
Côté côte d'azur, la star n'est pas tout à fait de même calibre. Les coups d'équerre d'un visage à la régularité Pythagorienne, la perfection d'un corps bâti selon le nombre d'or, ont cédé leur place à une cagole qu'une chaîne cryptée depuis longtemps dans le coma a dû nous infliger chaque soir afin qu'elle puisse se constituer une petite tribu de fans belliqueux et peu exigeants, qui se contentaient de voir dans leur télé une meuf un poil plus bonne que celle qui leur tendait leur gamelle pleine de pâtes trop cuites. Que dire de ce visage ingrat et vulgaire tout droit sorti des cauchemars de Jérôme Bosch, Géronimo de son vrai prénom ? Que dire de cette bouche certes pratique pour déboucher les chiottes mais gênante quand il s'agit d'en faire sortir des dialogues intelligibles ? Que dire de ces seins, prestement dévoilés, et sans le moindre effet, qui m'évoquent un de ces vieux bouts de peau qui grandissent sous mes aisselles et entre mes couilles et que je dois à mon vieux père qui en est caffi... Je t'aime pa' ! Mais putain ces boules de graisse m'empoisonnent la vie. Que dire donc, de cette hystérique grossière, sans talent et jamais drôle, qui trouve dans ce remake à peine déguisé d'une grosse daube américaine l'occasion d'étaler ses dents mal rangées sur grand écran et de "faire son trou", comme Michel Denisot, encore cerné comme un vieux bélier Charmois. Que dire de cette énergumène au visage jambonneux sinon qu'elle fit avec ce film ses premiers (et derniers) pas dans l'auto-fiction en interprétant fièrement la miss météo qu'elle restera à tout jamais, grimaçant au gré des moues rebelles d'un visage approximatif, remâchant toujours ses propres dents comme une brebis galeuse. C'est le personnage d'une pure connasse qui négocie son cul plat moyennant finance ou promotion sociale. Certains parleront peut-être de courage ou d'éclair de lucidité, voire de tabous brisés ou de féminisme couillonné sans scrupule. D'autres, plus misanthropes, parleront du triste aveu d'une cagole. Je me contenterai quant à moi d'évoquer l'affreux cas de ce film, remake non-reconnu et moribond d'un doublon américain qui forçait le respect.
Côté clients, les deux pôles opposés : l'avocat chétif, grisonnant, baveux et plein aux as ; l'agent de sécurité bronzé, sportif et analphabète doté d'un vié gros comme le poing. C'est ainsi que le fessier rebondi et travaillé en salle de muscu d'un Baldwin motivé à mort pour "faire la diff" avec son frère est troqué contre le goût surdopé du verbe d'un Pat' Luchini sous viagra. Par ailleurs un Roshdy Zem souffreteux a manifestement bien du mal à nous faire tirer un trait sur le Tom Berenger de Platoon.
Rien, jamais rien ni personne ne nous fera oublier cette scène où, en plein restaurant, Sharon Stone se retrouvait sans culotte et laissait Alec Baldwin chatouiller son intimité du bout de ses pompes avant d'y enfiler sa gambas jusqu'à la garde dans un plan séquence de tous les diables, aussi érotique en son début que gerbant en sa fin, d'abord émoustillant puis très vite traumatisant. Jamais rien ni personne ne nous fera oublier cette scène où Baldwin "attrape" Sharon Stone contre un des piliers de son vaste appartement, immense instant de l'Histoire du cinématographe où Philip Noyce parvint littéralement à "faire pleurer la pierre" tandis qu'un gros pilier de béton chialait à l'image dans le dos d'une actrice survoltée trop occupée à marabouter son partenaire de jeu, ce diable de Baldwin, dans la position dite du "crabe".
La Fille de Monaco d'Anne Fontaine avec Fabrice Luchini, Roshdy Zem et Louise Bourgoin (2008)