29 avril 2011

Last Action Hero

Voici le "film dans le film" par excellence, j'ai nommé Last Action Hero. Exemple typique du film qui n'a pas eu le succès qu'il méritait : Last Action Hero. Pure illustration du film qui marque le début de la fin d'un réalisateur talentueux mais trop en avance sur son temps : Last Action Hero. Certes, John McTiernan a pu réaliser l'excellent Die Hard 3 peu de temps après, mais avec le recul on se rend compte que ce fut son chant du cygne. Last Action Hero marque véritablement le début des emmerdes dans la vie bien remplie de ce surdoué du film d'action. Un réalisateur atypique qui avait réussi par exemple à nous faire avaler sans broncher des grosses pilules telles que des Russes qui se mettent d'un coup sec à parler dans un anglais des plus châtiés au moment où il décidait de partir A la Poursuite d'Octobre Rouge avec Shawn Connery. Il a tenté le même coup quelques années plus tard lors d'une scène mythique et tutoyant le ridicule du 13ème Guerrier dans laquelle Antonio Banderas regardait ses potes vikings se foutre de sa gueule puis leur répondait dans leur langage sous leurs yeux ébahis et hostiles. Cette scène était conclue rageusement par un Banderas tapant du poing dans le brasier en hurlant "J'ai écouté, merde, j'ai écouté, voilà, merde quoi !". Revenons à Last Action Hero, qui permet à McTiernan et Schwarzy de reformer le duo implacable de Predator. Les deux hommes se retrouvent pour réaliser une parodie de tous les films d'action des années 80-90 dont l'acteur autrichien est l'évident porte-drapeau. Un film plus complexe qu'il n'y paraît et qui n'a, de ce fait, pas su rencontrer un public décontenancé, alors justement habitué à des blockbusters linéaires maniant rarement le second degré, entièrement dédiés à la gloire de la star.


Sur ce cliché, on dirait que Schwarzy porte un chapeau, mais en fait ce sont seulement ses cheveux bizarrement chaloupés qui créent cette illusion d'optique.

Dans ce film, un gamin gagne un ticket d'or lui permettant d'assister en avant-première et en solo au quatrième volet des aventures de Jack Slater, son plus grand héros, incarné à l'écran par Arnold Schwarzenegger. Le ticket d'or se révélant fortuitement magique, le gamin se retrouve parachuté dans le film, en plein milieu d'une scène de poursuite en voitures de tous les diables avec un Schwarzy seul contre tous. Dès cette séquence, McTiernan s'amuse des exagérations habituelles des films d'action bourrés de testostérone. Explosion de voitures au premier impact de balle, fille du héros ressemblant à une poupée Barbie, chutes de 25 mètres qui se terminent par une petite égratignure à l'épaule, chef de la police colérique au point de briser les vitres de son bureau par ses seuls hurlements, héros portant toujours la même tenue (et ouvrant un placard contenant 25 répliques de cette tenue).... Tout y est ! Et tout cela est agrémenté de clins d’œil amusants comme par exemple le caméo de Robert Patrick (le T1000 de Terminator 2) et, plus mémorable encore, la fameuse affiche de Sylvester Stallone en Terminator rencontrée dans un vidéo-club.


Sur ce cliché, le pastiche clin-d'oeil pour un pote de toujours qui aurait pu en effet "en être" comme il se plaît à le rabâcher à longueur d'interviews. Il a maigri François Hollande, il fait peine à voir.

Ici, le concept de film dans le film fonctionne à plein régime. On assiste ainsi à de nombreux allers-retours entre réalité et fiction : le gamin se retrouve dans le film, revient dans la réalité avec son héros, puis retourne de nouveau dans le film, etc... Jack Slater est amené à rencontrer le vrai Arnold Schwarzenegger, qui en profite pour se tourner en dérision en passant pour un idiot complet. Slater est amené à se rendre compte des différences entre son monde et la réalité, comme par exemple lorsqu'il brise une vitre de bagnole pour la voler et qu'il se rend compte qu'il souffre énormément des métacarpes après coup. Ou tout simplement quand il se prend un balle dans un des moments les plus tragiques du 7ème art. Ou encore lorsqu'il tente de défier un ennemi à "la dégonfle", ce défi crétin consistant à se foncer dessus en bagnole pour voir qui aura peur en premier et se détournera de sa course. Ce défi que Jack Slater gagne systématiquement dans ses films, personne n'en sort vainqueur dans la réalité puisque les deux voitures s'encastrent lamentablement.


