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12 juin 2016

Sherlock Holmes

Ce film atteint le plus bas degré de nullité. Même dans la catégorie des films d'action tout public populaires pour adolescents lobotomisés, et même pour ces gens pourtant adultes et si nombreux qui passent leur temps à se vanter d'aimer ce qui se fait de pire (ceux qui répètent : "Mais tu te prends trop la tête, les films bien cons c'est cool aussi, et puis ça plaît à la majorité des gens ! C'est quand même agréable, en semaine, après une grosse journée de boulot bien abrutissante de pouvoir s'abrutir un peu. Il faut se détendre, se laisser aller, regarder une merde, scruter de la chiasse, pour se vider le cerveau un bon coup… Ou alors le week-end, pour se délasser enfin après tout le boulot de la semaine, c'est quand même agréable de mater une grosse daube infâme pour ne penser à rien, juste consommer une maxi-merde, peinard comme un poiscaille rouge dans l'eau, un petit poisson, avec une mémoire de cinq secondes chrono, etc. etc. etc."), même pour ces gens-là, pour qui il semble donc primordial de se ruiner la caboche devant de grosses saloperies nulles à dégueuler les soirs de semaine ainsi que le week-end, même pour eux, ce film et ses semblables devraient devenir indigestes à la longue. Mais soyons tolérants, après tout, ceux qui ont envie de se délester de leur cervelet pendant deux heures et de se ruiner les yeux devant une bonne grosse merde ont le droit de le faire. Il ne reste plus qu'à espérer pour eux qu'ils savent ce qu'ils regardent, qu'ils ne prennent pas les grosses vessies de Guy Ritchie pour des lanternes et savent que ces films sont indignes d'eux, indignes de nous tous.


Devant ce genre de film je me surprends à rêver de voir le personnage de Bob Danette Junior se faire descendre en mode "bullet-time", mais le héros ne meurt jamais.

Godard a dit il y a peut-être 30 ans que depuis 30 ans on ne voyait jamais que le même film avec un titre différent (et encore), un "nouveau" film qui n'est que la reprise à l'identique de tous les précédents mais qui parvient pourtant à leurrer les spectateurs. Hollywood notamment veut nous faire croire qu'on va voir quelque chose d'à peu près neuf à chaque fois alors que, sauf très rare exception, on fixe du regard le même film nul depuis 30 longues années au moins, basé sur la recette des succès précédents et calibré pour faire un nombre d'entrées, assurant aux producteurs de rentrer dans leurs frais. La phrase de Godard s'applique à ravir à ce type de gros film d'action populaire surfait et rachitique qu'Hollywood régurgite chaque année sans se lasser et, apparemment, sans lasser sa large audience. Il faut peut-être féliciter les faiseurs qui arrivent à vendre le même et unique film absolument médiocre depuis 30 ans et qui ont su fidéliser le public au point qu'il paye systématiquement et indéfiniment pour le revoir des millions de fois.


Caffi de tablettes de chocolat pour un rôle pourtant fort laid, et filmé par un Guy Ritchie légèrement concupiscent (qui lui chantait la superbe chanson de son frère troubadour à l'oreille avant chaque plan "all night lo-ong, all niiight... all night lo-ooong, all niiiight...), Robert "Down on my knees, i'm bagin' you ! Please, please don't leave me..." Junior apparaît ici dans toute sa splendeur.

