Il y a quelques temps, je me suis envoyé toute une série de thrillers français récents, avec plus ou moins de bonheur. Malgré sa nullité extrême, je garde un souvenir ému du lamentable Blanc Comme Neige, comédie burlesque involontaire où François Cluzet et Olivier Gourmet assurent le spectacle tandis que notre amie Louise Bourgoin prouve à nouveau que le ridicule ne tue pas. Un peu plus sérieux sans être dénué de petites touches d'humour bienvenues, l'efficace Sans Laisser de Traces m'avait réellement conquis et je ne plaisante pas. C'est après ces deux découvertes de taille que je me suis risqué à lancer le dernier Boukhrief, dont le Cortex m'avait laissé sur le cul, des étoiles plein les yeux, mon amour pour Dédé Dussollier plus vibrant que jamais.
Hélas, Gardiens de l'Ordre m'a bien déçu. On ne sait pas vraiment ce que cherche à faire Ruth Elkrief et ses deux idées, apparemment il est animé par la seule volonté tenace de signer un film "de genre" qui respecte toutes les conneries "du genre", avec notamment des personnages de malfrats ultra caricaturaux et d'un ridicule impossible. J'ai eu du mal à m'intéresser à l'histoire, il m'a fallu achever le film en deux temps et je pourrais envoyer chier quiconque me demanderait de lui raconter ce qu'il s'y passe.
Malgré tout, Gardiens de l'ordre mérite le coup d'œil grâce aux prestations de son duo d'acteurs principaux, j'ai nommé Cécile de France et Fred Testot, plus connu sous le nom de Fred Omaret. De Gaulle nous livre ici son fameux jeu tout en tics insupportables, avec sa façon bien à elle de dégueuler chacune de ses répliques ; en bref, elle surprend fort peu, et c'est tant mieux, on adore ça. Quant à Fred, il évolue typiquement dans un rôle "à contre-emploi" puisque, constamment sur les nerfs, il ne décroche jamais les mâchoires et tutoie le ridicule tout au long du film en se forçant à causer avec sa voix la plus grave possible, pour se donner une contenance ou un je-ne-sais-quoi qu'il n'a clairement pas. S'il existe pour tout le monde ce que l'on appelle communément des photos "dossier", Fred Testot a carrément un long-métrage "dossier" qu'il va devoir traîner avec lui toute sa vie. Quand Boukhrief le filme en train de se faufiler dans des couloirs, une arme au poing, rasant les murs, regard aux aguets, comme dans les pires séries policières américaines, on sent que l'acteur et lui prennent infiniment plus leurs pieds que nous autres qui matons ça tristement, comme s'il s'agissait d'un sketch réalisé par deux ados débiles. Ça fait froid dans le dos...
Je ne vois rien d'autre à dire sur ce film. C'est quasi Noël j'en peux plus d'attendre.
Gardiens de l'Ordre de Nicolas Boukhrief avec Fred Testot et Cécile de France (2010)
AH !!! Je vois carrément le genre... merci de m'avoir ouvert les yeux, de m'avoir informé. Critique très pertinente est très drôle, merci !
RépondreSupprimerQuitte à broder, y'avait quand même un mot à toucher sur la "performance" de Julien Boisselier qui s'est cru dans un remake de Scarface ou je sais pas quoi, le con.
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