A petits pas, Olivier Baroux est en train de se construire une des plus abominables filmographies du circuit... On a marché sur Bangkok, son précédent méfait, n'était même pas digne de combler les heures creuses de France Télévisions, son seul mérite étant de nous rassurer quant à l'état de forme d'Alice Taglioni... Nouveau film, nouveau supplice, mais cette fois-ci, nous nous arrêterons à l'affiche. Celle-ci fleurit partout dans Paris, et elle nous file ni plus ni moins que la gerbe. On n'en peut plus de ces "films de potes" (autre exemple d'actualité, Nos femmes, de Richard Chierie), déclinaisons paresseuses des déjà affreux Petits mouchoirs, remplis des pires têtes d'enflures du "cinéma français populaire" (ça fait mal aux doigts d'écrire ça), mais ce qui nous insupporte encore plus, ce sont ces affiches, ces distributeurs qui pensent qu'en mettant six tronches de cakes hilares sur une affiche ensoleillée avec un voilier hors de prix, on va attirer le chaland déprimé par son quotidien morose, qui voudra se payer 1h30 de "bon temps" en ayant l'illusion de faire partie de cette merveilleuse bande d'amis pétés de thunes en vacances. Le coup de grâce, c'est que cette horreur de film va sûrement cartonner...
Entre amis d'Olivier Baroux avec Mélanie Doutey, Zabou Breitman, Gérard Jugnot, Daniel Auteuil et François Berléand (2015)
Je vous aime
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerConcernant ce film honteux (avez vous tenté une NDE devant Barbecue? C'est une chose à tenter), je vous mets le lien ci-dessous vers un billet d'humeur d'un jeune homme intervenant sur france inter et canal plus (non ce n'est pas le divin Pierre-Emmanuel Barré) :
http://www.franceinter.fr/emission-le-billet-de-vincent-dedienne-marre-des-films-de-potes
Bien qu'il possède un patronyme différent, il apparait clair qu'il s'agit du petit frère de Tomer Sisley.
Il lui ressemble effectivement comme deux gouttes d'eau.
RépondreSupprimerQuant à Barbecue, oui, je l'ai pris en pleine face, et mieux vaut foncer à contre-sens sur l'autoroute, moins risqué.
Au secours...
RépondreSupprimerhttps://twitter.com/marsfilms/status/591223910538018816
J'ai adoré ce film, drôle, fin et décalé. Du grand art.
RépondreSupprimerhttp://www.abload.de/img/laughing-gif-22zppmz.gif
Mais QUEL acteur...
RépondreSupprimerOuais, quel mec...
RépondreSupprimerJe voyais ça plus dans la lignée du Coeur des Hommes que des Petits Choirmous, mais quand je dis "je voyais", je veux dire "je verrai pas".
RépondreSupprimerDis-toi que Le Cœur des hommes 3 ne perd rien pour attendre...
RépondreSupprimerCe qui est rassurant, c'est que même sur les images qui se veulent les plus œcuméniques, rassurantes et passe-partout peut se nicher un détail scabreux : agrandissez l'affiche du film (à la façon du photographe de 'Blow Up' et du détective de 'Blade Runner) et vous verrez, plié en deux sur le premier mât du bateau, un cadavre soigneusement empaqueté, prêt à être balancé à la mer. Celui du « cinéma français populaire », sans doute...
RépondreSupprimerJoli ! Bien amené ! On sent que chaque mot est pesé ! Et le final en forme de gros doigt d'honneur. Impec' :D
RépondreSupprimerIl faut bien tirer quelque satisfaction des choses qui nous pèsent... ;-)
RépondreSupprimerDans un cinéma.il y avait cette affiche a côté de l'affiche du robin des bois avec les comik djeuns et l'affiche du prochain richard Berry... ça fout les.boules.
RépondreSupprimerCe fou rire. Bravo.
RépondreSupprimerVoici venir un nouveau « film de potes » qui fait froid dans le dos : 'On voulait tout casser', réalisé par Philippe Guillard, scénariste ou réalisateur (tenez-vous bien) de '3 zéros', 'People', 'Camping' 1 et 2, 'Disco', 'Turf' et 'Le Fils à Jo', et interprété (tenez-vous mieux) par Kad Merad, Benoît Magimel, les restes de Charles Berling, Jean-François Cayrey et (cerise sur le gâteau, ou plutôt prune sur le pudding) Vincent Moscato. Vincent Moscato !
