tag:blogger.com,1999:blog-76306309747260956102024-03-18T04:02:08.570+01:00Il a osé !Où on cause de tout ce qui est pellocheFélixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.comBlogger1752125tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-91235583850068033802024-03-17T12:20:00.003+01:002024-03-17T12:20:58.688+01:00La Promesse d'une vie<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdas05qPW0P8JScxl7un3MIzPwUSUV7bx2do2QEVGmAWVRjwMjUfcN_CQWdjM1DFKEAQz-EvV8i-rbIof_iiGRIyoT3VEvi5-VNIetBz5Sw-2D_IL1rjqPRfI7sMQOsQXiIn42hFPNOrI/s1600/178466.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="796" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdas05qPW0P8JScxl7un3MIzPwUSUV7bx2do2QEVGmAWVRjwMjUfcN_CQWdjM1DFKEAQz-EvV8i-rbIof_iiGRIyoT3VEvi5-VNIetBz5Sw-2D_IL1rjqPRfI7sMQOsQXiIn42hFPNOrI/s200/178466.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="146" /></a></div>
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Devant un tel film, il y a deux solutions : soit on coupe net au bout d'un quart d'heure, comprenant bien vite à quoi on a affaire, persuadé que l'on ne va pas supporter la tonne de guimauve promise et les lourdeurs terribles de ce qui s'annonce d'emblée comme un gros mélo d'un autre âge ; soit on décide de prendre tout ça au second degré, d'en rire, et on se donne ainsi la chance de peut-être passer un bon moment, à condition d'être dans un bon soir évidemment... Pour son premier film en tant que réalisateur, Russell Crowe a vu les choses en grand et a choisi de chausser ses plus gros sabots. On croirait qu'il a retenu le pire de tous les cinéastes avec lesquels il a pu tourner. C'est dingue ! Ses scènes préférées de <a href="http://ilaose.blogspot.com/2012/02/gladiator.html"><i>Gladiator</i></a>, ne cherchez pas, ça doit être ces passages sépia particulièrement hideux où l'acteur passe sa main dans les hautes herbes, en repensant à sa femme et à son gosse assassinés, avec une musique plaintive ridicule en fond sonore. <i>La Promesse d'une vie</i> pèse lui aussi des tonnes et des tonnes. On a droit à tout, aucune économie dans les effets, tout est au service d'un style ampoulé que l'on croyait bel et bien éteint : des flashbacks improbables et répétitifs, des ralentis miteux et de très mauvais goût, une musique pleine d'emphase, des grands sentiments en veux-tu en voilà, des décors grandioses ou en carton pâte, etc... On n'est jamais dans l'entre-deux, c'est tout ou rien avec Russell, on aurait pu s'en douter. </div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQd9jfWHA6dtgk4TzWR4ck6OFci0S-q0HzfSaT1VoUktk2ebYo3W-_LNueSYT7siKBUXSh5JhyphenhyphenIopatVERjyG2utQyaK2qmGRvEnBo5JZfGdxf3gQrFoE8pa6puOwftlST4LKbAGNrUmo/s1600/512048.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQd9jfWHA6dtgk4TzWR4ck6OFci0S-q0HzfSaT1VoUktk2ebYo3W-_LNueSYT7siKBUXSh5JhyphenhyphenIopatVERjyG2utQyaK2qmGRvEnBo5JZfGdxf3gQrFoE8pa6puOwftlST4LKbAGNrUmo/s640/512048.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Dès la première scène, Russell démontre ses talents de sourcier et creuse un gigantesque puits à la seule force de ses bras.</i></td></tr>
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L'acteur-réalisateur s'est attribué le beau rôle, il est le <i>water diviner</i> du titre original, le sourcier, le valeureux et pieux australien doté d'un don pour deviner où l'eau se cache dans les sols arides de son pays. Le malheureux vient de perdre ses trois fils dans la bataille des Dardanelles, dont la reconstitution est tout simplement à pleurer. Après la mort de sa femme devenue dépressive au dernier degré, Russell Crowe n'a plus qu'un seul but : retourner en Turquie pour retrouver les restes de ses enfants et les enterrer auprès de leur mère. Une fois arrivé là-bas, le hasard l'amène à séjourner dans un hôtel tenu par une jeune veuve qui a les traits avantageux d'Olga Kurylenko et ne sera pas insensible au charisme irrésistible et à la sensibilité à fleur de peau de ce père brisé... Je préfère m'arrêter là car je serai tenté de tout vous raconter tant c'est too much. Dites-vous que même en plein âge d'or hollywoodien, peu de réalisateurs de la belle époque auraient été capables de transformer ce scénario de malheur en quelque chose de digeste. Russell Crowe, lui, a pondu une daube XXL comme on en croise finalement assez peu, le genre de films à regarder de préférence en groupe, entouré d'autres amateurs de plaisirs déviants, capables de reconnaître le comique involontaire de certaines situations tordantes et d'apprécier chaque facéties de la star omniprésente, derrière et devant la caméra.</div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdpBoQTHvwodfwEXSTBTi5otUgb7oVUnSIau3jBMWw01S8irSB5aLx9KQTkWsPL7OfVBvO7t3yjo16mgXzhFHsWU0wm-HVimrDR6O0MGtY3yhi_uJvVQBV5qNzdp-WDbZaLJIxbjza7xs/s1600/024346.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdpBoQTHvwodfwEXSTBTi5otUgb7oVUnSIau3jBMWw01S8irSB5aLx9KQTkWsPL7OfVBvO7t3yjo16mgXzhFHsWU0wm-HVimrDR6O0MGtY3yhi_uJvVQBV5qNzdp-WDbZaLJIxbjza7xs/s640/024346.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Olga enseigne à Russell comment lire dans le marc de café. L'élève n'a d'yeux que pour sa prof.</i></td></tr>
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Car il y a là de quoi se marrer franchement plus d'une paire de fois. Je me suis repassé en boucle certaines scènes, suscitant de nouveau l'incompréhension totale dans mon propre foyer... Il faut par exemple voir ce passage invraisemblable où Russell Crowe, embarqué clandestinement dans un train aux côtés de résistants turcs, explique en aparté à l'un d'eux le jeu du cricket, avant qu'ils se lancent tous avec un enthousiasme à peine contraint dans une partie improvisée en plein wagon... J'ai beaucoup aimé cet autre moment touchant où Olga Kurylenko s'inquiète de l'alimentation de son hôte, sur le point de partir à l'autre bout du pays à la recherche de l'un de ses fils peut-être encore en vie. "Vous n'allez pas partir le ventre vide ?" lui demande t-elle avec un regard soucieux et chargé de tendresse. Cut. Le plan suivant, nous les découvrons attablés tous deux devant un festin, éclairés par une centaine de bougies, dans un décor au romantisme kitsch rarement égalé, en train de se raconter leurs vies en se regardant dans le blancs des yeux. Quel grand sentimental ce Russell ! </div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwyIC79lm4g2fNL6zOf85hk0Tt0FVsnaOTtv4TguDz306vTg7sjIfjJIsIN3Hd1eEDbzHwiqc8uY2BU3SFl24MLe6kIsdj0X8ETeUJZYFSvggDfK-bVd-geGm4rfQDfjIVGjxNH_RERGs/s1600/460979.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwyIC79lm4g2fNL6zOf85hk0Tt0FVsnaOTtv4TguDz306vTg7sjIfjJIsIN3Hd1eEDbzHwiqc8uY2BU3SFl24MLe6kIsdj0X8ETeUJZYFSvggDfK-bVd-geGm4rfQDfjIVGjxNH_RERGs/s640/460979.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>La partie de cricket est brutalement interrompue. Dommage, nous étions en plein délire !</i></td></tr>
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Quelques répliques valent leur pesant d'or, surtout pour les tronches que tirent les acteurs en réaction (Yimlaz Erdogan excelle en la matière) ou les petits silences étranges qui les précèdent. Faut dire que c'est écrit à la truelle. Tous les comédiens en font des caisses, s'alignant sur leur leader Russell, dont le regard de chien battu et les mimiques si maîtrisées nous rappellent qu'on l'aime bien, au fond. Tels les plus grands, Russell Crowe sait aussi nous quitter sur une dernière note inoubliable. L'ultime scène du film correspond aux retrouvailles inévitables entre Olga et lui. Pour faire comprendre à Russell qu'il est plus que le bienvenu, la belle lui sert une tasse de café débordant de miel, en référence à une anecdote qu'elle a auparavant partagée avec lui (selon les traditions ottomanes ici véhiculées, plus le café est sucré, plus la personne serait désirée). Constatant cela en faisant émerger de sa tasse un morceau de miel noir infâme avec sa cuillère, Russell Crowe se lève alors d'un coup d'un seul, droit comme un I, et adresse son sourire ravageur à sa partenaire, comme s'il voulait lui dire "Message reçu ! On monte dans la chambre maintenant ?!". Clap de fin, fondu au noir sur la gueule radieuse de notre homme. Merveilleux ! Le film nous rappelle alors qu'il y a là quelque chose de très naïf, de simple, de sincère, qui empêche de prendre complètement en grippe son auteur. Sa crédibilité en tant que cinéaste et artiste est réduite à néant, mais son capital sympathie n'est guère entamé. On ne t'en veut pas Russell, tu nous auras bien fait marrer !</div>
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<i><b>La Promesse d'une vie</b> de Russell Crowe avec Russell Crowe, Olga Kurylenko et Yilmaz Erdogan (2015)</i></div>
Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-47411079772622170072024-02-28T14:31:00.000+01:002024-02-28T14:31:21.113+01:00Gueules noires<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbY04l9PQ9l2UNXEEd0pg7OXKNfGLqFs1wpHaPfq25N_tbCZn7Xr_uG1VkAsBmGuW6UIpJdJcw44gMOKgmW8MrxdmZVKEgmQBHLihHQ57jrorPIcbV11tv6OAteiTEbz13f8wrtb55U7T9vlT8ngdPeeao8z6_fHu8LfHGbyvzF4jPXI2ZdVO56hIHfOQ/s1600/tronches%20noires.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbY04l9PQ9l2UNXEEd0pg7OXKNfGLqFs1wpHaPfq25N_tbCZn7Xr_uG1VkAsBmGuW6UIpJdJcw44gMOKgmW8MrxdmZVKEgmQBHLihHQ57jrorPIcbV11tv6OAteiTEbz13f8wrtb55U7T9vlT8ngdPeeao8z6_fHu8LfHGbyvzF4jPXI2ZdVO56hIHfOQ/w150-h200/tronches%20noires.webp" width="150" /></a></div>Je n'avais encore jamais vu de film de Mathieu Turi, jeune cinéaste français spécialisé dans l'horreur qui sévit depuis un peu plus de dix ans maintenant, dans une relative discrétion. L'argument lovecraftien m'a cette fois-ci permis de sauter enfin le pas. Son troisième long métrage nous plonge dans les mines du Nord de la France où, chargée d'accompagner un scientifique dans les tréfonds de la terre, une bande de mineurs réveille par mégarde une divinité monstrueuse. L'idée, pas si saugrenue, de croiser Germinal et Cthulhu aurait pu donner un ersatz sans grand intérêt de <i>The Descent </i>ou un énième survival prévisible de bout en bout. Mais, animé d'une belle conviction, épaulé par une petite troupe d'acteurs sympathiques, et fort d'une perspicacité devenue trop rare pour certains aspects décisifs du projet, Mathieu Turi emporte rapidement notre bienveillance et, en fin de compte, réussit globalement son film. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvZszxTh53D8EMN-IBIupCSs66-zOZJPMQEATtLbyr41pMgy8AQK2gJqhiHoMYdHfyOY9MOrZPIz3Nu671ljqndbbWAs8q3UB5TTofd36ikhw5mo3zUupuEU9hXnO-J18HdxaYdU02sXdIt_rsdz_CpHASH5YKrVv6GiKHfnd2V7Y8fk8MJD4D4WyAMZQ/s1600/black%20face%203.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvZszxTh53D8EMN-IBIupCSs66-zOZJPMQEATtLbyr41pMgy8AQK2gJqhiHoMYdHfyOY9MOrZPIz3Nu671ljqndbbWAs8q3UB5TTofd36ikhw5mo3zUupuEU9hXnO-J18HdxaYdU02sXdIt_rsdz_CpHASH5YKrVv6GiKHfnd2V7Y8fk8MJD4D4WyAMZQ/w640-h268/black%20face%203.webp" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Déplacer la mythologie lovecraftienne, ou du moins certains de ses éléments caractéristiques, dans une zone ouvrière marquée par la rudesse des paysages, des hommes et de leur travail s'avère malin et judicieux. Dès les premières minutes, un soin particulier est apporté à la reconstitution de l'époque et de l'univers minier. Avec simplicité, sans trop appuyer le trait, le réalisateur plante le décor habilement, efficacement. On pourra éventuellement regretter, a posteriori, cette scène d'introduction pas forcément utile qui a pour seul intérêt de nous éclairer sur ce qui nous attend, au détriment de l'effet de surprise à venir. Peut-être s'agit-il là de l'expression d'un léger manque de confiance d'un cinéaste qui aurait peur, sans ce stratagème archiconnu des amateurs de frissons, de ne pas accrocher son public ou de l'ennuyer. Reconnaissons toutefois que l'ambiance est déjà plutôt réussie lors de ces sombres premières minutes qui sont accompagnées des chants traditionnels des mineurs. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6BcPNyixOBE11yYVJHKoKZnXf0DZH-QqH4Il_poUHXcr4wxLFIZaaQEL2-gC4e2B4Wze8ZVAHDe3qEWlV2xH-rSXVfp_izCT7MlwGInhptl86S_XlRO_JsVrMPmpdogJ07TEMa6I6WV892FNBRxmKm4z8vxPOAFG_0WPz0k5A7SZq0cfKuZZmWE_cQk0/s1600/pas%20mal%20tof.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="678" data-original-width="1600" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6BcPNyixOBE11yYVJHKoKZnXf0DZH-QqH4Il_poUHXcr4wxLFIZaaQEL2-gC4e2B4Wze8ZVAHDe3qEWlV2xH-rSXVfp_izCT7MlwGInhptl86S_XlRO_JsVrMPmpdogJ07TEMa6I6WV892FNBRxmKm4z8vxPOAFG_0WPz0k5A7SZq0cfKuZZmWE_cQk0/w640-h272/pas%20mal%20tof.webp" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Après cela, sur un rythme bien mené mais tout en prenant le temps de croquer ses personnages en quelques coups de pinceaux, Mathieu Turi nous amène dans les profondeurs du sol. Les emmerdes s'amoncellent progressivement pour nos mineurs rapidement coincés, et en très mauvaise compagnie, dans des galeries souterraines sans lumière. A ce propos, la lumière du film est très bien gérée. C'est hélas suffisamment rare pour être signalé. Mathieu Turi n'a pas peur du noir et rend cohérent l'environnement dans lequel nous baignons, où l'on ne voit quasiment rien en dehors de ce qui passe dans l'halo lumineux de vieilles frontales frémissantes. Le réalisateur sait que repose là-dessus une bonne part des frayeurs que son film veut provoquer. Autre choix particulièrement salutaire : celui d'opter pour les effets spéciaux pratiques (costume, maquillage et prothèses animées mécaniquement) pour donner vie à la fameuse créature. Celle-ci ne déçoit pas. Son charme certes fragile mais rayonnant ravira les fans d'horreur lassés des CGI sans âme qui peuvent grandement contribuer à flinguer ce genre de films.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjc9AFgwomatZvH58_9QYrEkVGc-fpNZ206hDTX8O8JO9Nm33vy8pJg3LW6r0kUHkT6_FusrV3mbQpyO695QIvh_rPWNoO64h_hRJFwglB3LERZOkpHTx70Fumzrn1HNrE4HpY5yIZ8JSb-7If2msnAKnELOB-ZzdEBPgGhGl-cn1dtxt1pyEdarrkRrYM/s1600/black%20face.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="668" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjc9AFgwomatZvH58_9QYrEkVGc-fpNZ206hDTX8O8JO9Nm33vy8pJg3LW6r0kUHkT6_FusrV3mbQpyO695QIvh_rPWNoO64h_hRJFwglB3LERZOkpHTx70Fumzrn1HNrE4HpY5yIZ8JSb-7If2msnAKnELOB-ZzdEBPgGhGl-cn1dtxt1pyEdarrkRrYM/w640-h268/black%20face.webp" width="640" /></a></div><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Le casting s'avère aussi payant. On est content de retrouver ce bon vieux Sam Le Bihan, lui dont les choix de carrière traduisent une réelle appétence pour le genre. Il est crédible en mineur blasé et bourru, leader d'une équipe dont chaque membre est rapidement épinglé. Phil Torreton fait une brève mais convaincante apparition en directeur de mine corrompu. Jean-Hugues Anglade est également excellent en scientifique perfide qui planque de lourds secrets, je ne l'avais même pas reconnu sous son casque. Il lit l'équivalent du Necronomicon avec une belle terreur dans la voix, comme s'il découvrait les célèbres mots de Lovecraft. "N'est pas mort ce qui à jamais dort...". Alors certes, le troisième long métrage de Turi évoque un bon lot d'autres œuvres plus marquantes, telles qu'<i>Alien</i> ou <i>The Thing</i>, mais l'amour sincère qu'il véhicule pour le genre et la saine humilité avec laquelle il a été réalisé le rendent tout à fait recommandable. Une bonne surprise que ce film à la fois ambitieux et conscient de ses propres limites, respectueux des spectateurs et de l'écrivain auquel il rend hommage, signé d'un réalisateur que je suivrai désormais d'un peu plus près. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>Gueules noires</b> de Mathieu Turi avec Samuel Le Bihan, Jean-Hugues Anglade, Amir El Kacem et Philippe Torreton (2023)</i></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-91588969805332783482024-02-21T15:14:00.003+01:002024-02-21T15:14:50.973+01:00La Mesita del comedor<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXntcp48tivdTk-EOK5NiMiBg_FJaFIBmvRdt53uxjwSMv4SMYBZSCjz8spTUp54Ast4m4ua4VBloJBWB2BME-dcis-fy7oBzbViNLQ6jcCBYDUYnnOUTdUzdir20o3_AcIt44Re5bXtgkFL13DjMDQQ1i5YcjX2PJ0LaEqtMVOivU0vg98jRLpy_1_oM/s1200/La_mesita_del_comedor-affiche.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="838" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXntcp48tivdTk-EOK5NiMiBg_FJaFIBmvRdt53uxjwSMv4SMYBZSCjz8spTUp54Ast4m4ua4VBloJBWB2BME-dcis-fy7oBzbViNLQ6jcCBYDUYnnOUTdUzdir20o3_AcIt44Re5bXtgkFL13DjMDQQ1i5YcjX2PJ0LaEqtMVOivU0vg98jRLpy_1_oM/w139-h200/La_mesita_del_comedor-affiche.jpg" width="139" /></a></div>Très rares sont les comédies horrifiques qui savent manier et convenablement doser l'humour noir le plus grinçant sans pour autant sacrifier la crédibilité du scénario et la psychologie des personnages. C'est qu'il faut pour cela trouver un savant équilibre et le tenir jusqu'au générique final, ce à quoi parvient étonnamment l'espagnol Caye Casas dans son premier long métrage réalisé en solo, <i>La Mesita del comedor</i>, littéralement La Table basse. Drôle de titre pour un film de genre, me direz-vous, mais il est tout à fait cohérent puisque ledit meuble est à l'origine du terrible cauchemar éveillé dans lequel nous invite sans ambages le cinéaste. Dès la première scène, le couple au cœur du film, accompagné de leur nouveau-né dans sa poussette, est en magasin face à la table au design douteux et à son vendeur ventripotent, usant d'arguments tout aussi douteux. Une discussion tendue entre l'homme, Jésus (David Pareja), désireux d'acquérir la table basse, et sa femme, Maria (Estefanía de los Santos), qui n'en veut surtout pas dans son salon, ouvre les hostilités. Déjà, le ton du film entier est donné et la mise en scène, faite de plans très courts aux multiples angles osés (des choix pas toujours très heureux que ne renieraient pas Jean-Marie Poiré), annonce aussi la couleur. Court, le film a le mérite de ne pas perdre de temps. La scène suivante nous montre Jésus transporter très difficilement le carton contenant la fameuse table dans les escaliers jusqu'à son appartement. Il ignore encore qu'il regrettera amèrement cet achat... Et je ne peux absolument pas vous en dire plus tant ce film s'appuie sur un effroyable évènement, survenant très tôt, qu'il serait idiot de vous dévoiler. Sachez juste que le pire est toujours possible quand nous sommes en présence de l'œuvre féroce d'un catalan provocateur et sans limite, au goût du blasphème prononcé, bien décidé à prendre le spectateur en tenaille. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4FKgXWUvstLAW7c_OO8CSK2gDhvGtIfxLvxsn5B_oHg0BlJiYylYN4d8MKWE_tBCK-TwSe-waRV0lOUCeyFWJZCfrcBny1-1iJJuIgi1aPUQY7j2Z1FRxA5_oi62bv6866RXGdMg-TMqbmiNhLj4WBIyYq8L1Pmm28QRbGKjto1myFT2Szs6vrx2DoK0/s3826/table%20basse%20terrible.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1620" data-original-width="3826" height="270" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4FKgXWUvstLAW7c_OO8CSK2gDhvGtIfxLvxsn5B_oHg0BlJiYylYN4d8MKWE_tBCK-TwSe-waRV0lOUCeyFWJZCfrcBny1-1iJJuIgi1aPUQY7j2Z1FRxA5_oi62bv6866RXGdMg-TMqbmiNhLj4WBIyYq8L1Pmm28QRbGKjto1myFT2Szs6vrx2DoK0/w640-h270/table%20basse%20terrible.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Sur un temps resserré, dans un décor quasi unique et grâce à des acteurs irréprochables (mention spéciale à la jeune voisine du dessus, amoureuse de Jésus), Caye Casas réussit son coup. Son œuvre est vouée à faire parler d'elle dans les divers festivals où elle sera projetée (je l'ai pour ma part découverte dans le cadre de la <a href="https://www.lacinemathequedetoulouse.com/programmation/festivals/extreme-cinema">25ème édition du Festival Extrême Cinéma de la Cinémathèque de Toulouse</a> et d'une carte blanche à l'équipe du <a href="https://grindhouseparadise.fr/2024/02/12/lextreme-grindhouse-2023-2/">Grindhouse Paradise</a>), à jouir d'un excellent bouche-à-oreille, et à plaire aux amateurs voire un peu au-delà de leur cercle restreint. D'une idée initiale a priori fragile et ténue, Casas tire un film qui se tient de bout en bout, parvenant même à une certaine épaisseur psychologique et à nous bousculer un peu. Il est en effet rare que l'on se mette ainsi à la place des personnages, en particulier devant de tels films qui, généralement, nous proposent des situations trop "bigger than life" pour que l'on puisse s'identifier et s'interroger à notre tour. Ce qui arrive ici est horrible aussi et relève du plus affreux des cauchemars mais, grâce à l'équilibre miraculeux évoqué dans mes premières lignes, on se projette et on passe un moment à se demander ce que l'on ferait dans pareille situation. La résolution finale choisit par Casas et le couple à l'écran s'impose à nous avec la même implacable fatalité. C'est là l'une des vraies forces de ce film par ailleurs modeste et malicieux, qui ne prétend pas à autre chose que nous faire passer une soirée en enfer. Dommage, cependant, que les talents de réalisateur de Caye Casas ne soient pas à la hauteur de ses dons d'écriture (saluons également Cristina Borobia, co-scénariste). Force est de constater que le film ne brille pas par la finesse de sa mise en scène et il y a quelques scènes qui pêchent par une lourdeur visuelle regrettable, soulignée par des choix musicaux du même tonneau. On s'étonnera par ailleurs que la photographie soit si sombre, au point parfois de pouvoir à peine deviner les traits du visage de David Pareja (admettons que cela colle à son rôle et que cela confère au film une ambiance ténébreuse raccord avec ce qui s'y passe, mais c'est franchement pas un régal pour les mirettes). Ces bémols importants, certes, sont toutefois largement insuffisants pour gâcher le plaisir quasi masochiste ressenti devant cette épouvantable parenthèse domestique noire de chez noire. Car <i>La Mesita del comedor</i> a enfin la précieuse qualité de distiller des ellipses bienvenues et de s'avoir s'arrêter quand il faut. Nous sommes donc désormais curieux de suivre la carrière de Caye Casas, en espérant que son style s'affine mais qu'il garde tout son mordant. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwOv533bu-L9U-BdOhSSWbCDT2cWkGQb-7sl4BhesX2a7aGi1M3vkzXaCh1zhi73Ya5kfILfZQ5U4mYGntW3EqxBN9-WqMr0OakrlqN0z_U15wUyDAekOAL9pFnPX4LZ7KOv5y_A4Ow6Cyfpj3O6YgG1JEcJ8W160E99Fac6KKfD8kaBHUfnvUK9Q7Ii0/s3820/duo%20couple.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1628" data-original-width="3820" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwOv533bu-L9U-BdOhSSWbCDT2cWkGQb-7sl4BhesX2a7aGi1M3vkzXaCh1zhi73Ya5kfILfZQ5U4mYGntW3EqxBN9-WqMr0OakrlqN0z_U15wUyDAekOAL9pFnPX4LZ7KOv5y_A4Ow6Cyfpj3O6YgG1JEcJ8W160E99Fac6KKfD8kaBHUfnvUK9Q7Ii0/w640-h272/duo%20couple.jpg" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>La Mesita del comedor</b> de Caye Casas avec David Pareja, Estefanía de los Santos et Claudia Riera (2022)</i></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-74133357052365398402024-02-07T12:01:00.001+01:002024-02-07T16:53:00.516+01:00Dersou Ouzala<div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJxJlnhetLqktm0pOUVO0rpAbC6-aVZpT0YUGgVeqtzZ1_PGQOieYK0ySnQK0bgRL-d_SgDprhkp0fDgg2KdU7sGVgFRQZOMAv7F8TJLuoYLWGwlCvdzrw_ywNQlhnp3KDPcJgB8MLL7UoCn0miKlM5hyphenhyphendgHd7BnOR8JUpA3SyFi-alJbzrql1aSiSfKNc/s760/Dersou%20Ouzala-0002.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="760" data-original-width="507" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJxJlnhetLqktm0pOUVO0rpAbC6-aVZpT0YUGgVeqtzZ1_PGQOieYK0ySnQK0bgRL-d_SgDprhkp0fDgg2KdU7sGVgFRQZOMAv7F8TJLuoYLWGwlCvdzrw_ywNQlhnp3KDPcJgB8MLL7UoCn0miKlM5hyphenhyphendgHd7BnOR8JUpA3SyFi-alJbzrql1aSiSfKNc/w133-h200/Dersou%20Ouzala-0002.jpg" width="133" /></a></div>Je n'avais pas revu ce film après l'avoir découvert un soir, sur
Arte, il y a quelque chose comme vingt ans. Je n'en gardais qu'un vague
et doux souvenir, et surtout l'envie, depuis tout ce temps, d'y revenir,
de le revoir, de mieux en profiter, comme d'un vieil
ami perdu de vue et un peu oublié. C'est chose faite, et le moins que l'on puisse dire c'est que ces
retrouvailles sont plus qu'heureuses. Je peux dire désormais sans précautions que <i>Dersou
Ouzala</i> est de mes films préférés, et que si je devais me lancer
dans un classement de mes dix films d'amitié favoris, classement qui serait sans doute difficile à établir tant ce "genre" m'est cher, il y figurerait
en bonne place, pour ne pas dire qu'il en prendrait la tête. Tout est
d'une beauté quasi miraculeuse dans ce film, à commencer par les deux
personnages principaux, Arseniev (Yuriy Solomin), capitaine d'une expédition de soldats
en mission pour cartographier les secrets reculés de la Taïga, et Dersou (Maksim Munzuk), ce
chasseur golde qui a perdu femme et enfants après une épidémie de
variole et qui vit dans la nature, nomade, solitaire, animiste dans sa
conviction que toutes les choses comptent à égalité, et que le soleil, le
vent, le feu, l'eau, les bêtes sont des hommes autant que lui, généreux
dans sa façon de toujours laisser derrière lui les lieux plus faciles à
vivre pour qui passera par là ensuite, homme ou bête, homme quand même. Mais les autres personnages
visibles à l'écran sont tous tout aussi touchants et aimables,
comme les soldats du capitaine, qui respectent Dersou, écoutent ses
remontrances sans broncher, admirent à l'écart l'amitié du capitaine et
de l'homme des bois, se démènent toujours pour aider, surtout quand il s'agit de Dersou, que tous aiment beaucoup manifestement, <i>évidemment</i>.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzxHcHSBufdVIfXZ6kZx0cRLZe8OyIdAPliTtqW7wVMqwr9sgNFbg0wpwXCzhSxWpFGwx_E_RDGS1qOTm_0L0PxSsTNnEqZJslzMza-dlIrTgp1RLy2Pcsl8XTnw8Rtyimg2pKk9DmQ-7zKDnzzZjcvDpdAr5cpKIEIDPfomDaunm4x8MpT9Wcy00MSS_S/s932/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.50.45.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="394" data-original-width="932" height="270" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzxHcHSBufdVIfXZ6kZx0cRLZe8OyIdAPliTtqW7wVMqwr9sgNFbg0wpwXCzhSxWpFGwx_E_RDGS1qOTm_0L0PxSsTNnEqZJslzMza-dlIrTgp1RLy2Pcsl8XTnw8Rtyimg2pKk9DmQ-7zKDnzzZjcvDpdAr5cpKIEIDPfomDaunm4x8MpT9Wcy00MSS_S/w640-h270/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.50.45.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEju3ALFUFwMdRANhgqpvwCUouNGbq8kWbjhmKJU5NX98Cl4Pp0NHvclD9fUJD4M6C9Ys_bzmFviprZWJedUC4isL1bwTNhiHaz7556t7-dbGp46aFb7aPMVVBFqYCt_AfdaC9oA0NXaacCCIeXBRs3mQzT6k6CRNi5CnLWHKRNh0Qv2SVfpGJw-XRFfOZEf/s933/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.51.46.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="394" data-original-width="933" height="270" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEju3ALFUFwMdRANhgqpvwCUouNGbq8kWbjhmKJU5NX98Cl4Pp0NHvclD9fUJD4M6C9Ys_bzmFviprZWJedUC4isL1bwTNhiHaz7556t7-dbGp46aFb7aPMVVBFqYCt_AfdaC9oA0NXaacCCIeXBRs3mQzT6k6CRNi5CnLWHKRNh0Qv2SVfpGJw-XRFfOZEf/w640-h270/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.51.46.png" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">La beauté des paysages de la Taïga compte aussi, que Kurosawa prend le temps de filmer,
comme il prend le temps de faire sentir le temps qu'il faut pour se déplacer
dans ces espaces, ou celui qu'il faut pour nouer une relation d'amitié, à commencer par la première rencontre, quand Dersou s'annonce avant de quitter l'ombre de la forêt pour ne pas faire peur à la troupe, puis s'avance vers nous, enfin va droit sur Arseniev et lui lance un franc "Bonjour, capitaine !", qu'il prononce plutôt "Capétan !", nom par lequel il s'adressera jusqu'à la fin à son ami.
