Ici, le concept de film dans le film fonctionne à plein régime. On assiste ainsi à de nombreux allers-retours entre réalité et fiction : le gamin se retrouve dans le film, revient dans la réalité avec son héros, puis retourne de nouveau dans le film, etc... Jack Slater est amené à rencontrer le vrai Arnold Schwarzenegger, qui en profite pour se tourner en dérision en passant pour un idiot complet. Slater est amené à se rendre compte des différences entre son monde et la réalité, comme par exemple lorsqu'il brise une vitre de bagnole pour la voler et qu'il se rend compte qu'il souffre énormément des métacarpes après coup. Ou tout simplement quand il se prend un balle dans un des moments les plus tragiques du 7ème art. Ou encore lorsqu'il tente de défier un ennemi à "la dégonfle", ce défi crétin consistant à se foncer dessus en bagnole pour voir qui aura peur en premier et se détournera de sa course. Ce défi que Jack Slater gagne systématiquement dans ses films, personne n'en sort vainqueur dans la réalité puisque les deux voitures s'encastrent lamentablement.
29 avril 2011
Last Action Hero
Ici, le concept de film dans le film fonctionne à plein régime. On assiste ainsi à de nombreux allers-retours entre réalité et fiction : le gamin se retrouve dans le film, revient dans la réalité avec son héros, puis retourne de nouveau dans le film, etc... Jack Slater est amené à rencontrer le vrai Arnold Schwarzenegger, qui en profite pour se tourner en dérision en passant pour un idiot complet. Slater est amené à se rendre compte des différences entre son monde et la réalité, comme par exemple lorsqu'il brise une vitre de bagnole pour la voler et qu'il se rend compte qu'il souffre énormément des métacarpes après coup. Ou tout simplement quand il se prend un balle dans un des moments les plus tragiques du 7ème art. Ou encore lorsqu'il tente de défier un ennemi à "la dégonfle", ce défi crétin consistant à se foncer dessus en bagnole pour voir qui aura peur en premier et se détournera de sa course. Ce défi que Jack Slater gagne systématiquement dans ses films, personne n'en sort vainqueur dans la réalité puisque les deux voitures s'encastrent lamentablement.
27 avril 2011
Mulholland Drive
Qu'on se le dise, il y a un avant et un après Mulholland Drive. Avec ce film, on quittait le traditionnel "Attention ! Changement de réalité", pour entrer dans la pure fusion schizophrénique de ces réalités. Matrix et eXistenZ avaient déjà ouvert la voie à ce type de confusion concertée mais ces films-là distribuaient des clés et se donnaient finalement à lire, sans ambiguïté pour le premier, dans toute son ambiguïté pour le second, avec son fameux système de twists. Aucun de ces deux films n'avait créé un engouement interprétatif comme celui qu'a suscité le mystérieux film de Lynch (mystérieux, Lynch, doux pléonasme*). Chacun y allait de son explication plus ou moins vaseuse, cherchant à comprendre le pourquoi du comment en décortiquant un à un tous les éléments de l’œuvre. L'oncle Lynch avait pourtant bien dit qu'il n'y avait rien à comprendre et qu'il était inutile de chercher, mais les fans incorrigibles n'écoutèrent pas leur nouvelle idole et s'époumonèrent à forcer le film, à lui faire dire ce qu'il ne disait pas (bien que n'interdisant aucun de ces discours poussifs).
26 avril 2011
L'Ombre du vampire
25 avril 2011
Scream 4
22 avril 2011
The People Under the Stairs
Les gens sous les escaliers et, pourrait-on aussi dire, tout en bas de l'échelle sociale, ce sont donc tous ces miséreux qui survivent tant bien que mal tandis que les riches et les puissants vivent à leurs dépens. Wes Craven profite ainsi de ce film d'horreur pour étaler ses idées humanistes et gauchisantes, de façon certes assez naïve (il faut voir la toute fin du film, et la vision très terre-à-terre que Wes Craven nous offre de la redistribution des richesses), mais ça reste tout à son honneur. Le père de Freddy nous propose donc une critique au vitriol de la société américaine, en dépeignant l’avilissement des classes aisées par l’argent, et leur désir de littéralement écraser les minorités. De façon plus littérale, les gens sous les escaliers sont évidemment toutes ces personnes maintenues captives par le couple démoniaque, pour une raison que je ne vous dévoilerai pas. Je vous en ai de toute façon déjà trop dit sur le scénario particulièrement riche en rebondissements de ce film surprenant. Un film qui conquiert d'abord grâce au rythme trépidant qu'il parvient à installer et surtout à maintenir du début à la fin. Comme dit précédemment, nous allons véritablement de surprise en surprise grâce au scénario d'un Wes Craven inspiré qui parvient toujours à sortir des impasses vers lesquelles il se dirige pourtant tout droit. Wes Craven réussit aussi avec talent à rendre menaçante la grande maison de banlieue, apparemment banale mais pleine de secrets, dans laquelle l'action du film se déroule presque intégralement. Il rend cet univers typiquement urbain propice à l'horreur, il en fait très intelligemment une terre fertile à l'imagination la plus macabre et malsaine. Un tour de force rarement accompli par le cinéma d'horreur américain, qui préfère généralement s'éloigner des villes et s'aventurer dans des endroits reculés pour nous faire peur. Faire peur, le film de Wes Craven y parvient parfois, mais ça n'a pourtant pas l'air d'être le premier objectif du cinéaste.
