7 janvier 2011

Dinner for Schmucks

Oh on l'a attendu ce remake. Comme il fallait être patient... Après qu'il se soit trouvé entre les mains de Robin Williams, Ben Stiller et autres Eddie Murphy ; le voilà qui déboule enfin sur nos écrans. Bienvenue au duo très apatowien, et donc plus actuel, Paul Rudd et Steve Carell. On les aime plutôt bien ces deux acteurs. Le premier nous a surtout plu dans des rôles de second plan, notamment dans Anchorman, et, ailleurs, son charme opère le plus souvent. Quant au second, ses aventures sur grands écrans s'avèrent souvent très décevantes et ratés (Date Night, Max la Menace), mais on connaît son grand pouvoir comique grâce à la série The Office, et il faut dire qu'il était également excellent dans Anchorman. De quoi peut-être espérer un remake sympathique. Hélas...




On a droit à un film très étrange qui plutôt que de s'appuyer sur la mécanique simple mais efficace de l'original de Weber anéantit strictement tout ce qui y fonctionnait à merveille et nous propose un scénario sans queue ni tête, pas crédible une seconde et tellement bordélique que l'humour peut à peine s'y déployer. Notre "con", incarné par Steve Carell, est ici un personnage totalement impossible qui, au lieu de construire des monuments avec des allumettes, s'amuse à reproduire des scènes champêtres très sophistiquées avec des souris empaillées à la place d'êtres humains. Tout est rendu plus énorme, plus bête. Peut-être plus américain ? Une vieille conquête de Paul Rudd, qui ressurgit donc à son grand dam comme c'était le cas de Catherine Frot dans Le Dîner de Cons, est campée par l'actrice ignoble Lucy Punch, au sommet de sa vulgarité la plus crasse. Évidemment, il est idiot de comparer le remake à l'original, mais c'est tellement étonnant de voir ce que les américains ont choisi de faire en s'appuyant sur l'œuvre de Francis Weber qu'on a forcément envie d'en parler, au risque de trop s'y étendre. Chaque petit effet comique et chaque astuce du scénario original devient une blague très lourde qui tombe à l'eau ou une ficelle énorme, bêtement compliquée. Ce remake est l'antithèse du film français. Ça signifie aussi que ça n'est quasiment jamais drôle, ce qui est évidemment le plus triste.




La seule chose qui m'a fait légèrement pouffer de rire, c'est lorsque Steve Carell prend Nelson Mandela pour Morgan Freeman, avec un ton et un air si sûr de lui que l'acteur, à ce moment précis, fait totalement corps avec son personnage de crétin profond. Ce n'est peut-être pas le seul moment, d'ailleurs, car si le film peut éventuellement se subir du début à la fin, c'est grâce à de très rares éclairs comiques de Steve Carell. On nous promettait également d'enfin assister au véritable dîner que ratent Lhermitte et Villeret dans l'original. C'est vrai, après des péripéties aussi interminables que chiantes, notre duo se retrouve attablé aux côtés d'une collection de personnages invraisemblables, grotesques, lors d'une scène finale où le comique du film atteint un assez haut niveau de débilité, sans pour autant faire sourire. Ce serait de toute façon trop tard, et c'est déjà une prouesse d'être parvenu jusque là.


Dinner for Schmucks de Jay Roach avec Paul Rudd et Steve Carell (2010)

4 commentaires:

  1. Ca fout froid dans le dos ma parole. Y'a rien de plus triste que d'être incapable de faire rire en une heure et demi, avec de bons comédiens et un scénario béton déjà écrit, tout offert...

    RépondreSupprimer
  2. Moi aussi seule la vanne sur Mendela m'a fait marrer. Et j'ai lâché l'affaire avant le repas final.
    Ce qui m'inquiète le plus, c'est que si les ricains n'arrivent déjà pas à remaker correctement Le diner de cons (qui est très drôle) je n'ose imaginer ce que donnera alors leur remake de Bienvenue chez les ch'tibiloutes (qui est pas drôle).

    RépondreSupprimer
  3. C'est vrai, ça risque d'être terrible !

    RépondreSupprimer
  4. +1 pour la vanne sur mendela
    le reste: à chier!

    RépondreSupprimer