Le temps aussi des premières conversations, quand Dersou dit à un sous-officier d'Arséniev qu'il parle trop, puis des premiers moments d'observation, quand Arséniev observe les faits et gestes du mutique Dersou pour retaper un abri avant la nuit. </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKXzrpdo2heSTMaIiqSz3PNMimAC-DauMGk82uhTXgFHf0IqdhaDy5-4Tgu1UFEoIAuA7nb1v0MsAxrFNeVutq1AOdk6iPNb0zHvnOIaX1TG-X6IJo28T0ERDrEcYaDh3-Iw5tocLyyOs9bDwL2j6pFtbA8IIOP6EX-u3F9AnRABTj6zx9qRs8nVUAyL9y/s929/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.52.11.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="394" data-original-width="929" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKXzrpdo2heSTMaIiqSz3PNMimAC-DauMGk82uhTXgFHf0IqdhaDy5-4Tgu1UFEoIAuA7nb1v0MsAxrFNeVutq1AOdk6iPNb0zHvnOIaX1TG-X6IJo28T0ERDrEcYaDh3-Iw5tocLyyOs9bDwL2j6pFtbA8IIOP6EX-u3F9AnRABTj6zx9qRs8nVUAyL9y/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.52.11.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3Tj9_dW9TnrdDJ7aACo1vS9_1KjO3E65PWDiRBlq8L4jYDLAo7mBo07ksYZI7AvQat93Oco6OX_kOjohAhIWEdvGHwBevcoW436mI5gHuWK-vAeNGzAb7NBukRxO5-vl3zTBYRvcspvV1EcRwkjUW04rZQ9xxpoyGF6Xn6qK9olqZlx5KMe4rb3-PW2sx/s930/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.52.49.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="396" data-original-width="930" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3Tj9_dW9TnrdDJ7aACo1vS9_1KjO3E65PWDiRBlq8L4jYDLAo7mBo07ksYZI7AvQat93Oco6OX_kOjohAhIWEdvGHwBevcoW436mI5gHuWK-vAeNGzAb7NBukRxO5-vl3zTBYRvcspvV1EcRwkjUW04rZQ9xxpoyGF6Xn6qK9olqZlx5KMe4rb3-PW2sx/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.52.49.png" width="640" /></a></div><br /> </div><div style="text-align: justify;">Le temps des moments d'euphorie, comme quand le capitaine et Dersou se
retrouvent au début de la deuxième moitié du film, ou plus difficiles, quand Dersou demande à retourner dans les collines, à la fin
du film. Kurosawa, dans des plans plus magnifiques les uns que les
autres, ce qui n'est pas l'apanage de ce seul titre de sa filmographie, loin s'en faut, utilise savamment la profondeur du champ et du
temps, pour montrer la difficile séparation des amis à la fin de la
première partie du film, qui ne cessent de se retourner et de s'appeler
en criant leur nom (nul doute que Kevin Costner aura pensé à cette
séquence pour le finale de <a href="http://ilaose.blogspot.com/2018/12/danse-avec-les-loups.html" target="_blank"><i>Danse avec les loups</i></a>, que l'on
pourrait d'ailleurs considérer comme un très libre remake de <i>Dersou Ouzala</i>), aussi bien que
l'empressement des deux hommes séparés par la densité des bois ou par
une souche d'arbre mort quand ils courent dans les bras l'un de l'autre. </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlDzkHAA2UAEBXKXViYHJGPt6hTLkRpoqJ3gwV_HYlp_HtwQd6wk2f2u-zPpURrg2mam_8c8RFtsyENtqqzXnWbdn32oEnZGNleQdCqfBwpxBQNKFEoGr_o7-AHcXuSPne4d1lxKkAmJujyUXkQjCJkGDh0YU2QZNXHjlu2KQL5fodX0B0IIzP896GL6BU/s930/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.54.35.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="394" data-original-width="930" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlDzkHAA2UAEBXKXViYHJGPt6hTLkRpoqJ3gwV_HYlp_HtwQd6wk2f2u-zPpURrg2mam_8c8RFtsyENtqqzXnWbdn32oEnZGNleQdCqfBwpxBQNKFEoGr_o7-AHcXuSPne4d1lxKkAmJujyUXkQjCJkGDh0YU2QZNXHjlu2KQL5fodX0B0IIzP896GL6BU/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.54.35.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsEH60Uv3M6NZKkh83h8xvPbkVRoHgqU-YDQl3SOfGlgq-tQdNWKC-cPvsakr9x7iel4eE3yX4oyzoMfGBGS9ARi3BG9Jz3UoZ7dR-snxQx327BCUtmfb6MWgkcgSwQXgzOXYKkwXbto_a1S8DwX_vB6UZO6UZKK70LaXgEIiKbml7HGIwKth4CgDHyCmu/s931/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.54.20.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="395" data-original-width="931" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsEH60Uv3M6NZKkh83h8xvPbkVRoHgqU-YDQl3SOfGlgq-tQdNWKC-cPvsakr9x7iel4eE3yX4oyzoMfGBGS9ARi3BG9Jz3UoZ7dR-snxQx327BCUtmfb6MWgkcgSwQXgzOXYKkwXbto_a1S8DwX_vB6UZO6UZKK70LaXgEIiKbml7HGIwKth4CgDHyCmu/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.54.20.png" width="640" /></a></div><br /></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Mais encore quand les deux amis assis ensemble rient tandis qu'à l'arrière-plan les
soldats assis au spectacle de leurs retrouvailles les regardent en silence puis finissent
par chanter pour leur rendre ce moment encore plus beau. Ou, à la fin du
film, pour montrer le capitaine et sa femme qui écoutent aux portes les
échanges entre Dersou et leur fils, après que le chasseur golde, dont la vue
décline et qui se pense traqué par l'amba, l'esprit du tigre de la
taïga qu'il a malencontreusement blessé en voulant seulement l'éloigner, a accepté l'invitation de son ami à vivre chez lui, en ville. Ou,
peu après, quand le capitaine quitte le salon et monte à
l'étage, lentement, puis redescend, encore plus lentement,
Dersou demeurant prostré, désolé, au premier plan, entre l'épouse et le fils d'Arséniev, pour revenir lui offrir son fusil dernier cri,
autorisation tacite à retourner dans les bois malgré les risques que lui
fait courir sa vue défaillante. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWhw5UffK10csZkUYbybLJ5UJsDcQBddpM7zTQlRhehuKBkgxJJpp1kMKACg2upOmngzCR9gCTCFBaYrXzZ7LCfUznK7eNxOFkfFVnv0ck2r0ofgWu64PLmk-1m-BIE6l9S1vTvhUyI8wl5R7ATTxB5V7Pt3dXwvIe_1olLJiLMGPyasRcEfxpLgemPou7/s930/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.56.32.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="395" data-original-width="930" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWhw5UffK10csZkUYbybLJ5UJsDcQBddpM7zTQlRhehuKBkgxJJpp1kMKACg2upOmngzCR9gCTCFBaYrXzZ7LCfUznK7eNxOFkfFVnv0ck2r0ofgWu64PLmk-1m-BIE6l9S1vTvhUyI8wl5R7ATTxB5V7Pt3dXwvIe_1olLJiLMGPyasRcEfxpLgemPou7/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.56.32.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxiBGLJj1V3NokaoBWH0nWGFTLFMWf6VJGZbYYm_x4Oly6dqBBOJ0aSJ8i61pNOwAIWOB1WEdD2a9r7BkgZtRBGSrYfuqy53YEIN_a203PgVV8BSj1AEVdaGh4-IWitSZApugBvel-Dq3p7Qmq19BLhnEFWkIbg9odwUxDD-FL1yzrVVCesP6ti4-qnK_8/s931/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.57.39.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="396" data-original-width="931" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxiBGLJj1V3NokaoBWH0nWGFTLFMWf6VJGZbYYm_x4Oly6dqBBOJ0aSJ8i61pNOwAIWOB1WEdD2a9r7BkgZtRBGSrYfuqy53YEIN_a203PgVV8BSj1AEVdaGh4-IWitSZApugBvel-Dq3p7Qmq19BLhnEFWkIbg9odwUxDD-FL1yzrVVCesP6ti4-qnK_8/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.57.39.png" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans ce
seul plan-là s'exprime toute l'intelligence de Kurosawa. On ne sait pas où va le capitaine quand il quitte la
pièce, on suit le déplacement de ses bottes dans les escaliers, surcadrés par l'ouverture de la porte dans le fond du plan, aller et
retour, mais entre son départ, le moment où il laisse Dersou et sa demande de
partir plantés là, sans dire un mot, et son retour, fusil dernier modèle
en mains, Kurosawa nous donne le temps de nous demander ce qu'il pense, ce
qu'il ressent, ce qu'il va faire, et ce que Dersou pense, ressent, attend, idem pour l'épouse et l'enfant, toutes choses
qui, non-dites, parce que nous avons eu le temps de les
penser et de les envisager avec les personnages, dans leur silence, et dans le temps et l'espace du plan, ont existé et rendu l'instant, la décision, les gestes, encore plus denses et émouvants. </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLe2WM4YA49ZjrRK5S_5SaVp_kBbinfKYwGCpEBqFh5mm1UW5IqGuKL4vizJ3rVOIbp9sj21i_7qO_FF19Z6TnnJ8apoaYuVYF0mG6iKQBtTy2dapNyQuwY1RLXExL0Axuwh1MdE3yWX41aPFd_URDKXTUGzQB9WwKI9cqJThve_2azUQkzEN7VHDmjFG8/s928/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.01.42.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="395" data-original-width="928" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLe2WM4YA49ZjrRK5S_5SaVp_kBbinfKYwGCpEBqFh5mm1UW5IqGuKL4vizJ3rVOIbp9sj21i_7qO_FF19Z6TnnJ8apoaYuVYF0mG6iKQBtTy2dapNyQuwY1RLXExL0Axuwh1MdE3yWX41aPFd_URDKXTUGzQB9WwKI9cqJThve_2azUQkzEN7VHDmjFG8/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.01.42.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMorL-oI4Y2YI8GtWDQPNHaKY6QJN7bhSCnwHR8zxnr4ZvFNkX52_4Kf-5CqgnYpnbHPmYBddHNsiCdypD1sdFzYd_NPeMegrqS3sxoKltmYnBzJVCsQY7mvY8z29gi_6KZlFPVOQ7hnt8qC9OTHDdrf_00f2AWCB4EMVEsBrHZhYpsZUn6jWGW3gNWyGJ/s931/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.02.29.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="396" data-original-width="931" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMorL-oI4Y2YI8GtWDQPNHaKY6QJN7bhSCnwHR8zxnr4ZvFNkX52_4Kf-5CqgnYpnbHPmYBddHNsiCdypD1sdFzYd_NPeMegrqS3sxoKltmYnBzJVCsQY7mvY8z29gi_6KZlFPVOQ7hnt8qC9OTHDdrf_00f2AWCB4EMVEsBrHZhYpsZUn6jWGW3gNWyGJ/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.02.29.png" width="640" /></a></div><br /> </div><div style="text-align: justify;">Ce
n'est qu'une des constantes manifestations du talent et de la finesse du cinéaste. Mais
je repense à cette scène où Dersou, inquiet et sombre après avoir blessé le tigre, est assis seul la nuit au coin du feu : un des soldats quitte
sa tente pour venir près de lui et tenter de le faire rire, en vain, et
toute la scène nous est montrée depuis le point de vue du capitaine,
assis sous sa tente, qui soulève un pan de l'entrée pour voir Dersou,
assis, de dos, sans réaction d'un bout à l'autre de la scène, sans
contrechamp sur les réactions ou l'absence de réaction du chasseur golde. Pas besoin. Et tant de choses sont dites pourtant, et
ressenties, entre les trois personnages, par la seule mise en scène.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipEb6f7udhCH9EH8Ieode__53ElJRck5ALF73Ivm_04bmXNiu4mzfpNkEbsLWuFTFUSTPXP9_xNMgEImukkx10kybuXAbLBEIA9d1tQj16gOA4l97oMfvZJWkdxNwsssMMutkanrsWxny-IIeBOmEejX_k-dWLU1PDUw0EH6Gy203iKZhr3fK-H95JTtAn/s987/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.50.38.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="419" data-original-width="987" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipEb6f7udhCH9EH8Ieode__53ElJRck5ALF73Ivm_04bmXNiu4mzfpNkEbsLWuFTFUSTPXP9_xNMgEImukkx10kybuXAbLBEIA9d1tQj16gOA4l97oMfvZJWkdxNwsssMMutkanrsWxny-IIeBOmEejX_k-dWLU1PDUw0EH6Gy203iKZhr3fK-H95JTtAn/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.50.38.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzw0_dmlECKiHV7BzbvBVbELv3CbGHAMEaj134IVEt-_yIwBSEvIZwhpI7cVnZSEyfwsMxJMlvEo-jawX1OjEdDb4BJZlue0Has1mQNv0bzTI-9CwlynEWV_ZdtD4cmWN2-daX42Y4R4Di2b0_vWc2ssPdPDRx0tbuN3gYEZy0s9-LRoWgykIq60qQEr_-/s929/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.00.37.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="393" data-original-width="929" height="270" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzw0_dmlECKiHV7BzbvBVbELv3CbGHAMEaj134IVEt-_yIwBSEvIZwhpI7cVnZSEyfwsMxJMlvEo-jawX1OjEdDb4BJZlue0Has1mQNv0bzTI-9CwlynEWV_ZdtD4cmWN2-daX42Y4R4Di2b0_vWc2ssPdPDRx0tbuN3gYEZy0s9-LRoWgykIq60qQEr_-/w640-h270/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.00.37.png" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Autre joie, que l'on doit sans doute en partie au récit
autobiographique éponyme de Vladimir Arseniev publié en 1921 que
Kurosawa adapte : aucune adversité. Non, aucun adversaire, aucun
opposant, aucun personnage bête et méchant. On a vu dans tant de films les équivalents des soldats du capitaine, qui certes au début rient un peu de Dersou et de
ses lubies (comme laisser de quoi faire du feu et de quoi se nourrir derrière
lui pour qui suivra ; ne pas jeter les restes au feu mais par terre
pour les animaux ; laisser un signe pour avertir les cueilleurs de
Ginseng qu'ils n'en trouveront pas dans tel coin de la Taïga), finissent par
le prendre en grippe quand il les invective, ou se montrent jaloux de sa
relation avec le capitaine, ou encore refusent de prendre des risques pour
sauver Dersou quand il se retrouve coincé au milieu d'une rivière
déchaînée, mais cela n'arrive jamais. </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> <br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTED_7oGXbMqAnsV3QQihqfMEjZpPWY3ug-k__gmlbUSl8aqd_oYVtHi3AwXvWzj0f6sDxK26V-1p042KS9vJRFw1M-AVWqjlwXStlJHeBy8EaFi9Zo8bb_4-2pQBKOQ3TpZDOS-qaNrmYuHleUpsSsPqKW5uS5jrO_GVK4U8i_bdcjIW5ZvU3hVYFGezA/s930/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.59.05.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="394" data-original-width="930" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTED_7oGXbMqAnsV3QQihqfMEjZpPWY3ug-k__gmlbUSl8aqd_oYVtHi3AwXvWzj0f6sDxK26V-1p042KS9vJRFw1M-AVWqjlwXStlJHeBy8EaFi9Zo8bb_4-2pQBKOQ3TpZDOS-qaNrmYuHleUpsSsPqKW5uS5jrO_GVK4U8i_bdcjIW5ZvU3hVYFGezA/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.59.05.png" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"> <br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixg5MNUXJw9N1adC5GpuqTiuCr_Z7eTu0D-n2rpI7bA3y0ksUZJHc_H5PA7rHTiI3pBxwLUGBo8CMCTydPCfTbxfyyCTuflHyVrkUxMeRBhpU7kRGA3jVoq-HI7ilzHLB3nBk83cx5QgZSscksYyvPczq4fXaVPPrbq5jyBRvdXvPd8iU9Qx2MAs4pQ6DD/s989/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.49.11.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="419" data-original-width="989" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixg5MNUXJw9N1adC5GpuqTiuCr_Z7eTu0D-n2rpI7bA3y0ksUZJHc_H5PA7rHTiI3pBxwLUGBo8CMCTydPCfTbxfyyCTuflHyVrkUxMeRBhpU7kRGA3jVoq-HI7ilzHLB3nBk83cx5QgZSscksYyvPczq4fXaVPPrbq5jyBRvdXvPd8iU9Qx2MAs4pQ6DD/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.49.11.png" width="640" /></a></div><br /> </div><div style="text-align: justify;">Les seuls personnages néfastes du
film sont les Toungouses qui ligotent trois moujiks dans une rivière et
enlèvent leurs femmes, mais ils n'apparaissent pas à l'image et
l'épisode qui les concerne est vite réglé, n'aboutissant qu'à une autre
rencontre cordiale et une autre occasion d'entraide entre la troupe du
capitaine menée par Dersou et des paysans du coin sur les traces des brigands. On
pourrait également citer un autre personnage, tout aussi absent du film, et qui intervient à
la fin, mais ce serait trop en dire pour qui n'a pas encore vu <i>Dersou Ouzala</i>.
Ou alors, en cherchant vraiment, le pauvre type qui vient vendre de
l'eau à la femme du capitaine, en ville, et que Dersou insulte parce qu'il ose
demander de l'argent pour de l'eau dont les rivières sont pleines, mais
même lui se laisse insulter et s'en va sans répliquer à celui qu'il
prend pour un sauvage.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTF0nBnZBPiJUMLBxfzun29f1vXeymPgVk009-_8NH-4bG1koPJO9M89bF1BOEF9kX0Ox4HBF0dLTQ-36bapw9JCbelBwhFLlWWOg4bhUCxs2FgAmbhOH14gGfg7HPKzrnRQOoxebZ-fyr4gsolretzlaqbFASpAJ3bEXLGP03si4ZXpKwKb4evanqS_tP/s932/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.59.33.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="395" data-original-width="932" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTF0nBnZBPiJUMLBxfzun29f1vXeymPgVk009-_8NH-4bG1koPJO9M89bF1BOEF9kX0Ox4HBF0dLTQ-36bapw9JCbelBwhFLlWWOg4bhUCxs2FgAmbhOH14gGfg7HPKzrnRQOoxebZ-fyr4gsolretzlaqbFASpAJ3bEXLGP03si4ZXpKwKb4evanqS_tP/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.59.33.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4A7kaI8_mGApjiMixU3ciEsp7hrLQrCwYGxZUFYKaU0B4Jtt1uqyGKBYVNdgYKQTScsmn3mzni1x7d-O6qSJ5KTvhrLb1SNG6t1_bQTuqCoaLBsFMpdWEcQMYxcoEzZpEHJw8rOP-r1Mq78Il7q3oN2Xwie4UaXdAleGWqehbvgjU5yPwQGZoEsXWwCwd/s929/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.59.52.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="395" data-original-width="929" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4A7kaI8_mGApjiMixU3ciEsp7hrLQrCwYGxZUFYKaU0B4Jtt1uqyGKBYVNdgYKQTScsmn3mzni1x7d-O6qSJ5KTvhrLb1SNG6t1_bQTuqCoaLBsFMpdWEcQMYxcoEzZpEHJw8rOP-r1Mq78Il7q3oN2Xwie4UaXdAleGWqehbvgjU5yPwQGZoEsXWwCwd/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.59.52.png" width="640" /></a></div><br /> </div><div style="text-align: justify;">La seule adversité,
suffisante dans un scénario où celle des hommes est évoquée sans que le
besoin se fasse sentir d'insister, est celle du milieu hostile de
la Taïga (on ne pourra plus oublier la tempête de vent sur la glace et la course contre la nuit que mènent Arséniev et Dersou, ce dernier à la baguette, dans
l'abattage d'herbes hautes destinées à monter un abri de fortune), des animaux sauvages (pour l'orage comme
pour l'esprit du tigre amba, Kurosawa se fait plaisir par quelques
effets de lumière fantastique qui anticipent déjà son ultime film, <i>Rêves</i>), du temps enfin et de ses effets sur les hommes
et les corps. </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgV7VoUWxwCROlm5S_NArp-du-9ZjEvi3vxybDD9kQL9tM6x5EYLErAd758RvC5taTAhp9KQZkzTUPsMP2mHsTSSiJcbeDFxAOYR7FrfV5XuSZSyB8Nj_Kvgq3EpRwn7_x8LEgu_piE0irurihnEG860N4yninjmr7KjdeCyjSQM08zsV7-kzdfJaE2-odW/s989/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.59.05.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="421" data-original-width="989" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgV7VoUWxwCROlm5S_NArp-du-9ZjEvi3vxybDD9kQL9tM6x5EYLErAd758RvC5taTAhp9KQZkzTUPsMP2mHsTSSiJcbeDFxAOYR7FrfV5XuSZSyB8Nj_Kvgq3EpRwn7_x8LEgu_piE0irurihnEG860N4yninjmr7KjdeCyjSQM08zsV7-kzdfJaE2-odW/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2011.59.05.png" width="640" /></a></div><br /> </div><div style="text-align: justify;">Ayant revu récemment la plupart des films d'animation de
Miyazaki, je m'étonnai et me réjouis de l'absence totale
de purs antagonistes dans des œuvres comme <i>Kiki la petite sorcière </i>ou <i>Mon voisin Totoro</i>,
qui n'en ont pas besoin pour tenir la trame de leur narration et nous
émouvoir par, là aussi, la simple beauté de relations amicales et solidaires entre
les personnages, Kiki et la jeune femme autonome et bricoleuse qui vit
seule dans les bois d'un côté, les deux sœurs et les esprits de la
forêt, dont Totoro lui-même, de l'autre. </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvC64zF3aX5-vQoASfqQJ9d6Z9ppnLwYc3occoHF1ifNgjXwzQ5cVAV1TLlYm-wb1TbISam9DRUGxWWvGa9eEeE4Stag3SDlcLmz70h868ZYrZquGuuiB65ZOh6G9E2UEYLqOqOfQho8uQdxJLV8iO7wn_EI6K0yLAIjyQv3soJWqKB7oqR7J-vpBx3R0v/s930/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.57.25.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="395" data-original-width="930" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvC64zF3aX5-vQoASfqQJ9d6Z9ppnLwYc3occoHF1ifNgjXwzQ5cVAV1TLlYm-wb1TbISam9DRUGxWWvGa9eEeE4Stag3SDlcLmz70h868ZYrZquGuuiB65ZOh6G9E2UEYLqOqOfQho8uQdxJLV8iO7wn_EI6K0yLAIjyQv3soJWqKB7oqR7J-vpBx3R0v/w640-h272/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202024-02-07%20a%CC%80%2010.57.25.png" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Les films sans adversaires, ou
qui, à tout le moins, ne font pas reposer toute leur structure sur
l'opposition d'un ou plusieurs personnages plus ou moins bêtes et mauvais, ne
courent pas les écrans. Mais ils existent. Quand on en trouve un, ou quand on
en retrouve un, et un aussi beau que <i>Dersou Ouzala</i>, on le chérit.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i><b>Dersou Ouzala</b> d'Akira Kurosawa avec Maksim Munzuk et Yuriy Solomin (1975)</i><br /></div>Rémihttp://www.blogger.com/profile/17115380878533456312noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-69455660920892442202024-02-03T12:23:00.003+01:002024-02-03T12:23:45.702+01:00Acide<div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYAd-c1fhrTYw1IC4yHxGmsxiYjnAhFMrrQUmyKGqFSWzoPX2RA68fykLdVDBhq7x3EsdCYFECslWJ_3LBSArGN_rc_L2mCk3SjB5iFaMEZBNNyBU6mMBeD50xbDjzhLKVYtuDtFG-xVfK_eCnbzPLI1iW03kVk5QzBflL8X4pVgmeivebLeaNg0Lga7g/s1600/affiche%20acide.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1178" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYAd-c1fhrTYw1IC4yHxGmsxiYjnAhFMrrQUmyKGqFSWzoPX2RA68fykLdVDBhq7x3EsdCYFECslWJ_3LBSArGN_rc_L2mCk3SjB5iFaMEZBNNyBU6mMBeD50xbDjzhLKVYtuDtFG-xVfK_eCnbzPLI1iW03kVk5QzBflL8X4pVgmeivebLeaNg0Lga7g/w148-h200/affiche%20acide.webp" width="148" /></a></div><div style="text-align: justify;">Voici le deuxième long métrage de Just Philippot qui continue d'exploiter le filon de l'éco-anxiété après <i><a href="https://ilaose.blogspot.com/2021/09/la-nuee.html">La Nuée</a>.</i> On pourrait même parler d'un diptyque, encore faudrait-il que la filmographie du cinéaste soit suffisamment passionnante pour nous donner envie de l'analyser plus en détails... Cette fois-ci, la menace ne vient plus de sauterelles dégénérées mais du ciel, tout simplement. Des pluies acides s'abattent sur certaines parties du globe puis atteignent le pays et notamment la région où vit pas si paisiblement la famille déjà bien décomposée de Guillaume Canet. On suit donc leurs mésaventures qui, ma foi, ont au moins le mérite de prendre très rapidement une sale tournure, Just Philippot ne perdant pas trop de temps au démarrage. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjieG__fudaITaskA0VCXSI_nD_OqoGOchsME_-1e666hATRgMm1z51IsQnIFaP3of7ar5QysTfvtDdD_9ZgMAu74NBjitDsrqUxAnQ27apgkDBEoSlhDR8wEVq4Idedl1txD8KwOoLkqJcoYDVOpB4NhmfdBF56-d-U54tTTfFGGIGzJDBK99jisAUzSo/s1600/acide%201.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjieG__fudaITaskA0VCXSI_nD_OqoGOchsME_-1e666hATRgMm1z51IsQnIFaP3of7ar5QysTfvtDdD_9ZgMAu74NBjitDsrqUxAnQ27apgkDBEoSlhDR8wEVq4Idedl1txD8KwOoLkqJcoYDVOpB4NhmfdBF56-d-U54tTTfFGGIGzJDBK99jisAUzSo/w640-h360/acide%201.webp" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Devant la fuite désespérée de cette famille éclatée dans un contexte de crise générale, de mouvements de foules et de danger grandissant face auquel l'impuissance est totale, on ne peut guère s'empêcher de penser, même de façon fugace, à <i>La Guerre des mondes</i> de notre tonton Spielby. Évidemment, la comparaison ne rend pas particulièrement service à Just Philippot, dont l'œuvre peine à véritablement nous saisir et manque d'énergie, en dépit des premières intentions affichées. On regarde tout ça, au mieux, vaguement intéressé. Notons que si <i>La Nuée</i> flirtait déjà avec le film catastrophe et s'inscrivait lui aussi dans un climat social hyper tendu, c'est encore davantage le cas ici. Ainsi, des images issues d'un téléphone portable (orientation portrait), captation sur le vif d'une manifestation d'agriculteurs musclée, ouvrent les hostilités. On peut alors légitimement se demander ce qui peut bien passer par la tête d'un cinéaste, en particulier d'un gars qui se spécialise dans le genre, pour avoir l'envie et l'idée de démarrer son film sur des images aussi purement et simplement laides. C'est vrai quoi, c'est moche. Alors qu'il aurait simplement pu filmer un joli nuage. Allez comprendre... </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0mBggTTXooACwJGU7SBZjGllsaZ0pdUP8udIw3ZGqZB917qaPDXfsYhUcJZ9aY5mcUEDSVmF2eHJ_rIMn5aBrtHbNIRxOY10twtubQXkfohwP_17eExf-qPJyCDOJUqusZ4C9TxZqu1_4zuE7fqnJoVsL5cLLehQVPCymjJ1tj9LjcqT3bNbRqSql6Qk/s1600/acide%202.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1044" data-original-width="1600" height="418" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0mBggTTXooACwJGU7SBZjGllsaZ0pdUP8udIw3ZGqZB917qaPDXfsYhUcJZ9aY5mcUEDSVmF2eHJ_rIMn5aBrtHbNIRxOY10twtubQXkfohwP_17eExf-qPJyCDOJUqusZ4C9TxZqu1_4zuE7fqnJoVsL5cLLehQVPCymjJ1tj9LjcqT3bNbRqSql6Qk/w640-h418/acide%202.webp" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Bref, sortons du cerveau de Philippot, il y fait mauvais temps. Nous tendons donc ici davantage ici vers le pur film catastrophe puisque la menace est naturelle (bien que due aux exactions de notre triste espèce sur notre belle planète, vous l'aurez compris), mais, d'ordinaire, un film catastrophe est au moins le prétexte à quelques images saisissantes, désormais régulièrement gâchées par les facilités technologiques. Ce n'est pas le cas chez Philippot : il fait un usage discret et plutôt intelligent des effets spéciaux. Conséquence ou non de ce choix, à rattacher à un certain manque d'imagination peut-être, il y a fort peu de visions d'apocalypse à se mettre sous la dent, à part peut-être deux ou trois plans de paysages ravagés, envahis de flaques d'eau dans lesquelles nous n'aimerions pas mettre un seul orteil. Il ne faut donc pas chercher de ce côté-là le plaisir que l'on pourrait trouver devant cette modique "proposition de cinéma" (j'essaie toujours d'employer les termes à la mode). Il est dommage de parvenir à si mal ou si peu jouer sur les peurs actuelles de toute une génération de spectateurs, la même, d'ailleurs, qui est plutôt friande de cinéma de genre... </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVCor0UsCb2cLv5xEWJFHbbhJBlUUoiROJ8vwyWOXjMs41rU4rRu3WxtWxZB3z8q3gRLgc5ltuPXAE5eog_0siNLQjFxVV-4WdF77-ui6yZuNq6amJ2Hzv80pEIFwqjdr8FFFqKAilE8JYqzPdnbQdz_dKcX2FVCV3szL_ziWgEmz7yRpmCM2t-kLgj8c/s1551/acide%203.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1551" height="446" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVCor0UsCb2cLv5xEWJFHbbhJBlUUoiROJ8vwyWOXjMs41rU4rRu3WxtWxZB3z8q3gRLgc5ltuPXAE5eog_0siNLQjFxVV-4WdF77-ui6yZuNq6amJ2Hzv80pEIFwqjdr8FFFqKAilE8JYqzPdnbQdz_dKcX2FVCV3szL_ziWgEmz7yRpmCM2t-kLgj8c/w640-h446/acide%203.webp" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Sans marquer de progrès, Philippot nous ressert quasi exactement la même recette, en un peu plus énervé cependant. Il y a même une scène à laquelle on ne s'attend pas. Si vous tenez à mater ce truc-là par curiosité histoire de prendre le pouls du ciné de genre français, je vous invite à zapper les lignes suivantes. Je veux bien sûr parler de la scène peu ragoutante de la mort de Lætitia Dosch, qui se désagrège lentement dans les eaux contaminées d'un fleuve grisâtre (comme tout le reste) après être tombée d'un pont débordant de personnes à la recherche d'une zone plus hospitalière. Cette scène est d'une crudité plutôt surprenante, à tel point qu'il s'agit bien du seul moment du film où nous sommes happés, où l'on mesure les périls environnant. Je retiens aussi ce plan charmant sur les guiboles à moitié fondues de Guillaume Canet, reposant sur le capot d'une bagnole pour ne plus se dissoudre sur place après avoir traversé un champ non équipé des bottines adaptées à la situation. Là encore, nous sommes vaguement surpris par la violence de cette vision d'horreur furtive. Bon, évoquons tout de même un autre aspect positif du projet : Guillaume Canet, en agriculteur remonté et père de famille défaillant amené à devoir reprendre les rênes et faire preuve de courage, est plutôt convaincant, crédible, assez juste. Il faut bien le dire. Il y a chez lui un côté hargneux, terre-à-terre et bas de plafond qui sied bien au rôle et dont il sait tirer partie. Lors d'une séquence où il trouve refuge avec sa fille dans la maison d'une famille plus fortunée, il véhicule convenablement tout le mépris emmagasiné, recraché en quelques regards et rictus dégoûtés. Amer, on tire à peu près la même tronche après avoir perdu 100 minutes devant <i>Acide</i>.dé"</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>Acide </b>de Just Philippot avec Guillaume Canet, L</i><span style="text-align: left;"><i>æ</i></span><i>titia Dosch et Patience Munchenbach (2023)</i></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-2319749620441165502024-01-14T13:03:00.002+01:002024-01-14T13:03:58.098+01:00Cold<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVoGQWk0v9wC5ilAjsUcbMlQtXb9X3K9PA02hlAp1F1ysqNgDbKznzvBK4wOYRhRsYrVEIoqDD0lCXyHY1RCZ0DXZe_5U-CN6kAEAvpS9rQaS9xwOVKvg499T-mZTzNOLLosKgWcKe_lA/s720/Cold.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="466" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVoGQWk0v9wC5ilAjsUcbMlQtXb9X3K9PA02hlAp1F1ysqNgDbKznzvBK4wOYRhRsYrVEIoqDD0lCXyHY1RCZ0DXZe_5U-CN6kAEAvpS9rQaS9xwOVKvg499T-mZTzNOLLosKgWcKe_lA/w129-h200/Cold.jpg" width="129" /></a></div>Cory Richards est un beau blond. A l'âge de 29 ans, en 2011, il est devenu le premier américain à réussir l'ascension hivernale d'un sommet de plus de 8000 mètres. Autant dire qu'il ne devait pas faire chaud là-haut, d'où le titre de ce court-métrage de 20 minutes en forme de journal de bord où notre homme se demande régulièrement ce qu'il fout là et se plaint du froid. "What the fuck am I doing here ?" sont les premiers mots qu'il prononce, d'une voix étonnamment fluette, désagréable à l'oreille. Il est alors filmé en selfie, déjà, de nuit, sous sa tente North Face. Pourquoi préciser la marque de la tente ? Parce que c'est ce qu'il y a de plus net à l'image, ce qui ressort le plus, en lettres blanches fluorescentes, tandis que tout le reste est à moitié flou et plongé dans l'obscurité.
Cory Richards est sponsorisé par North Face, ce qui doit expliquer pourquoi le logo de la marque est toujours présent dans un coin du cadre. C'est qu'il y a besoin d'argent pour espérer finir dans le Guinness Book et accomplir une telle prouesse. <br /><div><br /></div><div><br /></div><div><i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYSLzNNh6cXIqXw9wxCqKIRpiQp5cQOq_nrZDJYkUjV-y1x-JBag9hs-RMwJn6ic8709ofVC-ae5eae8cazx2TXFKW-DWuYaEDDq6wjxZswMWhn5xK7aea7GiIkInij3zXVSePsFyEVngCjTArHpARZUwJaR5IzayJxTSMktzX1iMSbhasZlwY0-bwDZY/s1268/Screenshot%202024-01-14%20at%2012-52-35%20COLD.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="718" data-original-width="1268" height="362" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYSLzNNh6cXIqXw9wxCqKIRpiQp5cQOq_nrZDJYkUjV-y1x-JBag9hs-RMwJn6ic8709ofVC-ae5eae8cazx2TXFKW-DWuYaEDDq6wjxZswMWhn5xK7aea7GiIkInij3zXVSePsFyEVngCjTArHpARZUwJaR5IzayJxTSMktzX1iMSbhasZlwY0-bwDZY/w640-h362/Screenshot%202024-01-14%20at%2012-52-35%20COLD.png" width="640" /></a></div> </i></div><div><i> </i></div><div><i>Cold </i>a des allures de found footage, ces films d'horreur pour la plupart aussi laids que mauvais qui nous dépeignent, via une vidéo retrouvée sur les lieux ou un autre subterfuge, les mésaventures de jeunes crétins perdus dans une forêt hantée par une sorcière ou dans un immeuble barcelonais infesté de zombies. Sauf qu'ici tout s'est plutôt bien passé, le record est tombé, nonobstant quelques nuits passées à -40°C et une très (très) grosse frayeur. Car Cory Richards et ses deux compagnons d'infortune, un italien et un pakistanais qui sont présentés comme de purs et simples étrangers, ont miraculeusement survécu à une avalanche qui les a surpris (ce sont pourtant des choses qui arrivent) à la descente du Gasherbrum II. C'est le moment fort de ce court métrage. Et c'est carrément dingue d'avoir pu capturer de telles images. Et pourtant... <br /></div><div><br /></div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg77bIHjE4Nt9oskJSwIDUHXhxDEkR6KDRZTr-2zZ4t2wM40O8KxYMLrUY5w3sdaizOPqGP5PgB66gXRPEcwj8hKfIy9AaY5h5HIKJW7FkNI6DzZdE8PZ1SFSMBihfEn6hXJTrQbHknku25AL1fyxfPTJaHBN3gSdlVmFC7R0hxdcKNNbUsMdufpxvlki4/s1268/Screenshot%202024-01-14%20at%2012-59-50%20COLD.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="718" data-original-width="1268" height="362" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg77bIHjE4Nt9oskJSwIDUHXhxDEkR6KDRZTr-2zZ4t2wM40O8KxYMLrUY5w3sdaizOPqGP5PgB66gXRPEcwj8hKfIy9AaY5h5HIKJW7FkNI6DzZdE8PZ1SFSMBihfEn6hXJTrQbHknku25AL1fyxfPTJaHBN3gSdlVmFC7R0hxdcKNNbUsMdufpxvlki4/w640-h362/Screenshot%202024-01-14%20at%2012-59-50%20COLD.png" width="640" /></a></div> </div><div> </div><div>Cory Richards et son co-réalisateur Anson Fogel, celui qui a été choisi pour monter les heures de péloches ramenées d'Himalaya, se foirent alors complètement. Le nuage de neige dégringole dans un plan furtif auquel succède un cut brutal. On nous glisse alors des photos de notre héros, enfant, c'était déjà un beau bébé, et adolescent, un charme ravageur. Puis nous voyons celle que l'on devine être sa compagne, une asio-américaine, ce qui rend leur couple d'autant plus joli.