Mais revenons à Sherlock Holmes, encore que ce soit dispensable. Il y a tellement tout et rien à dire sur ce film, et sur tous ceux qui sont sa copie conforme, parmi lesquels il faut compter le deuxième épisode évidemment, Sherlock Holmes jeu d'ombres, qui répète la même histoire avec les mêmes personnages, les mêmes effets spéciaux hideux, les mêmes filtres colorés, les mêmes costumes ridicules, les mêmes cascades pourries, le même scénario miteux, les mêmes fausses blagues pour rythmer les mêmes scènes d'action et ainsi de suite. On commence à connaître la chanson. Le titre de la franchise se revendique d'une icône du polar pour en faire toute autre chose, une version soi-disant modernisée mais en réalité simplement écervelée : adieu les détectives anglais fumant la pipe habillés de velours façon Wes Anderson et résolvant des affaires criminelles par l'astuce et un esprit retors, bonjour les deux gros cons (Jude Law et Robert Downey Jr, respectivement Hercule et Sherlock), les deux playboys de mes deux revêtus par Laggerfeld qui niquent à tours de bras et qui gagnent à la fin en foutant des pains à droite à gauche et en réduisant gaiement la ville à feu et à sang.


 Quelque chose vient de tomber, sur les lames de ton plancher, toujours le même filmeu qui passe, Le mèèm filmeu qui pass.

Mais il faut quand même une plus-value pour espérer ébahir le public : cette mise en scène ultra maniérée et infecte qui fait la "patte" Guy Ritchie et qui consiste à utiliser jusqu'à la lie l'effet "bullet-time", ridicule à souhait et d'une laideur maximale, complètement has-been depuis la première projection-crash-test de Matrix. Ce pauvre Guy refait exactement et inlassablement tous les films qu'il a déjà faits, avec ses tics horribles, et il imite en prime Fight Club et mille action flicks beaucoup plus nazes, en pire. Qui aurait cru qu'un jour le distingué et brillant Sherlock Holmes serait incarné à l'écran par Bob Downey Junior ? Que dire de ce vide abyssal qui caractérise ce film minable et ses semblables, de la violence gratuite et volontiers séductrice affichée à l'écran dans une esthétique vendeuse, publicitaire, parfaitement calamiteuse et qui, pire, fait des petits (le Stalingrad de Fyodor Bondarchuk, succédané du style Guy Ritchie, que nous n'avons pas vu et qui nous fait encore plus amèrement regretter le film que Leone voulait tirer de cette bataille), que dire de l'intelligence (prétendue) du personnage uniquement reléguée à une intelligence du combat physique glorifié, de ces dialogues à se pendre, de cette histoire abominable, de ces plans monstrueusement nuls. Bref, on sait tout ça, on l'a déjà vu, revu, revu, revu, revu, revu, revu, revu...


Sherlock Holmes de Guy Ritchie avec Robert Downey Junior et Jude Law (2010)

31 août 2014

Date limite

Portes ouvertes à Joe G., ex-rédac chef du webzine musical C'est Entendu, qui a subi dans son intégralité et de son plein gré ce film et qui a éprouvé le besoin d'en parler, pour notre plus grand plaisir :

J'ai maté ça comme on mate passer un autobus qu'on ne prendra jamais. Tanqué comme jamais, aucune envie de voyager ni avant ni pendant ni après, j'ai regardé ce movie comme on mange un petit charolais de chez Macdalle : on n'en attend rien, on ne trouve pas ça très bon mais on ne s'en plaint pas. C'est l'histoire de deux gros gros tocards, et évidemment c'est un buddy movie en plus d'être un road movie de mes deux. Deux quoi ? Deux gros connards ensemble, et forcément ça devient des amis de toujours, l'ennemi de mon ennemi est mon ami, et l'ennemi ici, c'est le spectateur, alias "homme de bonne volonté", parce qu'aucune femme ne peut s'encaisser ce film, m'est avis, à moins d'avoir de sérieux problèmes psycho-lesbiens ou au contraire d'avoir envie de forniquer Robert Downey Jr. au point d'encaisser chaque merde dans laquelle il tourne, dans les deux cas, les meufs en question sont un peu just'. C'est l'histoire d'un architecte arrogant et limite nervous breakdown qui va pas tarder à être papa et qui, de retour de Kansas City, Texas, est en passe de prendre l'avion pour rentrer à L.A. et voir sa femme se faire césarienner. Un gros connard, ce mec. Évidemment il tombe dès l'aéroport sur un gros lard super con (Zach Galifiananiasalakis) qui vient de paumer son reup et qui part à Hollywood pour devenir acteur. Lui il est sujet à la narcolepsie, à la connerie, à des oublis et à son toutou chéri. Un gros connard, lui aussi.




