Je vous propose, sans aucune raison particulière (sinon que le service militaire risque de revenir à la mode dans les années qui viennent), un petit tour d’horizon, non-exhaustif, d’une figure récurrente du cinéma, et plus particulièrement du cinéma américain : le sergent-instructeur. Je ne sais pas si je suis seul dans ce cas, mais j’ai beaucoup d’affection pour ce personnage. Il ne doit pourtant pas exister beaucoup de catégories socio-professionnelles auxquelles j’aimerais moins avoir affaire. Cependant, je l’avoue, quand j’ai eu à me rendre au Pôle Emploi, je me suis fabriqué un profil de garde-chiourme sans pitié, de maton homophobe, dans l’espoir qu’on me propose un poste de sergent-instructeur et de pouvoir ensuite aller fouetter des culs en portant un chapeau vert. Tout ça grâce au cinéma et à quelques films bien précis. J’ai un faible, un gros faible, je vous le dis, pour les sergents-instructeurs de tous poils. Aussi, voici un classement des 10 meilleurs sergents instructeurs au cinéma selon moi.
10
Thuram et Zizou en plein échauffement à Bellefontaine ? Non Gossett Jr. et Richard Gere, qui s'est mis au yoga sur ce tournage.
 A la 10ème place, le Sergent Emil Foley, interprété par Louis Gossett Jr., dans le médiocre Officiers et gentleman
 de Taylor Hackford. Gossett Jr. y mène la vie dure à Richard Gere, fils d'un 
sous-officier de marine alcoolique et putanier. Le bellâtre aux yeux 
d'oriental, sosie officiel de Zizou et horrible comédien,
 vient de s'inscrire sur les listes de l'armée pour devenir aviateur. 
Tout du long, Foley en fait baver à Dick Gere, jusqu'à ce que ce dernier
 en perde son bouddhisme et que les deux hommes s'affrontent sur un 
tatami, tout nus, dans un corps-à-corps troublant. D'autant plus troublant 
qu'en ce qui me concerne la véritable figure mémorable de ce film (qui ne l'est pas pour un dinar, 
mémorable) reste plutôt celle de la jolie Debra Winger, compagne de Gere
 et véritable bouffée d'air frais entre deux parcours du combattant et autres sauts de haies avec feu de barrage à balles réelles.
A la 10ème place, le Sergent Emil Foley, interprété par Louis Gossett Jr., dans le médiocre Officiers et gentleman
 de Taylor Hackford. Gossett Jr. y mène la vie dure à Richard Gere, fils d'un 
sous-officier de marine alcoolique et putanier. Le bellâtre aux yeux 
d'oriental, sosie officiel de Zizou et horrible comédien,
 vient de s'inscrire sur les listes de l'armée pour devenir aviateur. 
Tout du long, Foley en fait baver à Dick Gere, jusqu'à ce que ce dernier
 en perde son bouddhisme et que les deux hommes s'affrontent sur un 
tatami, tout nus, dans un corps-à-corps troublant. D'autant plus troublant 
qu'en ce qui me concerne la véritable figure mémorable de ce film (qui ne l'est pas pour un dinar, 
mémorable) reste plutôt celle de la jolie Debra Winger, compagne de Gere
 et véritable bouffée d'air frais entre deux parcours du combattant et autres sauts de haies avec feu de barrage à balles réelles.
La belle Debra Winger, délaissée pour un grand noir avec une chaussure blonde... 
9
La 9ème place revient à Warren Oates dans la faiblarde comédie signée Ivan Reitman en 1982, Les Bleus,
 avec Bill Murray et Harold Ramis. C'était la toute fin de carrière du 
grand Warren, qui comme son ami Peckinpah n'avait sans doute pas sa place dans les années 80. Il est assez effacé dans son rôle de 
sergent-instructeur sur le retour un rien grognon, taquiné par ces sales gosses de Muray et 
Ramis, qui se sont engagés pour parer leur ennui et quitter une vie d'échecs multiples et variés (l'intro évoque très vite fait celle de Dumb & Dumber).
 A moins que ce soit le script qui batte de l'aile. Quoi qu'il en soit, 
Warren, au final, prendra parti pour ses bêtes noires, en 
pseudo-père de substitution, partant les tirer des griffes communistes 
où ils se sont égarés par bêtise. Belle époque, dite "classique", du cinoche ricain !
Warren Oates incarne Hulka, un sergent-instructeur trop cool pour porter pareil blaze.