Littéralement radieuse, puisque surexposée dans un halo de lumière, elle minaude, sourit de toutes ses dents à la caméra, fixant l'objectif d'un regard tendre, amoureux, puis nous adresse un baiser. Nous sommes dans la tête de Cory Richards,
face à une plate illustration, à l'esthétique publicitaire ignoble, de ce qui est supposé défiler sous nos yeux lors de ces moments où l'on flirte avec la mort. Un moment particulièrement douloureux pour nous aussi. On se croirait devant un POV. Et un POV en pleine avalanche, j'avoue que je n'y aurai pas pensé. C'est rude.
</div><div><br /></div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjLvRMolpjk29KVkDpaysF0xoUVn3M2oHP80EuJjik-XdK552znedgj2VzAD3DF97dtrahI-h7jhGNnpU5ufK326aR34lbLNqbtUyoO-NyoY7EHbgyOIHRHGDkEhpMo2lyOSYzBSH7stindXwwI9xfHM_yD4Q1IhCqEf47I87Q4Y1dZfc2mMio92CDwnTM/s1268/Screenshot%202024-01-14%20at%2013-02-02%20COLD.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="718" data-original-width="1268" height="362" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjLvRMolpjk29KVkDpaysF0xoUVn3M2oHP80EuJjik-XdK552znedgj2VzAD3DF97dtrahI-h7jhGNnpU5ufK326aR34lbLNqbtUyoO-NyoY7EHbgyOIHRHGDkEhpMo2lyOSYzBSH7stindXwwI9xfHM_yD4Q1IhCqEf47I87Q4Y1dZfc2mMio92CDwnTM/w640-h362/Screenshot%202024-01-14%20at%2013-02-02%20COLD.png" width="640" /></a></div> </div><div> </div><div>Après l'avalanche, quand ils refont surface dans la blancheur omniprésente, ils semblent surpris de se découvrir tous les trois encore en vie. Cory Richards retourne alors rapidement la caméra vers le sujet qui l'intéresse le plus, lui-même. Il se filme en pleurs, dans un état second, difficile à définir.
On dirait qu'il surjoue, mais... c'est impossible. On ne doit pas pouvoir penser à son image pendant un moment comme celui-là, non ? Drôle de type... Au même moment, il se prend également en photo. Il pense à immortaliser cet instant, le visage grimaçant, le regard halluciné, ne se doutant pas encore que son cliché fera la une du National Geographic, lui ouvrira les portes du célèbre média américain, et fera de lui une star. Personnellement, j'ai l'impression de voir un fox terrier saisi en pleine battue dans la neige, pas vous ?<br /></div><div><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBI1Fk3p53MjO9P8ZnzB7HrLb02DDy1IAt5gUBjiQdC0_fFcXbSrL2n1-kpjAHYGtzAU5XKzV5WZ6_H9eUtQLFh1RFc9tr21CY_NiGbv9PvyfTqYlxyy6sLbaIAcRTaTY1pOxwIiBD7ZchtZ2noepC157S-MWzmp3fX2Lk36CX_V9xZa_pjyOYuWVZDmQ/s2464/cory%20richards.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2464" data-original-width="1900" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBI1Fk3p53MjO9P8ZnzB7HrLb02DDy1IAt5gUBjiQdC0_fFcXbSrL2n1-kpjAHYGtzAU5XKzV5WZ6_H9eUtQLFh1RFc9tr21CY_NiGbv9PvyfTqYlxyy6sLbaIAcRTaTY1pOxwIiBD7ZchtZ2noepC157S-MWzmp3fX2Lk36CX_V9xZa_pjyOYuWVZDmQ/w309-h400/cory%20richards.jpg" width="309" /></a></div><div><br /></div><div><br /></div><div>Alors oui, je le reconnais, à force de les voir greloter à l'écran, se geler les miches comme pas deux dans leurs tenues de cosmonautes, des glaçons qui pendouillent de leurs narines et une fumée de tour aéroréfrigérante de centrale nucléaire qui s'échappe d'eux à chaque expiration, on ressentirait presque un peu le froid, nous aussi. On se les caillerait presque avec eux ! Et on est frappé, il est vrai, par ces plans furtifs sur un cadavre devenu bleu-vert, momifié par le froid, gisant au pied du sommet et croisé par hasard. Mais à part ça... <i>Cold </i>est un film de montagne de l'ère Instagram. D'ailleurs, dernier fait d'arme en date de notre ami Cory Richards : il a voulu envoyer un snapchat sur le sommet de l'Everest. Au moment d'ouvrir l'application, son téléphone est resté sur le carreau. "C'était la plus tragique ironie de toute l'expédition", commente-t-il. Ah ça, je veux bien le croire... On a déjà l'air con quand, à 30 ans passés, on se prend en snapchat, alors j'ose même pas imaginer quand on pense à faire ça sur le toit du monde et qu'en plus notre mobile nous lâche... Bien fait ! <br /></div><div><div><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-yVCvsHvtNUyf194KfZpb8yAu7CmjwP0_4N28owDmWTMYmN7ru_7ZcwDlg8L0pohWTjgC3NwA8osRTbEWMBfaV3zaiFk7Ss9Jg0yO0OAcNRyTTA3ajFDafA-wVURs06zpEiPBiOHFRjBajPiT7Y3_s4fy2k57OLRw1Az5r4scMRXAY_rm6tLvZcGiNF0/s1268/Screenshot%202024-01-14%20at%2012-52-05%20COLD.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="718" data-original-width="1268" height="362" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-yVCvsHvtNUyf194KfZpb8yAu7CmjwP0_4N28owDmWTMYmN7ru_7ZcwDlg8L0pohWTjgC3NwA8osRTbEWMBfaV3zaiFk7Ss9Jg0yO0OAcNRyTTA3ajFDafA-wVURs06zpEiPBiOHFRjBajPiT7Y3_s4fy2k57OLRw1Az5r4scMRXAY_rm6tLvZcGiNF0/w640-h362/Screenshot%202024-01-14%20at%2012-52-05%20COLD.png" width="640" /></a></div><div><br /></div><div><br /></div><div>Les meilleures biographies de Cory Richards font de lui un aventurier, un explorateur, un grand alpiniste, ce qu'il est sans doute, d'une certaine façon. Il a en tout cas trouvé sa voie en devenant un photographe, mais pas n'importe quel photographe, un photographe de l'impossible, spécialisé dans les aventures ultimes, les conditions extrêmes. Si vous avez des clichés à prendre d'une expédition périlleuse au bout du monde, il est l'homme qu'il vous faut ! Cory Richards est un <i>self made man</i>, avec un parcours atypique, un véritable écorché vif, qui s'est retrouvé dans la rue à 13 ans, a été alcoolo, dépressif, camé, tout ce que vous voulez. N'empêche qu'il présente bien. Quelque part entre le viking et le surfeur californien. C'est parfait pour vendre des montres et des combinaisons de ski. Pour donner des conférences sur le dépassement de soi, sur l'importance d'aller au-delà de ses limites. Bref, Cory Richards est un beau blond. Mais c'est vraiment pas mon genre, vous l'aurez compris.</div><div> </div><div> </div><div><i><b>Cold </b>de Cory Richards et Anson Fogel avec Cory Richards, Simone Moro, et Denis Urubko (2011)</i><br /></div></div></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-56331523937268455372024-01-06T12:28:00.001+01:002024-01-06T18:20:58.704+01:00The Beckoning Silence<div style="text-align: justify;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHcjeCMC4HamBT9tGi0XJzQTnm8t_-gEqaL0nRkBS55NsITBmuxnjEu8-dXTs55TtZ56lcge0ZIAbNovcVm_sEC5Ui4V7ogpJv64YFOvCpUiMOkCVs6YZZ8dE1hQEzx3eeTaGE8uX32Zs/s512/the+beckoning+silence.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="512" data-original-width="364" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHcjeCMC4HamBT9tGi0XJzQTnm8t_-gEqaL0nRkBS55NsITBmuxnjEu8-dXTs55TtZ56lcge0ZIAbNovcVm_sEC5Ui4V7ogpJv64YFOvCpUiMOkCVs6YZZ8dE1hQEzx3eeTaGE8uX32Zs/w143-h200/the+beckoning+silence.png" width="143" /></a></div>Les amateurs de récits de survie connaissent pour la plupart Joe
Simpson, cet alpiniste britannique dont la terrible mésaventure, sur les
pentes d'un sommet de la Cordillère des Andes, relatée dans son livre
<i>Touching the Void</i>, a été très largement popularisée par un documentaire
du même nom, réalisé par Kevin MacDonald en 2003. Sorti chez nous sous
le charmant titre <i>La Mort suspendue</i>, il s'agissait en effet d'un
véritable survival à l'efficacité indéniable qui marqua fort logiquement
les esprits et je dois bien avouer que j'en garde moi-même un souvenir
assez glaçant. Je lui préfère toutefois le plus relax mais néanmoins
saisissant <i>The Beckoning Silence</i>, diffusé quatre ans plus tard par la
chaîne de télévision britannique Channel 4, qui est une autre adaptation
d'un bouquin de Joe Simpson. Ce documentaire met en parallèle la propre
expérience de l'auteur-grimpeur avec l'histoire tragique de la
tentative d'ascension du Mont Eiger via sa redoutable face nord, en
juillet 1936, par l'allemand Toni Kurz et ses trois compagnons. <br /></div><div><br /></div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1MNHVCA1QRY0G12aoVLH5lggWDDXbf_QRLcHmRaS-yY2K4IIUaeLizUHQXdLxFVyPchpsR4riflTaqGGCr1_9H5IYWu9JS8GSyEmtAjGJdaqg_Kt1To9LfMdNDpDN3fHwlQ0AYV0LSFczsDpuMAZMYg-6rbO_CRjWr78_v9nT8EeigBYuXaS6Ar3VpMw/s1033/1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="577" data-original-width="1033" height="358" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1MNHVCA1QRY0G12aoVLH5lggWDDXbf_QRLcHmRaS-yY2K4IIUaeLizUHQXdLxFVyPchpsR4riflTaqGGCr1_9H5IYWu9JS8GSyEmtAjGJdaqg_Kt1To9LfMdNDpDN3fHwlQ0AYV0LSFczsDpuMAZMYg-6rbO_CRjWr78_v9nT8EeigBYuXaS6Ar3VpMw/w640-h358/1.png" width="640" /></a></div> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_BQH2FJSOvOIpzSP2yrmjt2s0_mZhIFimIZK9IbsAMf73pQmY7ca6J-Kbjzu_Ak71oaPii7TxP59IqSGUjdLUj3UANCJeDxbe2Hdd18OnNZo1UKMSqeBdgIV47XxosqlZBZw8DuA-gvhSuQtwOt7UmqGfbWlyoLZgcTHlWLSjtPis-HBrGtV9mRVzvfw/s1033/2.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="1033" height="356" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_BQH2FJSOvOIpzSP2yrmjt2s0_mZhIFimIZK9IbsAMf73pQmY7ca6J-Kbjzu_Ak71oaPii7TxP59IqSGUjdLUj3UANCJeDxbe2Hdd18OnNZo1UKMSqeBdgIV47XxosqlZBZw8DuA-gvhSuQtwOt7UmqGfbWlyoLZgcTHlWLSjtPis-HBrGtV9mRVzvfw/w640-h356/2.png" width="640" /></a></div><br /></div><div> </div><div>C'est
à Louise Osmond, une cinéaste anglaise spécialisée dans les
documentaires aux étagères garnies d'Emmy Awards, que l'on doit ce film,
et l'on sent un savoir-faire évident transparaître de la construction
solide et rigoureuse des 75 minutes qui constituent <i>The Reckoning
Silence</i> et défilent très rapidement. L'essentiel est là. Tous les
éléments de base sont réunis pour offrir à l'amateur de film de
montagnes ce qu'il espère systématiquement quand il s'enfonce dans son
sofa, les doigts de pieds en éventail, et appuie sur play. Un récit
limpide et précis des événements qui nous permet de comprendre tous les
enjeux et le contexte particulier de cette ascension, une reconstitution
soignée et d'un réalisme indiscutable où les acteurs s'en sortent avec
les honneurs, un narrateur appliqué, présent juste ce qu'il faut, dont
la voix et la diction confèrent au film une ambiance singulière et,
surtout, un seul intervenant, et le bon, plutôt qu'une multitude,
impliqué à fond, passionné, et toujours agréable à écouter, en la
personne de Joe Simpson himself. <br /></div><div><br /></div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBK1JYRj4jvaDUUvSPSBhJlW5lwgA9Zv0RmTAAp4q41xVWMayw4rYy7HueFI94ZmUjXiqRmo96TQCoAoNyMfe-VhN9mDNXfj0Lvd9caNDqn0WmuuBlKjlKyt76I52zeE-tQTKJxKik9Vm7EHXi-3BtCOf_BfY_7eWjX2BVHMbuoKdu6VLljLbjDhyphenhyphenC5H0/s1032/4.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="577" data-original-width="1032" height="358" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBK1JYRj4jvaDUUvSPSBhJlW5lwgA9Zv0RmTAAp4q41xVWMayw4rYy7HueFI94ZmUjXiqRmo96TQCoAoNyMfe-VhN9mDNXfj0Lvd9caNDqn0WmuuBlKjlKyt76I52zeE-tQTKJxKik9Vm7EHXi-3BtCOf_BfY_7eWjX2BVHMbuoKdu6VLljLbjDhyphenhyphenC5H0/w640-h358/4.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4rfMrBlAEVynEsvqo7W_V96OfsRhBVmeGN8EVjb-gRmEl-KK452UehU1yHeMDss8CKkvYA0unOUM8K4IUDSzk30NV_fWQ_MBhl74tV_M9EiauTDBOYx49YpxeoZytZFrclHSg4aqg-rwa7WBOmO_nO0Nn182b345rhiysSPSnSdbN4s52tFVlz5P3mTc/s1030/5.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="575" data-original-width="1030" height="358" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4rfMrBlAEVynEsvqo7W_V96OfsRhBVmeGN8EVjb-gRmEl-KK452UehU1yHeMDss8CKkvYA0unOUM8K4IUDSzk30NV_fWQ_MBhl74tV_M9EiauTDBOYx49YpxeoZytZFrclHSg4aqg-rwa7WBOmO_nO0Nn182b345rhiysSPSnSdbN4s52tFVlz5P3mTc/w640-h358/5.png" width="640" /></a></div> </div><div> </div><div>Ce Joe
Simpson m'a décidément l'air sympathique. On ne lui en veut même pas
quand, à la toute fin du film, il jette un mégot dans la neige, tel un
cowboy des alpages, avant de s'éloigner vers des lendemains moins
escarpés. S'il peut encore mieux faire écologiquement parlant, il atteste en
tout cas d'une certaine éloquence à l'oral. Sans jamais en faire des
caisses, en dégageant simplement une belle sincérité et en choisissant
les mots justes, il partage sans pudeur sa passion pour les hauteurs, sa
fascination pour la destinée cruelle de Toni Kurz (il faut dire qu'il
n'est pas passé loin de la vivre aussi !), et il nous permet
parfaitement de saisir ce lent cheminement qui l'a amené à
définitivement abandonner le piolet pour la plume. En l'écoutant, nous
ne doutons pas que ses romans doivent également être captivants. C'est
une photographie de Toni Kurz, tout sourire avant d'attaquer un sommet,
éclatant de vie et de jeunesse, qui a motivé Joe Simpson à devenir
alpiniste. C'est le roman tiré de cette tentative d'ascension du Mont
Eiger, <i>The White Spider </i>de Heinrich Harrer, qui l'a profondément marqué
et intimement lié à cet homme, Toni Kurz, et peut-être permis, quelques
années plus tard, de trouver les ressources nécessaires pour lutter, quatre jours durant, pour sa vie, au fin fond d'une crevasse, perdant un tiers
de son poids, la jambe cassée, parvenant à ramper miraculeusement
jusqu'au camp où l'attendait son acolyte, celui-là même qui avait dû
couper sa corde pour se sauver lui. <br /></div><div><br /></div><div><br /></div><div><i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEnFqH50C9HIJKyZnfgnzvVCnp35ucT4lT-6oOOkatgugzD5_MSm4NXaZcCayo2kSc3q57XExE7lf4iBfWFW0d7TSS-TMFIoQJlbo7VKYskq4T9EfVlnNS1gkqZcD7tt21PluVbQChlbO6O0zvV99UymUgZzDtssWDlrQNc4SOZAfz-jxU4Pi2WwFNtgc/s1032/7.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="1032" height="358" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEnFqH50C9HIJKyZnfgnzvVCnp35ucT4lT-6oOOkatgugzD5_MSm4NXaZcCayo2kSc3q57XExE7lf4iBfWFW0d7TSS-TMFIoQJlbo7VKYskq4T9EfVlnNS1gkqZcD7tt21PluVbQChlbO6O0zvV99UymUgZzDtssWDlrQNc4SOZAfz-jxU4Pi2WwFNtgc/w640-h358/7.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZMuURqBOXZKvf7V0tBh_6GM0sn3JLemQOuP6hfYppQPslRpR8d-TFax0CjhfN0bNpvR55poWjJ6Ln23rVG_szWXPAsWBAoE9s-TaxW0N9xtgWBCLSx3Xe57XkhLtJnGAeDaTNtAlVD5Pes1bKOvOBboxPZQC_G4Uo5FJ1Be9orpWE3f3sThr8ADx1SSA/s1033/10.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="574" data-original-width="1033" height="356" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZMuURqBOXZKvf7V0tBh_6GM0sn3JLemQOuP6hfYppQPslRpR8d-TFax0CjhfN0bNpvR55poWjJ6Ln23rVG_szWXPAsWBAoE9s-TaxW0N9xtgWBCLSx3Xe57XkhLtJnGAeDaTNtAlVD5Pes1bKOvOBboxPZQC_G4Uo5FJ1Be9orpWE3f3sThr8ADx1SSA/w640-h356/10.png" width="640" /></a></div> </i></div><div><i> </i></div><div><i>The
Reckoning Silence</i> parvient ainsi à mêler deux destins, deux
trajectoires, l'une brutalement interrompue, l'autre miraculée, qui se
reflètent dans la glace d'une paroi rocheuse impossible. Il relie le
présent intime de Joe Simpson à l'histoire quasi légendaire du Mont
Eiger, peut-être le plus mythique sommet des Alpes, dont la situation
atypique fait de lui le théâtre de tous les dangers offert aux
observateurs, nichés sur le balcon de la station de ski en contrebas.
L'alpiniste et survivant de l'impossible devenu écrivain à temps plein
revient sur les lieux, quitte à affronter ses propres démons, pour nous
expliquer méthodiquement chaque étape qui a mené ce petit groupe
d'allemands, fringants et brillants grimpeurs, vers une mort inévitable.
La fascination de Joe Simpson est contagieuse bien que son expression
soit des plus posées, presque didactique. Il s'avère être un excellent
storyteller quand il nous raconte les événements de 1936, et il se
montre humble et authentique quand il se livre à nous face à la caméra
et évoque ce que recherche un alpiniste quand il se lance dans une telle
entreprise, ce qui pousse un homme vers ces folies verticales pour
l'extase unique du sommet. <br /></div><div><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9rwhfstQoGrNMqtz4SEJgKFWBV_IoYcF_cXO2i-rERTx_VwpvSOcRGqXGospiNtRmhPXUi-YRq0PD9zseqlWxlF8FRBnQihxNZZqbeTrUXd2NOuiNwMrDCgZI-UQ7OwZ7xJm7Awc8oWocg4-Ldw4oB7tBt3pFUDt4uTb7SzZz8BzDPX5wTpC0-Ev3EhM/s1032/5'.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="577" data-original-width="1032" height="358" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9rwhfstQoGrNMqtz4SEJgKFWBV_IoYcF_cXO2i-rERTx_VwpvSOcRGqXGospiNtRmhPXUi-YRq0PD9zseqlWxlF8FRBnQihxNZZqbeTrUXd2NOuiNwMrDCgZI-UQ7OwZ7xJm7Awc8oWocg4-Ldw4oB7tBt3pFUDt4uTb7SzZz8BzDPX5wTpC0-Ev3EhM/w640-h358/5'.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoqorDECbvM1_8PFnrP61y6WUljJsoJ7O0t55APfWzydDd8hla4o3rhgEMBywc7FM028ii8NUoj2eswIBsy07KfNxCo9qqUhFw6jtdYupNZrSfawvKjN10T58cIlqxc2KxEQb0ySLGX4V3s0DvMXqMuqbnipIHeqshY3V9ORckjkVm44hn-sr54Q_3548/s1031/12'.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="575" data-original-width="1031" height="356" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoqorDECbvM1_8PFnrP61y6WUljJsoJ7O0t55APfWzydDd8hla4o3rhgEMBywc7FM028ii8NUoj2eswIBsy07KfNxCo9qqUhFw6jtdYupNZrSfawvKjN10T58cIlqxc2KxEQb0ySLGX4V3s0DvMXqMuqbnipIHeqshY3V9ORckjkVm44hn-sr54Q_3548/w640-h356/12'.png" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Si le récit de l'échec mortel de Toni Kurz et sa bande permet le
développement d'un suspense particulièrement opérant, il n'y a rien qui
met mal à l'aise à cela, tant <i>The Reckoning Silence</i> se présente avant
tout comme un film qui honore la mémoire des disparus et donne
l'impression qu'il ne triche jamais, grâce à la simplicité et à la
franchise de Joe Simpson, une personnalité attachante que révèle avec
sobriété Louise Osmond. Tout cela fait de ce documentaire une vraie et
notable réussite du genre, qui vous captive du début à la fin et finit
même par vous scotcher à votre fauteuil, vous laissant un peu KO,
meurtri par le sort cruel de Toni Kurz. Une œuvre infiniment plus
recommandable que <a href="http://ilaose.blogspot.com/2011/07/face-nord.html">le film très moyen réalisé par Philipp Stölzl en 2008</a>
que l'histoire du grimpeur allemand a aussi inspiré (en étant pour
l'occasion quelque peu modifiée, à des fins dramatiques discutables et,
comme le prouvent Simpson et Osmond, tout à fait dispensables). </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">RIP TONI
KURZ, ANDREAS HINTERSTOISSER, WILLY ANGERER ET EDUARD RAINER à jamais
dans nos cœurs.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i><b>The Beckoning Silence</b> de Louise Osmond avec Joe Simpson, Roger Schäli, Simon Anthamatten, Andreas Abegglen et Cyrille Berthod (2007)</i><br /></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-14157232976280260132023-12-19T17:15:00.012+01:002023-12-20T14:08:55.278+01:00Le Garçon et le héron<div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9o2tP1b6caRpJoQcxlS8TgJn0tCiiy3QWLaogVx7yJUyl5U5fnspjnBw9c0Q4L6KEC3Osjj-81HPgSPQoJ3jNLVZ3n2iFQm4PP-ztvbrvJPzyuhMUZiLX0yczOYaaSzAw6JRN9RJKxxz9USb7sXOEsH4bnYDcZpJFNonor0z28NP_dMYhiEKedgD2TZLP/s1635/garc%CC%A7onhe%CC%81ron.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1635" data-original-width="1200" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9o2tP1b6caRpJoQcxlS8TgJn0tCiiy3QWLaogVx7yJUyl5U5fnspjnBw9c0Q4L6KEC3Osjj-81HPgSPQoJ3jNLVZ3n2iFQm4PP-ztvbrvJPzyuhMUZiLX0yczOYaaSzAw6JRN9RJKxxz9USb7sXOEsH4bnYDcZpJFNonor0z28NP_dMYhiEKedgD2TZLP/w147-h200/garc%CC%A7onhe%CC%81ron.jpg" width="147" /></a></div>J'ai revu <i>La Nuit du chasseur</i> l'autre soir et, étrangement, j'ai repensé au dernier film de Miyazaki, <i>Le Garçon et le héron</i>, sorti cette année. Pour une scène,
celle que j'ai le plus aimée dans le film du cinéaste japonais, film qui en
compte beaucoup de très belles, y compris dans sa deuxième partie folle
de liberté et d'éclatement narratif, au point de devenir difficile à cerner, peut-être à totalement aimer, du moins en une fois (comme du reste l'unique film de Charles Laughton est, me
semble-t-il, particulièrement déstabilisant et a de quoi
dérouter profondément qui le découvre et ne s'en remet pas, avec l'intuition que le film ne cessera de se faire aimer
davantage à chaque redécouverte). Parmi les très beaux moments du film de Miyazaki, celui, vers la fin, où la mère morte du
jeune héros lui dit qu'elle compte bien revivre sa vie et sa mort
tragique une seconde fois tant le mettre au monde, lui, son fils, valait
le coup. Mais la scène qui m'a le plus ému et que je retiendrai plus que toute autre du dernier
Miyazaki est celle, dans la première moitié du film, où le héron, posé
si mes souvenirs sont bons sur une pierre au milieu de la rivière, exhorte le garçon, debout sur la rive, à le suivre s'il veut retrouver
sa mère : toute une horde de crapauds sort alors de l'eau et se met à
grimper sur les pieds du garçon, puis recouvre tout son corps en
scandant "Viens ! Viens ! Viens !" jusqu'à pratiquement l'engloutir sous un amas vivant et grouillant.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhn4Hg_rTlizJhjzvBXKio98Om-4nYxXC_xzS4j1m2RfKrpGuNiXcABlhYiuYATTUe-yYbheRMZQbSvA93VayWapg8YMoyuwlwGqFPwPcqJud3L3otR6UZQB5B_A3cD0hc-1-G0xtwG5J0RK0i41SzWj8hL_k1WO9uUK1ruoj5uS1esKHA7C781keC7P31f/s3456/garc%CC%A7onhe%CC%81ron1.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1830" data-original-width="3456" height="338" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhn4Hg_rTlizJhjzvBXKio98Om-4nYxXC_xzS4j1m2RfKrpGuNiXcABlhYiuYATTUe-yYbheRMZQbSvA93VayWapg8YMoyuwlwGqFPwPcqJud3L3otR6UZQB5B_A3cD0hc-1-G0xtwG5J0RK0i41SzWj8hL_k1WO9uUK1ruoj5uS1esKHA7C781keC7P31f/w640-h338/garc%CC%A7onhe%CC%81ron1.png" width="640" /></a></div><br /> </div><div style="text-align: justify;">Je n'ai pas pensé à <i>La Nuit du chasseur </i>devant cette scène, mais j'ai repensé à cette scène devant <i>La Nuit du chasseur</i>
et sa fameuse séquence de la rivière, avec l'enchaînement de plans
fixes sur le cours d'eau filmé depuis la berge, où descend lentement la
barque qui éloigne les deux enfants orphelins de leur beau-père, et
l'inoubliable succession d'animaux sauvages au premier plan de l'image : crapauds, araignée, lapins, etc. Dans les deux films, c'est la mère
morte qui porte et emporte les enfants, ces êtres endurants, comme les qualifie à
plusieurs reprises le personnage interprété par Lilian Gish dans le chef-d’œuvre de Laughton. Le souvenir de sa mère porte Mahito, le garçon de Miyazaki ; sa
présence dans la rivière, morte ligotée et noyée dans une voiture
engloutie, porte Ben, le garçon de Laughton, et Pearl, sa petite sœur joufflue. <br /></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAyznaVaNDbvkTWlBIXjmQ55q2WDQ_p7IaKDqrFT0baO_bcppdt3VZ-CJle-8L4SmdztR1hygFL44xG9DOzC0bAB5S3OzCbNkoLhhGkGfnPPQ8gCoprp0zx9iP_Qhyphenhyphen6-7mDEwcY33pIJwasRjAPTWBTk1umvJ7bkMzeRfuNoolbwTPlqqHxBgjkszjhGrc/s1620/night%20ofthe%20hunter1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="968" data-original-width="1620" height="382" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAyznaVaNDbvkTWlBIXjmQ55q2WDQ_p7IaKDqrFT0baO_bcppdt3VZ-CJle-8L4SmdztR1hygFL44xG9DOzC0bAB5S3OzCbNkoLhhGkGfnPPQ8gCoprp0zx9iP_Qhyphenhyphen6-7mDEwcY33pIJwasRjAPTWBTk1umvJ7bkMzeRfuNoolbwTPlqqHxBgjkszjhGrc/w640-h382/night%20ofthe%20hunter1.jpg" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">"There is still the river" dit Ben
dans ce qui est, pour moi, le plus beau moment du film, parmi tant
d'autres. La présence de la mère, son fantôme, et la rivière, c'est la
même chose, qui soutient la barque (laquelle appartenait au père des enfants, avant qu'on l'arrête et le pende, ce père qui avant de mourir, loin de les soutenir, a accablé ses
gosses du pire poids possible, celui des 10000$ volés et du secret de leur
cachette, qui tout du long pèse sur leurs chances de survie), la mère est là, malgré tout, sous l'eau où file la barque
abandonnée dans laquelle le frère et la sœur échappent enfin,
pour un temps, aux griffes du meurtrier Harry Powell, aka Robert Mitchum. </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjebnD4v2jeUmMwsFJulkIktDwD_soqgD_-3ba0TWwyytVLKExDbPVl0j8uJZxVpULazZu1-m3gGda9L6im_EF4-x39qiPfgMf4tdN8c3NCvSSLqyuapFX5kTAJRt73J9sjNue2VSQj1JXwepw18OckEXR4ZvLDOM_B2KRIcqtmP712qWxT3oXMPQe5zuuH/s2048/MAH_Night_of_the_Hunter.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1366" data-original-width="2048" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjebnD4v2jeUmMwsFJulkIktDwD_soqgD_-3ba0TWwyytVLKExDbPVl0j8uJZxVpULazZu1-m3gGda9L6im_EF4-x39qiPfgMf4tdN8c3NCvSSLqyuapFX5kTAJRt73J9sjNue2VSQj1JXwepw18OckEXR4ZvLDOM_B2KRIcqtmP712qWxT3oXMPQe5zuuH/w640-h426/MAH_Night_of_the_Hunter.jpg" width="640" /></a></div><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Les deux films, au fond, parlent de la même chose : qui nous porte et que portons-nous ? De quoi héritons-nous ? Le jeune héros de Miyazaki, dont la mère est morte sous des bombes incendiaires et dont le père fait fortune avec son usine d'avions de guerre, rencontre dans le monde parallèle où l'emmène le héron un vieillard qu'il appelle "grand-oncle", le maître de ce monde-là, chargé de le maintenir dans un équilibre précaire. Ce vieux bonhomme moustachu lui demande, à lui, Mahito, l'enfant, de prendre sa suite, ce que le garçon refuse, au risque que tout s'effondre. Le vieil homme, défaillant donc, n'est peut-être pas aussi coupable que le père criminel des gosses de Laughton, ni que leur mère devenue bigote, noyée avant de l'être vraiment dans sa soumission à son faux prêtre de mari et dans son abandon à Dieu, elle qui fait pratiquement vœu de cécité..., ni que le vieux pêcheur qui a promis à Ben qu'il serait toujours là pour lui, et que le garçon appelle "oncle" aussi, mais qui, par peur d'être accusé, ne dénonce pas le crime de Mitchum quand il découvre le cadavre de la mère de Ben sous la surface de la rivière, et se noie à son tour, mais dans l'alcool, quitte à laisser les enfants se débrouiller. Quand, à la fin du film, rejouant le traumatisme de l'arrestation de son père, le garçon se jette sur Mitchum arrêté par les flics et lui balance les 10000$ sur le dos en gueulant que c'est trop lourd à porter, c'est aussi un refus d'hériter. Refus de l'argent sale du père (dans les deux films), et du monde que ce fric-là représente, mais aussi, chez Miyazaki, du poids d'un autre monde qui tombe. <br /></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTnnBpOO4_r3aDXhKAtFuZLgnm1WKcEr47diX32pF5KkYPEvkVvRhnLdI-kDLGb1NHJ0exFFEXocBzr0wjz3lcULFvPUKZKPbV7NvHBxu1Lyz3JFueBRvYtW80jwL1hjQDo-JuHuYidAD0ZdHBwAiKlbSjABwa5Ti7tsUCAs4YcywR34k7l4NT1eUYW_-F/s1193/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202023-12-19%20a%CC%80%2016.51.59.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="672" data-original-width="1193" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTnnBpOO4_r3aDXhKAtFuZLgnm1WKcEr47diX32pF5KkYPEvkVvRhnLdI-kDLGb1NHJ0exFFEXocBzr0wjz3lcULFvPUKZKPbV7NvHBxu1Lyz3JFueBRvYtW80jwL1hjQDo-JuHuYidAD0ZdHBwAiKlbSjABwa5Ti7tsUCAs4YcywR34k7l4NT1eUYW_-F/w640-h360/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202023-12-19%20a%CC%80%2016.51.59.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaZS4GnxJVVTg1rzFCyt87efripfkZZOFj87xZfia-aRgolWg7Y5nYYajxwHOjKph5Yk7-ecZVCH1tp5WmkEMc28WJ-F_YB86kXGrLzZBPX4eCI-vqoTnFFSXo_LGbOmIS9keDrsuX5_XCco_szX6a8I_z8RLAZLIHUHKtSsp4cKm8v7h8-SsueoGB8rQz/s1194/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202023-12-19%20a%CC%80%2016.52.11.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="668" data-original-width="1194" height="358" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaZS4GnxJVVTg1rzFCyt87efripfkZZOFj87xZfia-aRgolWg7Y5nYYajxwHOjKph5Yk7-ecZVCH1tp5WmkEMc28WJ-F_YB86kXGrLzZBPX4eCI-vqoTnFFSXo_LGbOmIS9keDrsuX5_XCco_szX6a8I_z8RLAZLIHUHKtSsp4cKm8v7h8-SsueoGB8rQz/w640-h358/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202023-12-19%20a%CC%80%2016.52.11.png" width="640" /></a></div><br /></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Mais surtout, j'y reviens, chez Laughton comme chez Miyazaki, la présence de la mère par-delà la mort se manifeste dans la présence de la nature, des animaux sauvages que la rivière semble appeler
chez Laughton, et qui, rien moins que menaçants, bordent le cours
