoir été larguée, une danseuse (Marsha Mason), maman d'une petite fille (Quinn Cummings), apprend que son ex a sous-loué son appartement new-yorkais à un acteur (Richard Dreyfuss) qui veut percer à Broadway. Bien décidées à ne pas quitter les lieux, elles se verront donc contraintes à accepter une colocation forcée avec cet inconnu débarqué de nulle part, aux lubies très spéciales et à la personnalité bien affirmée. Voici donc le point de départ de ce film d'Herbert Ross intitulé The Goodbye Girl aka Adieu, je reste, une comédie romantique très agréable et bien rythmée, portée par un couple d'acteurs principaux en pleine forme et, comme nous le verrons à la fin de cet article, assez éloigné des standards actuels.



La chose qui m'a le plus agréablement interpellé pendant la vision de ce film, ce sont ces sortes de raccourcis qui le ponctuent ça et là. Il s'agit souvent de réactions qu'ont les personnages, des réactions qui sont très plaisantes car soudaines, et d'autant plus justes, là où l'on pourrait craindre que cela s'éternise. Le scénario de Neil Simon évite ainsi assez brillamment les lourdeurs propres à ce genre de films, c'est-à-dire tous ces moments où l'on tente vainement de nous faire naviguer entre deux eaux alors que l'on sait très bien comment tout cela va se terminer. De cette même façon, les passages a priori plus graves, comme par exemple le tout début du film et la découverte de la lettre de rupture par l'héroïne, sont traités avec légèreté, tout en réussissant l'exploit de rester tout à fait crédibles. Tout s'enchaine donc sur un rythme très soutenu, pour notre plus grand plaisir. A l'image des dialogues, très écrits, qui fonctionnent parfaitement et qui nous offrent quelques savoureuses joutes verbales entre les deux acteurs vedettes.



On pense parfois à Woody Allen, notamment à travers certaines réflexions de ce personnage désabusé et pince-sans-rire incarné par le frétillant Richard Dreyfuss, qui fut récompensé d'un Oscar amplement mérité pour sa prestation. Sa partenaire Marsha Mason a son petit charme, qui réside dans son corps fluet et son nez retroussé, malgré sa coupe de cheveux démodée et sa beauté toute relative. De par son jeu tout en spontanéité, elle dégage une vraie fraîcheur, et son personnage finit donc par nous conquérir également. Quant à la toute jeune actrice Quinn Cummings, elle campe un autre personnage très charmant, avec des attitudes et des remarques très crédibles pour une enfant de son âge, et là encore, la fraîcheur de l'actrice n'y est pas pour rien. Ces acteurs forment un trio crédible et attachant, dont on suit l'évolution avec entrain, en étant simplement content du déroulement de l'histoire, qui paraît tracé d'avance, mais que l'on apprécie d'autant plus, comme cela peut arriver devant une comédie romantique de ce genre quand elle est réussie et parvient à se mettre le spectateur très vite dans la poche.



Adieu, je reste est donc un film à l'image de ses comédiens, assez frais et vraiment plaisant, très mignon sans jamais être agaçant. Un film comme Hollywood ne semble plus savoir en produire aujourd'hui. Déjà, si un tel film était produit actuellement, le couple vedette serait incarné par un duo glamour des plus insupportables. J'imagine bien Ryan Reynolds et Elizabeth Banks, tiens. Ou Justin Timberlake et Jennifer Aniston. On pourrait en trouver mille autres en fait... La petite fille, trop encombrante dans ce monde de jeunes cons, serait remplacée par un animal domestique : un clébard ou, plus original, un furet. Le film aurait sans doute pour titre quelque chose comme Sex Friends, (S)ex List ou Sexe entre amis, il viserait un public adolescent et il nous raconterait comme il est plus pratique de commencer par être amis avant de se dégommer jour & nuit. On y perdrait un peu en qualité, ça c'est sûr...


Adieu, je reste d'Herbert Ross avec Richard Dreyfuss, Marsha Mason et Quinn Cummings (1977)

7 commentaires:

  1. C'est la première fois de ma vie qu'on me donne envie de regarder une comédie sentimentale.

    Bravo. Et merci.

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  2. Ca a l'air super, je vais essayer de le voir. Heureusement que ça s'appelle pas "Jeune femme es(sex)seulée" ou "Sexolocation" ou "Jprends le canap', tu peux dormir sur ma teubz !".

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  3. @Gondebaud : De rien, merci à toi, et j'espère qu'il te plaira si tu finis par le voir ! :)

    @Joe : ahah, pas mal :D

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  4. Je te tiens au courant si jamais je le regarde ;)

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  5. Richard Dreyfuss est excellent dans ce beau petit film.

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  6. Je ne suis donc pas la seule à aimer ce film! ça fait plaisir! Ce film m'a toujours fait penser à la série Friends, allez savoir pourquoi... Le cadre peut-être, un appartement New-Yorkais ; les dialogues qui fusent, avec un humour souvent présent et rarement lourd ; les personnages de trentenaires qui ont du mal à se caser, dont l'un est acteur, avec au passage une petite critique de ce milieu... Tout ça me fait rapprocher ce film de Friends! Du meilleur de la série Friends devrais-je préciser!!

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  7. Je comprends tout à fait ton rapprochement, oui, j'y avais moi-même déjà pensé ! :)

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