Non, à l'évidence, Wes Craven cherche avant tout à nous divertir, et il y parvient merveilleusement, en faisant notamment preuve d'un humour noir et totalement débridé tout à fait bienvenu. En outre, le cinéaste semble s'être fait plaisir sur certains dialogues de son film. Même en VF, quelques tirades sont véritablement croustillantes, surtout lorsqu'elles sont déblatérées par un Ving Rhames au top de sa forme (son doubleur l'est aussi !). Je me souviens notamment d'une ligne savoureuse, au début du film, lorsque le petit malfrat qu'incarne Ving Rhames force la porte d'entrée de la maison et lance au jeune héros crédule : "Sept ans, c'est pas le bon âge, t'es trop vieux pour téter et trop jeune pour te faire sucer". C'est immensément laid et bête, certes, mais dans la bouche de son personnage débile et d'un tel acteur, ça fait mouche, croyez-moi !
Au bout du compte, Le Sous-sol de la peur est une sorte de film d'horreur social en huis-clos très divertissant, avec des idées à revendre, des personnages haut en couleurs, et n'hésitant jamais à faire dans la démesure pour notre plus grand plaisir. A l'évidence l'un des meilleurs films de son auteur, même si je rappelle qu'il sera pour moi toujours associé au bonheur que fut sa découverte quand j'étais ado.
Kaboom
Puis, assez subrepticement, le film prend un virage inattendu en conjuguant une dimension fantastique à son scénario initial de pure chronique adolescente dans la veine de Larry Clark mais sur un ton festif et psychédélique. Aux prémisses de ce tournant, que le film assume d'abord dignement et qu'il emprunte mystérieusement, il y a de quoi se réjouir de voir le scénario dériver et s'élargir. Mais finalement l'énigmatique cède le pas au grand n'importe nawak. Les personnages qui se tronchaient les uns les autres sans y penser jusque là se révèlent être demi-frères, abandonnés dans leur enfance par un même père qui est le gourou de la plus grande secte du monde, chef d'orchestre d'un complot mondial ayant mis la main sur toutes les ogives nucléaires de la planète pour déclencher une troisième guerre mondiale et y survivre dans un bunker souterrain pour finalement faire régner le "Nouvel Ordre" sur Terre, dont notre héros sans saveur serait "le fils élu", el hijo de pu en espagnol... Toute cette saloperie nous est expliquée dans la dernière scène du film, pendant un quart d'heure, d'une façon encore plus chiante que celle que je viens d'employer pour vous en faire part. Et voilà comment on se retrouve devant un épisode inédit de Charmed, sans le fessier endiablé d'Alyssa Milano pour nous scotcher sur place (et c'est pas la fadasse Roxane Mesquida qui s'en chargera). Il est évident que Gregg Araki a conscience de la nullité de son dénouement et qu'il en joue avec ironie. Sauf que c'est pas drôle et qu'on se demande pourquoi on perd son temps à regarder ce navet.
Kaboom de Gregg Araki avec Thomas Dekker et Roxane Mesquida (2010)
20 avril 2011
Les Trois prochains jours
Les Trois prochains jours de Paul Haggis avec Russell Crowe et Elizabeth Banks (2010)
18 avril 2011
Rabbit Hole
La première scène de Rabbit Hole est d'une vigueur et d'un enthousiasme prometteurs : la main bien charnue de Nicole Kidman éventre d'un grand geste un gros sac de terreau, et, rejointe par sa comparse, la main verte de Nicole Kidman, elle plonge à grandes poignées dans cette bonne terre bien noire et humide. Cette phrase virile me donne, rien qu'à la lire, envie de faire des grands bruits de gorge et autres râles exclamant ma joie. Il faut dire qu'avec le printemps, je transporte du fumier pour mon plus grand bonheur d'un bout à l'autre de la Belgique. Je fais le tour des manèges de la région, je prends ma fourche et j'enfourne ce bon gros tas d'excréments fermentés dans un sac bien étanche. S'il n'y a pas de fourche, j'y vais à mains nues, et je découvre alors pourquoi on appelle cela du fumier. Pas pour le doux fumet, non, celui-ci s'estompant au fil de la fermentation. Mais la température à l'intérieur du tas est si chaude qu'elle vous fait vous sentir dans une ratatouille en cuisson ; ça peut atteindre jusqu'à soixante degrés Celsius ces petites usines à amendements, et dès lors vous gratifier de jolis petits signaux de fumée. Diable que j'aime m'y frotter.