8
Le sergent Zim, incarné par Clancy Brown, n'est pas le personnage le plus mémorable de Starship Troopers, malgré ses méthodes originales et bon enfant (par exemple quand il transperce la main d'un de ses novices avec un jet de couteau sublime pour lui donner une leçon de modestie), et malgré toute l'estime que semble lui porter Paul Verhoeven, qui le laisse mystérieusement disparaître du film (telle Lea Massari dans L'Avventura, hommage évident) au moment où les personnages principaux ont terminé leur stage d'entraînement et foncent attaquer les Arachnides, pour le faire revenir en grande star inattendue dans un finale en fanfare : engagé comme simple soldat, c'est lui qui parvient à capturer le cerveau ennemi (une grosse couille gluante) dans une grotte de la planète P. Néanmoins, ce comeback délirant paraît un peu forcé et marque moins les esprits que celui de Jean Rasczak (Michael Ironside), professeur d'arts plastiques un rien prosélyte dans la première partie du film, reconverti meneur intraitable des Francs-Tireurs dans la deuxième.
 Le sergent Zim, grand pédagogue, a lui-même lancé ce couteau à beurre sur son élève.
7 
Changeons de registre avec un sergent-instructeur aux antipodes de la figure autoritaire dessinée par Verhoeven : le sergent Cass d’Opération Shakespeare,
 rôle tenu par le mémorable Gregory Hines, un beau noir moustachu 
(morphotype idéal du sergent-instructeur, comme cet article tend à le prouver). Le sergent Cass est emblématique de l’autre grande catégorie de 
sergents-instructeurs, les grandes gueules au grand cœur. Cass commence 
par casser les couilles de Danny DeVito, prof de littérature improvisé 
dans une caserne, bien décidé à faire entrer Shakespeare dans la 
tronche des gosses des cités venus apprendre le pas de l'oie. A la fin du film,
 le sergent Cass, avec ses yeux de clebs battu, finit quasiment en larmes, sous la pluie et sous son 
chapeau de scout, planté là parmi la bleusaille (dont Marc Whalberg dans le rôle d'un demi-demeuré) à écouter un soldat lui réciter la plus belle tirade
 du Henry V de Shakespeare, celle de la St Crépin (« Encore une fois sur la brèche, mes amis… »). Bouleversant.
Avec une gueule d'amour pareille, Gregory Hines ne pouvait pas tenir son rôle d'enflure bien longtemps. Ce type-là aime forcément la littérature.
6 
Il ne s'agit peut-être pas à proprement parler d'un sergent-instructeur, puisqu'il est adjudant-chef, mais il tient quand même un rôle assez similaire. Il s'agit de l'adjudant-chef Picard (François Darbon, Darbon qui sera d'ailleurs dans le film le nom de la fiancée d'Antoine Doinel, Christine Darbon). Il apparaît brièvement au tout début de Baisers volés, unique film non-américain de la liste. Doinel sort du trou, convoqué par Picard, qui termine une entrevue avec ses hommes où il leur recommande de manipuler leur arme avec délicatesse (c'est comme les femmes, "on leur met pas tout de suite la main au cul"). S'ensuit un dialogue savoureux, où Picard compare Doinel au chien de Nivelle, "celui qui fout le camp quand on l'appelle", et le renvoie à la vie civile avec des piques bienveillantes qui font sourire un Jean-Pierre Léaud muet et aussi rieur, mais plus couillon, que dans Les 400 coups ou Antoine et Colette.
 François Darbon, paysan dans Le Caporal épinglé de Renoir, adjudant-chef chez Truffaut.
5 
 Le
 plus célèbre, celui qui vient à l’esprit de chacun quand on parle de 
sergent-instructeur et de cinéma, l’incontournable Gunnery Sergeant 
Hartman (Ronald Lee Ermey) de Full Metal Jacket est appelé à la barre des enculés. Il est l'incarnation pure
 et dure du taré militaire, de la teigne en uniforme, du formateur 
jobard qui file des surnoms humiliants, dresse les futures recrues les 
unes contre les autres, forme plus des assassins que des fantassins, 
hurle des horreurs sur ses bleus et les torture quotidiennement avec un 
plaisir non-dissimulé avant de retourner coucher avec son 
fusil-mitrailleur. Le chapeau posé sur les sourcils, Ronald Lee Ermey vocifère sur sa bleusaille à chaque fois qu'il apparaît, comme M. Massol, mon prof de physique-chimie en classe de Terminale L. Kubrick, en forçant le trait pour tendre vers une 
rigoureuse caricature du personnage, a sans doute visé assez juste, et 
nous a quoi qu’il en soit livré une référence, le portrait le plus terrible mais le 
plus mémorable du sergent-instructeur type.
