

Les cadrages, le montage et le reste sont ceux de n'importe quelle comédie commerciale d'aujourd'hui. Ce qu'il raconte n'est jamais intéressant, ni le récit ni ce qu'il implique à l'image. Les chansons sont souvent exaspérantes, on s'attendait à quelque chose de potentiellement joli alors que la plupart du temps c'est un gros piano et des mélodies lourdes. Et que dire de l'évolution du personnage, le pauvre Louis Garrel... Le film aurait dû s'intituler Der Untergang, aka La Chute.
Godard et Truffaut n'ont certes pas tout inventé mais ils ont inventé quelque chose, ils ont fait un cinéma qui n'existait pas pour rompre avec un autre qui sentait le sapin. Le rêve de Godard c'était de filmer comme Lang, Hitchcock ou Ford, seulement il s'en sentait incapable et il savait bien que c'était le cinéma d'un autre temps, alors il s'est démerdé pour inventer autre chose. Si Godard avait fait comme Honoré il aurait fait un cinéma sur les classes sociales et il aurait demandé à Belmondo d'imiter Julien Carette (J.P. Léaud reprenait l'une de ses plus belles répliques dans Masculin Féminin mais justement c'était de la pure citation ponctuelle, pas de l'imitation) dans le rôle de Marceau dans un film plat et nostalgique, s'il avait fait comme Tarantino il aurait tourné un western puis demandé à Belmondo d'imiter la démarche de John Wayne et, avec Brialy et Piccoli, de chanter Get Along Home Cindy dans une prison... Et ç'aurait pas été beau à voir, cqfd. Quequoi...
Les Chansons d'Amour de Christophe Honoré avec Clothilde Hesme et Louis Garrel (2007)