Enfermer dans une chambre d'hôpital un Gérard Lanvin amoindri mais plus irascible que jamais, remonté comme une pendule, chauffé à blanc, et donc prêt à sauter à la gorge du moindre visiteur : l'idée me plaît beaucoup ! Et c'est bien ce que nous propose essentiellement (en tout cas ce que je préfère retenir) ce nouveau film de Jean Becker, promis par son affreuse affiche comme une "comédie". On pouvait donc espérer quelque chose de léger, loin des derniers films minables du cinéaste moustachu qui se terminaient tous par la mort d'un personnage principal dont on apprenait à mi-parcours qu'il était atteint d'une maladie incurable (triste ficelle scénaristique bien pratique pour boucler des films n'allant nulle part et espérer émouvoir le quidam).
Rien de tel ici, même si l'on craint bien longtemps qu'une intrigue bidon ne se développe pour nous expliquer pourquoi et comment Lanvin a été retrouvé dans la Seine avant d'atterrir dans un lit d'hôpital, grièvement blessé. Les quelques venues de Fred Testot, qui campe un flic enquêtant sur l'affaire et trouve ici son meilleur rôle au cinéma (un constat d'une tristesse inouïe mais qu'il faut bien établir !), sont autant de moments où l'on redoute d'apprendre que Lanvin est impliqué dans une sombre histoire policière ou autre affaire de règlements de compte entre truands... Heureusement, rien de tout ça n'arrive, et la découverte du fin mot de l'histoire, lors des ultimes minutes de ce film qui a comme autre avantage d'être très court, nous vaut un twist digne des heures de gloire de Shyamalan et nous offre une belle scène de course-poursuite dans les rues de Paris : Gérard Lanvin, en robe de chambre, essayant tout simplement de rattraper son chat en fuite ! [/spoiler off]
Si Jean Becker est au cinéma ce que la marque Tribord est au monde de la mode vestimentaire, reconnaissons-lui tout de même une qualité non négligeable : il n'a pas son pareil pour mettre ses acteurs à cran et immortaliser leurs coups de sang sur pellicule. On se souvient des dérapages de Patrick Chesnais dans Bienvenue parmi nous et des accès de colère d'Albert Dupontel dans Deux jours à crever. Ici, on se régale de voir Lanvin enrager pour une porte malencontreusement laissée entrouverte, pester contre un plateau repas jugé trop fade, s'énerver sur une gamine qui lui subtilise son ordi portable, prendre pour cible le personnel de l'hôpital, etc. Très peu échappent au courroux de Lanvin, pour notre plus grand plaisir ! A un bon rythme, ses coups d'éclat s'enchaînent et nous permettent de tenir bon.
Hélas, vers la moitié du film, Jean Becker croit tout de même judicieux d'étoffer son si maigre scénario en levant le voile sur la triste vie du personnage principal. Veuf, sans enfant ni vraie famille, vivant seul, son unique espoir de bonheur réside en Anne-Sophie Lapix (qui n'est pas du tout faite pour le grand écran, que cela soit dit), une musicienne avec laquelle il vivait tout juste les prémices d'une romance salvatrice. Quelques flash-backs tout gris et d'une laideur folle nous en apprennent plus sur le rôle de Lanvin au sein de sa fratrie (Jean-Pierre Darroussin, étonnamment éteint, vient souvent le voir à l'hosto, il joue son petit frère alors qu'on aurait plutôt imaginé l'inverse étant donné l'état de délabrement de son dos). Tout ça permet peut-être à ce Bon rétablissement d'atteindre la durée minimale d'un long métrage mais on s'en serait bien passé. Personnellement, le spectacle d'un Lanvin à bout de nerfs me suffisait amplement !
Rien de tel ici, même si l'on craint bien longtemps qu'une intrigue bidon ne se développe pour nous expliquer pourquoi et comment Lanvin a été retrouvé dans la Seine avant d'atterrir dans un lit d'hôpital, grièvement blessé. Les quelques venues de Fred Testot, qui campe un flic enquêtant sur l'affaire et trouve ici son meilleur rôle au cinéma (un constat d'une tristesse inouïe mais qu'il faut bien établir !), sont autant de moments où l'on redoute d'apprendre que Lanvin est impliqué dans une sombre histoire policière ou autre affaire de règlements de compte entre truands... Heureusement, rien de tout ça n'arrive, et la découverte du fin mot de l'histoire, lors des ultimes minutes de ce film qui a comme autre avantage d'être très court, nous vaut un twist digne des heures de gloire de Shyamalan et nous offre une belle scène de course-poursuite dans les rues de Paris : Gérard Lanvin, en robe de chambre, essayant tout simplement de rattraper son chat en fuite ! [/spoiler off]
Si Jean Becker est au cinéma ce que la marque Tribord est au monde de la mode vestimentaire, reconnaissons-lui tout de même une qualité non négligeable : il n'a pas son pareil pour mettre ses acteurs à cran et immortaliser leurs coups de sang sur pellicule. On se souvient des dérapages de Patrick Chesnais dans Bienvenue parmi nous et des accès de colère d'Albert Dupontel dans Deux jours à crever. Ici, on se régale de voir Lanvin enrager pour une porte malencontreusement laissée entrouverte, pester contre un plateau repas jugé trop fade, s'énerver sur une gamine qui lui subtilise son ordi portable, prendre pour cible le personnel de l'hôpital, etc. Très peu échappent au courroux de Lanvin, pour notre plus grand plaisir ! A un bon rythme, ses coups d'éclat s'enchaînent et nous permettent de tenir bon.
Hélas, vers la moitié du film, Jean Becker croit tout de même judicieux d'étoffer son si maigre scénario en levant le voile sur la triste vie du personnage principal. Veuf, sans enfant ni vraie famille, vivant seul, son unique espoir de bonheur réside en Anne-Sophie Lapix (qui n'est pas du tout faite pour le grand écran, que cela soit dit), une musicienne avec laquelle il vivait tout juste les prémices d'une romance salvatrice. Quelques flash-backs tout gris et d'une laideur folle nous en apprennent plus sur le rôle de Lanvin au sein de sa fratrie (Jean-Pierre Darroussin, étonnamment éteint, vient souvent le voir à l'hosto, il joue son petit frère alors qu'on aurait plutôt imaginé l'inverse étant donné l'état de délabrement de son dos). Tout ça permet peut-être à ce Bon rétablissement d'atteindre la durée minimale d'un long métrage mais on s'en serait bien passé. Personnellement, le spectacle d'un Lanvin à bout de nerfs me suffisait amplement !
Bon rétablissement ! de Jean Becker avec Gérard Lanvin, Jean-Pierre Darroussin, Anne-Sophie Lapix et Fred Testot (2014)