17 février 2008

The Darjeeling Limited

Voici donc le nouveau bébé de Wes Anderson et il n'a pas meilleure façade que ses grands frères. Au début du film Bill Murray fait un ride en taxi pour attraper son train puis, découvrant une fois arrivé à la gare que le TEOZ se fait déjà la malle, il cavale le long du quai et voit Adrien Brody le doubler à la course, monter dedans à sa place et le regarder s’essouffler en vain avant d'abandonner. Wes Anderson filme sa scène au ralenti avec une musique trop chouette derrière. Toujours le même, Wescoast Anderson, il n'a pas bougé d'un millimètre. Bill Murray vient de passer le relai, il n'est plus la tête d'affiche de Wes Anderson, on aura pigé. Désormais les sales gueules d'affiche sont au nombre de trois: Adrien Brody donc, Owen Wilson et Jason Schwartzman. Gros concours de nez sur le plateau. Brody remporte la manche mais c'était serré.




C'est l'histoire de trois frères qui font un voyage spirituel en Inde pour y retrouver leur mère après le décès de leur père (d'où l'éviction de la figure paternelle incarnée par le vieux Murray au début du film, on aura pigé !). C'est une quête initiatique, un road movie, un film de marche, les douze travaux d'Hercule, les douze salopards, une suite d'épreuves, d'étapes, à la fin desquelles les trois personnages auront gagné la fraternité. Personnellement j'avais jamais vu ça, ni sur grand écran, ni sur petite lucarne ni sur papier glacé. Avoir pondu une histoire si faible à trois c'est accablant.




Dans les faits c'est trois personnages plus chiants les uns que les autres qui se disputent dans un train sur fond de musique indienne en mode "Repeat all". Trois acteurs pas drôles une seule seconde, incapables de réussir le moindre gag même en jouant des coudes. Une suite de péripéties fades et de running gags faiblards. Un panorama peu reluisant de l'Inde, pays dans lequel la femme répond au doigt et à l’œil à l'homme blanc quand il lui fait signe de le rejoindre dans les chiottes pour se faire baiser vite fait, et dont les gamins sont des voleurs de godasses à la manque. Les clichés d'un goût douteux chez Wes Sonny Anderson c'est décidément un gros gagne-pain. Le tout dans ce style qui est celui, typique, de Wes Anderson, et qui est devenu plus que facilement identifiable au fil des films, tant il est bête comme ses gros panards. De larges champs/contrechamps à 180 degrés interminables et sans amorces, des travellings latéraux trafiqués par ordinateur qui passent à travers les parois des compartiments du train pour nous montrer chaque cabine "en coupe", de grands panoramiques extrêmement rapides qui passent d'un gros plan sur la gueule d'un des acteurs à l'autre tandis que la caméra, au centre du triangle d'acteurs, tourne sur son axe à toute allure (grâce encore une fois à des effets spéciaux très laids). Le tout avec des scènes ralenties, de la pop top chouette à intervalles réguliers et de la musique indienne d'ascenseur en permanence pour créer une "ambiance" de mes deux, des décors surchargés qui feront employer le mot "mignon" quelques centaines de fois aux spectateurs qui auront adoré, et ainsi de suite.




Au début du film Félix s'est levé pour aller chier. En ce moment il est un peu constipé. Deux heures après il est sorti des chiottes les bras en croix : "T'AVAIS PAS MIS PAUSE ?".


The Darjeeling Limited de Wes Anderson avec Adrien Brody et Bill Murray (2008)

8 commentaires:

  1. Gros concours de nez sur le plateau. Brody remporte la manche mais c'était serré.
    Excellent !

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  2. Sympa le commentaire sur le transit intestinal de Felix.
    J'ai vu ce film au cinema et j'ai ete moi aussi tres decue, bien que je n'ai pas trouve ce film absolument degueulasse...

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  3. Je suis en train de le mater RIGHT NOW, je vous fais une review in duro, indoors, une review pendant la durée même de mon visionnage.

    Ca fait plus d'une heure que ça a commencé, et je m'emmerde toujours autant. C'est quoi le concept, le filon, c'est de ramener Blow-me-wood au bercail ? Faire du cinéma anglophone un repaire à comédies indo-soupe-pour-cancrelats ?
    Wes started it, Danny finished the job.

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  4. Mon cerveau regarde le movie, mais mon coeur se demande pourquoi mes mains l'ont pas arrêté après cinq minutes de pelloche. Maintenant je suis quasi obligé d'aller jusqu'au bout. Mon coeur hurle: "Putain mais pourquoi t'as pas mis pause ?!"

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  5. J'y ai cru un instant, ils allaient monter dans un avion pour quitter ce pays pauvre... Quand Brody déchire les tickets d'avion, c'est mon coeur qui s'est déchiré, je me suis évité une plombe supplémentaire de sermons religieux en hindi professés par Mahatmah Huston en zappant une bonne quinzaine de minutes avec le bouton "random" de mon lecteur DVD.
    Pas de pot, le bouton porte bien son nom, ça m'a renvoyé directos au caméo de Bill Murray, chu doomed.

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  6. Ca y est j'ai pigé le film. C'est un film indépendant. C'est pour ça qu'il est bien. Le salaire mirobolant des trois acteurs principaux et les moyens déployés pour le mettre en scène peuvent faire croire à un film de studio, un film des grands studios.
    Mais non. C'est un film indépendant. Un film expérimental.
    En effet on n'a jamais entendu causer d'un film américain "de studios" se terminer sur une chanson en français, et on a encore moins souvent vu un film de Wes Studi se clore sur le plus grand tube de Joe Dassin.
    Ce film va loin, très loin, dans l'expérimentation.

    Or, les films expérimentaux sont souvent chiants, il faut le reconnaître. DONC c'est tout à fait normal que je me sois fait chier. Ok, c'est bon, tout va bien dans le meilleur des mondes, je peux roupiller sur mes deux esgourdes.
    Ce film est à chier et je suis OK avec ça.

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  7. Wes Anderson ou quand le cinéma indé est abominablement mainstream et calibré pour plaire à tout un tas de gens visés et qui adorent bel et bien. C'est pas le seul à faire ça Anderson, mais c'est un grand manitou du genre. Un gros con :)

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