Concentrons-nous sur le positif. Il porte le nom certes peu avenant de Dylan Robert. Ce jeune homme plein de vie prend le contrôle de la première partie du dernier film en date de Maïwenn : un quart d'heure de félicité. Une parenthèse enchantée avant un long et pénible marasme autobiographique, auto-centré, égocentrique, égotique, égoïste, mégalo, narcissique, auto-satisfait signé Maïwenn, en pleine (et déjà longue) crise d'adolescence, laquelle, dans un scénario décousu et gueulard (comme toujours), où trois (mauvaises) idées se battent en duel, s'interroge sur ses racines et fait un petit test ADN après la mort de son papy. Le titre n'est pas menteur. Ce film n'est pas suffisamment bien écrit ou réalisé pour que l'existence et les origines de Maïwenn puissent nous concerner un seul instant. Désolés. L’acmé du film est quand même une scène de cauchemar, dont l'emplacement sera marqué par une croix sombre dans la prochaine encyclopédie en dix-huit tomes de histoire de l'art figuratif français avec comme légende "aperçu de l'enfer", où les principaux personnages, arborant chacun un crotale autour du cou, enfoncent sans prévenir et violemment la tronche de leur vieux père dans un plat de spaghettis bolognaise, puis le ressortent de son auge et le forcent à ouvrir le gosier et en lui tirant sur les oreilles et en lui serrant la glotte à bras raccourcis, tout ça pour récupérer un peu de salive en vue du fameux test ADN (la bave du papa n'aura finalement aucun intérêt pour la suite du scénario, celle de la mère acariâtre ayant suffi apparemment, mais passons... tout le monde s'en carre). Quand cette scène est le climax du projet, on se rattache fissa à quelques prises d'air salutaires. Par exemple Louis Garrel (believe it or not), qui a le mérite d'apporter un peu de spontanéité non-forcée en enchaînant bon an mal an les petites blagues inoffensives. Mais surtout, pour boucler la boucle, on remercie Dylan Robert (ou Robert Dylan ? on ne sait pas), le petit ange de la Cannebière, qui déroule pendant 15 minutes, passe du bon temps dans l'EPHAD de son grand-père grabataire, avec son jeu d'un naturel désarmant (déjà entraperçu dans Shéhérazade), amuse la galerie, enchaîne les jongles verbaux au milieu de trente-six vieux au bord du trépas, éclaire d'une beauté juvénile leur reste-à-vivre. Malheureusement l'acteur est coupé en plein vol par le décès de son aïeul et Maïwenn a vite fait de se reconcentrer à 200% sur son gros nombril, très occupée à filmer toutes les étapes des obsèques de l'ancêtre jusqu'au moindre détail, pendant plus de la moitié de son film, et peu soucieuse d'éjecter l'électron libre Dylan Robert de l'image, condamné à l'arrière-arrière-arrière-plan, pour mieux se filmer elle, tel un Rudi Garcia croyant bon de remplacer un Flo' Thauvin étincelant, virevoltant sur son aile droite, par un Valère Germain appelé à jouer huitième défenseur central alors que les Phocéens sont déjà menés au score par trois buts d'écart face à l'armada brestoise, et ce dix minutes avant la mi-temps.
ADN de Maïwenn Le Besco avec Maïwenn Le Besco, Dylan Robert et Louis Garrel (2020)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire