Dans mon cerveau malade, le réalisateur Frank Darabont est au centre d'un énorme mélange assez peu ragoûtant que je vais tout de suite tenter de vous décrire bien que ça soit très compliqué. Déjà, à cause de son blaze, j'ai toujours assimilé Frank Darabont à Lawrence d'Arabie car d'Arabie à Darabont, il n'y a qu'un pas. C'est déjà grave, mais ça ne s'arrête pas là. Je fais également un amalgame dégueulasse entre Lawrence d'Arabie et Lawrence Kasdan, parce que j'ai toujours cru que c'était Elia Kazan, que je confonds donc aussi avec Lawrence Kasdan, qui avait réalisé le célèbre film avec Peter O'Toole dans le rôle du mythique Lawrence d'Arabie, alors qu'il s'agit en réalité du non moins fameux David Lean. Tout ça parce qu'une seule lettre différencie Kasdan de Kazan et parce que Lawrence Kasdan et Lawrence d'Arabie partagent le même prénom ! Un prénom assez ambigüe soit dit en passant, car jusqu'à environ 21 balais et mon entrée en Terminale, j'étais persuadé que Lawrence d'Arabie était une femme. Sans parler d'Elia Kazan, qui pour moi aussi était une femme ! Lawrence et Elia, ça sonne comme des prénoms de femmes, on est d'accord non ? Pour moi c'était évident. Je me souviens même d'avoir pris une mauvaise note à cause de tout ça, j'avais mis dans une copie que Lawrence d'Arabie était une célèbre réalisatrice hollywoodienne communiste et homosexuelle des années 50, alors que rien de tout ça n'est vrai, à part peut-être son homosexualité. Bref. Tout ça pour dire que Frank Darabont m'a longtemps pourri la vie.
Frank Darabont c'est quand même lui qui a réalisé La Ligne Verte, The Shawshank Redemption, The Green Mile et Les Evadés. Quatres films qui vont de paire. Quatre adaptations du maître de l'horreur ricain : Stephen King. The Mist est une nouvelle adaptation de l'une de ces nouvelles. Une histoire que King a écrite juste après son grave accident de voiture suivi d'un coma en CDI qui a failli lui coûter la vie. Je le précise car vous n'êtes pas sans savoir que selon les spécialistes de Stephen King il existe deux périodes clairement identifiables dans la vie du romancier : une première période qui commence à ses débuts et s'arrête brutalement en même temps que sa voiture lancée à toute allure dans un pylône un beau matin de février 1995, c'est à dire une période "pré-accident", où l'auteur a écrit de grands romans fantastiques souvent considérés comme des classiques du genre. Et une seconde période dite "post-accident", qui démarre en même temps que l'ambulance l'amenant à l'hosto en vitesse et qui se prolonge encore aujourd'hui ; une période difficile durant laquelle l'auteur semble avoir profité de son blaze pour vendre d'infâmes histoires sans queues ni têtes dont The Mist fait donc partie.
Dans The Mist, un brouillard très épais s'abat sur le monde, cachant des bêtes immondes venues tout droit d'une autre dimension : des araignées géantes, des moustiques géants, des oiseaux sans plumes géants et, vers la fin, on voit même une bestiole encore plus géante qui doit bien faire huit fois la taille de l'Arc de Triomphe, du jamais vu. Comme elles viennent d'un monde parallèle, ces bêtes sont toutes foncièrement méchantes et s'en prennent à l'homme sans motif apparent, mais bien qu'elles soient moches, elles sont très propres car elles sortent toutes du même ordinateur dernier cri, un outil impec qui laisse jamais rien dépasser, aucune mauvaise trace, tout nickel chrome. A la fin du film le brouillard se dissipe, mais seulement une paire de minutes après que notre héros sans charisme ait conseillé à ses camarades rescapés (un couple de vieillards et son fils unique) de mettre fin à leurs jours car c'était la seule chose à faire. Le dernier plan du film c'est le héros qui n'a rien trouvé de mieux pour jouer sa tristesse et exprimer ses remords que d'hurler à la mort en se tapant la tête contre le volant de sa voiture.
Pour vous plaindre : françois.darabont@caramail.com
The Mist de Frank Darabont (2007)