Steven Spielberg avait impressionné son monde avec Jurassic Park qui fut à sa sortie un véritable phénomène et l’un des plus grands succès de l’histoire du cinéma. Mais ce qui m’a personnellement toujours fasciné, c’est d’essayer de comprendre comment ce film avait pu si bien marcher et plaire autant. Car il y a selon moi une grave anomalie dans Jurassic Park, qui m’empêche de croire ne serait-ce qu’une seule seconde à l’histoire qui se déroule sous mes yeux. Que l’ADN des dinosaures ait pu être retrouvé dans le cadavre d’une mouche ancestrale retrouvée indemne dans une mine au Pérou, soit, ça passe, ça me va, j’acquiesce et je trouve même l’idée géniale ! Mais là n’est pas le problème, je ne veux pas vous parler d’un souci scénaristique, mais bel et bien d’une incohérence visuelle, d’un couac flagrant à l’image, d’un manque de rigueur évident dans la mise en scène. On est bien d’accord que les dinosaures sont en 3D, c’est flagrant, je dirai même que c’est tape à l’œil, y’a presque une croix au coin de chaque incrustation de dino qui nous permettrait de le faire disparaître si on pouvait cliquer dessus. Ils ont donc fait ce choix de mettre les dinos en 3D, très bien, ça me va, j’adhère. Mais alors pourquoi le reste est réel ? Pourquoi les acteurs et les décors ne sont-ils pas, eux aussi, digitaux ? C’est à n’y rien comprendre ! Jurassic Park a donc pour moi toujours été plus proche d’un Roger Rabbit, fameux film soit dit en passant.
Moi qui avait toujours rêvé de voir un grand film mettant en scène mes amis les dinosaures, j’étais donc resté sur ma faim en regardant l’œuvre tant adulée de Steven Spielberg. Moi qui suis un véritable fanatique des dinosaures depuis que j'ai visité le Grand Canyon en colonie de vacances quand j’avais 8 ans, j’attendais d’être enfin pleinement satisfait, j’espérais que le 7ième Art rende enfin hommage aux dinosaures en parvenant une bonne fois pour toutes à exploiter leur énorme potentiel cinématographique.
La sortie en catimini de Dinosaures 3D au cours de l’été 2007 réalisé par le méconnu Marc Fafard était pour moi un cadeau inespéré vraisemblablement tombé du ciel. Après avoir lu le pitch sur internet, j’ai vite constaté que Dinosaures 3D était fait pour moi. Et après l’avoir vu, c’est devenu une certitude : ce petit docu-fiction sans prétention enterre le blockbuster de tonton Spielby ! On voit du dino sous tous les angles et il n'y en a pas un seul sous lequel ils ne soient pas à leur avantage ! C’est un festival du paléolithique ! Les temps jurassiques apparaissent ici comme une interminable boom où les couples se forment et se défont à vitesse grand V, pour le plus grand plaisir du spectateur, ravi de voir ses animaux favoris reprendre vie et s’accoupler avec vigueur sous ses yeux ébahis.
Dinosaures 3D est également le premier film qui met en vedette le Giganotosaurus et l'Argentinosaurus, deux bestiaux de foire bien plus impressionnants que les autres T-Rex et Vélociraptors qui ont tant fasciné Spielby. Je ne peux m’empêcher de vous décrire rapidement ce qui fait la particularité de ces deux monstres heureusement disparus. Commençons par le Giganotosaurus : il est tout simplement le plus gros animal ayant déjà foulé le sol de notre planète. Ses mensurations étaient telles qu’il pouvait seulement trouver le sommeil en s’adossant aux plus hautes montagnes himalayennes. Il dormait la gueule appuyée contre ces sommets que l’homme a ensuite gravi avec tant de mal. Il bavait et ronflait sur le flanc des plus hauts pics terrestres. Il était d’ailleurs si gros que ses jambes ne pouvaient pas toujours supporter son propre poids, ce qui est la cause principale de sa disparition prématurée. Mais voilà un détail que les créateurs de Dinosaures 3D ont intelligemment ignoré, pour ainsi faire de ce dinosaure la véritable star du film et rendre le résultat encore plus spectaculaire. Dans Dinosaures 3D vous ne trouverez aucun Giganotosaurus condamné à rester au sol, les pattes cassées sous la pression de son bide obèse. Ici le Giganotosaurus pète la forme, il est souple, svelte et danse même la carioca lors de la seule séquence un peu fantaisiste du film de Fafard. Le Giganotosaurus est sans conteste dans mon Top 5 de mes dinosaures préférés.