Évidemment, il va arriver au premier un gros paquet d'emmerdes à cause du second, et ils vont devoir rouler jusqu'à L.A. pour arriver à temps et assister à l'accouchement. C'est en gros pas mal inspiré de Planes, Trains and Automobiles (Un ticket pour deux, ndlr) de John Hughes (avec Steve Martin et John Candy) qui était une chouette comédie sachant que les deux personnages étaient des mecs attendrissants, gaffeurs mais sympas. Ce faux remake est évidemment l'occasion de booster l'original façon Holly"mate-mes-rouston"Wood avec cascades en tous genres, coups de feu, drogues, etc. C'est très très con et là où la morale du film de Hughes était un truc du genre "il fait des conneries mais c'est parce qu'il va vraiment mal, accepte-le dans ta famille toi qui es heureux", là on voit surtout un gros relent de pitié dans le personnage de Downey JR lorsqu'il accepte de revoir Galifientes à la fin, sur le thème "il est laid, con et je le hais, mais il m'a sauvé in extremis de la situation pourrave dans laquelle il m'avait foutu, il a pas un mauvais fond même si c'est un gros enculé et que je vaux mille fois mieux que lui". Les scènes où Downey tabasse son "ami", le traite de connard ou crache à la gueule de son chien sont particulièrement éloquentes.




C'est, in fine, l'histoire de deux merdes humaines, l'une qui fait pitié, l'autre capable d'en éprouver un peu malgré son pédant complexe de supériorité, l'histoire de deux gros amerloques de mes deux. Mes deux quoi ? Mes deux centimes. J'ai maté le film sans broncher, ça se mate.


Date limite de Todd Phillips avec Robert Downey Jr. et Zach Galifianakis (2010)

1 mai 2013

Une Créature de rêve

La série Code Lisa a bercé notre adolescence. Quand nous avons appris qu'un remake du film de John Hughes à l'origine de la série et tourné en 85 était en branle, nous nous sommes dits qu'il était temps d'enfin le regarder ! On connait tous l'histoire (en tout cas Poulpard et moi) : Gary et Wyatt, deux nerds, risées de leur bahut, n'arrivent à rien avec les filles. Rien de rien ! Un soir d'ennui, ils décident donc d'inventer la femme de leur rêve sur l'ordinateur surpuissant à 1Mo de RAM de Wyatt. Après moult éclairs, une sublime créature débarque alors dans leur chambre comme par magie, exauçant tous leurs vœux, même les plus humides...

C'est donc à John Hughes, le fameux spécialiste du cinéma adolescent américain des années 80, que l'on doit cette idée ma foi toute bête mais diablement excitante, une variation du mythe de Frankenstein, revue et corrigée à la sauce teens et sexy. Le film, hélas, a terriblement vieilli, à l'image de son actrice principale, devenue une sorte de tract vivant anti chirurghie esthétique. Une Créature de rêve (en VO : Weird Science) a de bien nombreux défauts, liés en partie à son époque. La garde-robe des années 80 est une infamie, notamment sur une femme bien faite lorsque la tenue se veut aguichante. Le film est mal rythmé et trop rarement marrant, à l'exception d'une ou deux répliques surprenantes de vulgarité et du personnage de Chet, ici campé par un Bill Paxton sous tension (autre star au casting : Robert Downey Jr. en loubard très laid). A partir de son idée de départ, le scénario part dans tous les sens, quitte à nous perdre complètement en route, et se conclut n'importe comment. En bref, on est très très loin du meilleur de John Hughes, même si nous sommes contents d'avoir comblé cette lacune. 