RépondreSupprimerL'argument, piqué sur Nonmaisallôciné : « Cinq amis depuis plus de trente ans, ayant renoncé depuis longtemps à leurs rêves d’adolescents, découvrent un beau jour que le plus assagi de la bande plaque tout pour faire son tour du monde en bateau. En comprenant ce que cache cette décision soudaine, cela réveille leurs plus vieux rêves... Où sont passés leurs 20 ans... Ceux de l'époque où ils voulaient tout casser. »
On a donc droit au thème, aussi rebattu que complaisant, de la perte des illusions juvéniles, avec lesquelles les personnages font mine de renouer à la faveur d'une situation limite, mais scénaristiquement très convenue elle aussi : Kad Merad n'en a plus que pour six mois à vivre, il le dissimule à ses « amis de trente ans » (tous plus ou moins bedonnants, grisonnants ou poches-sous-les-yeux-zants, comme il se doit) qu'il part rejoindre dans une maison de campagne (où l'on trouve aussi quelques actrices, qui manifestement jouent les utilités à un point qu'on n'osait plus imaginer en 2015). Peu portée sur le mystère, la bande-annonce ne fait même pas mine de masquer le fait que le secret en question sera tôt levé...
La bêtise sidérale de ces films, c'est qu'ils reposent sur un moignon d'idéologie extrêmement simpliste : on vit une époque d'aliénation économique, matérielle, technologique, etc., donc, pour se rassurer, célébrons à tout va les vraies valeurs de la camaraderie masculine, ramenée à quelques misérables gimmicks. En réalité, ce qu'ils sont en train de brader, ce n'est pas seulement le « cinéma populaire français », mais l'amitié elle-même !
Si ce film a demandé plus de 500 000 euros de tournage, je demande, pour ma part, la dissolution du CNC et de la Gaumont, laquelle devrait arrêter de nous faire tous les dix ans le coup de l'anniversaire en grandes pompes et être un peu plus regardante quant aux films qu'elle produit au présent, dont il risque fort de ne RIEN rester : comment-vont-ils faire, pour leurs futurs anniversaires, lorsqu'ils ne pourront pas aligner un seul titre pas trop indigne postérieur à 1990 ? (Nicolas Seydoux devrait mourir de honte à chaque fois qu'il dit que son film préféré est 'La Grande Illusion'.)
Tu as bien fait de me rappeler l'existence de ce commentaire, qui m'avait échappé. (Et qui est parfait.)
RépondreSupprimer(Hommage.)
On peut en faire un papelard ?... :D
RépondreSupprimerFaudrait trop !
RépondreSupprimerMerci Simon, Félix et Rémi, ça fait toujours plaisir !
RépondreSupprimerAux deux maîtres de céans : vous m'aviez déjà proposé de transformer en texte un de mes commentaires, et dans les deux cas je vous en sais gré, mais j'espère que vous ne verrez pas de coquetterie de ma part dans le fait que, quitte à avoir un nouveau texte sur votre site, il soit plutôt écrit dans cette intention, et plutôt à propos d'un film que j'aime. Par exemple le prochain Weerasethakul qui doit sortir en septembre, je crois, et que (comme le compte-rendu cannois de Simon a achevé de m'en convaincre) je suis à peu près sûr d'aimer. Même si c'était en fin de compte une semi-déception, j'aurais des choses à dire à propos de ce cinéaste, qui est quand même de très loin l'un des meilleurs du moment (je sais que je n'ai pas besoin de vous en convaincre). À moins bien sûr que vous n'ayez prévu d'écrire vous-mêmes sur ce film : dans ce cas, ce sont les tauliers qui auraient la main, évidemment !
En parlant de lui, y'a une chouette petite interview dans les Inrockuptibles de cette semaine (ouais, ça arrive encore). Il y parle beaucoup du sommeil comme d'un sujet qui l'obsède (bon, c'est une évidence quand on voit ses films et en particulier le dernier), il dit dormir beaucoup, de plus en plus pour échapper au monde (ouais il a l'air un peu déprimé par les temps qui courent le Api), et plus intéressant, il dit adorer dormir au cinéma, que ça ouvre à des semi-rêveries qui peuvent enrichir le film, et qu'il est très heureux quand on dit que son cinéma invite à la déconcentration et à la rêverie, éveillée ou non. Il est tellement chou ce type. :)
RépondreSupprimer(il dit aussi que son prochain film sera tourné en Amérique du Sud avec une star internationale)
Concernant ta dernière parenthèse, j'espère que c'est pas Frémaux qui lui a glissé l'idée à l'oreille : "Hé gros, si tu veux remonter les marches, file-moi du lourd, file-moi du blaze qui mérite le tapis rouge, du décollebac qui dégueule !".