d'eau, accompagnent de leurs bruits nocturnes la descente de la barque ;
ou qui viennent de la rivière, la quittent comme on sort d'un rêve (toujours liquide, si l'on en croit la terrible scène où Mahito retrouve sa mère endormie pour la première fois et la voit fondre sous ses doigts puis se liquéfier sous ses yeux), pour
rattraper et appeler le garçon : "Viens !", chez Miyazaki. Dans les deux
films, la séquence touche juste, plus encore quand on sait que ces choses-là ne sont pas que des histoires, et dans les deux films elle est bouleversante. </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i><b>Le Garçon et le héron </b>de Hayao Miyazaki (2023) </i><br /></div>Rémihttp://www.blogger.com/profile/17115380878533456312noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-34072540662049424022023-12-10T11:39:00.002+01:002023-12-10T11:39:32.663+01:00Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQbMscXxCQhXa4QB8GFKAjO33HYdU_CNAo847YI-QlPV0FMPg61TvM_G3w6E-itHeg0P_rudZKqLOVvsC7W8594_CxRZPlFvKgDfxp9p4zx_TkGskSTKs3bXUVRvSwIwquyQ0JiJdpOCmJ-1xDvGzydJuwpfHgBuoriWikINmvVz7q3CcN7Z2d5sUfHPw/s1600/affiche%20pourrie.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQbMscXxCQhXa4QB8GFKAjO33HYdU_CNAo847YI-QlPV0FMPg61TvM_G3w6E-itHeg0P_rudZKqLOVvsC7W8594_CxRZPlFvKgDfxp9p4zx_TkGskSTKs3bXUVRvSwIwquyQ0JiJdpOCmJ-1xDvGzydJuwpfHgBuoriWikINmvVz7q3CcN7Z2d5sUfHPw/w148-h200/affiche%20pourrie.webp" width="148" /></a></div>Le réalisateur Bourlouboulon a voulu faire un western "à la Sergio Leone", tout en reprenant les codes des productions Marvel (plans-séquences truqués de bastonnade d’une qualité que l’on qualifiera de médiocre par politesse) et en situant son action au temps des mousquetaires. L’histoire étant tombée dans le domaine public depuis plus de cent ans, pas de problèmes de droits et pas d’ayant droits qui mettraient un contrat sur sa tête pour non respect (au minimum) de l’esprit de cette œuvre que tout le monde connait au moins vaguement. L’intrigue originale est suffisamment dense pour faire deux films, voire une mini-série de dix épisodes. Mais Groboulon souhaite raconter d’autres choses car l’histoire originale ne lui semble pas assez riche en flingues et tirs de snipers au temps du roi Louis XIII. Les décors intérieurs restent la meilleure chose du film : hôtels particuliers, édifices religieux, châteaux. Les décors extérieurs le sont beaucoup moins. Par exemple, le lieu du premier duel entre D’Artagnan et les trois mousquetaires est une sorte de plantation de conifères vieille d’une trentaine d’années, sans aucun charme, sans aucune référence au bouquin. Les chevauchées "dans les champs" s’apparentent à des banques de vidéos achetées rapidement sur internet pour combler les rushes manquants après le tournage. Tout ça est recouvert d’un filtre jaune pisse qui laisse à penser que le directeur photo repartira avec le César 2024 de la photographie. L’ajout de la conspiration protestante menée par le frère (?) d’Athos pour tenter d’assassiner le roi via un fusil de sniper anachronique est une idée, débile certes, mais c’est une idée qui n’aurait jamais dû exister si vous souhaitez avoir mon avis personnel. Connaître dès leur première apparition l’identité complète des trois mousquetaires est également un manque de compréhension de l’esprit de l’œuvre. Mais passons. Il y a tant de scènes, d’idées, de choix, qui montrent que les personnes qui ont fabriqué ce truc-là n’ont rien compris au livre que ce serait un trop long article par rapport à l’intérêt de ce film, très mauvais quelle importance. Le pire est certainement la première scène de D’Artagnan qui semble atterrir dans la bouillie du <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2014/02/le-pacte-des-loups.html">Pacte des Loups</a></i> alors que, dans le bouquin, ce passage-là a un énorme potentiel et fait une excellente introduction aux personnages de D'Artagnan, Rochefort et Milady. Petit aparté sur Rochefort, totalement oublié dans ce film, ce qui doit être une des décisions les plus débiles, car comme <i>nemesis </i>de D’Artagnan, il aurait été parfait. Je constate sur Wikipedia que Rochefort est bel et bien casté mais, personnellement, je ne l’ai pas vu. J’ai entendu qu’on parlait de Jussac à un moment… Ici, cette scène inaugurale est tout simplement affreuse, et elle donne le ton de tout ce qui suit. C’est pour moi le meilleur qualificatif pour ce film : AFFREUX.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0qMEVQ1U-RBWJTjFO55InvPQCMloPMstvoE4BY7qxc08jjNtWIPA8hx6-qVV_G_BMIh1S4JAysWYpRq0gafrzz5xxBLhWSYo0zvjxu-JSihmrCUkBV_glwf4q5TK_OZnON-RRNlM6JWsixyYYsHRr1tGpbxU17sZao6aUmGLSvQgO78DYlW4wno-bZ5Q/s1600/guignols.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0qMEVQ1U-RBWJTjFO55InvPQCMloPMstvoE4BY7qxc08jjNtWIPA8hx6-qVV_G_BMIh1S4JAysWYpRq0gafrzz5xxBLhWSYo0zvjxu-JSihmrCUkBV_glwf4q5TK_OZnON-RRNlM6JWsixyYYsHRr1tGpbxU17sZao6aUmGLSvQgO78DYlW4wno-bZ5Q/w640-h268/guignols.webp" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Je ne parle pas du fait qu’au XVIIe siècle tout le monde est sale, tout est terne, tout est jaune pisse et triste. J’adresse une mention spéciale tout de même à Louis Garrel qui surnage au milieu de cette fange, et l’inverse d’une mention spéciale pour l’acteur qui joue Richelieu, Éric Ruf. Sachant que ce dernier est sociétaire et administrateur général de la Comédie Française, ça laisse rêveur. Évidemment, la principale erreur réside dans le casting principal, à savoir nos trois mousquetaires et D’Artagnan, j’ai tant de mots teintés de mépris et de consternation qui me viennent que je préfère en rester là pour éviter le procès en diffamation.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan</b> de Martin Bourboulon avec François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï, Eva Green et Louis Garrel (2023)</i></div>Poulpardhttp://www.blogger.com/profile/03365730604186669791noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-86620386290294576512023-12-02T15:45:00.010+01:002023-12-04T11:40:16.335+01:00Terrifier 2<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoC9i09dk5nmZ7rPnWSN3MxYxxg7X74DVFZJgAuXkt31t7m6qKZbOVt1pqCrPyKGFchyDJTl9AXCdtwHiFpV3j6LpNGlboC75lrf7u02fqG8I20oSSoIfWSzW_b_6-vRbFaG9qm4PtIG9XX_dWEFZAMcuzsYW5lNhby6vg4p-LgejBiqfNkGe87CHvw2k/s1600/affiche%20terrifier%202.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoC9i09dk5nmZ7rPnWSN3MxYxxg7X74DVFZJgAuXkt31t7m6qKZbOVt1pqCrPyKGFchyDJTl9AXCdtwHiFpV3j6LpNGlboC75lrf7u02fqG8I20oSSoIfWSzW_b_6-vRbFaG9qm4PtIG9XX_dWEFZAMcuzsYW5lNhby6vg4p-LgejBiqfNkGe87CHvw2k/w150-h200/affiche%20terrifier%202.webp" width="150" /></a></div>Le cinéma d'épouvante compte donc dans ses rangs un nouvel énergumène. Celui-ci a fait une entrée particulièrement remarquée, allant jusqu'à squatter les pages des <i>Cahiers du cinéma</i> après avoir provoquer évanouissements et vomissements dans les salles obscures. Il a été définitivement admis cette année à l'académie des pires boogeymens du septième art, auprès des Jason Voorhees, Freddy Krueger, Michael Myers et consorts, mais ne ferait qu'une bouchée de tous ces types qui passeraient presque pour des enfants de chœur à ses côtés. Il s'agit évidemment d'Art le clown, la création de l'esprit torturé de Damien Leone. Réalisateur, scénariste, producteur, monteur, en charge des effets visuels, Leone est un véritable esthète, un pro des SFX et un amateur de boucherie fine, le genre de type adorable au quotidien, doux comme un agneau, qui canalise toutes ses plus noires pensées dans son art, animé d'un amour sincère pour l'horreur et sans doute même pour la fantasy, ce qui suinte de son travail et réfrène notre envie de l'attaquer sur ses faiblesses et ses excès. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFA6kW9BNXNsFMJopU2zow79p7V2PkQWmvwySrUzfSDf5rlYt5EOs-hN66iuf5QowZvOt1EXj4KfhtkEZgXuuWmSv6CdtN0KJzPEhVUfP36MJG1aoeuF3nCcC87jXB5MQc661KkKGZIeLxsxg9po8aMLyeYK6kp-5_T3LuEkrscvEFvVHatfiihk5L3Uk/s1920/zvlcsnap-2023-12-02-15h04m58s596.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1920" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFA6kW9BNXNsFMJopU2zow79p7V2PkQWmvwySrUzfSDf5rlYt5EOs-hN66iuf5QowZvOt1EXj4KfhtkEZgXuuWmSv6CdtN0KJzPEhVUfP36MJG1aoeuF3nCcC87jXB5MQc661KkKGZIeLxsxg9po8aMLyeYK6kp-5_T3LuEkrscvEFvVHatfiihk5L3Uk/w640-h360/zvlcsnap-2023-12-02-15h04m58s596.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTc1w326rmEkkUIj12zsWhEUEoo9xISq_luIlABxrfqPybiDxEt7KiYfzsby2Qh5Tn9X_4GaaVpRFQURU90eXTk5F4DasE-1PzN0FVLmxLTOMzpuJE7vPx-O0UQjmVooJ2sPWEeXE0XSRlAl1SvJwUkNWqqF_mDC4uoQnEBE9S5HtcxCUqcYU6yC8_bDg/s1920/zzzvlcsnap-2023-12-02-15h07m12s166.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1920" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTc1w326rmEkkUIj12zsWhEUEoo9xISq_luIlABxrfqPybiDxEt7KiYfzsby2Qh5Tn9X_4GaaVpRFQURU90eXTk5F4DasE-1PzN0FVLmxLTOMzpuJE7vPx-O0UQjmVooJ2sPWEeXE0XSRlAl1SvJwUkNWqqF_mDC4uoQnEBE9S5HtcxCUqcYU6yC8_bDg/w640-h360/zzzvlcsnap-2023-12-02-15h07m12s166.png" width="640" /></a></div><br /><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;"><br />Si <i>Terrifier 2</i> marque ma première rencontre avec ce maudit clown, il s'agit déjà de sa sixième apparition sur les écrans, puisqu'il a d'abord commencé par sévir dans des courts métrages puis des segments de films à sketchs, toujours confectionnés par Damien Leone. C'est le deuxième long métrage qui lui est consacré, le premier avait déjà tapé dans l'œil de quelques amateurs vigilants, le deuxième, considéré comme supérieur et dont on peut très bien comprendre toutes les subtilités du scénario sans avoir vu le précédent, l'a fait exploser aux yeux du grand public, qui n'en demandait pas tant. Si le clown de <i><a href="https://ilaose.blogspot.com/2018/04/ca.html">Ça</a></i> vous faisait peur, il y a des chances que celui-ci vous traumatise à vie. Personnage mutique, mime Marceau diabolique, expert en cruauté et en souffrance, Art entre directement au panthéon des plus infréquentables croque-mitaines en redonnant un sacré coup de fouet au sous-genre d'ordinaire moribond et ennuyeux du slasher surnaturel. Nous sommes ici en plein dedans, ne cherchez pas d'explications ni de repères tangibles. De la première à la dernière seconde, le film baigne pour son plus grand bien dans une atmosphère surréaliste inquiétante à souhait, déployant progressivement un univers visuel solide, empruntant beaucoup au monde forain et riche des créations multiples d'une équipe artistique motivée par un chef de chantier survolté, Damien Leone en personne. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj32vP_NCVTDrJPFclgeVzwHwfcehOsPhFm_j0pYkkjlq3y3McpvaSBZKuEKurDNd1TLttFztV-PlXQ2xNYRPMIRKhLqakA-k2EDcBW7gPS9McWhdhfI5Ld6bjEaQXmsCFlIr3tb7RWxANrda5OV9vOMTPQUeAvMxYaBzcS_Iu-AU4Q1aUUOCX2M9-Fkx8/s1920/zzvlcsnap-2023-12-02-15h06m44s429.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1920" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj32vP_NCVTDrJPFclgeVzwHwfcehOsPhFm_j0pYkkjlq3y3McpvaSBZKuEKurDNd1TLttFztV-PlXQ2xNYRPMIRKhLqakA-k2EDcBW7gPS9McWhdhfI5Ld6bjEaQXmsCFlIr3tb7RWxANrda5OV9vOMTPQUeAvMxYaBzcS_Iu-AU4Q1aUUOCX2M9-Fkx8/w640-h360/zzvlcsnap-2023-12-02-15h06m44s429.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnNKzPW4Hrcnd1G_t3E8JM6Jw6h5s5gvXPR5vC3APZqnF0i-3hnGwhP8jwd2dGO4RSqKEoBlHFh1Y6NC6hOr6YG6x5-9DxGqwJdf1H9CtMKJWMo-c-RzFA5szgxzTzuiaXwyTlTmoXSNTjOBp93aYqVq7bv8HV3dbPXUv18kpX8XgMSGxwpa3jsDaSqNg/s1920/zzvlcsnap-2023-12-02-15h20m41s956.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1920" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnNKzPW4Hrcnd1G_t3E8JM6Jw6h5s5gvXPR5vC3APZqnF0i-3hnGwhP8jwd2dGO4RSqKEoBlHFh1Y6NC6hOr6YG6x5-9DxGqwJdf1H9CtMKJWMo-c-RzFA5szgxzTzuiaXwyTlTmoXSNTjOBp93aYqVq7bv8HV3dbPXUv18kpX8XgMSGxwpa3jsDaSqNg/w640-h360/zzvlcsnap-2023-12-02-15h20m41s956.png" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">On tient donc là un slasher pur jus, sans sous-texte social, apparemment dénué de la moindre morale, et, à vrai dire, comme on n'en fait plus. Le genre de trucs clivant, sale et gratis qui aurait fait un ravage à l'époque révolue des vidéoclubs, alimentant les discussions des couche-tard, attisant la curiosité des plus jeunes. On peut très bien rejeter d'un bloc l'œuvre sanglante et abstraite de Damie Leone. Je ne vous jetterai pas la pierre, j'ai failli en faire autant. Déjà, il est assez culotté de proposer un slasher long de près de 2h20. Mais cela fait partie du délire, nous répondra-t-on, et c'est un fait. Cette démesure participe en effet au sentiment de malaise et à l'ambiance brumeuse et automnale de ce cauchemar qui semble sans fin, sans issue, sans queue ni tête. Accessoirement, cela permet à <i>Terrifier 2</i> d'être le film gore le plus long de l'histoire (information que je vous invite tout de même à vérifier, on ne sait jamais qu'un hurluberlu se soit déjà amusé à commettre pire méfait). Pendant tout ce temps, Damien Leone esquisse une sorte de mythologie autour d'Art the Clown, ici accompagné d'une fillette fantôme particulièrement flippante, complice passive de ses exactions. On devine qu'il s'attachera à compléter cet univers et à l'enrichir lors des forcément nombreux opus à venir. Pour ma part, cela a suffit à m'intriguer et à me donner envie d'en savoir plus. Je préfère quelques petites touches intelligemment distillées ainsi, et une large part laissée au mystère, plutôt qu'une pénible anamnèse de l'origine d'un tel tueur, de ses motivations éventuelles et une présentation laborieuse de ses piteuses victimes, surtout dans un tel film, où les explications de texte correspondent en général à des passages douloureux ou pathétique. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEggsrpT9MwWocpw1YMCm4Ikecgtb0XNvvl6r8DONoTlW2MNGM0ZtdIrDvfcP8VMV_smUdBhFA4wpIsvGM8zG9tANf77zA3Lzzt8L4EVrIiiJjhUz1FObItxPeFxmUJoc7aM1nzkpZ_PijJA40idyyjcoAITK5AOhjN-g-L39K1VYkDtiSUe45WOR8EWL3U/s1920/zzzzvlcsnap-2023-12-02-15h11m36s005.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1920" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEggsrpT9MwWocpw1YMCm4Ikecgtb0XNvvl6r8DONoTlW2MNGM0ZtdIrDvfcP8VMV_smUdBhFA4wpIsvGM8zG9tANf77zA3Lzzt8L4EVrIiiJjhUz1FObItxPeFxmUJoc7aM1nzkpZ_PijJA40idyyjcoAITK5AOhjN-g-L39K1VYkDtiSUe45WOR8EWL3U/w640-h360/zzzzvlcsnap-2023-12-02-15h11m36s005.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXli3w35BodrRYeRhDSWXqSCY4eiD2xNh6YXeHy7aVaz1aTqly27rXv7xnJQ6aOCHAJqqYpFLrLkYmq6RAF4sFTc85VsWAw4Om-gzDE0xTn3YAvfjckxeMND2mwH7UaMXFPi5drnHngiL8KnUBqTU58h8W4AW15-ea8bGfzOrMLc2P9nj_ZilnJG9k0_E/s1920/zzzvlcsnap-2023-12-02-15h19m49s170.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1920" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXli3w35BodrRYeRhDSWXqSCY4eiD2xNh6YXeHy7aVaz1aTqly27rXv7xnJQ6aOCHAJqqYpFLrLkYmq6RAF4sFTc85VsWAw4Om-gzDE0xTn3YAvfjckxeMND2mwH7UaMXFPi5drnHngiL8KnUBqTU58h8W4AW15-ea8bGfzOrMLc2P9nj_ZilnJG9k0_E/w640-h360/zzzvlcsnap-2023-12-02-15h19m49s170.png" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Cet horrible film d'horreur et d'horreurs est empli de visions proprement abjectes, d'images marquantes et révulsantes. Les corps, particulièrement les visages et plus précisément les yeux, subissent tout, éclatent, fondent, s'ouvrent en deux et éclaboussent de long en large les fameux décors bariolés avec un soin savant. <i>Terrifier 2</i> est un spectacle baroque à l'humour noir en pointillé, farci de détails macabres, et ponctué de longues scènes gore jusqu'au-boutistes, outrancières, où la violence est déréalisée, ce qui la rend plus tolérable. Ces excès amènent une distance salutaire, qui permet de ne pas rendre son déjeuner et tout simplement de tenir bon, mais ils peuvent néanmoins choquer. Il y a là comme un acharnement qui fascine et révulse tout à la fois. Car si la surenchère amène un décalage nécessaire et que certains plans ne laissent aucun doute quant à la fausseté des matières ou fluides en présence ainsi qu'au malin plaisir pris en coulisse par les artisans souriants aux manettes, ils sont aussi associés à une pointe de réalisme glaçante qui peut secouer, mettre à mal. Quelques pures visions de cauchemar restent en tête, l'air de rien, et on se souviendra d'une scène de meurtre sauvage dans une chambre à coucher dont la brutalité et la cruauté laissent coi. Elle peut évoquer l'un des premiers meurtres particulièrement sanglants des <i>Griffes de la Nuit</i>, de Wes Craven, quand Freddy tailladait une jeune fille blonde en nuisette et la traînait jusqu'au plafond en défiant les lois de la gravité, mais tout est ici bien plus cruel et cru, et on ne doute pas que cette scène-choc aura le même effet sur toute une génération de nouveaux spectateurs impressionnés. En fin de compte, on peut noter qu'il n'y a là-dedans aucun <i>jump scares</i>, Damien Leone préfère provoquer notre dégoût et engendrer un malaise plus lancinant, par ces différents moyens. L'action a beau se dérouler principalement durant <i>Halloween </i>et le tueur être un clown sadique, Damien Leone s'affranchit de la franchise lancée par Carpenter et renvoie Pennywise dans son bac à sable, il ne tire pas sur les mêmes ficelles et s'entête principalement à mettre en forme ses sordides hallucinations, à nous proposer un grand huit horrifique plus sec et dénué des idioties hideuses d'un James Wan.</div><div style="text-align: justify;"><br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQ8tztMCMAKhPfSnv54IIBHf-ABhmTW5OFqhAeHPhUxKzILi9OUYGKJMtULgkxweJaHKHMkSL_5EY8TK8HYnrHGZZ-ogjkTkb8eEwSdvALa_xZGMNCq8W35_InhR0CmR8985DK0DDVXy4Ki7rCNI_9SMszhct_wQz7Vv3pOzm0rzz0xomTOUV97EQrmaE/s1920/zzvlcsnap-2023-12-02-15h32m43s665.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1920" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQ8tztMCMAKhPfSnv54IIBHf-ABhmTW5OFqhAeHPhUxKzILi9OUYGKJMtULgkxweJaHKHMkSL_5EY8TK8HYnrHGZZ-ogjkTkb8eEwSdvALa_xZGMNCq8W35_InhR0CmR8985DK0DDVXy4Ki7rCNI_9SMszhct_wQz7Vv3pOzm0rzz0xomTOUV97EQrmaE/w640-h360/zzvlcsnap-2023-12-02-15h32m43s665.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwPZV4GcLJ11jsc68Us1hhVs4FPuoRBL_lRCoK0rymMI-NH8l2gzyC5Bwp6lObQoETsR9BJuoO6e3EVMH-Un0DmNU5XbUE3bIvyG8eNZZbwygCez9dovoO6IQX2TOyMX0rXRLTsasfvsB2ZGcJXlH39tmgEPLrL_gkUvf5HcTsVO6S1NA6yvUuEFVsP5c/s1920/zzzvlcsnap-2023-12-02-15h17m46s303.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1920" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwPZV4GcLJ11jsc68Us1hhVs4FPuoRBL_lRCoK0rymMI-NH8l2gzyC5Bwp6lObQoETsR9BJuoO6e3EVMH-Un0DmNU5XbUE3bIvyG8eNZZbwygCez9dovoO6IQX2TOyMX0rXRLTsasfvsB2ZGcJXlH39tmgEPLrL_gkUvf5HcTsVO6S1NA6yvUuEFVsP5c/w640-h360/zzzvlcsnap-2023-12-02-15h17m46s303.png" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Damien Leone atteste donc d'une brutalité graphique assez inédite, qui est vierge de toute explication psychologique. On sent d'ailleurs que ça n'est pas là le fort du cinéaste, qui peine un peu à dépeindre une famille monoparentale avec une mère dépassée par les événements et les agissements incompréhensibles de ses enfants, en réalité obnubilés ou dictés par le clown maléfique ; une petite famille vivant toujours dans l'ombre du deuil de leur paternel, qui était lui aussi fasciné par le tueur en costume et ses crimes odieux. Plus occupé à faire traîner en longueur des scènes quasi oniriques vouées à s'achever dans un bain de sang plus qu'à faire avancer le semblant d'une intrigue, le réalisateur se concentre seulement sur deux personnages, son clown au nez crochu mais aussi sa jeune rivale (Lauren LaVera), inévitable <i>final girl</i>. Il les dessine, littéralement, plus qu'autre chose, de la même façon que l'héroïne se conçoit elle-même une armure inspirée des dessins de son défunt père (sa famille est donc liée au clown, mais ce background assez brouillon n'est pas vraiment le point fort du projet, vous l'aurez compris, il sera néanmoins creusé dans <a href="https://www.youtube.com/watch?v=-3l2KFTj7yY">la suite</a> déjà tournée). Et le cinéaste semble y croire très fort, essayant à fond, et donc parvenant au moins un peu, même au regard des plus sceptiques, à leur donner ce caractère quasi mythique tant recherché. On est curieux de retrouver Art le clown à l'avenir, mais aussi de recroiser cette héroïne aux ailes d'ange factices, énièmes déclinaisons du sempiternel combat du bien contre le mal. Le long duel final et l'ultime mise à mort du clown, à la dernière mimique effrayante, concluent avec une logique certaine cet interminable circuit en train fantôme, qui en dégoûtera beaucoup mais pourra ravir quelques amateurs.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i><b>Terrifier 2</b> de Damien Leone avec Lauren LaVera et David Howard Thornton (2023)</i><br /></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-15302485664299997672023-11-22T08:06:00.002+01:002023-11-22T09:38:45.505+01:00Vincent doit mourir<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpiRK4EhCOSgBBaX_8-3Po1Px6FxXQw5iAcywI-DZ1bXlw10BJ8KF2IGZL8w-983TEfL3mgc0Se-3L5CLbKEQxKK1Q6ETBP3uB0Irm0Tt-3jfwRrLOiFhqP6xTKRDct-U-94t5jJskvlXne3e3xH6Ygct61inHW1H0L1tgw6DvnKUTE2RagZzW8ROe14w/s1600/vincent.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1174" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpiRK4EhCOSgBBaX_8-3Po1Px6FxXQw5iAcywI-DZ1bXlw10BJ8KF2IGZL8w-983TEfL3mgc0Se-3L5CLbKEQxKK1Q6ETBP3uB0Irm0Tt-3jfwRrLOiFhqP6xTKRDct-U-94t5jJskvlXne3e3xH6Ygct61inHW1H0L1tgw6DvnKUTE2RagZzW8ROe14w/w147-h200/vincent.webp" width="147" /></a></div>Pauvre Karim Leklou. Du jour au lendemain, il devient la cible d'agressions gratuites. Celles-ci surviennent d'abord à son boulot, dans l'ambiance d'ordinaire feutrée de bureaux de graphistes aux larges baies vitrées, puis à l'extérieur, dans la rue, partout, n'importe quand, et se font de plus en plus systématiques dès qu'il croise trop longtemps le regard d'un autre. Obligé à se confiner, à se mettre au vert, à éviter tout contact, il réalise bientôt qu'il n'est pas le seul concerné par cette sorte d'épidémie de violence irrationnelle. C'est donc à partir d'une idée de départ aussi simple que se déploie le premier long métrage de Stéphan Castang, un film original et audacieux, mélangeant les tons et les genres avec un certain succès, qui mérite pleinement d'être salué. Les premières minutes sont parsemées de quelques situations assez loufoques où Stéphan Castang dépeint le monde du travail en quelques coups de crayons glaçants, mettant en avant son ineptie par l'emploi malicieux du néo-lexique propre à ce milieu. Toute la première partie du film est la plus réussie, on hésite alors entre l'effroi et l'amusement, on en sait encore le moins possible et on a cette impression tenace de nager en plein cauchemar, un effet accentué par l'absurdité déconcertante de certaines situations et l'atmosphère digne d'un thriller paranoïaque progressivement instaurée par le cinéaste.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAG0vWrhX7Qh1Kp_-z3UeUPZ5nqCWu-X68zjs0cPY7C9GK9TVmSzfUK1-f9E6c3U2su_mexUM8BbS9x2MJTui5kXkICl5EeE5GXNzJKGBDuXEip-HLSvNU6UaUwLqofbUyXrhh52Ckvi4UeSzliI27ISOJhXthtlKP6liWoXElPw5CiZs_BTnMjEWfoa0/s1600/vimala%20et%20karim.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAG0vWrhX7Qh1Kp_-z3UeUPZ5nqCWu-X68zjs0cPY7C9GK9TVmSzfUK1-f9E6c3U2su_mexUM8BbS9x2MJTui5kXkICl5EeE5GXNzJKGBDuXEip-HLSvNU6UaUwLqofbUyXrhh52Ckvi4UeSzliI27ISOJhXthtlKP6liWoXElPw5CiZs_BTnMjEWfoa0/w640-h268/vimala%20et%20karim.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4JkKhxb6T58ev9OLx-icMesRlC7jgolpriTxWkdRTdxhfdFaSkbAuvMKiEKo33Z41TfvmRmegNjjYktaKhEOFvdyc3_owNsAPG6eIBzT1r5itimWR-qdGjaDJUouvm4IvNDkzX90I0XXv-4lkjXk8gC4cqx5M1RyXY27U9sIPPCQnttQ4X6l5qqnW_FE/s1600/violence.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4JkKhxb6T58ev9OLx-icMesRlC7jgolpriTxWkdRTdxhfdFaSkbAuvMKiEKo33Z41TfvmRmegNjjYktaKhEOFvdyc3_owNsAPG6eIBzT1r5itimWR-qdGjaDJUouvm4IvNDkzX90I0XXv-4lkjXk8gC4cqx5M1RyXY27U9sIPPCQnttQ4X6l5qqnW_FE/w640-h268/violence.jpg" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Il n'est jamais simple de tenir la longueur à partir d'un concept si fort et <i>Vincent doit mourir</i> s'essouffle un peu quand il choisit une voie plus consensuelle, tirant vers la comédie romantique un brin déjantée voire carrément torturée, en plein contexte de crise de plus en plus globale. Cela coïncide avec l'entrée en scène du personnage campé par la pourtant irréprochable Vimala Pons, toute désignée dès qu'il s'agit de s'amouracher d'un Vincent bizarre quelques années après <i>Vincent n'a pas d'écailles</i>, autre curieux film de genre français signé Thomas Salvador. L'actrice circassienne aux choix souvent judicieux va ici former un duo d'infortune avec Karim Leklou, dont la solitude s'achève enfin, remplacée par une harmonie en dents de scie. À partir de là, Le pas du cinéaste débutant semble moins assuré, plus timoré et convenu, moins incisif aussi. On peut le regretter. Heureusement, grâce à un final plutôt impressionnant, le film retombe tout de même sur ses pattes et nous laisse sur un souvenir positif, celui d'une version française originale de ce qui peut surtout s'apparenter à un film de zombies. Surprenant dans le sens où nous avons en effet rarement autant eu la sensation d'être mis à la place de la victime, collant à la peau d'un Karim Leklou dont nous suivons au plus près tous les malheurs. L'acteur au physique ambivalent, un peu gauche et ramollo, est idéalement choisi pour un rôle qui semble avoir été écrit pour lui. Son allure singulière participe pour beaucoup à l'étrange humour burlesque présent en filigrane. Son regard de chien battu, régulièrement cadré au plus près, s'avère aussi parfait. Nous sommes très souvent placés sous tension, à redouter pour lui les éclats de violence irrationnels à venir, et ce tout particulièrement avant la bifurcation amoureuse du récit. Miroir à peine déformé d'une société malade, le film de Stéphan Castang nous rend cette violence proprement repoussante, sciemment répugnante. On grimace bel et bien lors d'une scène mémorable d'affrontement à mort dans une fosse sceptique, sans doute le meilleur moment du film. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtdMBYKkFvyYw7Px_FXmEKgvD7zVY4VHJFUFd17E_vUwqWUoBhNeq6lwW8RwbWnpHroDdz3Ah_rfRZhmrS_kOcrQTxYzWaV6Ap67dgdhLFgOVXjoJsPldJPjC_T6jSN-WmIFLJtvjiQ8JxZYrq9gPwoJhGkuMEIr76AzTTYoxGbk2VACVmw_zPFNoEfzA/s1600/boue%20crado.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtdMBYKkFvyYw7Px_FXmEKgvD7zVY4VHJFUFd17E_vUwqWUoBhNeq6lwW8RwbWnpHroDdz3Ah_rfRZhmrS_kOcrQTxYzWaV6Ap67dgdhLFgOVXjoJsPldJPjC_T6jSN-WmIFLJtvjiQ8JxZYrq9gPwoJhGkuMEIr76AzTTYoxGbk2VACVmw_zPFNoEfzA/w640-h268/boue%20crado.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZyZIu8olAjT6UVPhBgh-K9uUZyI_XUeHiRKtfjCpHonqoXZbWg5TTN56t79FX3Xw1JiCJUwTJYbOsuM8drdIfIMXNjvC5EcSI_aG7BWfWqBooBQQQZJiYXZDerx57aUr0-GD15oJso8PEIeRKJFelpHJ7pIGxtBYBvfe88M8mn2ls_G-fX6ddaLPg-DQ/s1600/apocalypse.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZyZIu8olAjT6UVPhBgh-K9uUZyI_XUeHiRKtfjCpHonqoXZbWg5TTN56t79FX3Xw1JiCJUwTJYbOsuM8drdIfIMXNjvC5EcSI_aG7BWfWqBooBQQQZJiYXZDerx57aUr0-GD15oJso8PEIeRKJFelpHJ7pIGxtBYBvfe88M8mn2ls_G-fX6ddaLPg-DQ/w640-h268/apocalypse.