Le
 plus célèbre, celui qui vient à l’esprit de chacun quand on parle de 
sergent-instructeur et de cinéma, l’incontournable Gunnery Sergeant 
Hartman (Ronald Lee Ermey) de Full Metal Jacket est appelé à la barre des enculés. Il est l'incarnation pure
 et dure du taré militaire, de la teigne en uniforme, du formateur 
jobard qui file des surnoms humiliants, dresse les futures recrues les 
unes contre les autres, forme plus des assassins que des fantassins, 
hurle des horreurs sur ses bleus et les torture quotidiennement avec un 
plaisir non-dissimulé avant de retourner coucher avec son 
fusil-mitrailleur. Le chapeau posé sur les sourcils, Ronald Lee Ermey vocifère sur sa bleusaille à chaque fois qu'il apparaît, comme M. Massol, mon prof de physique-chimie en classe de Terminale L. Kubrick, en forçant le trait pour tendre vers une 
rigoureuse caricature du personnage, a sans doute visé assez juste, et 
nous a quoi qu’il en soit livré une référence, le portrait le plus terrible mais le 
plus mémorable du sergent-instructeur type.
Soit son pantalon de pyjama kaki est un taille haute, soit Ronald Lee Ermey rivalise avec Titi Henry dans la catégorie des prétendants au surnom de "Cobra".
4
 Quelques films nous ont ceci dit offert des sergents-instructeurs plus 
fréquentables, de ceux dont on se délecte encore et encore, et sans se 
lasser. Par exemple le sergent-instructeur de Hot Shots !, 
« Red » Herring, incarné par Bruce A. Young, parodie de la parodie de 
sergent-instructeur fournie par Kubrick quatre ans plus tôt. 
Malheureusement peu présent dans la célèbre comédie menée par Charlie 
Sheen, Valeria Golino et Cary Elwes, Bruce A. Young l’illumine néanmoins par une 
performance inoubliable. Sa seule apparition consiste à entrer dans le 
dortoir des jeunes pilotes en hurlant des tas de trucs plus ou moins 
débiles, émaillés de répliques cinglantes, dont un « Sors les pectoraux ! » 
lancé à la blonde de l’équipe, au garde-à-vous en soutien-gorge, ou 
encore le génial : « Tu ferais mieux de pas signer le chèque si t’as pas
 le fric en caisse ! ». Je cite notre homme en français pour la bonne 
raison que c’était encore l’époque où les traducteurs et les doubleurs y
 mettaient du cœur, y compris avec un accent "noir" douteux, et où la VF avait du bon pour ce genre de film.
Quelques films nous ont ceci dit offert des sergents-instructeurs plus 
fréquentables, de ceux dont on se délecte encore et encore, et sans se 
lasser. Par exemple le sergent-instructeur de Hot Shots !, 
« Red » Herring, incarné par Bruce A. Young, parodie de la parodie de 
sergent-instructeur fournie par Kubrick quatre ans plus tôt. 
Malheureusement peu présent dans la célèbre comédie menée par Charlie 
Sheen, Valeria Golino et Cary Elwes, Bruce A. Young l’illumine néanmoins par une 
performance inoubliable. Sa seule apparition consiste à entrer dans le 
dortoir des jeunes pilotes en hurlant des tas de trucs plus ou moins 
débiles, émaillés de répliques cinglantes, dont un « Sors les pectoraux ! » 
lancé à la blonde de l’équipe, au garde-à-vous en soutien-gorge, ou 
encore le génial : « Tu ferais mieux de pas signer le chèque si t’as pas
 le fric en caisse ! ». Je cite notre homme en français pour la bonne 
raison que c’était encore l’époque où les traducteurs et les doubleurs y
 mettaient du cœur, y compris avec un accent "noir" douteux, et où la VF avait du bon pour ce genre de film.
Ce qui accapare mon regard ici consiste en deux obus proéminents et 
fièrement rebondis, qui se situent dans le coin inférieur gauche de 
l'image.
3
Le Lt. Harris, génie de l'insulte.
