Deux statuettes, une de chaque côté, c'est mauvais signe... Voici donc la dernière grosse machine à Oscars rouillée des frères Weinstein, également produite par George Clooney, le gars qui perd tout capital sympathie dès qu'on imagine la gueule de sa dvdthèque. Je m'attendais à une pure horreur, je n'ai pas été déçu. Un été à Osage County... Déjà quel titre ! Quel toupet ont les américains, quand même, à considérer que leur pays est le centre du monde, forcément connu de tous. Les français n'auraient jamais pour idée d'intituler un film voué à l'exportation et porté par une ribambelle de stars "Un automne au Parc de Millevaches" quand bien même le nom du lieu-dit serait beaucoup plus agréable à l'oreille. Osage County, c'est un petit bled perdu dans les Grandes Plaines, en gros, c'est dans l'Oklahoma, soit l'équivalent de notre Limousin, précise-je pour justifier arbitrairement ma comparaison. Un endroit où il ne fait pas bon vivre, où l'on imagine aisément que les gens se créent des problèmes, simplement pour casser leur ennui quotidien. C'est tout à fait le cas de la famille Weston, amenée à se retrouver suite à la disparition du vieux papa.
Au prétexte d'une réunion familiale forcée, Un été à Osage County consiste en une enfilade de scènes d'engueulades qui se succèdent à n'en plus finir, à un rythme infernal, rarement ponctuée par de courts moments d'apaisement d'une niaiserie à toute épreuve, le tout filmé très mécaniquement et interprété dans une sorte d'hystérie collective autosatisfaite tout simplement gerbante. Rassurez-vous, le titre français est mensonger, l'action du film ne se déroule pas sur tout un été, mais seulement le temps d'un week-end. Mais quel week-end ! Une journée de plus au sein de cette famille, et c'en était fini pour moi. Dès la première scène, Sam Shepard fout le camp et on le comprend. Peut-être est-ce lui le Auguste du titre original ? On l'ignore... Le vieil acteur, au flair incomparable, semble sentir la merde venir. Il a tôt fait de décamper. Il est le seul qui ressort presque grandi de cette expérience, puisqu'il a su mettre en avant son sens inné du timing. En revanche, s'il vous reste une once de respect pour Meryl Streep, évitez ce film par tous les moyens. Dans le rôle d'une mère de famille incroyablement tyrannique, l'actrice est tout simplement insupportable. Il faut dire que son personnage, ahurissant de méchanceté gratuite, débitant des horreurs à un rythme effréné, humiliant à qui mieux mieux, entre directement au Panthéon des pires raclures jamais filmées aux côtés de Jason Voorhes et HAL 9000. En cabotinant comme pas possible, la vieille actrice n'arrange rien à son cas. Streep devance même ses répliques, ce qui pose parfois problème... Elle joue totalement à contretemps ! Les autres ne suivent pas, broyés par la mécanique sans faille de l'actrice bicentenaire ! La mégère postulait là pour sa 78ème nomination, on imagine toute sa motivation, toute sa détermination. Ça fait froid dans le dos ! Son atroce personnage est atteint d'un cancer de la bouche, symbole lourdingue des saloperies blessantes qu'elle débite à longueur de temps. Quand on voit ça, on se dit que, finalement, Albert Pacino et Bobby De Niro ont une fin de carrière pas si dégueulasse que ça... C'est dire !
Face à elle, Meryl Streep retrouve Julia Roberts, qu'elle n'avait encore jamais croisée. C'est une première. Nous sommes supposés trouver ça fabuleux. La rencontre de deux géantes. Tu parles... Les deux stars ne trouvent rien de mieux à faire que de s'adonner à un pitoyable combat de coqs. Lors d'une longue scène de repas apocalyptique, le point d'orgue du film entier, les deux femmes finissent littéralement par s'écharper après s'être affrontée dans un concours d'acting ridicule et interminable. Julia Roberts, les cheveux sales, parce qu'elle joue une femme ordinaire, est plus laide que jamais. Elle a beau y aller mollo sur le maquillage, son physique ne colle pas avec le Midwest. Sa bouche pourrait engloutir tout le reste du casting, à commencer par le désespérant et fantomatique Ewan McGregor. Viendra un jour où il faudra faire le bilan de la carrière de cet acteur, et j'espère pour lui que ce jour-là coïncidera avec sa mort, ça lui permettra d'éviter un mauvais moment. A côté de lui, on retrouve la revenante Juliette Lewis. Pendant la première heure, on se demande "C'est quoi ce zombie aux cheveux rouges ? Ce serait pas Juliette Lewis ?!", et pendant la seconde, on ne fait que se répéter "Mais putain oui, c'est Juliette Lewis cette espèce de zombie aux cheveux rouges !". J'apprends à l'instant que Jim Carrey a failli jouer son mari, rôle qui échoit au dénommé Dermot Mulroney, un habitué des pires films indé. C'est donc ça, la plus belle chose qui soit arrivée à Jim dans les années 2010, avoir loupé ce rôle ! Mais on ne va pas s'attarder plus longuement sur les acteurs, cibles trop faciles, même s'il est tout à fait logique de s'en prendre à eux après avoir subi ce festival de cabotinage...
