23 septembre 2013

Margot va au mariage

Noah Baumbach, dit Noah Baumbastic (pour son aisance sur le dancefloor malgré ses grandes mèches brunes qui ne sont jamais dans le rythme), est depuis quelques temps sur un piédestal, aussi est-il de bon ton de rappeler que c'est un poison neurotoxique. Quand est sorti Frances Ha, la critique a tout oublié, victime d'un blackout complet qui nous a rappelé ce qui s'est produit chez nous le jour où on a lancé Margot at the Wedding, aka, en français, "Gomart va au mariage". C'était le cinquième film de Baumbastic, simply fantastic. Normalement quand on en a déjà signé quatre, on est dans ce qu'on appelle la "plénitude artistique", en pleine possession de ses moyens, high in the sky, on ne bouge même plus son fiac de sa chaise de réalisateur floquée à son nom, on fait juste des grands gestes de loin, et les acteurs se bousculent au portillon pour se retrouver devant la caméra d'un cinéaste confirmé. Nicole Kidman, alors en pleine phase descendante, tant au niveau professionnel qu'esthétique, hésitant entre le brun et le blond pour finir dans un entre-deux bien inconfortable pour ses cheveux, venait donc de signer pour incarner la fameuse Gomart.




Or, ce cinquième film de Noah Baumbastic (ou doit-on le considérer comme son quatrième long métrage seulement ? Baumbach a en effet signé l'un de ses opus précédents, Highball, sous un autre nom : Tonton Scefo) est l'équivalent d'un thé au Sahara, dans les deux sens du terme, c'est-à-dire que c'est une œuvre qui rivalise de puanteur avec le film de Bernardo Brecht Bertolucci, et que c'est typiquement aussi plombant qu'une boisson chaude et drainante avalée sous un cagnard de plomb entouré de touaregs morts de aimf et morts de rire. On a d'ailleurs lancé ce film ignoble par un après-midi printanier de toute beauté, de ceux qui vous donnent envie d'aller tirer des coups dans tous les lacs publics du coin incognito, il faut bien l'avouer. Aussitôt le film débuté, le soleil s'est éteint. Des trombes d'eau ont déferlé sur nos têtes (alors qu'on évolue à domicile et sous bâche). L'un d'entre nous, celui qui est le plus sensible aux intempéries et aux phénomènes paranormaux (le même qui jure d'avoir vu le film Jumper en compagnie de tous les morts de sa famille venus l'épauler dans cette épreuve from outer space), s'est levé d'un bond en faisant valser la table (heureusement c'était une table ikéa Jesper Blomkvist) et en s'écriant : "There is a storm coming ! I wish I wuz not here !".

Comme son titre l'indique, le cinquième film de Noah Baumbastic est un film de mariage. On a tous signé un film de mariage au moins dans notre vie. On a tous un grand frère qui nous a fait acheter une caméra DV (avec cassette HI8 désormais introuvable) pour immortaliser son mariage avec un cas avéré de possession démoniaque. Ce même grand frère, depuis, à chaque réunion familiale, nous demande : "Alors t'as fini de le monter ? Bientôt 15 ans que j'attends". Et nous de lui répondre : "Non je vais te rendre un found footage pour tes noces de cristal l'année prochaine". Ces films-là sont insupportables, filmés caméra au poing avec en amorce, dans tous les plans, le gobelet de champagne sans gaz à 30°C de mise, ponctués par des discussions en off qui nous apprennent qu'on n'a peut-être qu'un véritable frère sur une fratrie qui en compte une tétrachiée plus dix, rythmés aussi par quelques zooms avant et autres panoramiques descendants où le gobelet cède la place à une paire de cuisseaux de choix qui le lendemain paraissent surcôtés mais qui le soir même étaient des putain d'idées fixes, à coups de "j'vais me la faire ! j'vais me la faire !" crachés dans le micro avec ce grésillement typique du caméraman en surchauffe cérébrale. Bref, ces films amateurs sont autant de plaies et d'étrons déposés sur la tombe profanée des frères Lumière, qui du fond de leur trou se dédouanent en hurlant tant bien que mal : "C'était pas fait pour aç au départ !". Mais dites-vous bien que ces films amateurs, aussi détestables soient-ils pour le genre humain, sont plus dignes d'une sortie ciné que Margot at the Wedding (dont la date de sortie est du reste encore inconnue, et le film date d'il y a une bonne décade). Probable que Baumbach retarde lui-même la distribution internationale de ce microbe filmique pour éviter de remuer la merde auprès d'une ex-femme bafouée et blessée à vie.  




Car rappelons que Baumbastic, du haut de ses 1m75 seulement (nous sommes plus grands que ce type, dans tous les sens du terme), était l'époux de Jennifer Jason Leigh avant de devenir celui de Greta Gerwig. C'est Jennifer Jason Leigh qui a co-écrit le scénario du sac à merde filmique qu'est Greenberg et qui, jouant également dans le film, où elle tient un rôle secondaire mais décisif (comme dans la vie de Baumbastic à cette époque-là diront certains...), y répète à treize reprises (toutes les 8'52 env.) : "hurted people hurt people" (ce qui est vrai). Toutes ces données en tronche, rappelez-vous que la sémillante Greta Gerwig faisait ses premiers pas sous le gros objectif violacé de Baumbastic dans ce même film ! Est-il besoin de vous faire un dessin ?




Margot va au mariage de Noah Baumbach avec Nicole Kidman et Jennifer Jason Leigh (2007)

8 commentaires:

  1. Le 3ème paragraphe m'a fait beaucoup de mal. 13 ans que mon cousin attend mon montage de son mariage :-/

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    1. Il y a du vécu aussi dans l'article. :)

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    2. Et pas qu'un peu. Perso je ne compte plus les cassettes HI8 pleines de films de famille abandonnés à l'état de rushs.

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  2. Magnifique article, surtout le passage sur les Lumière Bros et les wedding gambas !

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  3. Putain cet article.... :-D

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  4. J J Leigh elle fait quoi avec ses mains? La choré de Paris Latino ?

    Que bueno que bueno que bueno... Paris Latino !

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  5. J'ai eu un jour le projet de regarder ce film. Un souvenir douloureux. Film aussi emmerdant que le discours du père de la mariée durant un banquet de noces, mais hélas, beaucoup plus long.

    Catherine

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