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">En dehors de ce terrible morceau de bravoure bien crado, on peut par ailleurs regretter que la mise en scène de Stéphan Castang ne soit pas plus inventive et savante pour générer la peur. Je repense par exemple à une scène a priori banale de discussion dans un bar où une menace commence à poindre à l'extérieur, menace que l'on pourrait deviner et voir s'approcher en arrière-plan mais qui est ici assez platement amenée, la caméra du réalisateur n'exploitant guère la profondeur du champ, trop aimantée par le visage de ses acteurs (il y a une situation quasi identique dans <i>L'Antre de la folie</i> de John Carpenter, pour un résultat à l'écran autrement plus marquant et efficace). L'œuvre de Stéphan Castang pourrait aussi vaguement évoquer <i>It Follows</i> (dont une suite, réunissant le même réalisateur et la même actrice vient d'ailleurs d'être annoncée, et je suis très curieux de voir ça !), s'il faisait preuve de la même habileté que David Robert Mitchell pour faire surgir le danger et l'inquiétude au milieu de la plus vaste banalité. Malgré ces petites faiblesses et la légère déception suscitée suite à son départ canon, <i>Vincent doit mourir</i> est tout de même très largement recommandable, notamment pour les amateurs du cinéma de genre, dont le manque d'enthousiasme m'étonne un peu, eux qui d'ordinaire s'emballent pour bien moins que ça.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>Vincent doit mourir</b> de Stephan Castang avec Karim Leklou et Vimala Pons (2023)</i></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-27512810131368194782023-11-15T12:32:00.003+01:002023-11-15T18:12:22.993+01:00Past Lives – Nos vies d’avant<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZnO6YUV5sAYth9ixGKNvKzlejUFVeebvSXmGPyr8NRivpcRfvHD8fWzRKHmPK-rsfMDEvekLvEZewrJzmDLSQI0aGQkBOA17apYrVZVaRzXZbAJMuIuopBluWEypYcRjaAD2jP9O-NSNiqtiW7-www6xhHcaOjjJMvLB9Jt8uf3ol2oAG2mG14z90XTE/s1600/past%20lives%20affiche.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1175" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZnO6YUV5sAYth9ixGKNvKzlejUFVeebvSXmGPyr8NRivpcRfvHD8fWzRKHmPK-rsfMDEvekLvEZewrJzmDLSQI0aGQkBOA17apYrVZVaRzXZbAJMuIuopBluWEypYcRjaAD2jP9O-NSNiqtiW7-www6xhHcaOjjJMvLB9Jt8uf3ol2oAG2mG14z90XTE/w147-h200/past%20lives%20affiche.webp" width="147" /></a></div>Voici donc le dernier phénomène du cinéma indé américain : <i>Past Lives</i>, le premier long métrage de la réalisatrice coréo-canadienne Celine Song, a fait sensation à Sundance, en janvier 2023. C'est une histoire d'amour toute simple, mais plutôt joliment racontée, en trois temps. C'est d'abord un amour d'enfance naissant, interrompu par les aléas de la vie : la famille de la petite fille, Nora, choisit d'émigrer aux États-Unis tandis que le garçon, Hae Sung, reste en Corée. Douze ans plus tard, ils se retrouvent, grâce à internet, et entretiennent sans se l'avouer une (very) long distance relationship, avant de choisir de faire une pause, d'une durée prévue d'un an, en raison de cet éloignement beaucoup trop important. Mais la vie suit son cours, chacun fait des rencontres, et c'est finalement douze ans après qu'ils se retrouveront de nouveau : ils ont à présent une trentaine d'années, et Hae Sung, fraîchement séparé de sa compagne, vient visiter New York et, surtout, revoir Nora, désormais écrivaine, installée dans East Village et quant à elle mariée... </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIsgnJjM9TPNUnZvc5ZBlav5tXBtBeM3D45BFB6pKLht313MUTa3tiVPSI4O2K17TipzyEPx9aTLaaSpr4goLbrROZ7SX6Szl7lUnPi2PEk1EU8HHcAAvREbN4d3NzoSZcPW0j5fSxT8aMBbukDwiJHdnIAE9_PVvUseHjTrQlQDq9qixwGtgaAhz_g2Q/s1920/F-ujA4dbgAAUj_n.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1040" data-original-width="1920" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIsgnJjM9TPNUnZvc5ZBlav5tXBtBeM3D45BFB6pKLht313MUTa3tiVPSI4O2K17TipzyEPx9aTLaaSpr4goLbrROZ7SX6Szl7lUnPi2PEk1EU8HHcAAvREbN4d3NzoSZcPW0j5fSxT8aMBbukDwiJHdnIAE9_PVvUseHjTrQlQDq9qixwGtgaAhz_g2Q/w640-h346/F-ujA4dbgAAUj_n.jpeg" width="640" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Longtemps, le film de Celine Song se laisse regarder poliment, toujours joliet, jamais lourd mais flirtant presque avec une certaine inconsistance. C'est que l'on a longtemps du mal à se passionner réellement pour les sentiments qu'éprouvent les deux personnages, à concevoir leur profondeur ou leur intensité, notamment lors de leurs échanges à distance, tant ceux-ci paraissent superficiels. Nous saisissons bien toutefois leur isolement, eux qui sont si souvent filmés dans des bulles, que ce soit les fenêtres Skype, les téléphériques coréens ou leurs petits studios. Le film parvient cependant à entretenir notre intérêt par ces ellipses qui le jalonnent et nous rendent forcément un peu curieux de découvrir comment vont évoluer les personnages et leur relation. La réalisatrice a aussi l'intelligence de ne pas s'éparpiller, elle se consacre exclusivement à ce couple contrarié par le temps et la distance, campé par deux acteurs, Greta Lee et Teo Yoo, plutôt agréables, dont la prise d'âge successive est très crédible. Jusqu'à ce qu'un troisième larron entre en scène...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgp00yDi-MGvTykIOk1eUBjR6KIk_1Ip47Agedw_4uA7Ea_qyX62iRupNWQABIIOqKGTCC2clO_GRkUWfAckvcWPnEiebg5lR7EALNTZdvTdEOs3DBvKt8OCp77oCRstBMPE8O6TljNJ6zOgTHZLHHp3BPX1k6vJ1cO-L5L2l2kaCmd8mWM8GI0KH5RcLM/s1924/F-ujA4ca0AAfk27.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1040" data-original-width="1924" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgp00yDi-MGvTykIOk1eUBjR6KIk_1Ip47Agedw_4uA7Ea_qyX62iRupNWQABIIOqKGTCC2clO_GRkUWfAckvcWPnEiebg5lR7EALNTZdvTdEOs3DBvKt8OCp77oCRstBMPE8O6TljNJ6zOgTHZLHHp3BPX1k6vJ1cO-L5L2l2kaCmd8mWM8GI0KH5RcLM/w640-h346/F-ujA4ca0AAfk27.jpeg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">A priori indésirable, apparenté aux parasites inévitables de toutes les romcoms hollywoodiennes à la noix, on le devine d'abord de loin : c'est un bellâtre brun qui vient contrecarrer tous nos petits plans ou au moins ralentir la formation définitive du couple attendu. Puis on le découvre de plus près et c'est là que l'on comprend avoir tout faux. Ce qui aurait pu définitivement plomber le film lui permet alors, étonnamment, de sortir du lot et de se démarquer du tout-venant du genre. <i>Past Lives</i> pourrait en effet être assez quelconque s'il n'était pas sauvé ou rehaussé in extremis par le personnage de l'époux américain campé par l'inoubliable pâtissier de <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2020/11/first-cow.html">First Cow</a></i>, le bien-aimé John Magaro, qui n'a donc rien perdu de sa délicatesse. Mais si l'acteur apporte encore ici toute son élégance et sa douceur, c'est surtout la cinéaste qu'il faut saluer. Car Celine Song s'extirpe d'un piège inhérent à ce type de récits romantiques en faisant de l'habituel élément perturbateur celui qui va donner à son œuvre une sensibilité supplémentaire, en explicitant même ce problème très clairement. C'est une scène très simple de confession intime sur l'oreiller, dialogue fragile mais payant, entre cet homme à la voix fluette et tendre, loin du beau gosse de pacotille que l'on avait cru deviner à son apparition, et sa femme troublée par la situation, qui nous surprend par sa beauté sans fard. "Si nous étions les personnages d'une comédie romantique, je serais celui de trop" dit-il alors, mais beaucoup mieux que ça, pour résumé la chose. Le troisième larron existe et s'avère même précieux. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheSCWV8FpyGOByKljb6NSMHDyyBJ32hwExMBB-r5tvPbKSjf5SjsqjbkjbFIYh_Vm8nDrde-czqw3NjHiN325lZivqmP-C9nz3flb0NC4DF8TB2t6Ckmir8zBgep1-gq9RAZ6toLV8tH932mhqcnzQAsfQKmsWrf_8eP0EmpEcVg3x7ZpqcohuNaCv9JI/s1676/F-9t86WagAAZuDB.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="899" data-original-width="1676" height="344" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheSCWV8FpyGOByKljb6NSMHDyyBJ32hwExMBB-r5tvPbKSjf5SjsqjbkjbFIYh_Vm8nDrde-czqw3NjHiN325lZivqmP-C9nz3flb0NC4DF8TB2t6Ckmir8zBgep1-gq9RAZ6toLV8tH932mhqcnzQAsfQKmsWrf_8eP0EmpEcVg3x7ZpqcohuNaCv9JI/w640-h344/F-9t86WagAAZuDB.jpeg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Du trio que l'on découvre dès l'intelligente et ludique introduction du film, où, tandis que la caméra recule, la voix off de l'écrivaine s'interroge sur le rôle de chacun dans ce que l'on pourrait imaginer être un triangle amoureux, cet époux respectueux et aimant est finalement celui qui nous touche le plus. Pour sa finesse inattendue et sa légèreté bienfaitrice, et surtout le fait qu'il constitue une bonne surprise venue du cinéma indépendant américain adoubé à Sundance et pourtant a priori redouté, <i>Past Lives</i> rappelle à notre bon souvenir <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2021/06/minari.html">Minari</a></i>, d'un autre cinéaste d'origine coréenne œuvrant en Amérique qui puisait dans ses propres souvenirs d'enfance pour nous parler d'identité et de déracinement. En dépit de sa pudeur parfois trop calculée (je pense à la toute fin, touchante mais convenue), l'œuvre de Celine Song est donc une petite réussite notable, dont nous retenons les nombreux et beaux plans larges, sublimant New York, dans lesquels nous voyons nos amoureux contrariés se retrouver et échanger, comme autant d'invitations à se perdre avec eux dans nos dérives sentimentales, à habiter un film où l'on se sent finalement plutôt bien.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>Past Lives</b> <b>– Nos vies d'avant </b>de Celine Song avec Greta Lee, Teo Yoo et John Magaro (2023)</i></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-92166118046461997542023-10-25T19:08:00.004+02:002023-10-25T19:14:07.867+02:00The Refrigerator<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgAI4irCCNgV_Y2A4rBvR9dyicyUH4Okf2ZYJACspKctqsSFqCFkngtHudzK5SjHA5yBNJFA2B-3rIMrrAin2Wfw54_dYOoWxxFfpAASEj4Vu_yC73hVBfp7a1ZKcwETFwVmaqfFL-bBQ/s1200/aff+tag.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="800" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgAI4irCCNgV_Y2A4rBvR9dyicyUH4Okf2ZYJACspKctqsSFqCFkngtHudzK5SjHA5yBNJFA2B-3rIMrrAin2Wfw54_dYOoWxxFfpAASEj4Vu_yC73hVBfp7a1ZKcwETFwVmaqfFL-bBQ/w213-h320/aff+tag.jpg" width="213" /></a></div>Un beau soir, en allant machinalement jeter un coup d’œil dans son frigidaire pour mesurer l'étendue de ses maigres richesses, Nicholas Jacobs, jeune scénariste new-yorkais sans le sou, a dû malencontreusement se refermer la porte sur les doigts. Un déclic s'est alors produit. Quelque chose a provoqué une vive décharge électrique le long de son nerf optique pour aller titiller les quelques neurones cachés dans son lobe pariétal gauche. Nicholas Jacobs venait d'avoir une idée, la première depuis des lustres ! Il prit soudainement conscience du potentiel horrifique de ce banal appareil électroménager, le réfrigérateur, qui n'avait encore jamais été exploité jusque-là. C'est ainsi qu'a germé l'idée de départ du film <i>The Refrigerator</i> sorti directement en vidéo en l'an de grâce 1991, peu de temps après la chute du mur de Berlin et la mort tragique de mon chat Leviathan, puis diffusé trois ans plus tard sur Canal +, à l'époque où la programmation de cette chaîne avait encore du sens. Même pas âgé de 10 ans mais déjà à l'affut des bonnes bobines horrifiques, j'ai découvert ce film en état de stupeur, au coin du feu, un beau matin d'hiver, aux côtés de mon père cinéphile littéralement fasciné par le titre et le pitch. Faute de pouvoir vous proposer une véritable analyse poussée de ce film qui fut décisif dans ma vie de cinéphage, je vais tout de même partager avec vous ce qu'il m'en... reste.
Allusion ici à la superbe tagline de l'affiche : "No survivors. Only leftovers", "Pas de survivants. Seulement des restes", un jeu de mots brillant.
<div><br /></div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYYk8A4KwcBAoltD8yw9bF8uB85x8h-Ugz6-Yn5jdtF6S3vDP4Cc6DYbKrk4r59cgYhE5Dsngmat0STNkS259ar2CeNjRFJDq3i4DPYLO9HhmU-mpkWhNWFBgQrRfGorojqPuybHbWpb8/s404/r2.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="294" data-original-width="404" height="291" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYYk8A4KwcBAoltD8yw9bF8uB85x8h-Ugz6-Yn5jdtF6S3vDP4Cc6DYbKrk4r59cgYhE5Dsngmat0STNkS259ar2CeNjRFJDq3i4DPYLO9HhmU-mpkWhNWFBgQrRfGorojqPuybHbWpb8/w400-h291/r2.jpg" width="400" /></a></div> <br /></div><div> </div><div>Il me semble que l'histoire débutait du mieux possible, sous le soleil, à la campagne. Un jeune couple en pleine idylle nous était présenté, une blonde (Julia McNeal) et un tocard lambda (Dave Simonds). Pour mieux monter crescendo dans l'horreur, il fallait sans doute commencer par nous exposer ce tableau parfait. Puis nos deux zigotos partaient s'installer pour New York, leur bourse modique leur permettant seulement de louer un petit appartement dans un quartier craignos de la ville. Un T1bis crado qu'ils étaient curieusement les seuls à convoiter dans une zone peu fréquentable où le marché immobilier demeure néanmoins tendu. Un appart' sordide présenté comme meublé sur la petite annonce et qui a en réalité pour seul ameublement un réfrigérateur. Un énorme frigo, d'au moins 350L, qui trône au milieu de la cuisine-salle à manger... La star du film a un look des plus communs. Le bon vieux frigo de mamie, un peu rouillé sur les coins mais toujours fonctionnel, aux poignets métalliques peu avenantes et encombrantes. Il ne s'en fait plus des comme ça aujourd'hui, on a arrêté, même les frigidaires au style "vintage" sont mieux pensés que ça. Nicholas Jacobs insiste ici sur la familiarité de cet objet qui, a priori, n'a strictement rien de particulier ; un frigo comme un autre, laid, blanc jaunâtre, imposant et très proéminent compte tenu de la petitesse du logement, mais indispensable et somme toute très pratique. <br /></div><div><br /></div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjkJtvncsa3r-h2mGkkG0V9S_lXKo_Nu-xD5qor2EYpszNPajlYjnNqjk9rom3zRfMvdpseqNkhjWoJAVR-RBB24t9amPbzf1UbJlIl-e8sR1zfv4n9T6AyxRWHaQKl9EKNlcg1fPXb9U/s404/r3.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="294" data-original-width="404" height="291" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjkJtvncsa3r-h2mGkkG0V9S_lXKo_Nu-xD5qor2EYpszNPajlYjnNqjk9rom3zRfMvdpseqNkhjWoJAVR-RBB24t9amPbzf1UbJlIl-e8sR1zfv4n9T6AyxRWHaQKl9EKNlcg1fPXb9U/w400-h291/r3.jpg" width="400" /></a></div> </div><div> </div><div>Par peur de nous ennuyer et se rappelant peut-être qu'il est aux manettes non pas d'un film d'auteur singulier mais d'une série b fauchée qui doit aller droit au but pour satisfaire son audience impatiente, Nicholas Jacobs accélère le rythme une fois le déménagement du couple effectué et n'entretient aucune sorte de suspense quant aux intentions de l'appareil maléfique. Celui-ci est possédé par une force démoniaque à l'instar de l'adolescente de <i>L'Exorciste</i> et de François Cluzet dans pratiquement tous ses derniers films. D'abord alerté par des aliments qui ressortaient un peu trop saignants ou un poil congelés, notre couple voit sa vie de plus en plus parasitée par l'horreur qu'ils alimentent au quotidien. En proie à de vilains cauchemars, ils apprennent que les locataires se sont succédé à vitesse grand V dans cet appartement putride, comme s'ils en avaient été chassés... Puis Nicholas Jacobs lâche progressivement les chevaux et des accidents se multiplient dans la cuisine-salle à manger, de plus en plus sanguinolents. Le refrigerator diffuse son influence malsaine et, en outre, rechigne à accomplir sa mission de base : garder la bouffe au frais. C'est donc d'abord le réparateur qui voit son bras se faire happer par la machine, celle-ci l'engloutit brutalement dans une scène restée gravée dans ma mémoire. Il faut entendre ce sosie d'Ice Cube se débattre pitoyablement et pousser des cris affolés tandis que le frigo s'en prend à lui. La scène est terrible et m'avait scotché sur place ! On doit pouvoir imaginer sans souci les techniciens occupés à tirer les ficelles hors champs, mais à l'époque, l'illusion était parfaite. </div><div><br /></div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDcFeqbhy-3hFI7fXMvixmnsoofztQpS_4agpDrbl3jJlX5SxqFTVhuW9y9kR2gLwViHa8jDIDB-VW34x9dI0iXWnjoOr3tOHnTnaEqdg57jJQm3VegvMaEqB-W3zZHDNR1zB9DZh_-z0/s404/r6.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="294" data-original-width="404" height="291" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDcFeqbhy-3hFI7fXMvixmnsoofztQpS_4agpDrbl3jJlX5SxqFTVhuW9y9kR2gLwViHa8jDIDB-VW34x9dI0iXWnjoOr3tOHnTnaEqdg57jJQm3VegvMaEqB-W3zZHDNR1zB9DZh_-z0/w400-h291/r6.jpg" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaNOfttFW86aXHpSpn9mwTgfIRDRUwaKHwCQgNnafOr6xJ9e94x2Fnl_qDbFYm54S9GJEMgJu0Um9FV9fXxoLya7QJU_0wyNvXMU6_3jZb5bVbI8S4OkEkUB98YrlWS0pYrtswbhMQh8M/s404/r7.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="294" data-original-width="404" height="291" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaNOfttFW86aXHpSpn9mwTgfIRDRUwaKHwCQgNnafOr6xJ9e94x2Fnl_qDbFYm54S9GJEMgJu0Um9FV9fXxoLya7QJU_0wyNvXMU6_3jZb5bVbI8S4OkEkUB98YrlWS0pYrtswbhMQh8M/w400-h291/r7.jpg" width="400" /></a></div></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvDY7iNa5fGcK0oj-C-1yNtpl0_CY9t-D4g2otUNvjeTqm4yOv1T1Whr8wSGiE_4Dxw3-2yDcBfoUZqyQ90alX0hhi4FqHfkfYNbLQbkDQ2WBUDEUUs6m24auIlH5s9E-yjRIjXZGPPHk/s939/reff.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="939" height="306" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvDY7iNa5fGcK0oj-C-1yNtpl0_CY9t-D4g2otUNvjeTqm4yOv1T1Whr8wSGiE_4Dxw3-2yDcBfoUZqyQ90alX0hhi4FqHfkfYNbLQbkDQ2WBUDEUUs6m24auIlH5s9E-yjRIjXZGPPHk/w400-h306/reff.jpg" width="400" /></a></div><br /><div> </div><div>Très belle idée de Nicholas Jacobs : les victimes du frigo réapparaissent ensuite en miniature sous la forme de restes, de petits plats mitonnés a priori appétissants mais bien dégoûtants quand on zieute de plus près la nature exacte des aliments. L'astuce de l'auteur-réalisateur est aussi d'entretenir le trouble via ces visions cauchemardesques : s'agit-il d'hallucinations provoquées par le réfrigérateur ou celui-ci est-il réellement capable de transformer ses victimes en bœuf bourguignon ? Autre idée sympathique de Nick Jacobs, et sans doute très pratique pour remplir le cahier des charges : le Refrigerator a un effet aphrodisiaque irrésistible sur tous ceux qui s'aventurent dans son rayon d'influence. On copule sauvagement et l'on prend son pied comme jamais contre lui, ce qui offre quelques scènes érotiques dignes d'un téléfilm du dimanche soir d'M6, un peu plus tordu que d'hab... Mon padre était amusé et moi, peut-être un peu gêné. Le meilleur moment du film, d'après mes trop vagues souvenirs, est ce final terrible lors duquel le Mal se répand sans limite dans l'appart : tous les ustensiles électroménagers se rebellent contre les occupants des lieux. Jacobs nous sert alors une sorte de clip gore de <i>La Complainte du progrès</i> de Boris Vian, une scène d'anthologie qui m'avait véritablement saisi à la gorge. Après ça, on ne regarde plus jamais de la même manière ses outils ménagers du quotidien, en particulier le robot mixeur, ici très vorace, il contribue en grande partie au carnage ultime. Les murs de la cuisine sont repeints en rouge. <br /></div><div><br /></div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFBc3rET_2e5gPNzr4wr0Rc3OGB0DBBPFDByNmx2AcT96LlI2-c-RNy5zQ6tmhKPMHjKt6fYsmJQI-LeBVoEsOcYdsCNx3EckXQezNxTuG8JkhstP4ywOjhVztDBft_hv2DRhf4w0062A/s280/refrigerator.gif" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="231" data-original-width="280" height="330" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFBc3rET_2e5gPNzr4wr0Rc3OGB0DBBPFDByNmx2AcT96LlI2-c-RNy5zQ6tmhKPMHjKt6fYsmJQI-LeBVoEsOcYdsCNx3EckXQezNxTuG8JkhstP4ywOjhVztDBft_hv2DRhf4w0062A/w400-h330/refrigerator.gif" width="400" /></a></div><br /> </div><div>Dernier souvenir du film, celui du tout dernier plan. Peut-être en guise de clin d’œil à l'excellent et sous-estimé <i>Christine </i>de John Carpenter, où la célèbre Plymouth terminait à la casse au milieu d'autres vieilles carrosseries de bagnoles compactées, <i>The Refrigerator</i> nous quitte sous la grisaille, à la décharge sordide du coin, pour nous offrir un dernier frisson similaire. Alors que le frigo a été en partie broyé et compressé, sa porte s'ouvre au bout d'un lent travelling avant qui fait froid dans le dos...
Quand j'étais gosse, j'accordais une grande importance aux conclusions des films d'horreur : celle-ci m'avait pleinement satisfait. Contrairement à moi, l'hebdomadaire <i>TV Guide</i> s'est montré très cruel et impitoyable avec Nicholas Jacobs à la sortie du film, en ne lui accordant aucune étoile sur quatre possibles. Je vous traduis les dernières phrases de leur injuste et cruelle critique : "Peut-être que les intentions n'étaient pas de nous faire rire ou d'avoir des frissons – c'est une parodie, après tout. Peut-être Jacobs voulait-il simplement faire une allégorie sur le mal inhérent à la domesticité. Si tel était le cas, cela aurait pu être fait de nombreuses autres façons. Son <i>Refrigerator </i>est une sombre merde pure." Je n'ai pour ma part jamais pu revoir ce film depuis ma tendre enfance, mais je préfère à vrai dire en conserver ce si doux souvenir... </div><div> </div><div> </div><div><i><b>The Refigerator (L'Attaque du frigo tueur)</b> de Nicholas Jacobs avec Linda McNeal, Dave Simonds et Angel Caban (1991)</i><br /></div></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-18534379826386243582023-10-11T17:34:00.005+02:002023-10-12T10:44:14.455+02:00The Cursed<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisoY4DGlnPQH40aVYorx_4wHBhhgitvDzFcxxzXkZkikR3vtAnhp7LNR3Lp0f3e1rGX2xI1SQzD8CZhe0B1zZ6GnMEX-nhMK-1uvzfWvFp9rQYsj7XYSZ_JoDAzpNw1Y4FQUSc2pP-K46lT7D6_g3Fo0uiJFJUoyUP09LjZhwPg8eML1eIvUtk7W2xJZw/s1500/affiche.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1500" data-original-width="1024" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisoY4DGlnPQH40aVYorx_4wHBhhgitvDzFcxxzXkZkikR3vtAnhp7LNR3Lp0f3e1rGX2xI1SQzD8CZhe0B1zZ6GnMEX-nhMK-1uvzfWvFp9rQYsj7XYSZ_JoDAzpNw1Y4FQUSc2pP-K46lT7D6_g3Fo0uiJFJUoyUP09LjZhwPg8eML1eIvUtk7W2xJZw/w136-h200/affiche.jpg" width="136" /></a></div>L'histoire de la Bête du Gévaudan me fascine depuis mon plus jeune âge. Plus exactement depuis ce maudit soir où feue ma grand-mère me l'a racontée avec peut-être un peu trop de conviction et de talent. J'ai pas mal lu sur le sujet, je me suis rendu plusieurs fois sur les lieux, j'ai confronté toutes les hypothèses existantes, j'ai versé une larme devant <a href="http://ilaose.blogspot.com/2014/02/le-pacte-des-loups.html">la daube</a> de Christophe Gans. Bref, cette histoire me tient à cœur, alors quand j'ai lu que ce film-là en proposait une nouvelle relecture, j'ai foncé les yeux fermés... Droit dans le mur, comme d'habitude. Mais j'éprouve bien moins d'animosité pour une telle œuvre, aussi anodine soit-elle, que pour un gros truc survendu. Sean Ellis ne cherche pas à mal faire, c'est évident, il est animé de bonnes intentions, il aborde le sujet avec sérieux et un certain classicisme dans la forme. On a presque envie d'y croire, avant de décrocher progressivement face à la prévisibilité et au manque d'originalité du projet, que symbolisent des personnages ennuyeux au possible campés par des acteurs fatigués (Boyd Holbrook, Kelly Reilly), et la redondance de scènes de cauchemars franchement pénibles. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfX-XwAI9SYb2JwJbJyhLSU4iPQjjBLA-jMIYXJVSiRWD50GYMHImGGxpaQVTRjsLABjyC5BikCE3JgdqZ3hxc7Q-i5v038-xGsxOXUpEEOsRBPCKwvZrc87hWFPuR2WWjV2l2RIlZhpcRJ7YbDHgoNUI0Spme_QZGAtPBHc8UvfZSxuMps-nh9TTqFaQ/s2560/cursed.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1440" data-original-width="2560" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfX-XwAI9SYb2JwJbJyhLSU4iPQjjBLA-jMIYXJVSiRWD50GYMHImGGxpaQVTRjsLABjyC5BikCE3JgdqZ3hxc7Q-i5v038-xGsxOXUpEEOsRBPCKwvZrc87hWFPuR2WWjV2l2RIlZhpcRJ7YbDHgoNUI0Spme_QZGAtPBHc8UvfZSxuMps-nh9TTqFaQ/w640-h360/cursed.jpg" width="640" /></a></div><br /><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Le mythe du Gévaudan est donc ici remixé avec quelques ingrédients classiques du folklore entourant la figure du loup-garou. Toutes les idées ne sont pas mauvaises et le film contient notamment une scène d'autopsie qui surprend par sa dégueulasserie. Globalement, hélas, Sean Ellis n'est pas aidé par des CGI franchement pas jojo et une photographie grisâtre comme on en a beaucoup trop vu ces derniers temps. C'est qu'il ne faudrait pas oublier que l'action se déroule dans la campagne française au XIXe siècle... Le scénario nous propose enfin une nouvelle théorie sur la fameuse Bête (attention au spoiler – je préviens au cas où deux ou trois pelés s'aventureraient encore par ici). La Bête du Gévaudan, c'était donc encore un sale coup des gitans ! Un de leurs maudits sorts. Le genre qu'ils jettent sur ta famille et ce pour plusieurs générations si tu as le malheur de les éjecter un poil violemment d'un terrain ne leur appartenant évidemment pas et sur lequel ils ont pris leurs aises. Je sais pas vous, mais moi, j'élimine direct cette théorie de ma longue liste des possibles et retourne à mes recherches.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>The Cursed </b>de Sean Ellis avec Boyd Holbrook, Kelly Reilly et Amelia Crouch (2023)</i></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-78558740882280154332023-10-04T15:54:00.001+02:002023-10-04T17:15:48.731+02:00Bowling Saturne<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPoTSQY9HJHZG-mjXXK5r4n9zAkqTdr773vQGxAeGnPUF5IAdrtkw2Fyn7y0dDX2vRKolSTisjX-tzBLPpFDrg3qbjZb6PeGepIKswpJnoxEmmMRTZfoWJ6zng-fhYoe4AWPpxVkesq7_q3Ns5kK9FE3t8SwkEyMj6RhHj6hz6-Tiwy1aHBr3IM1rN/s1600/bowling%20affiche.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPoTSQY9HJHZG-mjXXK5r4n9zAkqTdr773vQGxAeGnPUF5IAdrtkw2Fyn7y0dDX2vRKolSTisjX-tzBLPpFDrg3qbjZb6PeGepIKswpJnoxEmmMRTZfoWJ6zng-fhYoe4AWPpxVkesq7_q3Ns5kK9FE3t8SwkEyMj6RhHj6hz6-Tiwy1aHBr3IM1rN/w150-h200/bowling%20affiche.webp" width="150" /></a></div>Si, un beau soir, Patricia Mazuy vous propose un bowling, acceptez l'invitation, tentez le coup, vous ne serez pas déçus du voyage. Cette dame-là saura vous surprendre et vous scotcher. En tout cas, moi, je l'ai été : accroché, décontenancé, surpris par un film dont je ne savais pas grand chose et qui a su me cueillir en beauté. Âmes sensibles, méfiez-vous tout de même, on y trouve l'une des plus terribles scènes de l'année cinématographique 2022. Certes, je n'ai pas encore tout vu (d'où l'absence de top de notre part ces deux dernières années : on prend le temps de tout voir, strictement toutes les productions filmées annuelles au niveau mondial, afin de vous proposer un top sensé, et c'est assez prenant...), mais il y a donc au cœur de ce film une longue scène d'une violence inouïe. Elle est d'autant plus marquante qu'il s'agit d'abord d'une étreinte plutôt sensuelle qui glisse doucement vers un horrible féminicide, filmé sans complaisance mais de manière assez frontale par notre féroce cinéaste. Ça fout un coup, je vous préviens, on n'est jamais vraiment préparé à voir ça.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4C_-2rlHlqJeH8aTnyIMBOdHgZBKWGAkUvQ91VuJzQj8fVuLZkw2-VqAXWYrzdtAqfjmUc2tq_t2BB0pplhYwCLw-5ZR31BvVyBd0Khaw26tgNj4pimGTFJQp2snoujuTgQ60uDbjYZk8tOddKqMSPg4li1NN8YTfPgAOHEdO1Rl56MtgkDvZ3wjPibw/s1600/xxx.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="865" data-original-width="1600" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4C_-2rlHlqJeH8aTnyIMBOdHgZBKWGAkUvQ91VuJzQj8fVuLZkw2-VqAXWYrzdtAqfjmUc2tq_t2BB0pplhYwCLw-5ZR31BvVyBd0Khaw26tgNj4pimGTFJQp2snoujuTgQ60uDbjYZk8tOddKqMSPg4li1NN8YTfPgAOHEdO1Rl56MtgkDvZ3wjPibw/w640-h346/xxx.jpg" width="640" /></a></div> </i></div><div style="text-align: justify;"><i> </i></div><div style="text-align: justify;"><i>Bowling Saturne</i> est un film sombre et cassé en deux avec, au beau milieu, une ellipse. Patricia Mazuy se penche sur une fratrie déchirée dont on devine aisément le lourd passé sans qu'elle ait à forcer le trait. Les personnages principaux, campés par deux acteurs irréprochables, sont donc deux frères, un flic ambitieux à l'existence que l'on imagine bien carrée (Arieh Worthalter) et un marginal, mystérieux, qui vit de kébabs et de petits boulots (Achille Reggiani). La première partie, la plus intrigante et déconcertante, s'intéresse à ce dernier, au frère refoulé, celui que le père, tout fraîchement décédé, n'a pas reconnu. Pour resserrer les liens et lui donner une chance de se remettre sur le droit chemin, l'autre, le flic, lui offre la gérance de ce bowling familial qui sert également de repaire aux chasseurs de la région, cette bande de vieux types peu fréquentables dont leur défunt père était le regretté leader. J'invite à présent ce qui n'ont pas vu le film à ne pas lire la suite...