8 février 2023

Intacto

Tomas Thiboult, un braqueur de banques de 18 ans, est l'unique survivant d'une effroyable catastrophe aérienne. Il pourrait bien être l'instrument de la vengeance de Federico Le Goff, 42 ans, qui a de son côté survécu à un tremblement de terre sans précédent et a découvert dans la foulée qu'il possède le pouvoir de voler leur chance aux autres êtres humains en les touchant : il a ce qu'on appelle "le Don". Samuel Guyader, 85 ans, est quant à lui le survivant absolu, celui qui a tout paumé sauf la vie pendant les heures les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale. Il a en effet survécu aux camps de concentration, il est donc théoriquement intouchable, tranquille, le cul bordé de nouilles. Pour s'en mettre plein les poches et repérer aisément les plus chanceux, le vieux Sam dirige un casino avec l'aide de Federico aka Fedex. Lorsque ce dernier rompt leur association pour une sombre histoire de carte Fnac égarée, Sam le bannit de son paradis fiscal et va jusqu'à lui retirer de facto sa capacité à voler leur chance aux autres ! Federico le prend très mal et veut à tout prix se venger en défiant papy Sam à son jeu favori : la roulette russe. Pour cela, il va se lier d'amitié au jeune Tomas – le personnage évoqué dans la première phrase du présent texte – en lui imposant un parcours initiation afin de tester sa chance et estimer ses capacités...




Vous n'avez pas mal au crâne ? Vous pourriez, car vous venez de lire le terrible pitch d'Intacto, un film paranormal espagnol réalisé par Juan Carlos Fresnadillo sur un scénario écrit par lui-même avec l'aide du célèbre et si charismatique gardien allemand des années 90, Andréas Köpke. Cette histoire s'inspire vraisemblablement du pavé de Dan Simmons, L’Échiquier du Mal, un ouvrage efficace et haletant qui avait bien su combler quelques tristes heures de mon année en Cité U. Chez Dan Simmons, des personnages dotés d'un don exceptionnel jouaient la vie de leurs semblables dans des jeux d'échecs grandeur nature. Parmi eux, se trouvait un survivant des camps de concentration, qui en avait donc vu des vertes et des pas mûres. Dans Intacto, c'est l'immortel Max von Sydow qui prête ses traits fatigués au vieux juif chanceux. A travers ce personnage, Juan Carlos Fresnadillo nous apprend donc qu'avec une chance supérieure à la moyenne, il était possible de survivre aux camps. On salue la mémoire des moins fortunés...




J'ai maté Intacto en compagnie de mon acolyte Rémi il y a quelques années mais je m'en souviens encore à peu près. En plein milieu du film, Rémi s'est levé d'un seul coup du canapé en gueulant "POUAH", et a continué son chemin vers le frigo, à la recherche d'un produit quelconque qui lui permettrait de tenir le choc. Sans doute du Yop Vanille. Face à Intacto, nous n'en menions pas large, nous qui sommes pourtant habitués à nous infliger les pires sévices cinématographiques. Il y a une scène qui nous a particulièrement mis sur le carreau. Celle dans laquelle des mecs se mettent un bandeau sur les yeux et courent le plus vite possible dans une immense forêt, quitte à crever sur le coup en prenant une branche d'arbre bicentenaire de plein fouet sur le front. C'est une drôle de méthode pour tester sa chance, je n'y aurais guère pensé. Je croise les doigts pour que mes parents, qui m'ont toujours répété "Féfé, t'as le cul bordé de médailles" avant de m'en coller une, ne tombent jamais sur ce film maudit. Intacto nous a anesthésié la partie gauche du cervelet. 


Intacto de Juan Carlos Fresnadillo avec Max von Sydow, Leonardo Sbaraglia et Eusebio Poncela (2003)

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