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20 janvier 2019

Le Caravage

De façon générale, j'ai beaucoup de sympathie pour Alain Cavalier, qui fait partie de nos grands réalisateurs. Mais là, j'avoue, j'ai eu du mal à m'accrocher. D'abord je dois dire que je n'aime pas beaucoup les biopics... J'ai du mal avec les acteurs ou actrices grimés pendant 8 plombes chaque jour de tournage pour finalement ne pas ressembler à la personnalité mise en avant, et s'efforçant de cabotiner à qui mieux mieux pour attraper un tic ou un accent dont tout le monde se fout. Mais là, je dois dire, l'idée de faire interpréter Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage, par un cheval, c'était pour le moins cavalier ! J'espère que vous avez la vanne (inédite à ma connaissance). Le Caravage est par ailleurs audacieux dans la forme : film muet où le cheval est de tous les plans, sans qu'il soit jamais question d'un pinceau, d'un tube de gouache ou d'une toile ; et je ne parle pas de la reconstitution historique en huis-clos, où la Rome du début du XVIIème est contenue dans une écurie !


 Alain Cavalier rend ici un hommage vibrant au Twister de son maître à penser, Jan de Bont.

Mais surtout, je ne vois pas beaucoup d'autres biopics plus audacieux dans le choix de l'interprète... Hormis peut-être le I'm not there de Todd Haynes, qui hésitait entre six comédiens et comédiennes pour interpréter le célèbre rockeur Neil Young, mais qui n'a pas hésité longtemps, puisqu'il les a tous engagés. Ou peut-être La Journée de la Juppe : il fallait oser embaucher Isabelle Adjani pour prêter ses traits certes bouffis mais encore délicats à Alain Juppé, maire de Bordeaux depuis la création de la ville. D'ailleurs je voudrais mettre un coup de projecteur sur Alain Juppé. Ce n'est pas une expression. J'aimerais réellement lui mettre un coup de projecteur.


Le Caravage d'Alain Cavalier avec un cheval (2015)

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