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEju3gpnbino1CRdGBPwLOp-LbuuWl4AMi81aDgD4jACU4oYdqec1d6o2A0Bg5O0jxcsgMvYLrpCsIPRCguSVNXlDSOuLMiPkyZAlbzNfkjZFSU50ufPpokDt9-wvONCt2361UvgysL5ghVjktdJLQaNgMNZR4cK3gJ6AcqLzkfbH35x7XUzq79UZPcdql8/s1600/xxxxxx.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="865" data-original-width="1600" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEju3gpnbino1CRdGBPwLOp-LbuuWl4AMi81aDgD4jACU4oYdqec1d6o2A0Bg5O0jxcsgMvYLrpCsIPRCguSVNXlDSOuLMiPkyZAlbzNfkjZFSU50ufPpokDt9-wvONCt2361UvgysL5ghVjktdJLQaNgMNZR4cK3gJ6AcqLzkfbH35x7XUzq79UZPcdql8/w640-h346/xxxxxx.webp" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">C'est donc dans un contexte provincial assez singulier que Patricia Mazuy situe son œuvre atypique dont la première moitié est le glaçant portrait d'un psychopathe pur et dur. On erre avec ce type, au plus près de lui, on comprend d'abord grosso modo de quoi est faite son existence et on éprouve presque de l'empathie pour lui. Jusqu'à ce que l'on découvre, sidéré, de quoi il est capable, tout fait alors sens, la cinéaste nous ayant plutôt finement mis sur la voie. Après cette étude de personnage inaugurale qui nous laisse KO dès le premier round (j'insiste un peu trop, peut-être, mais on s'en est fadé des portraits de serial killers plus ou moins naturalistes et se voulant marquant, suffisamment pour dire que celui-ci est, dans son genre, particulièrement réussi), il y a donc une ellipse, puis le film vire au policier, au thriller, à l'enquête, devient a priori plus balisé, en se focalisant davantage sur le frère flic. Avec cette rupture nette, <i>Bowling Saturne</i> se renouvelle, maintient notre intérêt, conserve une ambiance déconcertante, retourne régulièrement plonger dans la lumière rougeâtre et glauque dudit bowling, jusqu'à une conclusion assez nihiliste qui s'y déroule, où la tension monte progressivement. Tout cela à peine gâché par quelques couacs regrettables...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpQclISXixVszrj1HBn3OWB0YgMYE-qms4Xm3OCGt_eJjGgEIC0prFOa0KP7sC45TdBna2zX4HgqYiBbiAmziGNs82EO3ERBRsewyl-FSEc3fxFbaE-2YCdNJ5P4vInLGXF3XG9YCI2wZPXhNJYk7bJQFqEfGSinZLEycU6yj9JzhDFS6NSIXZoiNCGzI/s1600/wesh%20(2).jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="865" data-original-width="1600" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpQclISXixVszrj1HBn3OWB0YgMYE-qms4Xm3OCGt_eJjGgEIC0prFOa0KP7sC45TdBna2zX4HgqYiBbiAmziGNs82EO3ERBRsewyl-FSEc3fxFbaE-2YCdNJ5P4vInLGXF3XG9YCI2wZPXhNJYk7bJQFqEfGSinZLEycU6yj9JzhDFS6NSIXZoiNCGzI/w640-h346/wesh%20(2).jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Car oui, la dernière copie de Patricia Mazuy n'est de nouveau pas sans bavure et porte bien sa curieuse signature. En effet, ce qu'il y a d'étonnant dans ce film, tout le long, c'est que la réalisatrice mêle grande habileté et étonnante maladresse ; l'intelligence globale d'un scénario qui brasse des sujets très actuels avec une certaine acuité et un côté provocateur bienvenu est ainsi régulièrement contredite par de grosses ficelles surprenantes, qui minent un peu le suspense, voire des situations flirtant avec un léger ridicule. Je regrette d'abord quelques fausses notes évidentes qu'il est incompréhensible de tolérer dans une telle composition, des incohérences étonnantes dans le scénario d'un tel film policier. Je repense par exemple à ce moment, vers la fin, où le frère-tueur trouve le portable du frère-flic posé sur le bar de son bowling : il lit, peinard, ses sms puis répond le plus naturellement du monde quand ça sonne. Le portable pro d'un flic, sans aucun système de verrouillage donc... Peu étonnant, en réalité, que ce con de flic soit suspendu s'il est aussi peu rigoureux ! Le seul téléphone que je connaisse qui n'a pas de verrouillage, c'est le mien, car je suis trop flemmard et j'ai confiance en la Vie, mais je sais que c'est un sacré risque... Ça me joue d'ailleurs souvent des tours lors de mes week-ends avec mes neveux, qui en profitent pour me faire des blagues pas toujours d'un goût très heureux (il y a quelques POV dont je me serais bien passé, une ou deux photos mises en fond d'écran qui ont failli me coûter mon boulot...). Enfin bref, ce n'est pas gravissime, mais c'est bête, et quand ça survient lors du climax d'un film de cet acabit, c'est encore plus dommage, ça fait tiquer, on sort temporairement du film au plus mauvais moment. Autre aspect plutôt raté : la relation entre le frère-flic et la militante écolo (Y Lan Lucas), à laquelle on croit assez peu, qui est en outre fondée sur des échanges de café un brin risibles...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipZvwEFpD4fs2cHkTMX_IYxZXucPqFHgHGtZPkvMhA8H7f3KWhLykNIs9kOczfFrZ52iTKHwkSQjn2qO90qgJk5tW773Vk8ndgCCYoqOh3I8x6J6iJ-pDOdSYAJPtZncz64q-crlAGMsYnb87D-bC_231P0rVSg7lnh2OXcPP7oUsHjPZBvr9vbqDgQs0/s1600/wesh%20wesh.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="865" data-original-width="1600" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipZvwEFpD4fs2cHkTMX_IYxZXucPqFHgHGtZPkvMhA8H7f3KWhLykNIs9kOczfFrZ52iTKHwkSQjn2qO90qgJk5tW773Vk8ndgCCYoqOh3I8x6J6iJ-pDOdSYAJPtZncz64q-crlAGMsYnb87D-bC_231P0rVSg7lnh2OXcPP7oUsHjPZBvr9vbqDgQs0/w640-h346/wesh%20wesh.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Malgré ces quelques bémols, qui participent peut-être paradoxalement à la plutôt charmante bizarrerie d'un film qui semble volontairement louche et bancal, je tiens à saluer le travail courageux, si ce n'est d'orfèvre, de cette drôle de cinéaste qu'est décidément Patricia Mazuy. Il est rare d'être ainsi secoué par un film français de ce genre-là, c'est vrai : on ne croise pas des thrillers de cette trempe tous les quatre matins. Et l'on peut déplorer qu'il soit resté si peu longtemps à l'affiche et n'ait pas eu le succès escompté. Peut-être n'y avait-il pas la place, la même année, pour ce film et <i>La Nuit du 12</i>, autre thriller costaud, plus abouti, mieux fignolé, qui brasse quelques thèmes durs similaires, en s'en saisissant également sans détour, et qui, lui, a pu rencontrer son public, remporter des trophées, avec le couronnement mérité du grand Moll. Allez savoir... Le titre de celui-ci, énigmatique à souhait, est pourtant pas mal et bien supérieur. Peut-être pas assez parlant non plus (pour info, c'est juste le nom du bowling)... Moi j'aurais vendu ce film-là comme le nouveau <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2011/03/seven.html">Se7en</a></i>, un truc comme ça, à grand renfort de visuels inquiétants ou mystérieux (je me serais servi à balle du gros chien noir qui en impose, tiens !), de bandes-annonces racoleuses en veux-tu en voilà, en allant chercher tous les amoureux du cinéma de genre, quitte à faire des déçus, quitte à faire de la publicité complètement mensongère. On nous a bien fait avaler que <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2015/09/la-french.html">La French</a></i> était notre <i>French Connection</i>, ou <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2018/09/les-lyonnais.html">Les Lyonnais</a></i> le <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2019/03/heat.html">Heat</a></i> français. La prochaine fois, Patricia, pense à oim pour promouvoir ton film !</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>Bowling Saturne</b> de Patricia Mazuy avec Arieh Worthalter, Achille Reggiani, Y Lan Lucas et Leïla Muse (2022)</i></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-84951284158289791082023-09-27T15:39:00.001+02:002023-09-27T17:38:32.796+02:00La Machine à explorer le temps<div style="text-align: justify;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-1sEWmbsgBzg/TjnxLikAMoI/AAAAAAAACac/TgdlOjKSUU0/s1600/timemachine.jpg" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5636801589189554818" src="http://2.bp.blogspot.com/-1sEWmbsgBzg/TjnxLikAMoI/AAAAAAAACac/TgdlOjKSUU0/s200/timemachine.jpg" style="cursor: pointer; float: left; height: 200px; margin: 0px 10px 10px 0px; width: 150px;" /></a><font>On lave son linge sale en famille chez les Wells ! Dans ce film sorti en 2002 qui écœura unanimement la critique et le public, le petit Simon Wells s'en prenait sans vergogne à l’œuvre incontournable de son arrière grand-père, le si délicieusement nommé Herbert George. En choisissant de régler ses problèmes de famille sur pelloche et écran géant, pour mieux les jeter à la face du monde dans le cadre d'une psychanalyse d'envergure internationale, l'attitude de Simon Wells se rapproche clairement de celle d'une Maiwenn le Besco. C'est elle qui, dans son premier film intitulé <a href="http://ilaose.blogspot.com/2015/05/pardonnez-moi.html"><i>Pardonnez-moi</i></a>, filmait caméra au poing un Pascal Greggory moribond, dans le rôle de son paternel, qu'elle accusait de tous les maux. En plus d'avoir voté Sarko, elle lui reprochait principalement d'avoir abusé de sa frêle personne alors qu'elle n'avait même pas encore atteint la puberté... Sordide histoire, que le cinéma payait au prix fort. <br /></font></div><div style="text-align: justify;"><font> </font></div><div style="text-align: justify;"><font> </font><div style="text-align: justify;"><font><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1l2T-gDo53WSuqhgI_hAMPmOppyPRTjBs2CPRPRMW0gmn_tMfnBFlwD7yaniS95mA_CazcSe2610h1V-ZiG4L6NKz8Zc2zWw6QqDSVhsP8fw-Zv0Fp7kyHi3dsZ_oO56DTmF-z0KFiS-YKM6xhQVoA0FaSVswjkeAkouJ6irMLY_rREFvOMbSDCFF/s800/pu4_190209_1620_83af443c_the_time_machine_-_die_zeitmaschine_b.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="526" data-original-width="800" height="420" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1l2T-gDo53WSuqhgI_hAMPmOppyPRTjBs2CPRPRMW0gmn_tMfnBFlwD7yaniS95mA_CazcSe2610h1V-ZiG4L6NKz8Zc2zWw6QqDSVhsP8fw-Zv0Fp7kyHi3dsZ_oO56DTmF-z0KFiS-YKM6xhQVoA0FaSVswjkeAkouJ6irMLY_rREFvOMbSDCFF/w640-h420/pu4_190209_1620_83af443c_the_time_machine_-_die_zeitmaschine_b.jpg" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Simon West, dans la machine inventée par son arrière-grand-père</i><br /></td></tr></tbody></table> <br /></font></div><div style="text-align: justify;"><font>Pour en revenir à<i> La Machine à me faire paumer mon temps</i>, la question que l'on se pose ici est la suivante : qu'a donc fait <span>grampa'</span> Herbert George pour mériter ça ? La question est en effet laissée en suspens car on nage ici dans le domaine de l'implicite puisque Simon Wells choisit une voie plus insidieuse que Maiwenn</font> et se contente tout simplement d'assassiner le bouquin d'HG (prononcez <span style="font-style: italic;">"Ei-ch'-Jay"</span> pour les intimes <span>ou encore </span><span style="font-style: italic;">"Hèrbère"</span><span> pour les fans allemands</span>). Il ridiculise l'histoire de son bisaïeul, bien aidé par un Jeremy Irons survolté dans la peau de l'Über-Morlock, le chef des Morlocks qui martyrisent les petits Eloi (<i>nota bene</i> : il y avait justement un petit blond nommé Eloi dans ma classe de sixième, Eloi Lachuer, et coïncidence, c'était aussi le souffre-douleur de la classe <span>–</span><span> je tiens à vous préciser que je n'ai pas participé à l’hallali, je faisais profil bas parce que j'étais relativement bien positionné sur la liste des souffres-douleur alternatifs</span>). Bref, le film est très très mauvais et depuis, Simon Wells s'est spécialisé dans le film d'animation en participant notamment à <i>Madagascar</i>, <i>Souris City</i> et <i>Gang bang de requins</i>. Je pense que ça en dit long. A ce piètre film, préférez <span style="color: black;"><a href="http://ilaose.blogspot.com/2008/07/la-machine-explorer-le-temps.html">la version de 1960 signée George Pal</a> qui, elle, rendait un bel hommage à l’œuvre cinégénique de Wells. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: black;"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: black;"> </span></div>
<div style="text-align: justify;"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0kN6TGkLIECblNQnHf-VbRqBbN8TN2nSjpyuuHzSoiBg38MUxd0Oj-Bw2PJTIRorGUVPr1ftJI5_CAHsR47SxrVnwLwvQvVtq6LnP9pvXAlcOOGPyaFe2bBp5Kfwjl3siSt3cusdoFxwWjU5xlzizDGGR7QysP180D_3I7vGvbhxHPmtH9RtqLPNh/s2800/da11703a-fde9-46b6-901e-fcd67a79d352.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1575" data-original-width="2800" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0kN6TGkLIECblNQnHf-VbRqBbN8TN2nSjpyuuHzSoiBg38MUxd0Oj-Bw2PJTIRorGUVPr1ftJI5_CAHsR47SxrVnwLwvQvVtq6LnP9pvXAlcOOGPyaFe2bBp5Kfwjl3siSt3cusdoFxwWjU5xlzizDGGR7QysP180D_3I7vGvbhxHPmtH9RtqLPNh/w640-h360/da11703a-fde9-46b6-901e-fcd67a79d352.jpg" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Après les succès de </i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2013/10/vorace_26.html">Vorace</a> <i>et </i>Memento<i>, Guy Pearce enchaînait les mauvais choix</i><br /></td></tr></tbody></table> <br /></div><div style="text-align: justify;">De mon côté, j'appellerai mes deux gosses Herbert et George, non pas en l'honneur de l'écrivain anglais ou pour réparer l'erreur commise par Simon Wells, non non, seulement parce que je trouve ces deux prénoms d'une classe folle ! <span>Mon frère a prévu d'appeler ses gosses Matt et Damon quel que soit leur sexe ! Il est à deux doigts de réaliser ce rêve, il ne lui manque qu'une femme consentante.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: red;"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: red;"> </span>
</div>
<font style="font-style: italic;"><font style="font-weight: bold;">La Machine à explorer le temps</font> de Simon Wells avec Guy Pearce et Jeremy Irons (2002)</font>
</div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-69202134439501875342023-09-20T16:37:00.008+02:002023-09-20T16:41:29.259+02:00Robot & Frank<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7umZzd3nNzLP393nZeQY081NL7xyAzW0waK2fqSZLjVQlTw1qE9V2ITPI7LAkviP0NJWYr52i21dUOOpJd25mpOTs6BY1PfAwOvx5bmsMQPs5kQwj_lWBsGnXsMJFgnJnYEZUHeLTm8OC/s1600/robotfrank.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7umZzd3nNzLP393nZeQY081NL7xyAzW0waK2fqSZLjVQlTw1qE9V2ITPI7LAkviP0NJWYr52i21dUOOpJd25mpOTs6BY1PfAwOvx5bmsMQPs5kQwj_lWBsGnXsMJFgnJnYEZUHeLTm8OC/s200/robotfrank.jpg" width="150" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans un futur proche, un vieil homme vit seul dans une belle baraque en bois. Son quotidien est fait d'aller-retour à la bibliothèque pour baver sur la plastique encore bien conservée de Susan Sarandon, de petites promenades en plein air au milieu de la chaussée pour gêner la circulation et de visites chez l'antiquaire du coin pour commettre quelques larcins sans conséquence. Car ce vieil homme est apparemment cleptomane, un cleptomane qui perd peu à peu la boule. Alzheimer pointe le bout de son nez. Son fils lui amène donc un robot qui l'aidera dans les petits gestes du quotidien et donnera du sens à sa triste vie. D'abord imposé au vieux pour lui éviter un placement prématuré en EHPAD, le robot va progressivement se faire une place dans le cœur du vieil homme et, surtout, trouver une utilité fort appréciable et plutôt étonnante pour celui qui s'avérera être un ancien gentleman cambrioleur qui a passé une bonne partie de sa vie en cabane. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxWNJmwFD8cFI20DFdoBwJnDQmYVRkGcAAnrk4vDKcc2VxtXZBaavzENOCWTA3DXaTFibnV_SsUyRbunTVeNm7UV2WVJ4bCKWQRBR1kvuskzDVFthpxrXZ1vRUyFQRCKnXhudhs9QQFLP886HhJoXawgUGgu7eGTbo7BP7Mv6-HHzmZnVLic2j4vDES98/s1200/z%20robotoos.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="524" data-original-width="1200" height="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxWNJmwFD8cFI20DFdoBwJnDQmYVRkGcAAnrk4vDKcc2VxtXZBaavzENOCWTA3DXaTFibnV_SsUyRbunTVeNm7UV2WVJ4bCKWQRBR1kvuskzDVFthpxrXZ1vRUyFQRCKnXhudhs9QQFLP886HhJoXawgUGgu7eGTbo7BP7Mv6-HHzmZnVLic2j4vDES98/w640-h280/z%20robotoos.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Première surprise : Angela Frank est un mec, c'est Frank Langella, qui joue donc Frank, le vieux type physiquement très en forme mais mentalement à la traîne. Autre surprise, à la vingtième minute, le film prend la tournure inattendue d'un <i>heist movie</i> (ou <i>caper movie</i>) croisé avec un <i>buddy movie</i> décapant où le duo de braqueurs est donc constitué d'un vieillard sénile et d'un robot servile ; un virage bienvenu qui donne un second souffle à ce long métrage d'abord très long. Frank décide donc de faire de son robot un voleur de grand chemin, son assistant personnel dans tout ce qui concerne les larcins, les vols à la tire, les forçage de coffres, les crochetages de serrures et compagnie. Malgré ses agissements <i>borderline</i>, le robot de ce film met un point d'honneur à respecter les fameuses lois de la robotique inventées par Isaac Asimov. Il fait donc le boulot proprement.</div><div style="text-align: justify;"><br />
<br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWKfw84HoM0yEJULhS5LZgqQA6IAfgERbV_ZNUYuMg5r_nLxp_homK2HZA63Kf7ja2foAPeO9n8YnbcNbpZIK81KgmBN2Q2o-rNDvXTr-dO_JBILPskmskuzPWXUFb-4ZlW3cGmHEMIhSpK2HRlsCeL1vChmcwrvXgXD7mD7Ls_9sHopE-F-p3iWoZDPk/s1200/z%20roboz.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="511" data-original-width="1200" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWKfw84HoM0yEJULhS5LZgqQA6IAfgERbV_ZNUYuMg5r_nLxp_homK2HZA63Kf7ja2foAPeO9n8YnbcNbpZIK81KgmBN2Q2o-rNDvXTr-dO_JBILPskmskuzPWXUFb-4ZlW3cGmHEMIhSpK2HRlsCeL1vChmcwrvXgXD7mD7Ls_9sHopE-F-p3iWoZDPk/w640-h272/z%20roboz.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">On pense d'abord que leur plan est de voler les bouquins de la bibliothèque avant que ceux-ci ne soient numérisés et disparaissent définitivement. On croit que le grand-père est un amoureux des livres, mais on a tout faux ! Lors du casse, le robot demande naïvement "Tu veux que je chipe quoi ? <i>Jane Eyre</i> ? <i>Don Quichotte</i> ? <i>Et</i> <i>si c'était vrai</i> ?", et le vieux lui répond "Prends le meilleur rapport poids/valeur pour pas t'encombrer, ça finira de toute façon sur eBay". En réalité, Frank est un braqueur de banque sans remord qui fait croire qu'il est gâteux, auquel on file un putain de robot dont il se sert pour préparer un putain de casse bien plus important. La bibliothèque n'est qu'un coup d'essai. Prochaine étape : le cambriolage de l'immense villa du salopard qui rôde autour de Susan Sarandon.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1Ac3pqgKGaxYXAqkPm44YGxN4lkbE2OWDNBjtls60mVWtotNLYKU6WgKd91ycwrJ0cS7iV5SlOFL72RjYa5YWIYygjLnVdfcfc28ziZUajLbxnDCgj0M5AL5HMLeTaiXn2FildQXqmmcpeV5gnWOwCQbegDQDnakSAc3sJ8xEkKa8RISS_gAjNSKmkj4/s1200/z%20robotooos%20(2).jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="511" data-original-width="1200" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1Ac3pqgKGaxYXAqkPm44YGxN4lkbE2OWDNBjtls60mVWtotNLYKU6WgKd91ycwrJ0cS7iV5SlOFL72RjYa5YWIYygjLnVdfcfc28ziZUajLbxnDCgj0M5AL5HMLeTaiXn2FildQXqmmcpeV5gnWOwCQbegDQDnakSAc3sJ8xEkKa8RISS_gAjNSKmkj4/w640-h272/z%20robotooos%20(2).jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Ça y'est, vous savez presque tout de ce petit film inoffensif qui vous réservera une dernière surprise, un twist final qui n'ajoute toutefois aucune valeur ajoutée à l'ensemble. Ce que nous avons aimé dans <i>Robot and Frank</i>, c'est avant tout sa durée : 1h19 sans le générique de fin, que l'on coupe toujours immédiatement (on signale cependant que celui-ci nous propose un rapide documentaire du style "C'est pas sorcier" sur les avancées de la robotique en 2012, des images qui ont pour effet de nous glacer le sang et de nous prévenir des dérives futures). On a aussi aimé ces courtes scènes, hélas trop rares, où le robot part, à sa façon, à la découverte de son foyer d'adoption et fait connaissance avec son propriétaire fatigué. Ce dernier met du temps à apprécier la compagnie du robot mais finit par lui confier tous ses secrets et par le tenir en plus haute estime que ses propres enfants (incarnés par James Marsden, hideux mais parfois presque drôle dans le rôle du fils toujours à bout, et Liv Tyler, dont la tronche liftée et botoxée la fait de plus en plus ressembler à une vieille star du porno). </div><div style="text-align: justify;"><br />
<br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTtHk6bJIq7l6h4iHfXmamr7IloKTHJ6fbkOfb1DmpEXImxMRiTJYJv2IIJSME5PH1sHwjWpgGHoQMPXs129s7YEOKJIh-tcibZQmisDIrirLMBeaDan48rbkwzDwrzAf6MT6U5Nk1FecVEeKY2XsGhAccxKNH42tZ6dJVRFPaENEOdpS9yAgFGTvze00/s1200/z%20robotooos.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="511" data-original-width="1200" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTtHk6bJIq7l6h4iHfXmamr7IloKTHJ6fbkOfb1DmpEXImxMRiTJYJv2IIJSME5PH1sHwjWpgGHoQMPXs129s7YEOKJIh-tcibZQmisDIrirLMBeaDan48rbkwzDwrzAf6MT6U5Nk1FecVEeKY2XsGhAccxKNH42tZ6dJVRFPaENEOdpS9yAgFGTvze00/w640-h272/z%20robotooos.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Dans sa nouvelle maison, le robot se met très rapidement à l'aise. Il flashe d'entrée sur la machine à café, une magnifique Nespresso chromée aux couleurs chatoyantes qu'il emporte souvent avec lui dans un coin sombre pour quelques acrobaties mécaniques. Chaque mouvement du robot est accompagné par un bruit de sifflement, ce qui a pour effet de bousiller la bande sonore de ce film par ailleurs étonnamment silencieux. On ne compte plus le nombre de fois où on surprend le robot se gratter le cul, et quid de cette scène où Frank se plaint de l'odeur qui se dégage du tas de ferraille en se servant d'une de ses grosses paluches comme d'un éventail salvateur. Le robot est effectivement campé par un type d'1m60 planqué dans un costume, un pauvre gars qui devait beaucoup suer et qui a accepté de souffrir considérablement pour le rôle. On salue le courage de cet acteur non-crédité au générique et on apprécie le choix du réalisateur d'avoir su refuser la facilité, c'est-à-dire les effets spéciaux numériques. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-YHlEZF00OdE38UO7S4SeTpUCNlKlt6ACUra3aRmH5E9BIkRvryFwHytui-C5og_-sC8wU6BEQt00SHCI131sm6dS-D_KzR_fq9OKVELEgjmyYR9oc65EJuC0pS2_HgjuY19tsU-En00a0V-zLcU6cV76nIz3BHqm618EQs8D-NqOWY7OBfiMjDeeISA/s680/z%20robots.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="290" data-original-width="680" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-YHlEZF00OdE38UO7S4SeTpUCNlKlt6ACUra3aRmH5E9BIkRvryFwHytui-C5og_-sC8wU6BEQt00SHCI131sm6dS-D_KzR_fq9OKVELEgjmyYR9oc65EJuC0pS2_HgjuY19tsU-En00a0V-zLcU6cV76nIz3BHqm618EQs8D-NqOWY7OBfiMjDeeISA/w640-h272/z%20robots.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">On peut se prendre de sympathie pour les deux protagonistes atypiques de ce film, mais on regrettera quand même sa lenteur extrême et toutes ces occasions manquées de faire davantage d'humour. <i>Robot & Frank</i> n'est jamais sorti au cinéma, mais il s'est taillé au fil des ans une bonne réputation chez les vieillards fans de robotique. Une niche comme une autre. <br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><b>Robot & Frank</b> de Jake Schreier avec Frank Langella, Susan Sarandon, James Marsden, Liv Tyler et Peter Sasgaard (2013)</i></div>
Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-49230229065866922672023-09-13T18:32:00.000+02:002023-09-13T18:32:29.001+02:00L'Astronaute<div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-bU-bXigOQM6ZViLqz_LRp6iLeew0lby-PJ--Up2fFdbfm9X2Ij86iFfcmaks2PVtu7otvoZRj83ZVRszIulg_9etgvs1y-fU8QEIjGIoDWjoNJV0zO7D-hbhyTLunZNelx8BeMjs5L67SEwX0sYrEv7oJ8rMfWlx-wVwiqqiqd1yn45tjOLRZm_7My4/s924/affiche%20astronaute.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="924" data-original-width="680" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-bU-bXigOQM6ZViLqz_LRp6iLeew0lby-PJ--Up2fFdbfm9X2Ij86iFfcmaks2PVtu7otvoZRj83ZVRszIulg_9etgvs1y-fU8QEIjGIoDWjoNJV0zO7D-hbhyTLunZNelx8BeMjs5L67SEwX0sYrEv7oJ8rMfWlx-wVwiqqiqd1yn45tjOLRZm_7My4/w147-h200/affiche%20astronaute.jpg" width="147" /></a></div><div style="text-align: justify;">Deuxième film de et avec Nicolas Giraud, l'acteur-réalisateur avec la tronche et le patronyme les plus banals du monde. Après ça, pas dit que je rattrape son premier opus. Sur le papier, pourtant, l'accroche me branchait bien. Un type qui tente de réaliser le premier vol spatial habité amateur de l'histoire. Et je n'ai guère trop souffert durant le film, fenêtre ouverte, il faisait super beau, pas trop chaud, pas besoin du ventilo, j'avais pour une fois bien pris l'air, je pouvais donc à l'aise supporter un truc si grisâtre et terne pour boucler ma journée. C'est passé sans souci. En revanche, quelques temps après, avec un peu de recul, je me suis dit "tout ça pour ça ?!". Le pire, c'est que le pitch est menteur. Le type en question est un brillant ingénieur en aéronautique, recalé de peu au concours pour devenir astronaute (on lui a préféré un dénommé Thomas Pesquet). Nicolas Giraud, qui se fait ici appeler Jim, taffe chez Ariane et pique en loucedé tout le matos reçu à son boulot pour reconfigurer une fusée dans la grange de sa grand-mère. Je ne vois donc pas où réside l'exploit et l'amateurisme là-dedans, vu que notre petit génie frustré et ambitieux chourrave du matériel de pro et qu'il bénéficie en outre de beaucoup d'aide extérieure. Giraud s'entoure en effet d'une fine équipe de bras cassés, à commencer par Matt Kassovitz, plutôt crédible en vieille gloire du tennis français, Bruno Lochet, l'ancien Deschiens reconverti fournisseur de kérosène, et une jeune étudiante ultra douée mais un brin chtarbée, qui finira évidemment sous le charme de l'irrésistible chef de projet. Sans compter l'indispensable Mamie Gâteau, jouée sans effort par Hélène Vincent, qui nourrit, loge et blanchit tout ce beau monde, les abreuvant de cookies délicieux et de petits plats mitonnés avec amour. Là où ça coince, c'est du côté des parents de Jim, et Giraud nous sert de la psychologie de comptoir à base de relations filiales conflictuelles et de grandes réconciliations finales. <br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjr301XL2HLAdX4GXEsTb-eaHFWzOLcRj-q0C4JLcIZzQl4rK0tdUdKIGon1TLP3uGMcbGJQ99i1R7tFeMZJ_NsQJ-uNMCrXDd4SDKgocxac4t14hHGHrPWBwx5CYSISfzFeJb2tW8dJQzqN1wsc87dBKBhIePI-fh-80XIVT3pm0yThOMye4MSAU2OLWI/s1600/2324805.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjr301XL2HLAdX4GXEsTb-eaHFWzOLcRj-q0C4JLcIZzQl4rK0tdUdKIGon1TLP3uGMcbGJQ99i1R7tFeMZJ_NsQJ-uNMCrXDd4SDKgocxac4t14hHGHrPWBwx5CYSISfzFeJb2tW8dJQzqN1wsc87dBKBhIePI-fh-80XIVT3pm0yThOMye4MSAU2OLWI/w640-h268/2324805.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Bref, le film est donc ultra gris, sa photographie semble s'échiner à
décliner toutes les nuances de la chevelure de son auteur. Il est prévisible de bout en bout et, surtout, sérieux comme c'est pas permis.
Pas une touche d'humour là-dedans, malgré les petits sourires en coin
de Kassovitz, que l'on sent bridé, presque constipé, peut-être malade.
Ah si, il y a un petit moment drôle, d'une durée de 3 secondes, lorsque
Kassovitz surprend Giraud en pleine méditation solitaire contre un arbre : ils
buguent et se regardent en ayant l'air de se dire "What the fuck ?!".