Malgré cela, il faut reconnaître à John Hughes qu'il connaît bien son sujet. Il tient plutôt compte des réalités adolescentes, dans les limites imposées par une comédie tout public. Les ados du film n'ont que deux idées en tête : faire la fête et triquer. Son film est très tendancieux et n'occulte rien des envies sexuelles des personnages envers la femme créée. La première chose que font Gary et Wyatt après l'apparition de Lisa est de prendre une douche avec elle pour mieux la contempler dans son plus simple appareil. On devine alors qu'ils ont le sexe tellement dur qu'il pourrait fendre un chêne centenaire. D'autres allusions équivoques et des détails clairement craspecs parsèment le film et nous font régulièrement relever la tête à l'heure où les comédies pour adolescents sont tout ce qu'il y a de plus sage, totalement aseptisées et sans aucun esprit transgressif.

La série produite dans les années 90 et diffusée par France 2 était quant à elle tout ce qu'il y a de plus politiquement correct. Elle donnait cependant suffisamment d'idées pour mettre un adolescent en ébullition. Il faut dire que Vanessa Angel était une vraie tigresse. L'actrice avait trouvé le rôle de sa vie (on ne la recroisera ensuite que chez les frères Farelly). La série proposait un véritable festival sons et lumières pour tout amateur de belles pépés. Vanessa Angel apparaissait dans les tenues les plus affriolantes et plaçait la plupart des épisodes sur orbite, en particulier ceux de la première saison. Face à ça, on ne pouvait que serrer les dents et les poings en pensant à Wyatt qui, astuce scénaristique ridicule car pas du tout crédible, avait décidé de mettre des gardes fous pour empêcher tout abus d'ordre sexuel avec ou sur la créature. Bien conscient d'ailleurs qu'il s'agissait d'une question à vite évacuer, Lisa apparaissait nue mais censurée dès le tout premier épisode. Les scénaristes étaient ainsi immédiatement soulagés et délestés d'un épineux problème. Poulpard, quant à lui, maudit encore ces maudites barres noires...

Joel Silver, qui produira le remake, nous a promis une comédie interdite au moins de 18 ans, comme Very Bad Trip et 21 Jump Street. De quoi faire peur dans notre époque sclérosée, sachant que les deux comédies suscitées sont aussi subversives qu'un disque de Laurent Voulzy. Nous n'en attendons donc rien. Mais nous sommes tout de même curieux de connaître l'identité de celle qui sera condamnée à nous faire fantasmer et devra nécessairement correspondre aux rêves adolescents de son époque. Qui succédera à la sympathique Kelly LeBrock et à l'inoubliable Vannesa Angel ? On redoute Mila Kunis, Jennifer Lawrence ou Megan Fox, qui feraient perdre tout espèce d'intérêt au projet, et on conseille d'autres noms comme Amber Heard ou Jean Galfione. Petite requête perso : MEW... Mais dans le fond, on sait bien qu'un tel remake aurait plutôt dû être réalisé par Marc Dorcel ou John B. Root pour XXIst Sextury...


Une Créature de rêve de John Hughes avec Anthony Michael Hall, Kelly LeBrock, Ian Mitchell-Smith et Bill Paxton (1985)