2
Mais le Drill Sergeant de Forrest Gump marque aussi des points dans la catégorie des sergents-instructeurs ultra grossiers, d'autant que lui se veut sympathique. Il faut dire que, dans le film de Robert Zemeckis, le rôle du supérieur irascible et vociférant est confié au conducteur du bus de l’armée (Kenneth Bevington), qui, quand Forrest Gump lui donne son nom avant d’aller s’asseoir, comme il avait l’habitude de le faire dans le bus de l’école, se met sans prévenir à lui hurler dessus : « Tout le monde s’en tape le coquillart de ton blase, couille molle ! T’es même pas digne de me lécher mes bottes de merde ! Gare tes grosses miches de tantouse dans ce bus, tu es à l’armée maintenant ! ». A noter que l’ultra-violence de ce propos homophobe littéralement hurlé, poussé le cou en avant par un chauffeur sur-énervé, chauffé à blanc sans raison apparente, vers la nouvelle recrue Gump, est multipliée par deux via les gouttes d’eau que projettent les essuies-glaces du bus et qui semblent sortir de la bouche du type, comme autant de postillons énormes. Sans doute la plus grande idée de mise en scène de toute la filmographie de Bob Zemeckis. 
Moustache ? Pas moustache ? Impossible à dire. Le sergent-instructeur de Forrest Gump est toujours filmé à contre-jour, ou dans la pénombre, ou les deux, de telle sorte qu'il constitue un trou noir dans l'image, d'où n'émanent que des paroles d'amour hurlées sur son 1ère classe préféré.
La part de débilité militaire (pléonasme ?) étant entièrement et fièrement assumée par le chauffeur du car, le véritable sergent instructeur du film, interprété par le magnifiquement nommé Afemo Omilami, peut quant à lui se montrer parfaitement agréable, et même encourageant. Mais tout le génie de ce personnage, c’est de prendre le parfait contrepied de son rôle tout en le tenant sans faillir : il hurle, mais pour louer les talents de sa nouvelle recrue. C’est ce qui en fait l’un des meilleurs sergents-instructeurs de l’histoire du cinéma. Il faut voir ce type (encore une fois trop vite évacué du film alors qu’il en est la principale attraction) s’émerveiller des réponses débiles de Gump (qu'il invective toujours en gueulant : "GUUUUUUUUMP") à des questions au moins aussi débiles. Quand on lui demande pourquoi il a remonté son arme aussi vite, question faramineusement conne au départ, le soldat répond, tout penaud, « Parce que vous me l’avez demandé sergent-instructeur », et l’autre de trouver ça putain de brillant. Le génie d’Afemo Omilami tient dans cette scène. Il promet au deuxième classe Gump qu’il sera général un jour, le traite de génie et mise sur un QI de 160, le tout en lui gueulant au visage comme si l’autre lui avait chié dans les pompes. C’est là toute la noblesse des meilleurs sergents-instructeurs, et je crois sincèrement que tout bon film devrait en compter au moins un dans son casting. Imaginez un personnage de sergent-instructeur dans Shakespeare in Luv. 
1
 En numéro 1, un autre
 sergent-instructeur assez colérique mais très drôle, l’inégalable 
Sergent Apone, sous les traits d’Al Matthews. Il n’est pas qu’un 
sergent-instructeur d’ailleurs, c’est aussi un vrai sergent sur le 
terrain, mais il tient son rôle à la perfection dans le Aliens de
 James Cameron. Noir et moustachu, comme Louis Gossett Jr., Gregory Hines, Bruce A. Young et Afemo Omilami, Al Matthews 
jouit lui aussi d’un doublage au poil, et disparaît également trop vite 
de l’écran, massacré par un alien particulièrement détestable dès la 
première escarmouche du film. Mais le sergent Apone a quand même eu le 
temps de nous faire rêver avant de crever, et ce dès sa première 
apparition, quand les capsules d’hyper-sommeil du vaisseau de guerre 
Sulaco s’ouvrent pour nous présenter tour à tour les différents membres 
du commando de marines. Apone, à peine réveillé, enfourne un cigare sous
 sa moustache et au moins jusqu’à sa glotte, puis nous gratifie d’un 
discours savoureux : « Alors mes cailles vous attendez quoi ? Votre 
café au pieu ? Encore une jolie journée de soleil ! Être dans les 
marines c'est comme des vacances à la ferme, chaque repas est un 
banquet, chaque fin de mois, on est millionnaire, chaque corvée est une 
partie de plaisir ». Et quand Hudson (l’indispensable Bill Paxton), 
mettant le pied au sol, se plaint du froid, Apone conclut l’échange en tirant le dessous de sa
 paupière avec son index : « Regarde-moi dans l’oeil ! ». Ca n’a l’air 
de rien comme ça, mais c’est du grand numéro d’acteur.