On est bien sûr touchés par cette femme désorientée qui cherche à rester digne sans pouvoir résister à la brutalité qui accompagne son désespoir. Mais on est surtout heureux quand cette brutalité se tourne vers celui dont le visage appelle les baffes comme l'aimant appelle la limaille de fer. Le mari de Kidman est campé par Aaron "aron, petit patapon" Eckhart, avocat de formation, reconverti en acteur suite à une blague de ses collègues de bureau, qu'il a pour notre plus grand malheur prise au premier degré. Celui qu'on appelle toujours Maitre Eckhart dans le cinéma, dans l'espoir qu'il prenne ses cliques et ses claques et retourne derrière le barreau, m'était inconnu avant la vision de ce film. J'ai vu le film avant-hier, et j'ai déjà tout oublié de ses expressions faciales (sans doute qu'il n'y en avait pas) ; la seule chose dont je me souviens c'est que son visage a le contour d'un gros rectangle posé verticalement sur son cou. Son visage est une brique de lego et son personnage en est à la hauteur puisqu'il se sent obligé d'incarner Ken, la petite poupée mâle assortie à toutes les poupées Barbie. Décide-t-il de se faire homme-enfant pour pallier à la perte de son gamin préféré ? Rien ne permet de le dire, mais c'est bien un festival de caprices et de pleurs infantiles que nous offre le Maitre Eckhart. Réfugié dans son travail, dans son squash, ses grosses motos, les joints et son gameboy, il bloque dans le passé et s'apitoie faiblement, suscitant un certain agacement. Mais cet apitoiement a quelque chose de beau lorsqu'il est manifesté par une scène où Eckhart essuie ses larmes sur la peau flexible de son chien. Emmitoufflé dans ce gros doudou de toutou, il pleure à grandes larmes d'enfant en se frottant contre les poils du chien, qui feint la compassion avec un jeu d'acteur bluffant.
Il faut enfin noter que la scène la plus poignante du film se passe dans une cave, entre Kidman et sa mère, où celle-ci lui déclame une tirade très belle et émouvante sur un genre de deuil qu'elle partage avec sa fille. Et aussi que, d'autre part, ce film n'est pas aussi bourrin qu'il ne s'annonçait au début. Il y a une délicatesse et une pudeur quand même bienvenues, qui teintent la colère d'une douce amertume, ce qui n'est pas une mauvaise idée, mais fait perdre dans ce cas-ci un brin d'impact aux émotions véhiculées. Cette hésitation de ton permet cependant de bien rendre compte de la désorientation que la situation dépeinte suscite. À part ça, le réalisateur, John Cameron Mitchell, avoue lui-même avoir voulu s'effacer devant le sujet du film. Sa seule idée semble être celle, somme toute banale, de placer le quotidien du couple déchu dans une maison grande et vide, au sein d'une banlieue morne et triste du Connecticut. Il n'a donc pas fait grand-chose à part filmer sous les directives de Kidman, qui, elle, n'hésite pas à revendiquer ce film en interview comme son œuvre. Et on lui donne volontiers raison là-dessus.