21 octobre 2012

Avengers

J'ai autant envie de vous parler de The Avengers que de faire un devoir maison de maths niveau seconde. C'est dire si ce film m'a marqué, s'il a gravé au fer rouge ma mémoire à tout jamais ! Je l'ai vu il y a 6 mois, 6 mois et je ne sais même plus qui gagne à la fin ! Ça vaut pas grand chose, et pas besoin de se pignoler trop longtemps devant ça. Je vous propose tout de même un petit tour d'horizon des forces en présence pour que vous soyez dans le coup. Car ce film restera comme le plus grand succès au box office de l'année 2012, dépassant le milliard de recettes (c'est dire le niveau actuel des blockbusters américains). Le méchant s'appelle Toki comme le singe du fameux jeu vidéo d'arcade auquel on aimait jouer quand on trouvait 5 francs dans la rue ou au lendemain du loto de l'école. On ne sait pas pourquoi, Toki veut casser la gueule à tout le monde. On sait encore moins pourquoi il veut s'en prendre à la Terre lui qui vient de la planète Oméga 3. Face à lui, quelques super-héros s'allient bien malgré eux autour de leur leader, Robert Downey Jr. Je dis "Robert Downey Jr" car pas une seule fois on se dit "ah c'est Iron Man !", non, on se dit plutôt : "c'est encore cet acteur cocaïné qui se croit méga cool, Robert DumbAss Jr...". Iron Man est donc la vraie star du film. Robert Downey Jr lui prête ses traits avec le brio qu'on lui connaît. Ça reste un beau brin de mec, même s'il a désormais du mal à cacher qu'il a 55 ans dont 45 à sniffer des rails de coke au petit-déj' et 10 à Alcatraz (pas pour du tourisme !). L'exemple vivant d'une descente aux enfers suivie d'une résurrection.




Iron Man est notamment épaulé par Scarlett Johansson qui joue une veuve noire à la peau diaphane. Toute de tenue moulante vêtue, il a certainement fallu 12 mois de régime, de salle de sport avec step intensif supervisé par un coach personnel à 10 000$ de l'heure pour que l'actrice soit présentable et rentre dans son costume. Triste exemple de la, entre guillemets, "perfection" pour les femmes. Triste source de complexes pour les adolescentes, public directement visé par ce film et pas nécessairement au courant qu'une telle actrice est suivie au quotidien par tout un staff qui se considèrent comme les meilleurs de la planète vu qu'ils habitent à Bel Air. Si le film avait été une réussite parfaite, il aurait été rated PG 21 et la Veuve Noire n'aurait porté sa tenue moulante que pour l'enlever. Le galbe et le déhanchement de la Veuve Noire réussissent à convaincre le Dr Banner aka Hulk de participer aux échauffourées bien que cela représente un pari risqué puisque lorsqu'il devient Hulk, il tabasse le premier venu sans faire de distinction. Hulk est interprété par Mark Ruffalo, plus connu pour son rôle injustement non-Oscarisé dans Reservation Road, où il faisait de l'ombre à Joaquin Phoenix en plus d'écraser son gosse. Pendant tout le film il se retient de péter les plombs. Cela marche presque tout le temps, donc son personnage n'a rien de fun. Sauf à la fin bien entendu, où Hulk s'empare de Toki et s'en sert comme d'une tapette à mouches.




De son côté, Iron Man effectue le recrutement personnel de Thor, qu'il sait être le frère de Toki parce qu'il a vu le film de Kenneth Branagh. Personnellement, n'ayant pas tenu jusqu'à la scène post-générique de Thor, je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle Iron Man décide de l'enrôler. Tout ce que je sais, c'est qu'ils se rencontrent dans une forêt, il y a confrontation musclée et la végétation alentour subit le même sort que celle qui verdoyait innocemment sur les flancs du Mount St Helens en 1980. Thor est campé par Chris Hemsworth, passé après Michaël Yoünes Belhanda à l'intérieur d'Elsa Pataky, le seul acteur atteint de trisomie à faire une carrière internationale (Pascal Duquenne étant belge et n'ayant réussi qu'en France, je ne considère pas sa carrière comme "internationale", je sais, je chipote, mais un océan de dollars sépare tout de même ces deux comédiens). Après avoir réduit 30 hectares de forêt à néant, Thor et Iron Man se rendent compte qu'ils ont des atomes crochus et un ennemi commun prénommé Toki, le Singe qui rote des boules de feu. Toujours avec son marteau et sa barbe entretenue avec le plus grand soin, Thor arbore une photo en médaillon de Natalie Portman, sa dulcinée. Mon actrice préférée fait donc un caméo sous la forme d'un snapshot explicatif dans ce triste film, une tache de plus dans sa filmographie mi-figue mi-raisin.




