11 mai 2021

Godzilla vs. Kong

Satan-le-Tentateur aura eu raison de moi et d'une de mes soirées. Il m'a guidé vers ce film. Je n'ai pu résister. Je voulais peut-être répondre à cette question qui me hantait tant devant l'affiche : pourquoi Godzilla vs. Kong et pas Kong + Godzilla vs. le reste du monde ? Pourquoi ces deux-là ne seraient-ils pas d'emblée amis, étant donné qu'ils sont un peu seuls dans leur gabarit ? Normalement, ça devrait créer un lien très fort entre eux. Là, ça se traduit seulement par beaucoup d'animosité... Or je n'ai pas trouvé la solution à cette énigme devant ce film nul et non-avenu mais devant la bande-annonce de son ancêtre de 1962, King Kong contre Godzilla de Ishirō Honda, le fameux concessionnaire. On apprend dans ce teaser d'époque que les capacités cognitives des deux bêtes divergent grandement, d'où probablement des disparités de comportements et, au bout, inévitable, le conflit.
 
 

 
 
Kong a un cerveau de gorille, très proche de  celui de l'homme, mais démultiplié par sa taille phénoménale. Il possède donc les capacités intellectuelles d'un marsupial de bonne taille multipliées par 10 ou 15, peut-être plus ? Résultat, il étale le plus brillant des homo sapiens, y compris un type comme Pep Guardiola. Problème : il n'a toujours pas accès à la parole. Imaginez le bouillon de culture dans sa tronche. Kong a résolu tous les mystères de l'univers, mais il est incapable d'en parler à quelqu'un, ce qui le rend nerveux. Au contraire de lui, et toujours d'après le film-annonce de la version japonaise de 62,  le cerveau de Gozilla a la taille "d'une couille humaine" (sic.), et cette petite bille se balade dans sa gigantesque boîte crânienne comme une boule de flipper à chaque fois qu'il tourne la tête. C'est un pur et faramineux abruti. Un débile modèle géant. 
 
 

 
 
Kong et Godzilla sont donc comme deux gosses prématurés, l'un surdoué, l'autre attardé, tous les deux physiquement surdimensionnés, perdus dans une cour de récréation, à part et rejetés par le groupe des morpions humains, mais incapables de fraterniser, le plus malin des deux incarnant la tronche de turc idéale de l'autre jobastre atomique. Kong est un authentique génie mutique au physique ingrat. Godzilla est le beau gosse entièrement guidé par sa queue gigantesque, mieux innervée que le pois chiche qui roule des mécaniques dans sa casemate. Bilan, ils fracassent tous les mômes qui courent autour d'eux et, quand ils tombent l'un sur l'autre, ils se ruinent aussi la tronche...
 
J'arrive au bout de ce papier et je n'aurai guère parlé du film, gardant plus de souvenirs de la bande-annonce du prequel de 62, beaucoup trop cité ici, que du film d'Adam Wingard. Mais tout le monde sait, celles et ceux qui ont cédé à l'appel du Diable et l'ont regardé, comme moi, autant que tous les gens qui ont résisté à l'appel de Cthulhu, que ce film, qui d'après la bande-annonce de son homologue du passé devrait "nanifier tous les autres films", est une innommable merde. Gozilla et Kong, les deux géants du cinéma, au temps du COVID, auront fini leurs roulés-boulés sur toutes les petites lucarnes du monde. Ou quand l'infiniment petit (le virus) fait un pied de nez à l'infiniment gros (les deux cons).


Godzilla vs. Kong de Adam Ringard avec Kyle Chandler, Charles Dance, Millie Bobby Brown et tout le monde s'en fout (2020)

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