De façon générale, j'ai 
beaucoup de sympathie pour Alain Cavalier, qui fait partie de nos grands
 réalisateurs. Mais là, j'avoue, j'ai eu du mal à m'accrocher. D'abord 
je dois dire que je n'aime pas beaucoup les biopics... J'ai du mal avec 
les acteurs ou actrices grimés pendant 8 plombes chaque jour de tournage
 pour finalement ne pas ressembler à la personnalité mise en avant, et 
s'efforçant de cabotiner à qui mieux mieux pour attraper un tic ou un 
accent dont tout le monde se fout. Mais là, je dois dire, l'idée de 
faire interpréter Michelangelo Merisi da 
Caravaggio, dit Le Caravage, par un cheval, c'était pour le moins 
cavalier ! J'espère que vous avez la vanne (inédite à ma connaissance). Le Caravage est par ailleurs audacieux dans la forme : film muet où le cheval est de tous les plans, sans qu'il soit jamais 
question d'un pinceau, d'un tube de gouache ou d'une toile ; et je ne 
parle pas de la reconstitution historique en huis-clos, où la Rome du 
début du XVIIème est contenue dans une écurie !
Mais surtout, je ne vois pas beaucoup d'autres biopics plus audacieux dans le 
choix de l'interprète... Hormis peut-être le I'm not there de Todd Haynes, 
qui hésitait entre six comédiens et comédiennes pour interpréter le 
célèbre rockeur Neil Young, mais qui n'a pas hésité longtemps, puisqu'il
 les a tous engagés. Ou peut-être La Journée de la Juppe : il 
fallait oser embaucher Isabelle Adjani pour prêter ses traits certes 
bouffis mais encore délicats à Alain Juppé, maire de Bordeaux 
depuis la création de la ville. D'ailleurs je voudrais mettre un coup de
 projecteur sur Alain Juppé. Ce n'est pas une expression. J'aimerais 
réellement lui mettre un coup de projecteur.
Le Caravage d'Alain Cavalier avec un cheval (2015)
 


 
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