A leurs côtés, fièrement campé dans la position dite "de la Tour Eiffel", son bouclier au bras gauche et sa bite dans la main droite (ou l'inverse), figure Captain America, le héros le plus casse-gueule de tous les temps, simplement vêtu du drapeau ricain tel Justin Gatlin à la fin de son 100m victorieux lors des championnats du monde d'athlétisme à Helsinki (en Suède) en 2005. Captain America a cependant cousu de ses propres mains une cinquante et unième étoile sur le Stars and Stripes, estimant dans son for intérieur que Porto Rico doit être considéré comme un état fédéré à part entière. Captain America est un peu le sage de la bande. Il est bête mais ne se met jamais en rogne, il recherche le compromis. On ne sait pas comment il en est arrivé là. Sa super vue lui a sans doute indiqué la présence de la Veuve Noire qui, selon ses propres termes, serait capable de "mettre le feu à [son] bouclier" et de faire "surgir [son] épée de Damoclès". Captain America est interprété par Chris Evans, un homme qui a autant de charisme que la boucle du ceinturon de son personnage. Toute cette fine équipe est chaperonnée par un grand black borgne qui en impose, Nick Fury. Ce dernier a seulement bu une potion qui ralentit son vieillissement mais lui a irrémédiablement brûlé la rétine. Nick Fury, c'est un peu le vieux briscard de la troupe. Il est le stratège qui essaye de manipuler les autres personnages en intelligence avec les autorités locales puisqu'il est flic de son état (je ne me rappelle plus du film). Créé en 1963, le personnage de Nick Fury est lui-même basé sur Samuel L. Jackson, né circa 1948, soit un an avant mon papa, et croisé par hasard par Stan Lee en mai 63. A 15 ans, Sam Jackson était déjà bâti comme la Loubianka, à l'image de mon beau-père, ancien séminariste maori reconverti en superstar du catch sous le nom de "The Raging Bull" (le clin d’œil à Scorsese est totalement involontaire). Au milieu de tous ces super-héros dotés de pouvoirs surnaturels se trouve Teddy Riner, plus connu pour être le roi des tatamis, doté quant à lui de pouvoirs réels. Il a un arc comme seule arme mais s'en sert à merveille. Il joue l'Archer. On ne sait pas de quel comic book il provient. Probablement l'Archer Vert dans Smallville...




Il ne restait que 44 habitants sur le Mont Saint Michel en 2009, preuve s'il en est que le délire actuel autour de la bulle immobilière en France est à la hauteur du niveau intellectuel des producteurs de Hollywood, Los Angeles County, US of A. Je ne comprends pas de quelle manière Joss Whedon a réussi à revenir dans les petits papiers des moguls de Hollywood. Normalement, là-bas, quand tu touches le fond, on te jette un bloc de béton dessus pour que tu ne puisses pas rebondir. Après avoir, à l'aide de Jean-Pierre Jeunet, envoyé la saga Alien dans une impasse, il n'a trouvé du boulot que dans l'écriture de scénarios de dessins animés. C'est par le petit écran qu'il a d'abord fait parler de lui, en étant le papa de Buffy. Comment voulez-vous qu'avec un type comme ça aux manettes le film soit 1/ intriguant, 2/ haletant, 3/ réussi ? Tu me proposes aujourd'hui de me refaire un marathon Avengers, je te jette aussi sec le medium sur lequel tu as stocké le film à la tête ! Gare à toi si c'est un disque dur d'un téraoctet !