Le vrai du faux, le faux du vrai ? Moi ça me ratiboise le cerveau. En tout cas, l'effet spécial est digne du T-rex dans Jurassic Park 2 !

Last Action Hero est donc un blockbuster singulier et audacieux comme il ne s'en fait plus. Un film qui n'a pas eu la chance de rencontrer son public lors de sa sortie et qui fut plus tard renié par sa star. Heureusement, il a eu la chance d'avoir une seconde carrière honorable grâce aux diffusions télé et aux dvds. D'ailleurs, sachez que le dvd est devenu une pièce de collection très prisée car en rupture de stock depuis des années (vendu entre 5 et 10€ sur la toile, soit une plus value de -20% facile !). Et moi j'en ai un, avec en bonus le clip musical d'AC/DC "Big Gun" que je me suis envoyé des dizaines de fois au point de rayer mon dvd à cet endroit.


Last Action Hero de John McTiernan avec Arnold Scharzenegger, Austin O'Brien et Charles Dance (1993)

20 commentaires:

  1. Elle est trop bien "Big gun" :D

    RépondreSupprimer
  2. J'ai ajouté un lien pour le clip, où l'on voit donc des images du film, avec notamment Schwarzy qui distribue une mandale gratos avec le sourire dès la 20ème seconde.

    RépondreSupprimer
  3. Il est terrible Schwarzy dans ce clip...

    Au sujet de McTiernan je recommande cet article : http://www.ecrans.fr/John-McTiernan-dechu-industriel-a,9111.html
    où l'on voit bien à quel point l'homme est brisé et ne croit plus en son pays.

    RépondreSupprimer
  4. Et une petite news qui fera plaisir au Poulpe : McTiernan serait de retour à la réalisation pour un projet intitulé Shrapnel.
    http://cineredemption.canalblog.com/archives/2011/04/27/20991280.html
    (pour l'originalité du pitch faudra repasser par contre)

    RépondreSupprimer
  5. En plus à l'époque ils avaient Chris Slade à la batterie.. Trop beau Schwarzy quand il mate le concert sans broncher, puis quand il regarde Malcom qui pourrait contenir dans sa poche, et quand il refait (mal) le pas d'Angus.

    Toute ma jeunesse... <3

    RépondreSupprimer
  6. Enorme, un tel souvenir d'enfance.

    Citation : "
    - C'est toi qui a tué Mozart!
    - J'ai tué tellement gens, m'en souviens plus...
    "

    RépondreSupprimer
  7. "le film prefere de Kate Middleton"?!! lol :-D

    RépondreSupprimer
  8. J'utilise les "tendances" Twitter dans mes tweets, et apparemment ça marche. :)

    RépondreSupprimer
  9. Excellent article ! Clairement un des meilleurs exemples de la mise en abîme au cinéma. Et très drôle ici de surcroît ! Le passage où Slater passe dans le monde réel, tous les codes du ciné d'action en prennent pour leur grade et c'est totalement jouissif.

    Super blog, sinon. I'll be back ;)

    RépondreSupprimer
  10. J'adoooooore ce movie. Et l'article est super et le met bien en valeur, j'ai trop envie de le revoir, avec des biscuits, un coca et un canapé.

    RépondreSupprimer
  11. Oh j'aime d'amour ce film ! Bonne idée le hastag mariage princier, soit dit en passant !

    RépondreSupprimer
  12. Le film passe sur France 4 lundi soir !
    Bel article Poulpe.

    RépondreSupprimer
  13. TROP BON JE VAIS L ENREGISTRER AAAAAH

    RépondreSupprimer
  14. "Tu veux une omelette ? j'te casse les oeufs!"
    Ca me donne envie de le revoir bravo!

    RépondreSupprimer
  15. Un des films de mon enfance!

    RépondreSupprimer
  16. Génial ce film et super votre billet! :-)

    RépondreSupprimer
  17. Article qui donne envie de se remater le DVD de suite! Rien que pour le cliché du commissaire!

    RépondreSupprimer
  18. Bientôt, un remake de Michael Bay avec Vin Diesel ?
    http://www.brouillonsducinema.fr/cinema/last-action-hero-michael-bay-et-vin-diesel-pour-le-remake/

    RépondreSupprimer