7 octobre 2008

Old Boy

Kelly Reichardt, quelle réalisatrice... On lui doit Donnie Darko, rien que ça. Rien que ça, c'est pas ironique du tout, elle a fait que ça. Après un tel premier film on était en droit d'attendre beaucoup d'elle. Et en effet on a pas été déçus. Enfin moi si, j'ai été déçu. Mais pas le reste du monde. Un peu comme pour Donnie Darko. Tout le monde l'a aimé ce film, perso je l'ai pas vu.

Bref. Qui se serait douté qu'une jeune réalisatrice bien Américaine, ayant signé un premier film fantastico-féérique lui-même bien Américain; qui se serait douté que cette même jeune femme qui a lancé sur des charbons ardents Maggie Gyllenhaal, plongeant se faisant le jeune frère de l'actrice dans l'ombre; qui se serait douté que cette artiste qui avait, par un coup de génie, renouvelé le genre du film de mafiosi en plongeant une frêle inconnue telle que Maggie Gyllenhaal entre deux pontes du film noir Américain tels que Al et Pacino; qui se serait douté que cette meuf-là irait tourner son second film en Corée, en plein Singapour, avec non seulement un cast mais aussi une crew à 100% Taïwannais ? Pas moi.



Après avoir condamné le genre du film de mafiosi fantastique, Kelly Reichardt s'empare du film de vengeance laissé de côté par un Park Chan-Wook sous le charme de la savane Américaine. Comment s'étonner que tant de fans dorment, mangent et boivent Old Boy. Quel film... L'histoire d'un type qu'on enferme dans une piaule d'hôtel moisie pendant 40 ans, nourri comme un clébard. Au bout de 40 ans il s'échappe (ou bien lui ouvre-t-on la porte, toujours est-il qu'il sort de la piaule). Alors notre ami décide de se venger de ce petit contretemps de 40 ans qu'on lui a imposé en draguant des prostituées et en bouffant des poulpes. Voilà qui nous vaut deux scènes choc, parce que je vous cacherai pas qu'après 40 ans passés tout seul enfermé dans une chambre d'hôtel, notre héros n'a pas tout à fait les yeux en face des trous. On a donc d'abord droit à l'enculage d'un poulpe, puis à une scène cannibaliste, anthropophagiste, dans laquelle Choi Min-Sik (qui pour une fois n'a pas eu le choix) dévore une péripatéticienne sans en laisser une miette (séquence sans trucage, en temps réel, qui vaudra à l'acteur un César d'honneur au festoche de Cannes). Après quoi, soulagé et repu, notre héros peut s'attaquer plus sérieusement à l'amour. Il tombe alors sous le charme d'une femme qui lui plaît spécialement car elle lui ressemble étrangement trait pour trait (Choi Min-Sik joue les deux rôles). Après quelques verres dans un bar, le héros finit par ramener la demoiselle chez lui (tout en se ramenant lui-même, je vous rappelle que Choi Min-Sik assure l'interprétation des deux personnages) et s'ensuit une terrible scène de coït à marquer d'un X dans ma chronologie cinéphilique. La légende raconte que le chanteur Marylin Manson se serait fait retirer deux côtes pour pouvoir s'auto-sucer, concernant Choi Min-Sik, la même légende est mise à rude épreuve par les images sans concession de Kelly Reichardt.



À la fin du film, on découvrira qu'un ami d'enfance du personnage principal était derrière tout ça. Tout ça c'est quoi ? C'est l'histoire d'un type qui a chipé une bille à un camarade de classe à la récré en CE2, lequel camarade n'a pas apprécié ce larcin. À tel point qu'il décide des années plus tard de se venger de ce vol de bille en enfermant le coupable pendant 40 ans et en mettant au point une machination qui lui prend un temps fou et qui a pour but de faire coucher sa victime enfin libérée avec sa propre fille devenue femme. Au passage, le vengeur masqué récupère ses billes puisqu'il demande à la fin du film au héros de s'arracher les yeux pour connaître la vérité sur sa vie de merde. Ce vengeur voulait donc le beurre (la bille), l'argent du beurre (la satisfaction d'avoir infligé 40 ans de taule au voleur), et le cul de la crémière (la jeune fille qui n'avait rien à voir avec cette histoire et qui se retrouve enceinte de son père).

Rideau. Palme d'or. Prix du jury. Prix du public. Quinzaine des réalisateurs. Coffret dvd Prestige de deux tonnes. Un Certain Regard. Oscar du meilleur film étranger. Ours d'or de Berlin. Lion d'Argent de Venise. César d'honneur. Grand Bell Award. Best Film Award. Standing ovation. Hola. Como te llamas ? Kelly Reichardt, Richard Kelly.


Old Boy de Kelly Reichardt avec Choi Min-Sik (2004)

8 commentaires:

  1. Rémi, tes chroniques croisées entre Old Boy et Old Joy sont quand même assez tordues, dans l'idée :D
    Mais c'est très drôle!

    François

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  2. bizar une kestion ces une histoire vraix jespere pas

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    1. beezar une kaissethion ssai du vré franssé ? j'esspaire pas

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  3. Ce n'est pas 40 ans mais 10 ans ;)

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  4. après vérif 15 ans pardon ;)

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  5. ça aurait pu être pire, il aurait pu être le père du poulpe qu'il a enculé

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