Avengers de Joss Whedon avec tout un tas de tocards et une pouffe (2012)

4 octobre 2011

Iron Man

Ce film est un prétexte. Je vous l'annonce tout de suite. Bien sûr, je l'ai vu. Je capte TF1 sans souci, et j'ai donc déjà foutu en l'air un de mes dimanches soirs devant ce thriller comme le cinéma américain en produit par centaines chaque mois. Iron Man, c'est un prétexte pour vous parler de Robert Downey Junior. Et si cela vous étonne que je parle de "thriller" pour ce film de super-héros, c'est parce qu'au départ ma critique prenait pour prétexte le film Copycat. J'étais en effet persuadé que Robert Downey Jr jouait dedans et je viens de me rendre compte que ça n'est pas du tout le cas. J'ai dû le confondre avec Harry Connick Junior. Bref. Poursuivons sur le cas Downey, cet acteur adoré de tous dont le plus grand rôle a été... Non, ne cherchez pas. Vous ne trouverez pas. Lui, le roi des caméos et des tapis rouges, a reçu sa première nomination aux Oscars il y a deux ans, pour son rôle comique dans Tropic Thunder où il est grimé en sergent afro-américain. Il imite l'accent noir. Une performance plutôt ridicule qui l'amène directement aux sommets d'Hollywood. Allez comprendre...



Autre détail sur le bonhomme : Bob Downey Jr se plaît à se rendre aux avant-premières en tongs, vêtu d'un bermuda beige et d'une chemise hawaïenne, pour ainsi peaufiner "sa cool attitude". Il était particulièrement rayonnant lors de la projection d'Iron Man, justement, le film qui lui a apporté son premier premier rôle depuis un fameux bail, une vraie réussite pour certains amateurs indulgents de films adaptés de comic book, rien du tout pour tous les autres. Bob Junior était là, tout sourire, bras dessus bras dessous avec Gwyneth Paltrow (le salop !). Il portait ce jour-là une chemise rouge à carreaux vichy ("pétainiste" devait-on plutôt dire le concernant), l'une de ces chemises dont on se sert comme d'une nappe lors des pique-niques, le genre qu'on jette sans arrière-pensée à la fin du casse-croûte, avec toutes les miettes dedans. Ces nappes-là on les secoue pas, on les jette directement. Ou bien on leur fout le feu, et deux jours plus tard des randonneurs écolos retrouvent les traces carbonisées en se plaignant d'à quel point les gens sont des gros dégueulasses.



A l'école, ses camarades de classe le surnommaient Le Cerf-volant (cerveau lent). Robert Downey Junior était un véritable fils-à-papa, un gosse de riche qui rata son bac deux fois de suite. Comme il était nul, ses parents l'ont inscrit dans une grande école d'informatique (alors que c'était une grosse quiche) et il put se payer un diplôme d'ingénieur. Il pouvait facilement trouver du boulot, avec des salaires de plus de 5000€ net, mais il préféra la taule et les cures de désintox. Jusqu'à ce qu'il décide d'être acteur... Bref, encore un bel exemple de la réussite par le travail. A part ça, Bob Junior est assez sympathique au quotidien, il a toujours bonne humeur vu qu'il est trop con pour saisir l'état déplorable du monde actuel et pour que cela influence son karma. C'est un doux abruti un peu rêveur. Il a une belle gueule, des cheveux terribles, un sourire irrésistible. Il mange des Corn-Flakes à tous les repas.



Aujourd'hui, Robert Downey Jr crève l'écran. On l'apprécie sans doute pour sa transparence et sa médiocrité. On l'aime parce qu'il est abonné aux seconds voire aux troisièmes rôles, parce qu'il est là sans jamais être trop là, parce qu'il ne fait jamais que passer, tout en gardant une attitude apparemment "cool". Il donne ainsi à sa médiocrité un air totalement assumé. C'est ça qui nous rassure et c'est pour ça qu'on l'aime. Il est l'acteur idéal dans notre société qui ne supporte plus l'excellence. C'est attristant. Si on me donnait le défi de me retenir de péter, à partir de maintenant, en m'assurant qu'un jour je croiserais Downey Jr et que je pourrais alors tout lui lâcher d'un seul coup, je le ferais. Ce serait long et douloureux, parfois frustrant, mais je le ferais, et avec un grand sourire collé sur mon visage émacié.