Quant à l’Argentinosaurus, comme son nom l’indique en grec (traduire littéralement « le terrible lézard d’argent »), il est le seul animal terrestre dont les excréments valaient de l’or, ou plus exactement de l’argent. C'est l'unique cas véritable de poule aux oeufs d'or, sauf que c'était un poulet géant qui mesurait 25 mètres de long. Il chiait littéralement des pièces de monnaie. Son corps était une mécanique bien huilée transformant la nourriture qu’il avalait en argenterie et autres pierres précieuses. Ce phénomène passionnant, resté inexpliqué par les chercheurs, nous offre d’ailleurs la scène la plus mémorable du film Dinosaures 3D : celle où l’on voit un Argentinosaurus rassasié couler un bronze d’argent d’une taille colossale après un repas d’une heure vingt. Si l’Argentinosaurus avait cohabité avec l’être humain, il aurait réglé plus d’un problème et aurait été considéré comme une bénédiction, voire même une divinité ! La dette des pays du tiers monde ? Enrayée par l’Argentinosaurus ! On aurait consacré des pays entiers à l’élevage des Argentinosaurus, sûrement la moitié de la surface terrestre ; le but étant de leur faire produire leur merde dorée, en faisant ainsi de cette bête céleste notre principale source de richesse. A voir l’appétit de la bête, l’autre moitié de la surface de la terre aurait sans doute été consacrée à produire de la nourriture destinée à l’Argentinosaurus ! Bref, avec des « si » on peut aller très loin et je préfère m’arrêter là pour mieux revenir à mon sujet initial : Dinosaures 3D.
Autre qualité de ce documentaire, bien que réalisé avec modestie, il ne manque pas d’audace car il est le seul à ce jour à nous proposer une réponse sans alternative à l’extinction brutale et toujours inexpliquée de nos ancêtres de 38 tonnes. Selon Marc Fafard, les dinosaures auraient disparu suite à un pet incontrôlé du Giganotosaurus. Et oui, car il faut bien savoir que les pets de cette bestiole étaient tristement proportionnels à son poids, et que par simple instinct de survie, ces animaux avaient le réflexe de retenir leurs gaz intestinaux. Mais voilà qu’un jour, après ce repas fatidique partagé avec son pote l’Argentinosaurus, le Giganotosaurus vedette ne pu s’empêcher de lâcher une série de flatulences mortelles qui eu un impact considérable sur l’écosystème de la planète. Ce fut un cataclysme planétaire que Mac Fafard retranscrit à l’écran à l’aide d’un simple travelling arrière d’une tristesse sans nom où l’on voit la Terre se recouvrir d’un épais nuage gris. Éliminant dans un premier temps les autres espèces situées dans un rayon de 100 km de l’évènement, étouffées par une dose de méthane insupportable ; ce pet mortel a ensuite plongé la planète dans l'obscurité et le froid pendant plusieurs années, empêchant ainsi la photosynthèse, ce qui induisit un appauvrissement massif en plantes et surtout en plancton et conduisit à l'extinction de nombreuses espèces dépendant de ces ressources quel que soit leur niveau trophique. Une révélation pareille fait tout bonnement froid dans le dos.
De par son audace, la qualité de ses images numériques et l’histoire tragique qu’il dépeint, l’œuvre de Marc Fafard vient se placer en tête de mes films de dinos préférés. Il s’agit même peut-être de mon nouveau documentaire favori avec Nuit et Brouillard d'Alain Resnais, qui a l'inconvénient de ne pas être en 3D.
Dinosaures 3D de Marc Fafard avec l'Argentinosaurus et le Giganotosaurus (2007)
Et ce mémoire, il avance ?
RépondreSupprimerLa différence entre spielby et fafard, c'est qu'à aucun moment le goganotausaurus se tourne vers l'argentinosaurus en gueulant "DOTSON! DOTSON EST PARMI NOUS DOTSON EST LA".
RépondreSupprimerEt c'est sur ça que spielblouk gagne à mes yeux.
J'ai été impressionné par Jurassic Park qu'on est allé voir tous les deux avec notre dévouée grande soeur au cinéma de Limoux, et je me rappelle avoir été tétanisé par tant de réalisme et de violence brute sur ce grand écran. Mais quand je me souviens de mon visionage de Dinosaures 3D sur ma télé 36 cm,j'en suis encore ankylosé. Comme dirait Patrick Bruel, mes souvenirs se voilent, ça fait comme une éclipse, une nuit pleine d'étoiles sur le port de Tunis, Yalil yalil abibi yalil yalil yalil abibi yalil !
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