18 février 2008

Le Voile des illusions

Ce film raconte l'histoire d'une jeune aristocrate anglaise (Naomi Watts) méprisée de ses parents et qui, en 1925, accepte par défaut la demande en mariage d'un jeune bactériologiste fou amoureux d'elle (Edward Norton Antivirus), histoire de partir le plus loin possible de son affreuse génitrice. Épouser ce charmant jeune homme s'avère bien pratique puisqu'il doit partir en Chine aussitôt la bague passée au doigt de la dame. Une fois arrivés sur place, la jeune femme alterne gros smileys et caprices d'adolescentes, mais le mariage se consomme avec joie de vivre. Et puis arrive un grand con (Liev Schrieber), qui la fait marrer avec une vanne de merde et qui se retrouve au pieu avec elle aussi sec. Edward Norton découvre rapidement l'adultère et soumet un dilemme à la jeune fille : soit ils divorcent, mais à condition que Liev Shrieber quitte sa femme et épouse Naomi Watts dès après, soit elle le suit dans un village reculé où sévit le choléra pour le soutenir tandis qu'il combattra la maladie. Fidèle à sa ligne de conduite de fils de pute, le personnage incarné par Liev Shrieber la laisse tomber et les voilà embarqués pour un hameau infesté.




Tout ça pour dire que John Curran va vite en besogne. Après un générique d'ouverture d'outre-tombe, en pas plus de 26 minutes on a la rencontre Norton/Watts, la demande en mariage, la rencontre Watts/Shrieber, l'adultère, la proposition de divorce, l'annulation du divorce, le choléra. Il ne perd pas une minute ! Il ne perd pas une minute parce qu'il sait que derrière il va planter sa tente et son pied de caméra et prendre son temps pour tourner une tannée de 2h10.




Vous vous demandez peut-être que nous vaut le grand retour au cinéma de Liev Shrieber, sosie officieux et Américain de Michael Youn. Ce type-là n'a sur son CV que trois films, à savoir Scream 1, Scream 2 et Scream 3. En tant que productrice, Naomi Watts, son épouse à la ville, n'a pas eu de mal à imposer son mari dans un rôle qui s'avèrera finalement assez insultant. Liev Servan-Shreber a raconté qu'il suivait le tournage du film en duplex depuis son salon et se mordait les pieds en voyant Edward Norton lécher le visage de sa chère et tendre en direct-live. Liev + Naomi = ?




Norton / Naomi = ? aussi. Norton dont le personnage, après avoir forniqué pour la seconde fois de sa vie avec sa jeune épouse pour se la remettre dans la poche, se prend le gland dans la porte puis se teint les cheveux, se fait des mèches et un brushing. Drôle de choix scénaristique. Et dès que ça tourne de nouveau au vinaigre pour Eddie, ses cheveux reprennent leur couleur maussade originale. Assez édifiant.




Alors attention The Painted Veil est un film qui coche les tags suivants : femme sexuellement frustrée, femme secrètement éprise, femme de ménage, femme sans enfant, femme au mari dédaigneux, femme en cavale, femme à l'amant dilettante, femme à l'amour révélé, femme lunatique, femme à rebondissements, femme capricieuse, femme libertaire, femme aux sentiments croisés, femme aux ligaments croisés, femme enceinte, femme au mari malade, femme au mari clamsé, femme à l'enterrement de son mari, femme veuve. Oui vous avez bien lu "femme enceinte", car Naomi Watts apprend qu'elle est en cloque après s'être rabibochée avec Edward Cabron, et le fait est qu'elle ignore si le gamin est de lui ou de Schrieber. Elle aura la réponse 9 mois plus tard quand elle découvrira que le gosse ne mesure pas 3 mètres de haut et qu'il ne cause pas Allemand : ça ne peut pas être le marmot de Liev Tyler. Ce bambin-là vendra de toute évidence des logiciels Antivirus. Norton 1, Shrieber 0 !




Bref, tous les ingrédients sont là pour faire chialer. Et tout ça est plutôt bien manigancé. Si bien que deux estudiantins dégueulant la testostérone vont au bout sans ciller. Un film très académique mais tout à fait convenable. Ce film est un film à Césars, ce film est un film à Goyas, ce film est un film prétendant au Premio Ariel, ce film est une bestiasse de foire, ce film est une foutue tringle à tapis rouge.


Le Voile des illusions de John Curran avec Naomi Watts et Edward Norton (2007)

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