7 avril 2019

Ticks

Si vous pensez, comme moi, que les tiques sont les pires bestioles que l'on peut croiser sur cette planète, alors ce film est fait pour vous. Je l'ai vu enfant mais certaines images resteront gravées à jamais ! Ticks nous propose de suivre le séjour à la campagne d'une bande de jeunes des cités partis au grand air, encadrés par deux animateurs un peu dans le gaz. Une fois arrivés, ils découvrent non loin de leur campement la ferme particulièrement crado d'un cultivateur de marijuana complètement perché qui, pour booster ses plantations, fait quelques expérimentations dans son labo, y allant franco sur les stéroïdes ! Maladroits et curieux comme pas deux, les jeunes foutent le bazar dans son entrepôt et brisent malencontreusement l'un des récipients de stéroïdes dont le contenu se répand sur un nid de tiques ! Des tiques d'une taille impressionnante et d'une voracité au moins égale vont alors s'attaquer à tous les êtres vivants de la zone, à commencer par un superbe border-collie nommé Bullet-Proof, qui n'y était pour RIEN...


Bullet-Proof, en plein bonheur avant sa rencontre avec une de ces horribles TICKS

Bullet-Proof, quelques minutes plus tard, a rendu son corps à la science...

Voici donc le pitch de Ticks, une série b sanglante également distribuée sous les titres Infested et Ticks Attacks ! (dont on aime la sonorité). Cet horror flick est signé Tony Randel, à qui l'on devait déjà la première suite bien dégueu d'Hellraiser. Un type qui s'y connaît quand il s'agit de filmer des corps en souffrance et des effets gores artisanaux. On peut ranger ce Ticks dans la catégorie des "films de monstre", sous-catégorie "films où les monstres sont nombreux et de taille modeste" (mais d'une taille tout de même très impressionnante pour une saloperie de tique), un sous-genre en pleine ébullition dans les années 80-90 suite au succès de Gremlins, Critters et quelques autres comme ça. La grande qualité de Ticks, modeste direct-to-video, est d'avoir exploité à fond le potentiel horrifique d'une bestiole déjà ignoble dans la vie de tous les jours.


Surnommé Tranber, le cultivateur de marijuana est l'élément perturbateur de ce film

Tony Randel a réalisé ses prises de vues dans son propre salon

Grossissez une tique en multipliant sa taille par cent, mille, voire plus, et vous obtenez un monstre aussi répugnant qu'agressif et tenace. L'idée est simple mais efficace. Pourquoi de telles saloperies se baladent-elles dans la nature ? Là est la question. A quoi servent-elles ? On se le demande. Quel est leur intérêt pour l'écosystème ? Pour moi, il est nul, à part trimbaler les pires saloperies et répandre ainsi le Mal... Mais Tony Randel et sa bande ont vu là un prétexte en or massif pour leur scénario de malheur et je suis à peu près sûr de ne pas être le seul à avoir été marqué par cette horreur de film, que j'ai vu à l'évidence beaucoup trop tôt (6 ans)...


Certaines scènes rappellent inévitablement l'Aliens de James Cameron...

Une tique sort triomphante de son oeuf dégueu

A l'époque, je guettais de près la moindre diffusion d'un film d'horreur et Canal + proposait parfois des thèmes assez inventifs qui permettaient de belles découvertes. Quelques esprits avisés étaient encore à la programmation de la chaîne cryptée et Ticks avait été diffusé dans le cadre d'un cycle propice à réveiller toutes les phobies, consacré à ces cons d'insectes, qui était également constitué de The Nest (sur des cafards vicieux, que j'ai hélas loupé) et Les Insectes de feu (à propos de blattes pyromanes, dont je vous parlerai un autre jour). Le plus affreux du lot est Ticks, haut la main. Il faut dire qu'il se consacre au pire insecte qui soit... A côté, le plus connu Arachnophobie passe pour un film Disney (ce qu'il est d'ailleurs bel et bien !).


Un gros bobo...

Ces tiques ne font pas dans le détail

Tony Randel nous offre quelques visions purement dégueulasses avec ces tiques qui ont la fâcheuse habitude se ramper sous la peau de leurs pauvres victimes et de leur grimper tout le long du corps. Avant de clamser, celles-ci ont tout loisir de voir, impuissantes, une sorte de grosse boule leur monter sur la jambe, quand il n'y en a pas plusieurs sur le coup. Il arrive même qu'elles parviennent à grimper jusqu'à la tête... C'est atroce, vraiment. Ça se fait pas. Le cultivateur de beuh, dont la tronche est déjà naturellement déformée (normal, c'est un paysan) et qui est à la source de toutes ces emmerdes, finit par se tirer une balle dans le caisson pour essayer d'éliminer cette énorme tique sous sa joue... Rien que d'y repenser, ça m'fout des frissons !



Carlton est en bien mauvaise posture...

Parmi les jeunes pris pour cible, on retrouve un dénommé "Panic", l'un des éléments les plus difficiles à gérer de toute la troupe. Son sobriquet lui va à ravir puisqu'il est particulièrement agité et fout tous les autres en PLS, obligeant les deux animateurs à rester sur le qui-vive en permanence. Avant que les tiques ne se pointent, la principale menace, c'est bien lui ! "Panic" est incarné par Alfonso Ribeiro, le Carlton du Prince de Bel-Air, une série que je regardais alors assidûment ! Autant dire que c'était pour moi assez compliqué à comprendre, lui qui dans cette série incarne un fils-à-papa tout ce qu'il y a de plus inoffensif, et se retrouve ici dans la peau de la terreur du quartier. L'acteur est un surdoué, il est également très convaincant en "Panic".


Le pire est encore à venir

Les maquilleurs et autres spécialistes des effets spéciaux ont accompli un travail d'orfèvre

La présence de ce visage familier dans Ticks avait un effet encore plus pervers sur l'enfant innocent que j'étais alors. Certes, Alfonso Ribeiro était bluffant dans ce rôle à contre-emploi, quittant Bel-Air pour le Mirail, mais moi, je voyais tout de même le pauvre Carlton Banks se faire attaquer de toutes parts par ces saloperies rampantes et voraces. Le niveau de cruauté atteint par ces images était donc inédit... Quelle choc ! D'autant plus que Tony Randel n'y allait pas mollo sur les effets sanguinolents, bien aidé par tout son staff, c'était encore le bon temps où ceux-ci étaient faits de manière artisanale et donc infiniment plus crédibles et dégoûtants que les CGI actuels, si propres et si lisses. Les images qui illustrent cet article ne vous donnent qu'un timide aperçu...


L'une des rares images non traumatisantes du film

Que ne ferait-on pas pour refiler sa tique à quelqu'un d'autre...

Ticks fait également partie de ces séries b qui ont le bon goût de se terminer par un ultime plan terrible et sans équivoque, ne laissant rien augurer de bon pour l'avenir. Ici, c'est un énorme nid à tiques qui tombe mollement de l'arrière du van de la petite colonie enfin rentrée de son excursion sanglante (en plus petit nombre, certes...), ce qui nous promet évidemment un Ticks 2 se déroulant en pleine T-ci ! Je l'attends toujours... Une nouvelle promesse non tenue pour les quartiers défavorisés !


Ticks de Tony Randel avec Alfonso Ribeiro et Seth Green (1993)

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