En numéro 1, un autre
 sergent-instructeur assez colérique mais très drôle, l’inégalable 
Sergent Apone, sous les traits d’Al Matthews. Il n’est pas qu’un 
sergent-instructeur d’ailleurs, c’est aussi un vrai sergent sur le 
terrain, mais il tient son rôle à la perfection dans le Aliens de
 James Cameron. Noir et moustachu, comme Louis Gossett Jr., Gregory Hines, Bruce A. Young et Afemo Omilami, Al Matthews 
jouit lui aussi d’un doublage au poil, et disparaît également trop vite 
de l’écran, massacré par un alien particulièrement détestable dès la 
première escarmouche du film. Mais le sergent Apone a quand même eu le 
temps de nous faire rêver avant de crever, et ce dès sa première 
apparition, quand les capsules d’hyper-sommeil du vaisseau de guerre 
Sulaco s’ouvrent pour nous présenter tour à tour les différents membres 
du commando de marines. Apone, à peine réveillé, enfourne un cigare sous
 sa moustache et au moins jusqu’à sa glotte, puis nous gratifie d’un 
discours savoureux : « Alors mes cailles vous attendez quoi ? Votre 
café au pieu ? Encore une jolie journée de soleil ! Être dans les 
marines c'est comme des vacances à la ferme, chaque repas est un 
banquet, chaque fin de mois, on est millionnaire, chaque corvée est une 
partie de plaisir ». Et quand Hudson (l’indispensable Bill Paxton), 
mettant le pied au sol, se plaint du froid, Apone conclut l’échange en tirant le dessous de sa
 paupière avec son index : « Regarde-moi dans l’oeil ! ». Ca n’a l’air 
de rien comme ça, mais c’est du grand numéro d’acteur.
Le
 sergent Apone dans toute sa splendeur. Je me suis mis à fumer le cigare
 après avoir vu le film pour la première fois, vers 7 ans.
Le sergent-instructeur est aussi un homme de discours, c’est lui qui doit motiver les troupes avant la bataille, et Apone est un modèle du genre, notamment à chaque fois qu’il s’en prend à Hudson (« Ta gueule Hudson »). On se rappelle aussi de ce moment magique où Ripley (Sigourney Weaver) lui demande s’il y a quelque chose qu’elle peut faire, et où il répond, presque sans lui laisser le temps de terminer sa phrase : « Y’a quelque chose que vous savez faire ? ». Le doubleur mérite à lui seul un Oscar. Quand la jeune femme lui prouve qu’elle sait manipuler un robot de charge et lui demande où elle doit mettre une roquette, Apone lui répond de sa voix rugueuse et sur ce ton rigolard inimitable en avalant quasiment tout son cigare. Grâce aux quelques courtes scènes marquées par la prestation d’Al Matthews, et presque exclusivement grâce à elles (disons grâce à son tandem avec Bill Paxton), Aliens a fini par devenir une comédie à mes yeux, une armored-car-comédie, un véritable chef-d’œuvre.
Officiers et Gentleman de Taylor Hackford avec Louis Gossett Jr. (1982)
Les Bleus d'Ivan Reitman avec Warren Oates (1981) 
Starship Troopers de Paul Verhoeven avec Clancy Brown (1998)
Opération Shakespeare de Penny Marshall avec Gregory Hines (1994)
Baisers volés de François Truffaut avec François Darbon (1968)
Full Metal Jacket de Stanley Kubrick avec Ronald Lee Ermey (1987)
Starship Troopers de Paul Verhoeven avec Clancy Brown (1998)
Opération Shakespeare de Penny Marshall avec Gregory Hines (1994)
Baisers volés de François Truffaut avec François Darbon (1968)
Full Metal Jacket de Stanley Kubrick avec Ronald Lee Ermey (1987)
Hot Shots ! de Jim Abrahams avec Bruce A. Young (1991)
Police Academy de Hugh Wilson avec G. W. Bailey (1984) 
Forrest Gump de Robert Zemeckis avec Afemo Omilami (1994)
Aliens de James Cameron avec Al Matthews (1986)
Forrest Gump de Robert Zemeckis avec Afemo Omilami (1994)
Aliens de James Cameron avec Al Matthews (1986)
 

















 