Iron Man de Jon Favreau avec Robert Downey Jr, Gwyneth Paltrow, Jeff Bridges et Terrence Howard (2008)

11 février 2008

Ne le Dis à Personne

Alors que le film se terminait au Multiplexe à côté de chez moi, mon voisin de gauche, un parfait inconnu, s'est tourné vers moi la bave aux lèvres pour me déclarer : "Les français aussi savent faire de mauvais thrillers américains, la preuve !" Pauvre con. Ce film est génial. Que des bons acteurs : Cluzet, Dussolier, Baye, Arditi, Berléand, Rochefort, Hands, Lellouch, Croze, Canet, Scott-Thomas et j'en passe et des meilleurs et des pas moins mûrs. C'est comme dans Zodiac, qui affichait Mark Ruffalo, célèbre pour son fameux rôle dans In the cut avec Meg Ryan en full frontal, qui affichait encore Downey Junior, meilleur personnage de la série Ally Macbille, et qui affichait de rechef jake guyllenhuitre, oscar du meilleur effet spécial à 12 ans dans Donnie Brasco. De plus, la bande originale de Ne le dis à personne est un petit bijou. On trouve en ouverture du film With or Without You, la plus jolie chanson de U2. On trouve encore un peu plus loin la chanson Grace de Jeff Buckley pendant que Cluzet cherche un web café avec son chien en laisse (la chanson dure 5m30 et Canet la passe en entier, c'est dire le temps que met Cluzet à trouver le web café avec son chien mort au bout de sa laisse). Mais surtout, on trouve une bande originale composée par -M-, qui n'est autre que -M-athieu Chédid, le fils de Jacques. Et le gars a composé la soundtrack en one-take !



Je vous situe la scène. On est à un jour de la sortie Parisienne du film, Canet vient de tuer son budget et une de ses deux clavicules sur la scène de course poursuite. À court de fric il appelle -M- et lui demande de venir voir son film au cas où il voudrait bien faire de la musique pour combler les trous entre wiz or wizout You Two et Grace. -M- dit banco, il vient, il s'installe sur un canapé, le film démarre et -M- taquine ses cordes au hasard en regardant le truc, il accorde son instrument. Canet lève le pouce à la fin du film. C'est dans la boîte. -M- a donc composé à même la pellicule, en voyant le film pour la première fois, sans le savoir. "Attends je peux t'écrire des morceaux si tu veux ça sera mieux !" lance -M- à tout hasard de sa voix de castrat. "Nan nan nan, j'ai pas de fric en caisse" réplique Guillaume Canet, "tes trois accords désaccordés feront l'affaire, par d'arpège dans mon manège !"



Un grand film quoi. Puis l'intrigue est vraiment bien ficelée, on comprend rien pendant tout le film et à la fin André Dussolier explique tout, posé dans son fauteuil, les jambes croisées, pendant 10 minutes (une intrigue difficile donc). Moi là j'ai eu carrément un éboulement de terrain dans mon slibard. Le doubleur main de Cluzet m'a tué. Idem pour la caméra qui, grâce à un effet spécial finchien (tout nouvel adjectif relatif à l'art unique de David Fincher), passe à travers la vitre d'une fenêtre pourtant ouverte. Les raccords sont tous faux sans exception, une gageure sur un film d'une heure et demi. Non vraiment Guillaume Canet a bien mérité son oscar du meilleur réalisateur français de toute l'année 2006, mai et avril compris.


Ne le dis à personne de Guillaume Canet avec François Cluzet et Guillaume Canet (2006)