22 septembre 2009

Brüno

A sa sortie ce film a révulsé Télérama. Il n'y a pourtant pas véritablement de quoi crier au scandale, le film est trop creux pour ça. Mais je comprends tout à fait que ça puisse énormément choquer. En fait le film affiche trop ses ambitions et se réclame trop ouvertement choquant pour l'être vraiment. C'est très vulgaire, souvent répugnant, outrancier au possible, obscène à chaque instant, grotesque et extrêmement lourd de bout en bout. C'est comme une série de sketchs rarement réussis qu'on aurait difficilement mis bout à bout en créant une sorte d'histoire sans intérêt et prévisible comme fil conducteur, menée par un personnage auquel on ne croit pas une seconde. Ceci dit, il y a quelques rares trouvailles plutôt drôles, alors je ne dirai pas que le film est complètement mauvais, mais elles sont tellement noyées au milieu du reste qu'une fois le film fini, il est quasiment impossible de se les remémorer. Au final, ça ressemble au film qu'aurait pu faire un gamin tout excité à l'idée d'oser le pire. Le faux documentaire qu'était Borat servait peut-être à prendre conscience de certaines choses. Mais Brüno, dont le côté "documentaire" n'est jamais crédible, ne vient nous révéler strictement rien de neuf ou d'un tant soit peu intéressant.



Baron Cohen me reste tout de même sympathique, entre autres parce qu'il n'a pas le physique ni la filmographie des frères Coen. Mais il me semble que ce type-là a vraiment besoin d'être canalisé par un autre pour être réellement drôle, comme il parvient à l'être dans Talladega Nights, en compagnie de Will Ferell, comique beaucoup plus drôle et artiste rudement plus doué et complet que lui. Je n'ai rien dit à propos de la fin du film, qui est un clip prétexte à un défilé laborieux de "stars ayant accepté de tourner avec Cohen" vraiment ridicule (Bono, Snoop Doggy Dog, Elton John, etc, il ne manquait plus que Voulzy et on avait la troupe des Enfoirés au grand complet). Ah, et je termine en vous disant que dans la salle de cinoche, quasiment tout le monde riait extrêmement fort (c'est peut-être la première fois que je vois un film dans ces conditions, et pourtant j'ai vu Rosetta sur grande lucarne), et je me disais qu'il devait s'agir d'un public fait de fans conquis d'avance. Autrement je ne comprends rien et je laisse aux scientifiques et autres scientologues le soin de se pencher sur ce fascinant phénomène qu'est l'envie irrépressible de rire et sa communicabilité pandémique. Je suis grippé A.


Brüno de Larry Charles avec Sasha Baron Cohen (2009)

7 commentaires:

  1. Je vais le mater très vite, je te dirai si j'ai ri grassement tout seul.

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  2. Pendant la scène du médium, j'ai du me lever pour demander au projectionniste de mettre le film sur pause le temps que j'arrête de rire grassement. Ouais, Brüno c'est à la fois con et très très très lourd. Mais il n'en reste pas moins que j'ai beaucoup d'affection pour le bonhomme. On peut très bien ne pas supporter ce genre d'humour mais putain, qu'est-ce que j'ai ri.

    Je dois être aussi con que lui :)

    (le trailer du prochain Coen (A Serious Man) me donne salement envie)

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  3. Vu, j'ai grassement ri mais à la fin j'avais la nausée.

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  4. Qui ira voir le Dictator ? J'ouvre le débat. Moi pas.

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    1. Pépé Guardiola24 juin, 2012 22:34

      -1
      Count me Out !
      J'attends le divx !

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    2. Lewis Andy Caroll aka Alice à l'Euro24 juin, 2012 22:44

      Déjà vu... Chaplin dénonce pas mal...

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  5. Tout a fait d'accord avec toi sur ce film... The Dicator est encore pire! :-(

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