Faut pas louper ce passage-là, ça paraît pas raconté comme ça, mais c'est une bouffée d'air frais. À la fin, nous voyons évidemment Giraud s'accorder quelques minutes d'autosatisfaction dans l'espace (comme si tout le film ne suffisait pas), conclusion silencieuse mais très attendue d'un suspense mort-né. Il se rabiboche avec tout le monde, ferme pas mal de bouches, cloue d'autres becs et, enfin, fait le deuil de son grand-père, son inspirateur, mordu d'astronomie. Et l'on se dit que Nicolas Giraud aurait très bien pu rester prothésiste dentaire sans que l'art cinématographique n'y perde grand chose. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>L'Astronaute</b> de Nicolas Giraud avec Nicolas Giraud, Mathieu Kassovitz, Bruno Lochet et Hélène Vincent (2023)</i><br /></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-59548090981595481522023-09-06T17:29:00.003+02:002023-09-06T17:30:27.384+02:00Susie et les Baker Boys<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjypaYdANx2Te5TjeEIT5NFMIVJMOrXNfZLD0OspEyPPNm4pC9qsw04sHyv_tMamOZd93T61LD4SswVDQDVqtLv_eDiI27NmAEMJxzvSyScIptEy8dnw5F66eVyuVebaSB9QbInfSWXmaNjKaWhAphNfNS3H3E_TuAnBe6yGJx9INnF-UaLJcNbn_6/s888/Susie_et_les_Baker_Boys.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="888" data-original-width="661" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjypaYdANx2Te5TjeEIT5NFMIVJMOrXNfZLD0OspEyPPNm4pC9qsw04sHyv_tMamOZd93T61LD4SswVDQDVqtLv_eDiI27NmAEMJxzvSyScIptEy8dnw5F66eVyuVebaSB9QbInfSWXmaNjKaWhAphNfNS3H3E_TuAnBe6yGJx9INnF-UaLJcNbn_6/w149-h200/Susie_et_les_Baker_Boys.jpg" width="149" /></a></div>Jeff et Beau Bridges sont les Baker Boys, un duo de pianistes de jazz qui, depuis des années, arpentent les petits clubs de Seattle pour y divertir une audience de plus en plus clairsemée. Peinant désormais à rejoindre les deux bouts, ils doivent trouver un moyen de relancer leur carrière. Ils décident alors d'embaucher une chanteuse. C'est ainsi qu'ils rencontrent Susie, Michelle Pfeiffer, une ancienne <i>escort girl</i> à la voix de velours qui leur permettra de soulever les foules mais mettra à rude épreuve leur fraternité... Nous sommes en 1989 et <i>Susie et les Baker Boys</i> ressemble à ces films, sans étiquette clairement définie, dont Hollywood a paumé la recette. Ce n'est pas vraiment une comédie romantique ni un film musical, bien qu'il y ait quelques éléments comiques appréciables et qu'une bonne place soit faite à la musique, c'est un peu tout ça et rien à la fois. On se demande d'ailleurs comment un tel titre serait vendu aujourd'hui, à notre époque où chaque chose doit pouvoir rentrer dans une case facilement identifiable par des spectateurs considérés comme des consommateurs qu'il faut satisfaire. Modeste relique oubliée d'un temps révolu, <i>The Fabulous Baker Boys</i> se laisse encore regarder sans souci, et c'est bien là le plus important. On est certes loin du chef-d'œuvre ou du grand film à redécouvrir, quand bien même il s'agirait, selon la National Board of Review, d'<a href="https://en.wikipedia.org/wiki/National_Board_of_Review:_Top_Ten_Films#1980s">un des dix meilleurs de l'année 1989</a>. Nous tenons simplement là un film honnête, décent, respectueux de son audience, d'humble ambition. Dans son premier long métrage, Steve Kloves, qui deviendra plus tard le scénariste attitré de la saga <i>Harry Potter</i>, a surtout le mérite de s'intéresser de près à ses trois personnages principaux, bien écrits et campés par de très bons acteurs.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgw5EoPnd2LCjzd5Nps72FpdUWq7BEMFGWvkyDKa7h1_9MCmV5LmmK-zMNC9C_H65W0Gjm5qTWFBi_63knlM29Dawra3t1JuJKhWY1MsS-MlpENbfLbhLB2I2s-P9gmh0SGzqpW2Wb_7_8GNhIwoKlK3sg-2FOxgYedOH_u0s-1iDVuxTetFMPc8Ntk/s996/zz%20freres%20veuchs.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="678" data-original-width="996" height="436" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgw5EoPnd2LCjzd5Nps72FpdUWq7BEMFGWvkyDKa7h1_9MCmV5LmmK-zMNC9C_H65W0Gjm5qTWFBi_63knlM29Dawra3t1JuJKhWY1MsS-MlpENbfLbhLB2I2s-P9gmh0SGzqpW2Wb_7_8GNhIwoKlK3sg-2FOxgYedOH_u0s-1iDVuxTetFMPc8Ntk/w640-h436/zz%20freres%20veuchs.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJ88jM_Cs2QAhlPf9gvuKO5e86GZTBurJsiG5gF497_LeBINhEJSrs6IZW8R77mtsN5v1GpTLTFsHTPPyHz8Q_Jgw1-GVzAHY9b6md_IIQoEQQhSYwseP6DBPJGd73y326dDEVyfm3LF-jXGRwCDd3xaQEX3fwnBVc02i79hnQxvFzKKw-n-764p0c/s998/zz%20baston%20freres.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="694" data-original-width="998" height="446" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJ88jM_Cs2QAhlPf9gvuKO5e86GZTBurJsiG5gF497_LeBINhEJSrs6IZW8R77mtsN5v1GpTLTFsHTPPyHz8Q_Jgw1-GVzAHY9b6md_IIQoEQQhSYwseP6DBPJGd73y326dDEVyfm3LF-jXGRwCDd3xaQEX3fwnBVc02i79hnQxvFzKKw-n-764p0c/w640-h446/zz%20baston%20freres.png" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">La bonne idée du film, c'est d'avoir choisi Beau Bridges pour interpréter le frère de Jeff Bridges. Certes, ça l'air de couler de source dit comme ça, mais c'était pourtant pas joué d'avance, comme nous l'apprend le superbe article Wikipédia anglais consacré au film - un article estampillé d'une étoile d'argent récompensant la qualité de son contenu, effectivement fort bien documenté et riche en informations, qui contraste avec les trois pauvres lignes lisibles sur sa version française et semble nous indiquer que l’œuvre de Steve Kloves jouit d'un certain statut outre-Atlantique (à moins que son seul fan hardcore soit un fervent contributeur de l'encyclopédie en ligne). Bref, Beau Bridges incarnent donc le grand frère de Jeff Bridges et cette trouvaille géniale, cette idée de casting du tonnerre, on ne la doit pas à Kloves, qui aurait préféré diriger le bien plus "bankable" Eddie Murphy, mais à Jeff Bridges en personne. C'est le futur Big Lebowsky qui a indiqué au réalisateur et scénariste débutant que son propre grand frère serait un choix excellent pour incarner son grand frère. Steve Kloves a été convaincu dès sa première rencontre avec Beau Briges : "C'était lui, le frère de Jeff, je l'ai su à l'instant même où il est entré dans la pièce !" nous raconte-t-il plein d'enthousiasme dans les commentaires audio du dvd d'un film qui le renvoie à la période la plus créative de sa triste carrière.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2WhYRXC6X3NEF3IdHvCE6wtZk6FzK-vdELq2Y0AO1Zx11Sd51gQY01uzAuf4OfPCcsci_K5ARgCKF-b9EKEyz-myME-ZkJlODFYwuWZrwlDHfJzuQJv0dtiloYJKqrLAExEwNmfCNioWRyDMAMU8PQOSbDlxKQRFxFLsIyks2CtBuo9MR4BhZAVzb/s1920/zzpfeiffer%20regard%20bridges.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1038" data-original-width="1920" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2WhYRXC6X3NEF3IdHvCE6wtZk6FzK-vdELq2Y0AO1Zx11Sd51gQY01uzAuf4OfPCcsci_K5ARgCKF-b9EKEyz-myME-ZkJlODFYwuWZrwlDHfJzuQJv0dtiloYJKqrLAExEwNmfCNioWRyDMAMU8PQOSbDlxKQRFxFLsIyks2CtBuo9MR4BhZAVzb/w640-h346/zzpfeiffer%20regard%20bridges.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAswog4_MEFIl_TWpvITkpiXNvazIj91MBQSW0W9T7eZ8Gi042wO8_4bB_tb-U4F99Y2IyD7rtvopyE1SsvlXdHeaT4oX2DQ6mJiOYfmyE6U0tF6qCC9JFdXjqVSP0AnyJf-jLY9IRkt-2bAyf6k8RcrW4MPOVQI1BxhF622chowq73UDofL8S5Ew6/s1920/zz%20pianiste%20zgeg.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1038" data-original-width="1920" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAswog4_MEFIl_TWpvITkpiXNvazIj91MBQSW0W9T7eZ8Gi042wO8_4bB_tb-U4F99Y2IyD7rtvopyE1SsvlXdHeaT4oX2DQ6mJiOYfmyE6U0tF6qCC9JFdXjqVSP0AnyJf-jLY9IRkt-2bAyf6k8RcrW4MPOVQI1BxhF622chowq73UDofL8S5Ew6/w640-h346/zz%20pianiste%20zgeg.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">La réunion des deux Bridges à l'écran vaut en effet mille mots et remplace toutes les scènes d'exposition du monde. Jeff et Beau dégagent d'emblée une alchimie naturelle à l'écran, en atteste par exemple cette étonnante scène de bagarre qui, soit dit en passant, ressemble bel et bien à une bagarre entre frères : on cherche à se foutre la race mais on ne veut surtout pas se faire vraiment mal. Cette rixe est si spontanée que Beau Bridges a manifestement surpris l'équipe de tournage : <a href="https://i52.servimg.com/u/f52/14/91/42/17/vlcsna12.png">le perchman</a> s'invite furtivement dans le cadre d'une caméra maladroite et mouvante qui s'efforçait de suivre les gesticulations imprévisibles de l'aîné de la fratrie. Le motif de cette querelle ? Susie, évidemment. On sait tout de suite que celle-ci va venir perturber le tandem déjà fragile composé par les deux pianistes dans le creux de la vague. Jeff Bridges a beau fumer clope sur clope, rien n'apaise les sentiments et l'attirance qu'éveille en lui la belle blonde, et que l'on comprend tout à fait. Car l'autre attraction du film, au-delà de l'harmonie discrète des deux frères, c'est bien sûr Michelle Pfeiffer. Son interprétation nuancée donne vie à un personnage pas si simple à cerner, qui échappe comme il faut aux clichés. Il y a quelque chose de félin dans le caractère insaisissable, le regard pénétrant et les yeux presque un peu globuleux de celle qui, une paire d'années plus tard, prêtera ses traits si bien dessinés et son allure si svelte à Catwoman. Les quelques scènes où elle pousse la chansonnette ne sont jamais de mauvais moments, bien au contraire, la plus réussie du lot étant indiscutablement celle où, vêtue d'une robe rouge qui lui sied à merveille, elle émoustille les spectateurs par son chant délicat et ses poses lascives, sur le piano, pour mieux allumer celui qui en joue... Une performance qui vient couronner la meilleure partie du film, celle qui se concentre sur l'idylle entre ces deux personnages solitaires qui, jusque là, se contentaient de se jauger de loin, freinés par la présence dissuasive du grand frère. Débarrassés de Beau Bridges, exceptionnellement absent pour motif familial, Jeff et Michelle se retrouvent donc enfin seuls. Ils se tourneront longtemps autour avant de se laisser aller... Et à nous de constater que l'alchimie n'est pas que fraternelle dans <i>The Fabulous Baker Boys</i>. On a aucun mal à croire que Jeff Bridges et Michelle Pfeiffer relancent encore régulièrement Steve Kloves pour qu'il imagine une suite à leurs aventures inachevées.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>Susie et les Baker Boys</b> de Steve Kloves avec Jeff Bridges, Beau Bridges et Michelle Pfeiffer (1989)</i></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-72229187376881484082023-08-30T19:32:00.001+02:002023-08-30T19:32:41.290+02:00White Noise<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXfTqOcWYoQpONUZ2JiuRkWNF6W3xMG5hdGpCKuvhmAqQEBaNEWEFZmVR6sitdh4q2ZpILWuwNzRVwzxMHl_GMD8QkSGmE-vMrEcYdacS0GVXzHe83BhfxAP41qErTpZ5Dtpfx-oRDrs0JZ7gcOsYhEBdyv1GvPBcrrNUv6BA4ITVtpav0Ushit7ir/s1600/white%20nose%20affi.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1080" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXfTqOcWYoQpONUZ2JiuRkWNF6W3xMG5hdGpCKuvhmAqQEBaNEWEFZmVR6sitdh4q2ZpILWuwNzRVwzxMHl_GMD8QkSGmE-vMrEcYdacS0GVXzHe83BhfxAP41qErTpZ5Dtpfx-oRDrs0JZ7gcOsYhEBdyv1GvPBcrrNUv6BA4ITVtpav0Ushit7ir/w135-h200/white%20nose%20affi.jpg" width="135" /></a></div>On n'a pas grand chose à dire de <i>White Noise</i>, d'autant plus qu'un seul de nous deux prétend l'avoir vu. Adam Driver est quasiment <a href="http://ilaose.blogspot.com/2023/03/the-whale.html">the whale</a> d'Aronofsky : il est bedonnant, grimé en prof de fac, marié à Greta Gerwig, affublé(e ?) d'une perruque rousse malaisante. Ils ont trois gamins et ça baragouine non-stop, l'un n'a pas fini sa question que l'autre a répondu trois fois et en a posé six autres, effet mitraillette ô combien pénible digne d'une série télé écrite par le démon et baron de la coke Aaron Sorkin. Parlant d'écriture, le film est nettement divisé en trois parties : une première introductive qui plante le décor, pose les premiers enjeux, débute le métrage et nous invite à entrer dedans, d'une main tendue vers le récit qui se fait jour ; une deuxième partie plus récréative et charnière, tel un pont entre les deux autres parties, où se déroulent les péripéties et autres actions des personnages, partie considérée en général comme "centrale" (d'autant plus quand il y en a trois), consécutive à un élément déclencheur que l'on peut librement qualifier de perturbateur et qui ne manquera pas de déboucher sur un élément de résolution provisoire conduisant tout droit à une autre étape de l'histoire ; puis une troisième en guise conclusion, qui amène à une situation finale précédant un générique dit, par conséquent, de "clôture", et terminant l'œuvre entamée dans une forme d'aboutissement et de fermeture avant un écran noir qui signifie clairement que l'on peut enchaîner sur une autre activité humaine que celle consistant à regarder ce film-là. Après cette analyse structurelle de la narratologie, un petit point sur le fond, le sujet : le thème qui rejoint le début à la fin est la peur du temps qui passe, la peur de la mort, la peur du prochain qui y passe, la peur d'y passer au prochain film de Baumbach. Gerwig et Driver sont obsédés par l'idée de leur mort prochaine, au point d'en faire le thème unique et récurrent de leurs échanges au moment d'aller au dodo, et nous nous sentons gagnés par cette angoisse à travers eux. Petite parenthèse : franchement, là, vous ne pouvez pas nous dire qu'on ne cause pas du film, car vous tenez une de nos analyses les plus sérieuses et organisées. On opère le film à cœur ouvert et si ces mots se retrouvent dans des copies d'étudiants, eh bien cette phrase-là pourra se retourner contre eux.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIZqYYJjyLBp8rYQNVm8ObuueiAaMztu551uaL_r-f5YLyktDsFFdEh5zTHq-F-6ESwRYlQYTCXGseHMjNS4np0Oizgc4O6VOw7sJoOvsL83MKpW4rnFyJx-ZWnTDnrB7gn4_JIZXiuj2w6ZJ5aZLm9FurnwFyeBiz8JqGPsS29ZvyZPcISklARUfg86k/s2160/White_Noise_2_2160x1023.original.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1023" data-original-width="2160" height="304" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIZqYYJjyLBp8rYQNVm8ObuueiAaMztu551uaL_r-f5YLyktDsFFdEh5zTHq-F-6ESwRYlQYTCXGseHMjNS4np0Oizgc4O6VOw7sJoOvsL83MKpW4rnFyJx-ZWnTDnrB7gn4_JIZXiuj2w6ZJ5aZLm9FurnwFyeBiz8JqGPsS29ZvyZPcISklARUfg86k/w640-h304/White_Noise_2_2160x1023.original.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Étonnamment, la meilleure partie est celle du milieu, encore faut-il tenir jusque-là. Dans celle-ci, un camion se paye un train de marchandises qui contenait des produits explosifs et toxiques. Baumbach veut faire de cet accident un moment artistique, une proposition de cinéma, presque une performance dans le sens premier du terme : cela passe par un montage alterné entre un cours magistral (dans les deux sens du terme) de Driver devant des étudiants et collègues médusés par son charabia imbitable et la collision proprement dite, amenée par la négligence d'un chauffeur routier trop occupé à s'en tailler une pour capter les sirènes hurlantes et les gyrophares survoltés d'un passage à niveau. Suite à l'incident, un nuage électrique se déplace au-dessus de la ville, menaçant les personnages, qui n'en finissent pas pour autant de blablater comme jamais. La famille de Driver trace à travers champs pour sauver sa peau et doubler trois bagnoles embouteillées dans un clin d'oeil à la fameuse séquence dite "du champ de maïs" d'<i>Interstellar</i>, dans une <i>vibe</i> (première fois qu'on emploie cette notion) très <i>Rencontres du troisième type</i>. Leur bagnole échoue dans une rivière, ce qui nous vaut le meilleur moment du film : l'échange de regards entre Gerwig et Driver lorsque ce dernier tourne en vain le volant du véhicule pour le guider dans sa dérive sur les eaux. Ce moment-là m'a flyé.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqwFU0ho77qEh8ha_2XmV0syJ8wyzgdAJXp2CFGifwaAWG4HTKOzOlGlgtq8J749-QXRg6hg2Sn288-7YA96BqmnogYz-6sxg0QJrEDK-tYas4nRGLJMTf0fYQxUU_o-CKAO2WIV0BIMitzFFN1ljJS0hDwAP_gpBeZoy1nk99ds66LuwPjYfL5NJQt7Y/s1500/63c6a8220a590_076-white-noise-2022-11.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="843" data-original-width="1500" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqwFU0ho77qEh8ha_2XmV0syJ8wyzgdAJXp2CFGifwaAWG4HTKOzOlGlgtq8J749-QXRg6hg2Sn288-7YA96BqmnogYz-6sxg0QJrEDK-tYas4nRGLJMTf0fYQxUU_o-CKAO2WIV0BIMitzFFN1ljJS0hDwAP_gpBeZoy1nk99ds66LuwPjYfL5NJQt7Y/w640-h360/63c6a8220a590_076-white-noise-2022-11.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">L'histoire se déroule en 84, voie royale pour un régal de <i>memory lane</i> à travers cette époque bénie des dieux où on avait le gazole à pas cher, une 4 saisons pour 1 franc, le plein-emploi, des usines à gogo, PPDA au 20h, Ricard à Matignon et une pollution totalement bénigne des dieux, avec Tchernobyl dans le rétro. Baumbach nous livre tous les poncifs des années 90 : la casquette à visière, la gouffa-permanente qui a mal viré, les baskets dégueulasses, les blue-jeans plus très blue, les fameux breaks que nous autres français ne pouvons admirer que dans les films et séries ricaines des années 70... Sans parler des Air Jordan, des futals Waïkiki, de la zique de Toupak dans les oreilles, des bananes autour de la taille avec le nécessaire de toilettes de l'époque : rasoir Gilette et savon déjà solide, revenu à la mode aujourd'hui. Mais surtout ces magnifiques breaks qui volaient la vedette à n'importe quelle star des sixties. Je rêve de conduire un tel engin à travers champs, quitte à décapiter quelques taupes...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2AgbngkjoLHqpG6Irt1UtwrRBuqQaQ61-M0kgiYNaKJWvJlbTTtN9zX0bN_TfwrjM2bwoRD-utJ9Im9j3jkg6RJFHhM3nSt_-jWsyytWvYBoGXWoh__ucXqPHNW82Jh3jq20Yd11CWnsB9jYVejtUrj-qxB6UocTOmz1RmsekUVkEuOb-V-iP7NjBLHE/s1600/Michael-Keaton-in-White-Noise-2005-Movie-Image-2.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1069" data-original-width="1600" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2AgbngkjoLHqpG6Irt1UtwrRBuqQaQ61-M0kgiYNaKJWvJlbTTtN9zX0bN_TfwrjM2bwoRD-utJ9Im9j3jkg6RJFHhM3nSt_-jWsyytWvYBoGXWoh__ucXqPHNW82Jh3jq20Yd11CWnsB9jYVejtUrj-qxB6UocTOmz1RmsekUVkEuOb-V-iP7NjBLHE/w640-h428/Michael-Keaton-in-White-Noise-2005-Movie-Image-2.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Bien qu'assez peu recommandable, ce <i>White Noise</i> s'inscrit plutôt dans le haut du panier de la filmographie de Noah Baumbach malgré ses trois idées sur la société de consommation et ses personnages toujours revenus de tout, tellement intellectuels, donc suicidaires, tant ils ont compris que la vie était dure. Range ton carnet Baumbach, on a compris que l'existence était une chienne, tes films n'ont pas à nous le rappeler de par leur contenu à proprement parler et, plus grave, par leur qualité intrinsèque. Te fatigue pas à nous adapter <i>La Tabula Rasa Connexion</i> de Saul Bellow ni <i>Porte-manteau et son complexe</i> de Philip Roth, on sait déjà que tu les as lus et aimés, pas besoin de nous l'indiquer, on sait lire autant que toi. Nous sommes allés à la faculté nous aussi. Alors certes, ça n'était pas Oxford ni Harvard, plutôt l'UT2 du Mirail, mais on a eu de sacrés bons profs également ventrus et vêtus de tweeds et on a surtout pu croiser de jolies pépées. Fin de critique et on constate amèrement que l'on n'a pas mentionné le parrain Don DeLillo, auteur du bouquin dont Baumbach livre ici une adaptation, ce qui jure un peu dans une telle analyse. Nul doute que l'écrivain du Bronx se retourne déjà dans sa tombe alors qu'il est encore parmi nous. Entre deux séances de psy et deux allers-retours à la cinémathèque de New York, Don DeLillo maudit ce jour où il a accepté le chèque en bois signé Baumbach & Gerwig (rappelons qu'ils ont un compte commun au Crédit Mutuel).</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>White Noise</b> de Noah Baumbach avec Adam Driver, Greta Gerwig et Don Cheadle (2023)</i></div>Félix et Rémihttp://www.blogger.com/profile/14301927817673424283noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-57464923928818732742023-08-15T17:14:00.002+02:002023-08-15T17:30:03.747+02:00Christophe / Trilogie pour un homme seul / Le Come-back de Baquet<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUDoSxEhe2TVQMA_JmHW8S2vk3HPyY66us7Xz2Tp1sQtW552KXsd91Y4Jufv0ql0GRykIL2D2gXoGCFBSb94MvAhqBkfycTcAFogbTpmsrAJF8KYl3OwWz0Ifjp0APm5Sn4fGlhdJwxaXm/s1023/christophe.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1023" data-original-width="689" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUDoSxEhe2TVQMA_JmHW8S2vk3HPyY66us7Xz2Tp1sQtW552KXsd91Y4Jufv0ql0GRykIL2D2gXoGCFBSb94MvAhqBkfycTcAFogbTpmsrAJF8KYl3OwWz0Ifjp0APm5Sn4fGlhdJwxaXm/w135-h200/christophe.jpg" width="135" /></a></div><p style="text-align: justify;"><span dir="auto">Trois films </span><span dir="auto">de montagne, trois films de Nicolas Philibert, parmi ses premiers, trois films avec Christophe Profit, alpiniste principalement connu pour totaliser 10 ascensions de la face Nord de l'Eiger et pour avoir accompli la première ascension de l'arête Nord-Ouest du K2 avec Pierre Béghin le 15 août 1991. Mais les trois films dont il est question ici ont été tournés avant ça. Respectivement en 85, 87 et 88. Le premier, <i>Christophe</i> (je l'aurais plutôt intitulé <i>Profit</i>, car le patronyme de notre grimpeur originaire de Normandie sonne bien : personnellement je prononce <i>Profit</i> avec le 't', contrairement à ce qu'il faut faire, en hommage au titre de cette série des années 90, <i>Profit</i>, avec Adrian Pasdar dans le rôle éponyme), le premier donc, <i>Christophe</i>, est un film d'une demi-heure qui suit en toute simplicité et sur un rythme vif l'ascension en solitaire et en escalade libre, par un beau jour de soleil, de la face ouest des Drus, gigantesque façade de 1100 mètres au cœur du massif du Mont-Blanc. Le film est, quelque part, vaguement proche de <a href="https://ilaose.blogspot.com/2021/10/cerro-torre-cumbre.html" target="_blank"><i>Cerro Torre Cumbre</i></a>, sorti la même année, par sa vivacité, sa légèreté de ton et son côté musical, jovial, effréné, mais en moins beau, il faut le dire, et avec une part de scénarisation en plus, peut-être en trop. <br /> </span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhodb2OYfo7wBkpjdl_dLJBDT8uBAoVF7XrYc81myxW9DVskI5X5QdeBmGXKEoM_5_BZbRyG1CZYs0y6FpGTUeYN8iYvcqgFJFq-elk1rCD4Sixne11V9YGrR41XAZoMlod-izb3-3CQx8X/s985/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-04+a%25CC%2580+13.11.17.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="719" data-original-width="985" height="468" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhodb2OYfo7wBkpjdl_dLJBDT8uBAoVF7XrYc81myxW9DVskI5X5QdeBmGXKEoM_5_BZbRyG1CZYs0y6FpGTUeYN8iYvcqgFJFq-elk1rCD4Sixne11V9YGrR41XAZoMlod-izb3-3CQx8X/w640-h468/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-04+a%25CC%2580+13.11.17.png" width="640" /></a></div><br /><p></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto">C'est un film quasiment sans paroles, sauf celles que l'on entend au début du film, préenregistrées par Christophe Profit sur son répondeur, demandant de lui laisser un message pendant son absence, et celles, d'encouragement ou de réconfort, que l'on entend sur une cassette de répondeur emportée en montagne et que l'alpiniste écoute lors d'une pause. Les seuls mots que prononce Profit pendant l'ascension sont "merde" et "bordel de merde", lors d'un passage particulièrement difficile où l'alpiniste semble coincé (guère longtemps). A part ça, on entend très fort son souffle, et il y a de quoi se sentir épuisé pendant 30 minutes à le regarder se démener sur la face presque lisse des Drus qu'il escalade sans sécurité. La fin du film, un peu surfaite, où Christophe escalade la paroi d'un immeuble pour rejoindre des amis qui festoient sans lui, comme s'ils l'avaient oublié, surligne une solitude déjà bien présente dans le film et qu'il n'était pas besoin de rappeler.</span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"> </span></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2shJXciJYk6uGvGCbocghDsa2P7wwnH4VqcBZxtzBtj8EOyd0xbEfIGtwmgTsEYC3DIrKn_5y1RRg86ZpmEaOvR8v2xumcGF6MgfQp7YT-ji_ZNlHiPmUfpyt6yw-KITrQeTChqgQ1agP/s983/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-04+a%25CC%2580+13.17.37.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="719" data-original-width="983" height="468" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2shJXciJYk6uGvGCbocghDsa2P7wwnH4VqcBZxtzBtj8EOyd0xbEfIGtwmgTsEYC3DIrKn_5y1RRg86ZpmEaOvR8v2xumcGF6MgfQp7YT-ji_ZNlHiPmUfpyt6yw-KITrQeTChqgQ1agP/w640-h468/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-04+a%25CC%2580+13.17.37.png" width="640" /></a></div><span dir="auto"><br /></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGP7k2hjyQi32IWTApRAo1wFpMMWvXdWsSJqbwYBckfb4nwrIfbqxnGirxaKp3uQJe9gNBMWlZNDym0lGBw0nMPZj2M_MMgcKV5-FS-halMDJiK_zl7aikwDSDPTMepuIijiD4ev9rhwQc/s640/299267_poster_scale_480x640.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="480" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGP7k2hjyQi32IWTApRAo1wFpMMWvXdWsSJqbwYBckfb4nwrIfbqxnGirxaKp3uQJe9gNBMWlZNDym0lGBw0nMPZj2M_MMgcKV5-FS-halMDJiK_zl7aikwDSDPTMepuIijiD4ev9rhwQc/w150-h200/299267_poster_scale_480x640.jpg" width="150" /></a></div><div style="text-align: justify;">Le chiffe trois, c'est aussi le nombre de personnages de ces trois films. Il y a Profit, bien sûr, fil conducteur, absolument seul dans <i>Christophe</i>, mais plus seul du tout dans les deux suivants : le deuxième film, <i>Trilogie pour un homme seul</i> (encore trois), est un film de montagne et un film d'amour. C'est d'une triple ascension dont il est question ici, réalisée en deux jours et une nuit, les 12 et 13 mars 1987. Profit est alors âgé de 26 ans, et il a déjà accompli l'enchaînement qu'il tente à nouveau, mais cette fois-ci l'ascension sera hivernale. En 40 heures, il escalade les trois plus grandes faces nord des Alpes : Grandes Jorasses, Eiger et Cervin. Encore une fois, c'est de l'escalade libre, et Profit n'est assisté que pour redescendre des sommets (belles séquences de sauts en parapentes, où tout paraît soudain si léger) et pour être transporté du pied d'un sommet à un autre, en général en hélicoptère.</div><p></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeuoqnbcmsqqNK7c8NcZpu7AMyBHTLv7sylYo_la5OgsS7nr-gkqqZOYzyFtkbLVaEYqFOig10p1VJu6fkT7-t9DIZmReBDgJVE8rDKCccbWciHjGtzQRuRpnxJ2nR_RdcVIWOo49T9CRs/s956/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-18+a%25CC%2580+13.38.18.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="956" height="482" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeuoqnbcmsqqNK7c8NcZpu7AMyBHTLv7sylYo_la5OgsS7nr-gkqqZOYzyFtkbLVaEYqFOig10p1VJu6fkT7-t9DIZmReBDgJVE8rDKCccbWciHjGtzQRuRpnxJ2nR_RdcVIWOo49T9CRs/w640-h482/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-18+a%25CC%2580+13.38.18.png" width="640" /></a></div><br /><p></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto">Si l'ascension des Drus, dans <i>Christophe</i>, paraissait facile, malgré un passage compliqué, filmé de près et dans la durée, ici on sent vraiment la difficulté. Non pas que la caméra passe beaucoup de temps avec Profit sur la paroi (l'escalade est plutôt filmée de loin, ou en hélicoptère), mais le film se focalise sur ses arrivées aux sommets. On voit alors l'alpiniste épuisé, vidé, frigorifié. Cela ne dure que quelques minutes, car un thé chaud semble suffire à le requinquer et notre homme, frais et dispos, de repartir à l'aventure. Mais ce qui le remet sur pied, c'est surtout sa femme, Sylviane, qui l'aidait à s'entraîner pour cet exploit dans les premières séquences du film, et qui est toujours là au sommet pour l'attendre, l'accueillir, le prendre dans ses bras, l'embrasser, le réchauffer, le nourrir et l'encourager. </span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8v5iSnAzKwO6AQPzHzzTyMuHFhXW3jTsDiYHqQTCaQqoKU3lDvY-8U-MkPBMTmt_YeRiuwGFsfpuA9MkXIo0uiWh2vxegK5zZ1smhJyu3s7kaie8sOmdCQph4PzL_8huHqDzfVVWzUGc1/s956/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-18+a%25CC%2580+13.39.24.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="718" data-original-width="956" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8v5iSnAzKwO6AQPzHzzTyMuHFhXW3jTsDiYHqQTCaQqoKU3lDvY-8U-MkPBMTmt_YeRiuwGFsfpuA9MkXIo0uiWh2vxegK5zZ1smhJyu3s7kaie8sOmdCQph4PzL_8huHqDzfVVWzUGc1/w640-h480/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-18+a%25CC%2580+13.39.24.png" width="640" /></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto">Le titre est donc trompeur, Profit n'étant jamais véritablement seul, par opposition à l'image ébauchée par Philibert dans <i>Christophe</i>. Son épouse, Sylviane, est aussi là pour parler à Profit par talkie walkie, notamment quand, en pleine nuit, ses deux piles au lithium le lâchent, le laissant sans lampe frontale, obligé d'interrompre l'escalade pendant trois heures à flanc de montagne, dans le noir et le froid : l'une des séquences les plus fortes, où Profit est réduit à une voix tandis que nous sommes avec Sylviane, qui lui donne du courage.</span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"><br /></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMzYNgs_BL808V5BVoIJ6iI2q0RgM2IzTJjrPtBPLLLJrNke799NZY-tzjAtB6U0KJJv4HoxUpzuOtnkUTVJEM72UyIDGsBL0tC6sk84ABJFJzKp9GLPMlCH9E_n0y1oSQr7FdTm_D4vlH/s956/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-18+a%25CC%2580+13.57.29.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="719" data-original-width="956" height="482" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMzYNgs_BL808V5BVoIJ6iI2q0RgM2IzTJjrPtBPLLLJrNke799NZY-tzjAtB6U0KJJv4HoxUpzuOtnkUTVJEM72UyIDGsBL0tC6sk84ABJFJzKp9GLPMlCH9E_n0y1oSQr7FdTm_D4vlH/w640-h482/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-18+a%25CC%2580+13.57.29.png" width="640" /></a></div><br /> <p></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto">Ayant accompli la triple ascension en un temps hallucinant, Profit redescend en hélicoptère, cerné par les journalistes qui ont suivi sa geste. On lui pose alors tout un tas de questions auxquelles il peine parfois à répondre, expliquant qu'il rêvait de faire ça depuis <i>trois</i> ans (italiques pour mettre en valeur cette récurrence du chiffre 3, hautement symbolique, et pour m'éviter d'avoir à insister encore là-dessus par une lourde et longue parenthèse ; symbolique de quoi ? je n'en sais rien, peut-être du triangle, forme simplifiée de la montagne, ou du tabouret, ode à sa fiabilité isostatique ?). Profit dit aussi qu'il n'aurait rien pu faire sans sa femme et qu'il dédie cette victoire à un ami alpiniste disparu peu de temps auparavant. <br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMWTmZSZrE6TT_OULJlqfVAtz4B60xUwyf_pewXtMT40IRO2hsTrj2NLApyxs-ZcajfLUfSdbdR5X6ro3hLNsrRU2wkOjDd9vmdtKj2h1svXGQH1ycoPsV4W6IS57ANIUWTSHRI2O5UBGw/s956/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-18+a%25CC%2580+14.02.35.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="716" data-original-width="956" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMWTmZSZrE6TT_OULJlqfVAtz4B60xUwyf_pewXtMT40IRO2hsTrj2NLApyxs-ZcajfLUfSdbdR5X6ro3hLNsrRU2wkOjDd9vmdtKj2h1svXGQH1ycoPsV4W6IS57ANIUWTSHRI2O5UBGw/w640-h480/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-01-18+a%25CC%2580+14.02.35.png" width="640" /></a></div><br /> <p></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8w4oV2aX0fE_2ihzY7_Ipm4ZBrHqnd4wt08X8bgBlTdwJF6qbuS7-dy6qRD0d9eVs-J9IM1NiD_M7tEcJTsCTTy4vNJbe5TVEXXsu94BHHRm7Prk3gYNm7-4W6s_Vy7Yby8Y-vItrtBaj/s640/299266_poster_scale_480x640.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="480" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8w4oV2aX0fE_2ihzY7_Ipm4ZBrHqnd4wt08X8bgBlTdwJF6qbuS7-dy6qRD0d9eVs-J9IM1NiD_M7tEcJTsCTTy4vNJbe5TVEXXsu94BHHRm7Prk3gYNm7-4W6s_Vy7Yby8Y-vItrtBaj/w150-h200/299266_poster_scale_480x640.jpg" width="150" /></a></div><div style="text-align: justify;"><span dir="auto"><span dir="auto">Ce qui nous amène au troisième film, <i>Le Come-back de Baquet</i>,
et au troisième personnage, Maurice Baquet. Après l'alpiniste
solitaire, et l'alpiniste amoureux, l'alpiniste ami. Dans ce film,
Christophe Profit n'est plus le personnage central, il joue le rôle de
guide (ce qu'il fut dans la vie) et d'intermédiaire. Le personnage
principal, c'est Baquet Maurice, violoncelliste et acteur (apparu chez
Renoir, Grémillon, Becker, Losey, Lamorisse, Costa-Gavras ou Varda).
