Pourquoi 12 films plutôt que 10 ? Parce que 12 travaux d'Astérix, parce que 12 cavaliers de l'Apocalypse, parce que 12 merveilles du monde, parce que 12 plaies d’Égypte, parce que 12 samouraïs, parce que 12 sept nains. Douloureuse phrase pour un top espéré depuis deux ans et demi par nos lectrices et lecteurs qui attendaient notre feuille de route, notre feu vert pour découvrir les titres les plus marquants de deux années déjà oubliées.
1. First Cow
2. Bacurau
6. The Irishman
7. Nomadland
8. Adolescentes
11. Énorme
13. Asako I et II
Ne vous fiez pas trop à l'ordre, déterminé par Wheel Decide. Grand absent, Uncle Gems des frères Safdie, que le monde entier a découverts grâce à Netflix, mais dont le monde entier se foutait totalement quand ils torchaient déjà des films très corrects voire meilleurs dans les rues de New York sans un dollar en poche et qu'il fallait bouger son gros cul du canapé pour aller les soutenir en salles.
Même topo pour Emmanuel Mouret, qui continue son bonhomme de chemin sans démériter. Mais nous n'avons pas attendu 2020 et son dix-huitième long métrage pour le découvrir et le saluer enfin. On était là depuis le début. Et ce film, très plaisant, à son image, manque d'un petit quelque chose (peut-être une scène très gore).
On peut aussi citer Rabah Ameur-Zaïmeche (qui est un ami à nous), dont le dernier film, Terminal Sud, a bien des qualités et met en avant un Eric Judor très crédible en victime ouïghour, mais s'avère fort plombant et cafardeux, surtout vu au cinéma un dimanche soir, le lendemain de la projo du Gloria Mundi de Guédiguian (qui est un ami aussi), hyper plombant également et formidablement anxiogène. Deux œuvres qui n'auront pas permis de faire de ce week-end a moment to remember.
Pas de parasite dans nos pages. Ni de pet-flamme qui tourne mal. Les gens en ont assez entendu parler. Le buzz autour des films de Grang-Bong et Sciamma-Sutra a fait son petit chemin. On a contribué au petit bouche à oreille en ne parlant pas du tout de ces films sur nos pages (puisque c'était par bouche à oreille), c'est bien assez.
Constat qu'avec l'âge nous nous adoucissons. Vous l'avez remarqué, nos pages sont de plus en plus des morceaux d'amitié, de bonheur et d'amour, bref, de douceur. Or, un sentiment particulièrement agréable à ressentir, c'est celui de la réconciliation, de l'abandon de tous nos griefs contre quelqu'un qui les avait bien cherchés, qui a longtemps été notre bête noire et qui aurait mérité d'être montré du doigt sur place publique pendant un temps : Noah Baumbach. Avec les années, on a choisi de kiffer. Et c'est vrai que son Marriage Story est plutôt mieux que tout ce qu'il a fait depuis qu'il est né. Sans pour autant mériter les honneurs de notre top.
Quelque ingratitude envers nos grands cinéastes vieillissants. On sait peut-être que les mouches ont changé d'âne, que l'essentiel a déjà été dit, que l'auto-commentaire guette. C'est ce qui éjecte Douleur et gloire, pourtant douloureux et glorieux film de Pedro Almodovar, de notre classement. Alea Jacta Est. Idem pour la victime collatérale Clint Eastwood, dont La Mule et Le cas Richard Jewell sont des derniers films encourageants, mais qu'on a déjà trop longtemps pratiqué.
Au rang des absents. Pour rester dans les calanques, en terre hippique, dans la péninsule arabique, évoquons Eva en août de Jonás Trueba, véritable bol d'air frais découvert en plein mois de décembre, et authentique rafraîchissement, surtout en plein hiver.
Quant à Sébastien Liveshit, il faut préciser d'abord que, pour ce qui nous concerne, nous avons fait du confinement un cloisonnement documenté et apprenant, nous intéressant particulièrement à la veine documentaire du cinéma mondial (témoin notre engouement pour La Cordillère des songes et le cinéma de Patricio Guzman). C'est ainsi que nous avons découvert le très intéressant Histoire d'un regard ou encore le beau Petite fille du génie du mal Sébastien Liveshit, dont nous avons cependant préféré honorer Adolescentes. Vivement la sortie de son diptyque Femme adulte / Vieillardes, dont le tournage a été interrompu pour raisons sanitaires.
Rendez-vous fin 2022 pour un beau top 2021. Il a osé !, l'OM, même combat : à jamais les premiers.
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