RépondreSupprimerC'est drôle parce qu'avec Kiyoshi Kurosawa, Weerasethakul est un des (pas si nombreux) cinéastes avec lesquels il m'a été donné d'entrer en contact, et je pensais justement que, comme de Kurosawa, je dirais de lui que c'est une crème. Tu dis quant à toi que c'est un chou. A. W. est donc un chou à la crème, alors que Christophe Honoré n'est peut-être pas, pour sa part, une si « belle personne » que cela. Ce n'est pas un Saint, Honoré.
RépondreSupprimer(En fait, je n'en sais rien, c'est juste que je n'aime pas les films d'Honoré et que, moi aussi — cf. une discussion ailleurs sur ce site à ce sujet — je serais prêt à tuer père et mère pour faire un mot...)
Belle :)
RépondreSupprimerAh il a aussi dit avoir beaucoup aimé Under the Skin (est-ce bien étonnant ?), plus encore après la projection, le film lui ayant laissé une empreinte forte.
Rémi > j'espère aussi.
Il y a un plan fulgurant (oui, je sais, encore « fulgurant » !) du malaisant (et inégal) 'Curse of the Fly' (1965) dont je me demande s'il n'aurait pas inspiré certain moment de 'Under the Skin'...
RépondreSupprimerJ'espérais faire un gros effet avec ce plan dont je reproduis ci-dessus un vidéogramme (et qui est bien issu de 'Curse of the Fly", pas de 'Under the Skin'), mais force m'est de constater que c'est complètement loupé !
RépondreSupprimerUn mois après (j'avais loupé votre message) : merci !
RépondreSupprimerJ'ai pas commenté mais je trouve cette image très belle et intrigante. Elle donne envie de s'intéresser au film dont elle est issue.
RépondreSupprimerLe film en question est très inégal (et très inspiré, par moments, de l'esprit des 'Yeux sans visage'), mais parcouru de moments horrifiques assez étranges et dérangeants, surtout dans un film réalisé avant la consécration du cinéma « gore ». C'est la deuxième et dernière suite de 'La Mouche noire', dont David Kronenbourg tournera le remake. Le plan que je cite ci-dessus constitue une véritable fulgurance, pas du tout préparée esthétiquement, qui m'a beaucoup fait penser à la créature inachevée que rencontrent les individus plongés dans le liquide noirâtre dans 'Under the Skin' (mais peut-être ma mémoire me trompe-t-elle !).
RépondreSupprimerDis donc, ça aussi ça a l'air pas mal...
RépondreSupprimerBon, c'est un remake d'un film de Claude Berri de 1977 avec Jean-Pierre Marielle.
Azuelos au scénar', Richet à la mise en scène...
J'en avais entendu parler, mais je croyais à une blague !
RépondreSupprimerSi l'original n'était pas un chef d'œuvre, le naturalisme filmique des années 1970, tout conventionnel qu'il fût, avait au moins pour vertu de donner le rôle de l'adulte égaré à un bon acteur (Marielle), séduisant à sa façon, mais pas à une tête de mannequin grisonnant pour couverture de 'Vogue hommes international', et celui de l'adolescente visant plus haut que son âge à une toute jeune actrice certes craquante (Agnès Soral), mais ayant ce zeste de trivialité qui rendait crédible l'histoire en question...
Page Wikipedia de Jean-François Richet : « Il s'initie au cinéma en regardant les films de cinéastes russes tels que Dziga Vertov et, surtout Sergueï Eisenstein, son influence majeure. »
Hamster, t'es une véritable réserve à petits billets d'humeur savoureux sur le ciné... :)
RépondreSupprimer'Il a osé' me permet de me purger de ces mauvaises humeurs : le cinéma donne si souvent l'occasion d'en concevoir qu'il serait dangereux de les accumuler, à tout le moins pour la santé morale ! ;-)
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