Rabbit Hole de John Cameron Mitchell avec Nicole Kidman et Aaron Eckhart (2011)
17 avril 2011
The Shining
The Shining de Mick Garris avec Steven Weber et Rebecca de Mornay (1997)
15 avril 2011
Le Dernier survivant
Nous le voyons ensuite se rendre seul au cinéma et se projeter les derniers gros films hollywoodiens qu'il n'a pas encore pu aller voir, faute à un agenda surchargé. L'action se déroulant en 1985, notre héros s’envoie avec enthousiasme le premier Retour vers le Futur. Une fois la séance terminée, il parvient à nous faire beaucoup de peine lorsqu’il se met à réclamer une suite, en hurlant, hystérique et les larmes aux yeux, « Une autre, une autre, encore, enchaîne Bob Zemeckis, enchaîne ! », emporté dans un délire pathétique, celui d’un homme rendu fou par la solitude. Après s’être fait une raison et quelques bouteilles de Yop supplémentaires, nous voyons notre héros investir les plus grandes baraques de sa ville et se fusiller chacune de ses nuits en hésitant entres tous les plumards à sa disposition, allant et venant tel un mort-vivant, bien déterminé à trouver le matelas idéal. Plus triste encore, nous le découvrons sillonner les routes à toute berzingue et se servir d’essence à foison dès qu’une station service se présente à lui, pour finalement changer de bagnole dès qu’une nouvelle lui fait davantage envie, pour répéter le même cirque ad vitam. Sans surprise, nous assistons au spectacle jouissif de cet homme désireux d'essayer toutes les armes à feu disponibles et qui s'entraîne au tir sur des monuments et autres attractions touristiques, détruisant ainsi avec hargne les vestiges d'un monde perdu, d'une époque révolue. Bien entendu, nous avons aussi droit à l’inévitable petite scène comique où le dernier survivant du titre se promène cul nu dans des rues habituellement très fréquentées, collant son zob aux vitrines des grands magasins et arborant fièrement son cobra devant les caméras de surveillance... Bref, rien que du très très normal.
Le film se met alors à se traîner un peu et il a même eu de plus en plus de mal à retenir mon attention... Si ce n’est lors d’une courte scène a priori anodine et finalement très surprenante dans laquelle l'actrice rousse amène gentiment le petit-déj au pieu de son nouvel amant : elle est habillée en femme de chambre, ou au moins du haut, puisque lorsqu’elle se retourne pour s’en aller de la pièce, on découvre avec plaisir qu’elle ne porte rien en bas, et nous voyons son mignon joufflu s’éloigner timidement. L’actrice joue alors avec les envies du héros, et par la même occasion, les nôtres. Apparemment pas au courant de la teneur exacte de cette scène, l'acteur principal effectue alors un râle viril et un mouvement de stupeur tout à fait naturels. Un chouette moment. Ça, la première demi-heure, et peut-être la toute fin, où l’on nous gratifie d’une image de pure science-fiction assez mémorable. Tout cela fait de The Quiet Earth un curieux petit film de SF ma foi plutôt sympathique.
13 avril 2011
D'un film à l'autre
A sa mort Chabrol en a étonné plus d'un, même parmi ses premiers fans, en devenant l'espace de deux mois le cinéaste le plus surcoté du marché. Ce type d'inflation se produit pour pas mal d'illustres macchabées. Rien n'affirme que Lelouch y aura droit, d'ailleurs c'est sans doute pour ça qu'il prend les devants en se rendant l'hommage qu'on lui refusera peut-être post-mortem. En tout cas c'est un film unique en son genre. Fallait oser l'auto-suçage... Pour finir, une hypothèse : peut-être que ce film est dû à la faillite financière de l'autodidacte, ce qui expliquerait une affiche minimaliste qui ne fait pas tellement honneur à sa superbe filmographie.
D'un film à l'autre de Claude Lelouch avec Claude Lelouch (2011)
12 avril 2011
Slice
Un enquêteur camé à la chevelure blanche hirsute et abonné aux chemises hawaïennes à la Ace Ventura dispose d’un délai de 15 jours pour coincer le tueur qui commence à s’en prendre à des personnalités haut placées. La psy pour taulard l’informe alors du lien qui pourrait exister entre Taï et l'individu à capuche tant recherché. Après moult hésitations, il est décidé de donner pour mission au héros de partir à la traque du serial killer et, pour qu’il accepte, on lui promet qu’il sera ensuite libéré de taule et qu’il pourra donc rejoindre sa copine, une thaïlandaise blonde à forte poitrine prénommée Nouille dont il est éperdument amoureux.
Au bout d’une heure de film, le héros fait le lien entre ces victimes et toutes les personnes qui, jadis, humiliaient son pote Nat. Ce sont bien elles qui ont toutes finies dans une valise, condamnées à s’auto-administrer un terrible head-fuck ! Nat est donc le tueur , scoop ! Maintenant que l’on sait qui c’est, y a plus qu’à mettre la main dessus. C’est là que le héros se souvient que Nat et lui avaient quasiment terminé dans le petit monde de la prostitution de mineurs, macrocosme très actif en Thaïlande, d'après Fred Mitterrand. Il se remémore également de ce qui les avait définitivement brouillés : l’homosexualité manifeste du jeune Nat, qui se faisait de plus en plus collant, et qu’il avait fini par repousser en s’écriant « Oh je suis pas à voile et à vapeur ! ». Abandonné par son seul ami, le petit Nat termina dans une petite valise rouge, prêt à satisfaire des touristes en échange d'une poignée de bahts dans des chambres d’hôtel miteuses.