
C'est l'histoire de trois frères qui font un voyage spirituel en Inde pour y retrouver leur mère après le décès de leur père (d'où l'éviction de la figure paternelle incarnée par le vieux Murray au début du film, on aura pigé !). C'est une quête initiatique, un road movie, un film de marche, les douze travaux d'Hercule, les douze salopards, une suite d'épreuves, d'étapes, à la fin desquelles les trois personnages auront gagné la fraternité. Personnellement j'avais jamais vu ça, ni sur grand écran, ni sur petite lucarne ni sur papier glacé. Avoir pondu une histoire si faible à trois c'est accablant.
Dans les faits c'est trois personnages plus chiants les uns que les autres qui se disputent dans un train sur fond de musique indienne en mode "Repeat all". Trois acteurs pas drôles une seule seconde, incapables de réussir le moindre gag même en jouant des coudes. Une suite de péripéties fades et de running gags faiblards. Un panorama peu reluisant de l'Inde, pays dans lequel la femme répond au doigt et à l’œil à l'homme blanc quand il lui fait signe de le rejoindre dans les chiottes pour se faire baiser vite fait, et dont les gamins sont des voleurs de godasses à la manque. Les clichés d'un goût douteux chez Wes Sonny Anderson c'est décidément un gros gagne-pain. Le tout dans ce style qui est celui, typique, de Wes Anderson, et qui est devenu plus que facilement identifiable au fil des films, tant il est bête comme ses gros panards. De larges champs/contrechamps à 180 degrés interminables et sans amorces, des travellings latéraux trafiqués par ordinateur qui passent à travers les parois des compartiments du train pour nous montrer chaque cabine "en coupe", de grands panoramiques extrêmement rapides qui passent d'un gros plan sur la gueule d'un des acteurs à l'autre tandis que la caméra, au centre du triangle d'acteurs, tourne sur son axe à toute allure (grâce encore une fois à des effets spéciaux très laids). Le tout avec des scènes ralenties, de la pop top chouette à intervalles réguliers et de la musique indienne d'ascenseur en permanence pour créer une "ambiance" de mes deux, des décors surchargés qui feront employer le mot "mignon" quelques centaines de fois aux spectateurs qui auront adoré, et ainsi de suite.