C'est surtout le scénariste qu'il faudrait punir, ou plutôt, Tracy Letts, l'auteur de la pièce de théâtre ici adaptée. C'est aussi à lui, lauréat du prix Pulitzer en 2008, que l'on doit Bug et Killer Joe, toutes deux adaptées par William Friedkin. Dans Killer Joe, il y a un sens de l'excès, un jusqu’au-boutisme assez jouissif, une sorte de second degré et une outrance bien calculée, peut-être permis par Friedkin, je l'ignore, tout cela fait que le film passe plutôt bien et que l'on peut prendre un certain plaisir à voir ses idiots rednecks se massacrer. A Osage County, rien de tout ça. Aucun humour, rien. Si certains ont su rire devant les crises hystériques de cette famille, il s'agissait d'une réaction d'auto-défense tout à fait bienvenue pour survivre à la séance de ciné. Pendant la scène de repas précédemment évoquée, on peut penser que le film s'essaie à l'humour le plus noir à un moment donné, mais c'est aussitôt désamorcé par la lourdeur et le sérieux de l'ensemble. Pendant ce petit week-end en famille, des secrets de famille énormes sont révélés pratiquement à chaque scène. Un seul d'entre eux suffirait à faire imploser la plus solide des familles, mais non, c'est un film américain de la pire espèce, il nous faut le menu XXXL. Face à un tel enchaînement d'horreurs, on finit par prédire le pire, et on est rarement déçus. Elle n'est pas lesbienne, elle couche avec son cousin ! Ah, ce n'est pas son cousin germain, c'est carrément son frère ! Ces révélations grotesques finissent très vite par nous fatiguer. Ces engueulades répétées, se terminant même parfois un pugilat, m'ont même évoqué le Polisse de Maïwenn, curieusement. Les deux films produisent un peu le même effet. Ils terrassent et dégoutent, scotchent et révulsent, répugnent et désespèrent tout à la fois. Devant ça, on est forcément captivés. L'être humain est ainsi fait, nous aimons assister aux empoignades d'autrui. Cela explique le succès d'une certaine télé-réalité. Ces films-là ne valent pas mieux. Une insulte à l'humanité toute entière.
Au prétexte d'une réunion familiale forcée, Un été à Osage County consiste en une enfilade de scènes d'engueulades qui se succèdent à n'en plus finir, à un rythme infernal, rarement ponctuée par de courts moments d'apaisement d'une niaiserie à toute épreuve, le tout filmé très mécaniquement et interprété dans une sorte d'hystérie collective autosatisfaite tout simplement gerbante. Rassurez-vous, le titre français est mensonger, l'action du film ne se déroule pas sur tout un été, mais seulement le temps d'un week-end. Mais quel week-end ! Une journée de plus au sein de cette famille, et c'en était fini pour moi. Dès la première scène, Sam Shepard fout le camp et on le comprend. Peut-être est-ce lui le Auguste du titre original ? On l'ignore... Le vieil acteur, au flair incomparable, semble sentir la merde venir. Il a tôt fait de décamper. Il est le seul qui ressort presque grandi de cette expérience, puisqu'il a su mettre en avant son sens inné du timing. En revanche, s'il vous reste une once de respect pour Meryl Streep, évitez ce film par tous les moyens. Dans le rôle d'une mère de famille incroyablement tyrannique, l'actrice est tout simplement insupportable. Il faut dire que son personnage, ahurissant de méchanceté gratuite, débitant des horreurs à un rythme effréné, humiliant à qui mieux mieux, entre directement au Panthéon des pires raclures jamais filmées aux côtés de Jason Voorhes et HAL 9000. En cabotinant comme pas possible, la vieille actrice n'arrange rien à son cas. Streep devance même ses répliques, ce qui pose parfois problème... Elle joue totalement à contretemps ! Les autres ne suivent pas, broyés par la mécanique sans faille de l'actrice bicentenaire ! La mégère postulait là pour sa 78ème nomination, on imagine toute sa motivation, toute sa détermination. Ça fait froid dans le dos ! Son atroce personnage est atteint d'un cancer de la bouche, symbole lourdingue des saloperies blessantes qu'elle débite à longueur de temps. Quand on voit ça, on se dit que, finalement, Albert Pacino et Bobby De Niro ont une fin de carrière pas si dégueulasse que ça... C'est dire !
