14 janvier 2011

Les Émotifs anonymes

C'est une petite comédie sucrée qui se mange comme un bon chocolat, avec ce qu'il faut d'amertume pour le différencier d'une confiserie quelconque. Voilà le genre de critiques qu'on peut lire partout sur le web et dans les journaux, parce que les personnages du film travaillent dans une fabrique de chocolat... En dehors de toute métaphore chocolatée à la con, on se contentera de dire que c'est une comédie bien sympathique qui donne le sourire. L'histoire, qui a le bon sens de ne pas pousser à l'extrême son idée de départ (les personnages ne sont pas complètement excessifs dans leur émotivité), tient la route et ne tombe pas dans le trop convenu. Les deux personnages principaux sont attachants et les comédiens qui les incarnent sont au top de leur forme. Certains diront que le même film avec Benoît Magimel et Julie Depardieu en têtes d'affiche serait insupportable. Et c'est vrai. Julie Depardieu ne s'en sortirait pas aussi bien qu'Isabelle Carré, qui pourrait être son opposée sur l'échelle de la beauté comme sur celle du talent, et Benoît Magimel peut tuer n'importe quel film à lui tout seul... mais ça reste con de faire ce genre de comparaisons car par exemple Lady Chatterley avec Léa Drucker dans le premier rôle ça devient une sacrée grosse merde.



Après c'est vrai que les acteurs portent le film, avec une mention quand même à Poelvoorde qui m'a fait marrer un certain nombre de fois avec ses petits cris ou certaines répliques franchement bien trouvées. Le décor n'est pas si kitsch que ça, il évoque les confiseries à l'ancienne mais à la limite c'est pas gênant, ni envahissant, on est quand même loin d'Amélie Poulain. Condamner le film et traiter son réalisateur de vieux rétrograde, de néo-conservateur et de réac' minable uniquement parce que l'ancienne confiserie du film a un décor désuet et parce que les personnages sont un vieux garçon et une vieille fille, laquelle n'est pas habillée comme une pute, le tout en prenant comme cheval de bataille tel ou tel accessoire sans importance certes un peu daté, comme on le voit faire dans les revues les plus sérieuses, c'est vraiment adresser un faux procès à ce film en le chargeant d'un discours politique dont il est volontairement dépourvu. Ces accusations se basent sur des détails que le réalisateur filme comme tels et qui n'ont aucune importance pour quiconque se laisse prendre au jeu de cette histoire d'amour simple et plaisante. Le déroulement de l'intrigue n'est pas si attendu que ça d'ailleurs, au contraire, à plusieurs moments on est surpris en bien. Isabelle Carré est trop trop belle, faut le dire aussi, plus belle que jamais d'ailleurs. Bref c'est très simple, souvent drôle, chouette petit film. A recommander à ceux qui sont un peu timides, qui aiment le chocolat, les facéties de Poelvoorde et le visage angélique d'Isabelle Carré. Je crois causer à pas mal de monde.


Les Émotifs anonymes de Jean-Pierre Améris avec Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré (2010)

10 commentaires:

  1. T'imagines Copie Conforme avec Yolande Moreau et François Morel ?

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  2. J'ai un costume à 1000 dollars mais un salop de terroriste allemand l'a taché avec mon propre sang !

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  3. Je pige pas mais ça fait deux comz au lieu d'un et putain c'est géant ! -_-

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  4. "Mais je ne l'ai pas ce code ! Et même si je vous le donnais, Tokyo s'en rendrait compte tout de suite, et bloquerait l'accès au coffre !"

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  5. En vo c'est "When bashful Harry meets timid Sally"

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  6. Vu hier soir.
    C'est plutôt agréable, oui. Même si le film semble avoir du mal à remplir ses petites 75mn.
    C'est "mignon" mais sans le côté énervant. Y'a de beaux moments.
    Le couple Poelvoorde - Carré fonctionne très bien, et j'aime tout particulièrement la prestation du premier. Quant à la seconde, il est plaisant de voir comment son charme évolue subtilement, en restant toujours si éclatant.

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  7. Ce film est charmant ! Une pépite de tendresse dans ce monde de brutes !

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  8. "Pépite" de chocolat, cacao "brut". T'es dedans ! :D

    Tu as réellement bien aimé toi aussi ? J'ai rencontré des gens qui l'ont détesté récemment...

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  9. Je comprends qu'on puisse le prendre en grippe à cause du côté trop "mignon" et "tendre" du film, mais c'est un peu dommage, et si ça se peut, ceux qui reprochent ça à ce film sont les mêmes qui adorent les saloperies ricaines du genre 500 days of summer et consort. Tout ça parce que New York c'est plus "cool" que Niort. Triste monde !

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