Face à elle, Meryl Streep retrouve Julia Roberts, qu'elle n'avait encore jamais croisée. C'est une première. Nous sommes supposés trouver ça fabuleux. La rencontre de deux géantes. Tu parles... Les deux stars ne trouvent rien de mieux à faire que de s'adonner à un pitoyable combat de coqs. Lors d'une longue scène de repas apocalyptique, le point d'orgue du film entier, les deux femmes finissent littéralement par s'écharper après s'être affrontée dans un concours d'acting ridicule et interminable. Julia Roberts, les cheveux sales, parce qu'elle joue une femme ordinaire, est plus laide que jamais. Elle a beau y aller mollo sur le maquillage, son physique ne colle pas avec le Midwest. Sa bouche pourrait engloutir tout le reste du casting, à commencer par le désespérant et fantomatique Ewan McGregor. Viendra un jour où il faudra faire le bilan de la carrière de cet acteur, et j'espère pour lui que ce jour-là coïncidera avec sa mort, ça lui permettra d'éviter un mauvais moment. A côté de lui, on retrouve la revenante Juliette Lewis. Pendant la première heure, on se demande "C'est quoi ce zombie aux cheveux rouges ? Ce serait pas Juliette Lewis ?!", et pendant la seconde, on ne fait que se répéter "Mais putain oui, c'est Juliette Lewis cette espèce de zombie aux cheveux rouges !". J'apprends à l'instant que Jim Carrey a failli jouer son mari, rôle qui échoit au dénommé Dermot Mulroney, un habitué des pires films indé. C'est donc ça, la plus belle chose qui soit arrivée à Jim dans les années 2010, avoir loupé ce rôle ! Mais on ne va pas s'attarder plus longuement sur les acteurs, cibles trop faciles, même s'il est tout à fait logique de s'en prendre à eux après avoir subi ce festival de cabotinage...
C'est surtout le scénariste qu'il faudrait punir, ou plutôt, Tracy Letts, l'auteur de la pièce de théâtre ici adaptée. C'est aussi à lui, lauréat du prix Pulitzer en 2008, que l'on doit Bug et Killer Joe, toutes deux adaptées par William Friedkin. Dans Killer Joe, il y a un sens de l'excès, un jusqu’au-boutisme assez jouissif, une sorte de second degré et une outrance bien calculée, peut-être permis par Friedkin, je l'ignore, tout cela fait que le film passe plutôt bien et que l'on peut prendre un certain plaisir à voir ses idiots rednecks se massacrer. A Osage County, rien de tout ça. Aucun humour, rien. Si certains ont su rire devant les crises hystériques de cette famille, il s'agissait d'une réaction d'auto-défense tout à fait bienvenue pour survivre à la séance de ciné. Pendant la scène de repas précédemment évoquée, on peut penser que le film s'essaie à l'humour le plus noir à un moment donné, mais c'est aussitôt désamorcé par la lourdeur et le sérieux de l'ensemble. Pendant ce petit week-end en famille, des secrets de famille énormes sont révélés pratiquement à chaque scène. Un seul d'entre eux suffirait à faire imploser la plus solide des familles, mais non, c'est un film américain de la pire espèce, il nous faut le menu XXXL. Face à un tel enchaînement d'horreurs, on finit par prédire le pire, et on est rarement déçus. Elle n'est pas lesbienne, elle couche avec son cousin ! Ah, ce n'est pas son cousin germain, c'est carrément son frère ! Ces révélations grotesques finissent très vite par nous fatiguer. Ces engueulades répétées, se terminant même parfois un pugilat, m'ont même évoqué le Polisse de Maïwenn, curieusement. Les deux films produisent un peu le même effet. Ils terrassent et dégoutent, scotchent et révulsent, répugnent et désespèrent tout à la fois. Devant ça, on est forcément captivés. L'être humain est ainsi fait, nous aimons assister aux empoignades d'autrui. Cela explique le succès d'une certaine télé-réalité. Ces films-là ne valent pas mieux. Une insulte à l'humanité toute entière.
Un été à Osage County de John Wells avec Meryl Streep, Julia Roberts, Ewan McGregor, Chris Cooper, Juliette Lewis, Abigail Breslin, Benedict Cumberbatch et Sam Shepard (2014)