Petit homme trapu au sourire géant, Baquet a un vague air d'Ernest
Borgnine, croisé avec Jean-François Stévenin (dont on aurait pu causer dans ce dossier consacré aux films de montagne). Dans une mise en scène au ton de comédie, on voit le bonhomme
débarquer au pied des Alpes 32 ans après sa première escalade de la
façade sud de l'Aiguille du Midi, en 1956. </span>Le film de Philibert insère des images d'archives, tirées d'un autre film, <i><a href="https://ilaose.blogspot.com/2023/02/etoiles-et-tempetes-le-retour-des.html" target="_blank">Étoiles et tempêtes</a></i>, où l'on voyait Baquet dans les mêmes lieux à 32 ans de distance. S'il est là, c'est pour refaire la même escalade, en hommage à l'ami qui l'avait emmené en haut à l'époque, le célèbre alpiniste cinéaste Gaston Rébuffat, qu'on ne présente plus. </span></div><div style="text-align: justify;"><span dir="auto"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span dir="auto"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span dir="auto"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjU-TmKyN5fnoeelHj6OWG8i-BkA6RQstf9oMEyQFDDKwx89OAQfik7NhS7a5gSVCcIVZJHlJGBw55nYcoE8jpsqpFaf5D8D1meqEm62iJH3lIWewS8YMTWry_Gi70fVTdLrnf4SYqos8n4/s650/come-back-08.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="438" data-original-width="650" height="432" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjU-TmKyN5fnoeelHj6OWG8i-BkA6RQstf9oMEyQFDDKwx89OAQfik7NhS7a5gSVCcIVZJHlJGBw55nYcoE8jpsqpFaf5D8D1meqEm62iJH3lIWewS8YMTWry_Gi70fVTdLrnf4SYqos8n4/w640-h432/come-back-08.jpg" width="640" /></a></div><br /> </span></div><div style="text-align: justify;"><span dir="auto">Ces temporalités superposées ont quelque chose de touchant, et la personnalité rieuse de Maurice Baquet emporte le morceau, comme dans cette étrange conversation à flanc de montagne où il échange avec un alpiniste japonais qui manifestement ne comprend pas grand chose aux blagues du Français, mais semble bien connaître le nom de Rébuffat, que l'on revoit avec joie dans quelques images, avec sa bonne gueule qui ressemblait vaguement à celle d'Edmund Hillary, dont j'ai déjà parlé <a href="https://ilaose.blogspot.com/search?q=edmund+hillary" target="_blank">ici</a>, lui aussi membre d'un beau duo de grimpeurs. La grimpe, justement, n'est clairement pas au centre de ce film de Philibert, l'amitié si. Et l'émotion de Baquet, quand il embrasse le sommet pour son ami Gaston, est belle à voir.</span></div><p></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEip363rZGhZMJypO_UAcxMqhvR1lPm5so652BkSsK05Ne-ZnL3Xug1JN8KUP71EnsoGmS0kwfp6L8iBkk7OXRynOHGzaC_ORNoSaV6NIBDiPDNxD0XNeHUscD9gWJhoZoekah2ammkfMFc3/s650/come-back-06.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="438" data-original-width="650" height="432" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEip363rZGhZMJypO_UAcxMqhvR1lPm5so652BkSsK05Ne-ZnL3Xug1JN8KUP71EnsoGmS0kwfp6L8iBkk7OXRynOHGzaC_ORNoSaV6NIBDiPDNxD0XNeHUscD9gWJhoZoekah2ammkfMFc3/w640-h432/come-back-06.jpg" width="640" /></a></div><br /><p></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"></span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto">En réalité il existe un quatrième film consacré par Nicolas Philibert à Christophe Profit, <i>La Face nord du Camembert</i> (1985), tourné peu après le premier, <i>Christophe</i>, mais je ne l'ai pas vu et il ne s'agit pas d'un film de montagne : Profit y joue les cascadeurs et escalade la façade lisse d'un bâtiment pour les besoins d'un film. Mais les trois films de montagne de Philibert avec Profit, belle trilogie pour un seul homme (et sa femme, et Maurice Baquet, et deux fantômes d'alpinistes disparus), dessinent un beau portrait de la figure de l'alpiniste, l'arpenteur de roches, aventurier solitaire porté par l'amour des vivants et la mémoire, l'amitié, la présence fantomatique de ses pareils tombés. </span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLXBei2ksrzD5E_eaaXSmvbdUVsudN23luWLxIiyN4NJLMt064z6UPlZBBUXFAwHNtAc_ieIitpwNddscuBma02eS-y-BQinO0YakOtfyrXU0UScWPA5I_tn3RImQ5Wbhzz4O4lMkfzTM6/s650/come-back-02.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="438" data-original-width="650" height="432" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLXBei2ksrzD5E_eaaXSmvbdUVsudN23luWLxIiyN4NJLMt064z6UPlZBBUXFAwHNtAc_ieIitpwNddscuBma02eS-y-BQinO0YakOtfyrXU0UScWPA5I_tn3RImQ5Wbhzz4O4lMkfzTM6/w640-h432/come-back-02.jpg" width="640" /></a></div><br /><p></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto">L'ultime séquence du <i>Come-back de Baquet</i>, où l'on voit Maurice Baquet et Christophe Profit, de retour de leur ascension, jouer ensemble et en tenue de ville du violoncelle, assis sur des tabourets (à quatre pieds, petit raté de Philibert et de son staff déco), au milieu d'un parterre fleuri et au-devant des montagnes, au cœur d'un plateau des Alpes, n'est pas sans rappeler le dernier plan du <a href="http://ilaose.blogspot.com/2018/10/master-commander-de-lautre-cote-du-monde.html" target="_blank"><i>Master & Commander</i></a> de Peter Weir, qui aura réuni de la même façon Russell Crowe et Paul Bettany dans une autre célébration de l'aventure et de l'amitié, non pas sur les sommets, mais en pleine mer, ce qui est du pareil au même.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span dir="auto"><i><b>Christophe / Trilogie pour un homme seul / Le Come-back de Baquet </b>de Nicolas Philibert avec Christophe Profit et Maurice Baquet (1985/1987/1988)</i><br /></span></p>Rémihttp://www.blogger.com/profile/17115380878533456312noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-6000129509986845492023-07-29T12:51:00.001+02:002023-07-29T12:51:50.935+02:00Mission : Impossible – Dead Reckoning Partie 1<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTdzUQpDvUVxKeR-JmgL0b9RI-bECGfma2NIXeToYPke41Qu3mPwoyDvJBBGxFkyQEwZQuD729UC6XOLqpqZRI7cDafVBC2MleJPaEzjlIVPaoNLKfBNULYXPlTQm4txBDMUFlhwhhc-kpW5cuZFJCEV62OHDwBZnUlWNR6mULC1QMxL9oX6HohFh91mw/s1826/mi7reckoning.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1826" data-original-width="1240" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTdzUQpDvUVxKeR-JmgL0b9RI-bECGfma2NIXeToYPke41Qu3mPwoyDvJBBGxFkyQEwZQuD729UC6XOLqpqZRI7cDafVBC2MleJPaEzjlIVPaoNLKfBNULYXPlTQm4txBDMUFlhwhhc-kpW5cuZFJCEV62OHDwBZnUlWNR6mULC1QMxL9oX6HohFh91mw/w136-h200/mi7reckoning.webp" width="136" /></a></div>La saga <i>Mission : Impossible</i>, c'est un peu comme les <i>Jason</i>, on finit par avoir un mal de chien à les identifier, à les dissocier les uns des autres. C'est un bon test cognitif pour soi-même. Le <a href="https://ilaose.blogspot.com/2018/06/missionimpossible.html">premier</a>, c'est facile, c'est celui de De Palma où Tom Cruise joue encore collectif, avec Jean Reno, Béart et compagnie. Le TGV dans le tunnel sous la Manche, la goutte de sueur qui menace de déclencher l'alarme. Ok, facile, on a pu en causer ici sans souci en s'appuyant seulement sur nos très vagues souvenirs. Je l'ai revu depuis dans le cadre de ma réhabilitation personnelle de Brian de Palma et je considère toujours que ce film est loin de faire partie de ses meilleurs et qu'il correspond hélas au début du déclin de l'auteur de <i>Body Double</i>. Quant à <i>Mission : Impossible II</i>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=vIpqpRuGrq4">la bande-annonce</a>, à l'époque laborieusement téléchargée en 56k, m'avait scotché : on y voyait Tom Cruise escalader en solo intégral une falaise verticale et se mettre en danger de mort inutilement suite à une glissade, pour mieux se rattraper à une corniche dans un geste impossible, nous montrer ses muscles saillants et nous adresser un regard-caméra plein de défi. J'étais alors facilement impressionnable et le remix du fameux thème musical de la série, plutôt chiadé, jouait aussi son rôle. Le reste était à chier. John Woo et ses quelques envolées de colombes. Tom Cruise et ses cheveux longs qui le rapetissent encore davantage. Thandie Newton aux abois. Bref, un raté. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOS-Hv-0mbYlsT9wOEejBIe_DNIISKzgIFOnNai4Qdcv9-BqzJ-7sFwcwK36KtIx0aMHb_UT92UtqlcYBM6NcnGdMwU_Hk0916_qeXEUVZ8BV5AaaG3eaTxRoT7i11zbWSbL1d8As7NNBQaYRSuQYggk5zy4M7HY5IowqzR3qehKQsq6PS9qBi7Vp-A2k/s1440/zF16QM3yXwAMzWQA%20(1).jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="599" data-original-width="1440" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOS-Hv-0mbYlsT9wOEejBIe_DNIISKzgIFOnNai4Qdcv9-BqzJ-7sFwcwK36KtIx0aMHb_UT92UtqlcYBM6NcnGdMwU_Hk0916_qeXEUVZ8BV5AaaG3eaTxRoT7i11zbWSbL1d8As7NNBQaYRSuQYggk5zy4M7HY5IowqzR3qehKQsq6PS9qBi7Vp-A2k/w640-h266/zF16QM3yXwAMzWQA%20(1).jpg" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Représentation abstraite de ma mémoire à l'évocation d'un <i>Mission : Impossible</i> ? Non, représentation signée McQuarrie de l'Éntité, l'intelligence artificielle malfaisante du film. Mouais...</td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Dès le troisième opus, ça se corse davantage, ma mémoire me joue des tours, et je ne peux pas lui en vouloir. Je ne garde quasi aucun souvenir de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Trou_noir">l'épisode signé JJ Abrams</a> (comme tout ce qu'a fait cet homme-là), si ce n'est de brèves images de Phil Seymour Hoffman sous-exploité en vilain, de Michelle Monaghan en épouse éplorée, et de Tom Cruise glissant arme au poing dans les lens flares. Peut-être le pire. À partir du 4, l'amalgame nous tend encore plus les bras. Peut-être parce que Christopher McQuarrie, le lieutenant de Tom Cruise, passe aux commandes, d'abord au scénario. <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2012/01/mission-impossible-protocole-fantome.html">Ghost Protocol</a></i>, c'est un générique en CGI en forme de clin d’œil à la maison Pixar dont est issu Brad Bird, le réalisateur embauché par la gigastar pour redonner du peps à sa saga. Une escapade à Dubaï, la robe fendue de Paula Patton, une apparition délicate de Seydoux. Voilà tout ce qui m'en reste. <a href="https://www.youtube.com/watch?v=HRLmmnzbQHE">Le 5, le 6</a> et à présent le 7 forment dans mon esprit une seule et même bouillie. Tout à fait digeste mais sans réelle saveur. Il y a une grosse baston dans des toilettes, peut-être dans <a href="https://ilaose.blogspot.com/2018/09/mission-impossible-fallout.html">le 6</a>. Une course à motos, peut-être dans <a href="http://ilaose.blogspot.fr/2015/09/mission-impossible-rogue-nation.html">le 5</a>. Et aussi le 6. Je ne sais plus. L'arrivée de Rebecca Ferguson, un atout non-négligeable, sacrifiée bêtement cette année, est à noter. Et encore et toujours les mêmes pesants défauts. Malgré cela, les <i>M:I</i> demeurent légèrement au-dessus du lot. Faut dire que quand la concurrence se nomme <i>Fast & Furious XII</i>, c'est pas si difficile.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9cJgYtWEIEble7ylUw8023rLWweoxDzsS7h3DDCq51uDfcXADaHITP9gbpPryBV6gyxS5WnnWDTw0G9coYxWm3Xpwn221XKlZK5qDg2z3DbMpxmaTyRaaFEEiS2_yP_HtzKEAg7RD8jMQbufEtTqQmx-hYUAOCe_vKRlNWWOrUvUzpqF4VJ8Fy4Bv2pY/s1600/z5383250.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9cJgYtWEIEble7ylUw8023rLWweoxDzsS7h3DDCq51uDfcXADaHITP9gbpPryBV6gyxS5WnnWDTw0G9coYxWm3Xpwn221XKlZK5qDg2z3DbMpxmaTyRaaFEEiS2_yP_HtzKEAg7RD8jMQbufEtTqQmx-hYUAOCe_vKRlNWWOrUvUzpqF4VJ8Fy4Bv2pY/w640-h268/z5383250.jpg" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Il y a à peu près la même ambiance dans la voiture quand je prends le volant sur les routes des vacances...</td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Cette fois-ci, Tom Cruise et sa bande sont donc à la recherche d'une clé ridicule qui permettrait de désactiver une intelligence artificielle aux idées de grandeur de plus en plus inquiétantes. Cette quête mène l'autoproclamé sauveur du cinéma de divertissement hollywoodien aux quatre coins du monde, comme d'habitude. Toujours aidé par les fidèles Simon Pegg (ici adorable) et Ving Rhames (en mode moins j'en fais, mieux je me porte), il s'associe à une pickpocket professionnelle, incarnée par Hayley Atwell, une recrue bienvenue : c'est bien simple, quand ce n'est plus elle qui dicte le tempo du film, celui-ci retombe dans la médiocrité. Les antagonistes que Tom Cruise croise sur son chemin sont, principalement, deux agents de la CIA au courant de rien, une mystérieuse mercenaire nommée Paris parce qu'elle est française, et un individu malfaisant surgi du lointain passé du héros. Ce soldat zélé au service de l'IA est le grand vilain du film et l'on peut s'étonner qu'il soit incarné par un latino a l'air goguenard, le teint hâlé, en chemise pastel légère et pantalon blanc en lin, on dirait un touriste qui profite d'un moment de tranquillité, débarrassé de femme et enfants. Tom Cruise doit être fan de <i>La Bamba</i>, c'est comme cela que j'explique qu'il ait pu filer ce rôle à Esai Morales, la co-star de Lou Diamond Phillips dans le biopic de Ritchie Valens. Vous l'aurez compris : il est l'un des boulets du film. Bien sûr, on ne sait rien de ses motivations personnelles, ce qui ne comble donc en rien le manque de charisme de ce vilain de pacotille.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgai8ZWH_-cgoUlfAM20zdpJ2TQvWPQ8zb_5ERFtc0MAvIRedw6A4t7jNjiNRpvxEOnI9UKXCTDgvCCwaUiP_toHMbyaz3RC7_ZBuXoWpYSC-CkbnrZeLS3dBkCFNkVR2XyiAV8NDuMkg9vJMoZvZq_kzSLfuzJQiX12-UVRoDu6djTfAKKD2IE6zYsU-o/s1280/zCapture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202023-05-09%20a%CC%80%2010.webp" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgai8ZWH_-cgoUlfAM20zdpJ2TQvWPQ8zb_5ERFtc0MAvIRedw6A4t7jNjiNRpvxEOnI9UKXCTDgvCCwaUiP_toHMbyaz3RC7_ZBuXoWpYSC-CkbnrZeLS3dBkCFNkVR2XyiAV8NDuMkg9vJMoZvZq_kzSLfuzJQiX12-UVRoDu6djTfAKKD2IE6zYsU-o/w640-h360/zCapture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202023-05-09%20a%CC%80%2010.webp" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Quand Tom Cruise prend le train, ça finit souvent sur le toit...</td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On connaît l'ambition de Tom Cruise d'écraser la concurrence quand il sort un nouveau film de sa saga fétiche, d'où son goût pour des scènes d'action interminables qui en offrent toujours plus. Cela donne ici lieu à quelques bons moments, il faut bien le reconnaître, mais ceux-ci sont parfois bien planqués, coincés entre deux passages plus fastidieux, déjà vus et revus, ou refoulés à l'issue d'une longue séquence d'action assommante, sans grand intérêt. On se tape ainsi une énième baston peu emballante sur le toit d'un train lancé à pleine vitesse, où Cruise et son ennemi font toujours bien attention à se balancer à tour de rôle dans le sens de la longueur, triste moment qui atteste de nouveau l'incapacité de McQuarrie à filmer convenablement les bagarres quand celles-ci ne se déroulent guère dans des teuchios (auparavant, des échauffourées dans les ruelles et sur les ponts étroits de Venise auront eu le temps de nous saouler). Mais, à la suite de cette bagarre minable, Cruise et Atwell se retrouvent prisonniers de wagons dont ils doivent s'extirper un à un avant qu'ils ne chutent dans le vide, et cela devient enfin très plaisant. Je retiendrai deux autres scènes où McQuarrie semble s'être sorti les doigts (excusez cette expression familière). Je pense d'abord à la longue séquence de l'aéroport d'Abou Dabi où l'on suit une double filature (Tom Cruise pourchassant la pickpocket tandis qu'il est lui-même marqué à la culotte par la CIA) parallèlement à la désactivation, par l'astucieux Pegg (ne me demandez pas pourquoi, je l'aime bien là-dedans, il sue tout le temps, panique, s'énerve, pète les plombs, il est le seul à paraître humain), d'une bombe nucléaire cachée dans un des bagages qui transite en sous-sol. Tous les événements s'enchaînent agréablement via un montage efficace. On ressent alors le plaisir que l'on était venu chercher en consentant de passer le seuil de la porte vitrée du multiplexe inhumain. Et il y a ensuite la course-poursuite en voiture, en deux temps, dans les rues de Rome, qui prend une tournure comique et amusante à partir du moment où, menottés, Atwell et Cruise conduisent ensemble une Fiat 500 jaune étonnamment pimpée. On y casse pas mal de matériel, ce qui est toujours une chose appréciable. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg97j7d6g_eYubhjkjwNYGdb-BjJwugZaYhNwgsiK3gJRyn93eRexS4EqRCFyCEfy9t2rNrE7U1ycdMWzOskYjP5tZH2uiOVvatqgtCPR2BzdBWw74C_1Rp7yxtYPVC4eTF_CbV2007VsPd1WJ6xujw4zs5W4WJbvxRqrMDMNcc2DBvgTOmWfjvA5mhZzc/s1103/zF16Rt1BWEAAnHqo.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="570" data-original-width="1103" height="330" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg97j7d6g_eYubhjkjwNYGdb-BjJwugZaYhNwgsiK3gJRyn93eRexS4EqRCFyCEfy9t2rNrE7U1ycdMWzOskYjP5tZH2uiOVvatqgtCPR2BzdBWw74C_1Rp7yxtYPVC4eTF_CbV2007VsPd1WJ6xujw4zs5W4WJbvxRqrMDMNcc2DBvgTOmWfjvA5mhZzc/w640-h330/zF16Rt1BWEAAnHqo.jpg" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Du jamais vu, même à la SNCF !</td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans les 163 minutes que comptent cet épisode, il y en a donc bien 20 de bonnes, ce qui est déjà pas mal quand on espérait rien. Le reste est soit passable, plombé par un scénario qui perd progressivement en limpidité, soit carrément médiocre, flingué par le manque d'imagination et d'audace de l'équipe réunie autour du projet, pilotée de trop près par un acteur démiurge qui uniformise à présent tout ce dans quoi il tourne, ne laissant plus leur chance à des cinéastes qui n'obéiraient pas au doigt et à l'œil. Dans le pire de <i>Dead Reckoning</i>, il y a cette longue et lourde scène de discussion dans une boîte de nuit vénitienne : la tension est aux abonnés absents et l'on ne peut s'empêcher de trouver criante de pauvreté la façon du réalisateur de filmer, sous des angles ridicules et entre une succession de gros plans usants sur des tronches qui bavardent, les écrans et projections d'images virtuelles abstraites qui décorent la pièce, ceci afin de rendre palpable et menaçante la présence de l'intelligence artificielle malveillante, qui cernent littéralement les personnages (on préfère <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2008/12/lemprise.html">l'Entité</a></i> de Sidney J. Furie). Le pari était certes compliqué sur le papier et, sans surprise, McQuarrie, en bon artisan limité qu'il est, n'a pas su le relever. Heureusement, il y a là-dedans une petite touche d'humour, d'autodérision, qui participe pour beaucoup à notre indulgence. Éternel héros, de plus en plus pris de vitesse mais toujours là de justesse, Tom Cruise veut nous amuser et nous divertir, il n'y parvient que trop rarement, par intermittence, mais, dans le contexte actuel du gros cinéma hollywoodien, c'est déjà ça. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i><b>Mission : Impossible – Dead Reckoning Partie 1</b> de Christopher McQuarrie avec Tom Cruise, Simon Pegg, Rebecca Ferguson, Esai Morales et Hayley Atwell</i></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-68936470202488658372023-07-19T18:22:00.002+02:002023-08-30T19:29:50.191+02:00The Appointment<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDz-Qh_sU0P-y2OstkDJ1hjTCMWrDxiClxPMJ1xrhHl15IYB0nuGbVD2urSDt4THSitlF7SVPjQMvkBbF-9n1w3XCPLgetGROUE19Uc9Bbf3zbTwBoi2Y5A5i-GceVQKu6TkcuWishbs6M2r_IwZGqpr_YJI16TQZHcQw4ncAceWYbfqccfyL-dlFckn4/s1421/affiche%20chelou.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1421" data-original-width="1000" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDz-Qh_sU0P-y2OstkDJ1hjTCMWrDxiClxPMJ1xrhHl15IYB0nuGbVD2urSDt4THSitlF7SVPjQMvkBbF-9n1w3XCPLgetGROUE19Uc9Bbf3zbTwBoi2Y5A5i-GceVQKu6TkcuWishbs6M2r_IwZGqpr_YJI16TQZHcQw4ncAceWYbfqccfyL-dlFckn4/w141-h200/affiche%20chelou.jpg" width="141" /></a></div>À l'heure où les tops pullulent toujours autant sur les réseaux,
déclinés dans mille variantes au point d'en devenir absurde, repris à
toutes les sauces au risque d'en dégoûter le moindre cinéphage, cet
obscur film fantastique anglais sorti au début des années 80 pourrait
aisément prétendre à figurer en très bonne place dans quelques-uns de
ces futiles classements. Par snobisme enquiquineur, je le placerais en
effet volontiers dans le top dédié aux plus glaçantes scènes d'accident
de voiture, voire dans celui consacré aux meilleures scènes de
cauchemars. C'est pas mal, pour le premier et seul long métrage du
cinéaste britannique Lindsey C. Vickers, qui a passé sa carrière en tant
qu'assistant de réalisation et nous démontre ici qu'il aurait amplement
mérité d'être bien plus souvent aux commandes de la mise en image
d'histoires sordides issues de son cerveau malade. <i>The Appointment</i> est
hélas son seul bébé, mais il mérite franchement d'être redécouvert, et
pas seulement pour cet accident de bagnole terrible que tout cinéphile
averti citerait donc parmi les plus mémorables jamais filmés. </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvAJ_6b3qH_lunOPsvTpDCNOVJQouWhRSK4ultibIUxLhCEzsP1wlxl6FqVm3xQgffKF4NOisCpbRCIsDGOhOANagytAoM18QW5poUnQGNdM45TH_8qqwPn9CG3nu0z6zw-zTcwMYMHe_HW_s1i8kL9mktGDxEuqwfGu_OsH9cBgGZuwb9z7XeGDE2DEs/s1446/1%20first%20girl.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1079" data-original-width="1446" height="478" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvAJ_6b3qH_lunOPsvTpDCNOVJQouWhRSK4ultibIUxLhCEzsP1wlxl6FqVm3xQgffKF4NOisCpbRCIsDGOhOANagytAoM18QW5poUnQGNdM45TH_8qqwPn9CG3nu0z6zw-zTcwMYMHe_HW_s1i8kL9mktGDxEuqwfGu_OsH9cBgGZuwb9z7XeGDE2DEs/w640-h478/1%20first%20girl.jpg" width="640" /></a></div><div><br /></div><div><br /></div><div><i>The
Appointment</i> nous captive d'entrée de jeu avec son introduction efficace
dont le cadre verdoyant et champêtre contraste avec l'étonnante
brutalité (une scène quasiment digne de figurer parmi les meilleures
ouvertures du cinéma d'horreur, mais il faut que j'arrête avec ça, je
m'agace moi-même...). Une voix off monocorde nous lit un rapport de
police succinct concernant la mort inexpliquée d'une jeune fille,
disparue à la sortie de l'école alors qu'elle empruntait un raccourci à
travers bois pour rentrer chez elle, pendant qu'à l'écran, nous suivons
donc cette écolière et voyons l'inexplicable se produire soudainement,
dans une ambiance déjà mystérieuse à souhait. Un effet saisissant et
surnaturel clôt ces petites minutes inaugurales qui annoncent ces images
chocs dont le cinéaste usera avec soin et intelligence dans les pics
d'angoisse à venir de son récit. Une ellipse nous projette ensuite trois
ans plus tard. Et nous comprenons bien vite que l'étrange scénario de
Vickers nous propose une relecture appliquée du complexe d'Électre : un
père incarné par Edward Woodward, l'éternel policier aux abois de <i>The
Wicker Man</i>, entretient une drôle de relation avec sa fille, joueuse de
violon, et celle-ci, profondément vexée, voit d'un très mauvais œil son
absence annoncée à son concert de fin d'année. Le papa n'a
malheureusement pas le choix : il doit remplacer un collègue et partir
en bagnole pour un long déplacement professionnel. C'est tout ce que
l'on peut dire pour résumer ce film.</div><div> </div><div> </div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWpYUqatWh2wcBfhJ_KLTpvZ5pbV8zuJxqbucvYGrD_oipbFJ3d3qnlhKb8DXjZe4goXZWdPkCKTPB5LKWaysLRgpK_tz4NykApA3ZM24-lRBWAay2TNr_xbt_dCLVvAenKbINne6K_qDVBskE1lj-qorWReXPpRh8_uQZrjevrtVdHDppE7I8qviXBrQ/s1439/2%20daughter.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1078" data-original-width="1439" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWpYUqatWh2wcBfhJ_KLTpvZ5pbV8zuJxqbucvYGrD_oipbFJ3d3qnlhKb8DXjZe4goXZWdPkCKTPB5LKWaysLRgpK_tz4NykApA3ZM24-lRBWAay2TNr_xbt_dCLVvAenKbINne6K_qDVBskE1lj-qorWReXPpRh8_uQZrjevrtVdHDppE7I8qviXBrQ/w640-h480/2%20daughter.jpg" width="640" /></a></div> </div><div><br /></div><div>Sous
ses dehors nébuleux et ses contours particulièrement difficiles à
cerner, le scénar de Vickers s'avère finalement d'une grande simplicité,
il est même tout à fait limpide si l'on sait interpréter les ultimes
images (ce qui ne demande pas un effort surhumain). Le rapport policier
est une fausse piste, l'ellipse initiale est trompeuse, l'atmosphère
onirique est un voile enveloppant, l'image, elle, ne ment pas, ou
rarement. Le récit se déroule principalement en deux temps, sur une
durée somme toute très resserrée : une longue nuit d'insomnie, où l'on
se trouve aussi impuissant et désorienté que les personnages en
présence, suivie d'un trajet en voiture, où l'on est sur le qui-vive
non-stop en raison des visions de cauchemars prémonitoires que l'on aura
eues précédemment. Tout le long, Lindsey C. Vickers nous déconcerte par
sa gestion du temps. Son histoire pourrait faire l'objet d'un court
métrage, mais ce serait gommer tout l'intérêt du film et négliger cet
art précieux, ici maîtrisé jusqu'à l'excès par Vickers, celui de la
dilatation du temps. Rarement nous aurons autant eu la sensation de
partager la couche moite, de vivre la nuit interminable et de se
réveiller des rêves si troublants de notre couple en plein tourment
nocturne avant-coureur. Une longue partie qui pourrait presque être
pénible si elle n'était pas ponctuée par des idées visuelles et sonores
superbes, où la mise en scène ingénieuse de Vickers peut compter sur la
partition endiablée de Trevor Jones, et si nous ne récoltions guère les
fruits de nos efforts lors du suspense cruel que nous fait vivre le
réalisateur dans la tortueuse partie suivante, road movie angoissant. </div><div> </div><div></div></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgA6wl8Hew5V4basPpCkC02zqxE7RP5KwC7ST5H2jzPm2z2OUBi6j1W-vLGp6X3jl2micWMTerPPX2Dw3QkAAoFURdghRVBhVMELkrcPemqtDu2c0NhY_0HIacDQfG3c1FGQBuZYWgmOc3AjAFc-7GGCVmGIa-mbe620XecM1pvJZNeQtq_nb-iBtAeVsU/s1436/3%20driving.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1436" height="482" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgA6wl8Hew5V4basPpCkC02zqxE7RP5KwC7ST5H2jzPm2z2OUBi6j1W-vLGp6X3jl2micWMTerPPX2Dw3QkAAoFURdghRVBhVMELkrcPemqtDu2c0NhY_0HIacDQfG3c1FGQBuZYWgmOc3AjAFc-7GGCVmGIa-mbe620XecM1pvJZNeQtq_nb-iBtAeVsU/w640-h482/3%20driving.jpg" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Il
paraît que la scène de l'accident de bagnole est devenue virale,
qu'elle a été un temps partagée en boucle sur Twitter et compagnie. Elle
est en effet d'une telle efficacité qu'on l'imagine aisément
fonctionner sortie de son contexte. Mais c'est tout de même dommage. Il
faut voir avec quel soin maniaque nous l'amène le cinéaste. Le suspense
grimpe progressivement tandis que les éléments des rêves trouvent leur
place les uns après les autres. On pense inévitablement à <i>Duel </i>lors d'un
bref stop dans une cabine téléphonique, qui pourrait être un temps mort
mais n'en est donc pas un, puisque l'on guette l'arrière-plan avec une grande anxiété. Et, lors de l'accident à proprement parler,
le temps semble à la fois suspendu et glisser, inexorablement, vers le
pire. Là encore, la partition inquiétante de Trevor Jones marche main
dans la main avec la mise en scène vicieuse de Vickers, peut-être influencée par <i>Les Choses de la vie</i> de Claude Sautet. La scène est ponctuée d'inserts qui s'impriment sur nos rétines comme autant d'images
marquantes, dans un montage ma foi assez virtuose. On n'oublie pas, non
plus, cet enchaînement de plans rapides de la voiture tenant en
équilibre sur la glissière de sécurité, vue sous différents angles,
avant sa chute inéluctable. Un moment de sidération, qui nous scotche et
nous laisse coi, le point culminant d'effroi de cette pépite
inclassable du cinéma de genre.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i><b>The Appointment</b> de Lindsey C. Vickers avec Edward Woodward, Jane Merrow et Samantha Weysom (1981)</i><br /></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-88796624842584440942023-07-12T16:30:00.001+02:002023-07-12T16:53:23.619+02:00The Covenant<div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiP-ArbHvGGSvFd0E_ea9HFok-CnsE_Y8WtZJQxG9qp21Kef65zLdWAu9tPnXGeoDnMWS66Qj0vEDziQd_xnbu_aASt26k5p7gboDpzRfXDqSHDXoLSPwavMQeiAbZnstvKxdW8CXmg7ryEGM5rBjeHWceRg8DGd69QJih5EBEBPaTyy6GCZdoAlomSTsw/s1500/the%20covenant%20affiche.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1500" data-original-width="1013" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiP-ArbHvGGSvFd0E_ea9HFok-CnsE_Y8WtZJQxG9qp21Kef65zLdWAu9tPnXGeoDnMWS66Qj0vEDziQd_xnbu_aASt26k5p7gboDpzRfXDqSHDXoLSPwavMQeiAbZnstvKxdW8CXmg7ryEGM5rBjeHWceRg8DGd69QJih5EBEBPaTyy6GCZdoAlomSTsw/w135-h200/the%20covenant%20affiche.webp" width="135" /></a></div>Voilà un film que la plupart des observateurs ont découpé en deux parties, préférant généralement la première, jugée efficace et prenante, à la deuxième, considérée plus brouillonne et convenue. Je suis plutôt d'accord avec ça mais j'apporterai plus tard ma contribution à cette analyse pointue. Dans la première partie, qui se déroule entièrement en Afghanistan, en mars 2018, le sergent américain campé par Jake Gyllenhaal essaie de débusquer et démanteler les dépôts de munitions et de construction de bombes des talibans à l'aide de son interprète, qui dépasse largement ses fonctions en s'avérant être un sacré opérateur de terrain quasi doué d'un sixième sens. Suite à une intervention qui tourne mal, lors de laquelle la petite troupe menée par Gyllenhaal est presque totalement décimée, ce passable film d'action et de guerre tourne au survival pur et simple puisque notre interprète deluxe, joué par un acteur charismatique (Dar Salim), se donne pour mission de sauver le sergent fort mal en point, en le ramenant à sa base. Pour cela, il lui faudra traverser en toute discrétion et en vitesse le territoire hostile, escarpé et désertique des talibans, ce qui ne sera pas une mince affaire. Cette première partie est menée tambour battant, elle nous accroche forcément, malgré quelques fautes de goût notables de la part d'un Guy Ritchie que l'on a toutefois connu capable de bien pire, et en dépit d'un traitement des scènes d'action assez digne du plus sommaire des jeux vidéos, avec ces talibans qui arrivent par vagues successives et tombent comme des mouches sous les tirs plus précis et létaux des américains. Une ellipse de plusieurs semaines nous mène vers la deuxième partie, qui nous propose d'assister aux efforts monumentaux entrepris par Jake Gyllenhaal pour rendre justice à son interprète zélé : il ira pour cela jusqu'à le retrouver en Afghanistan afin de le rapatrier en Amérique avec un visa pour toute sa famille, comme promis initialement. Il faut bien que l'américain se montre héroïque, lui aussi !<br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZJlqp4O0mK4D8tCDhhcyDW5QYcOdfxlaCY6SF2ecyWY4srWBOegpeRVJVXFjKMIpSP39W-Y7aPzt08C4pMunW-yeuTKyw-n41WPJLh7sz19EoqsjhSSggUR_bGoK34RJrPL8F3r81hHffXzN_3TMbG_ItrNsEmQOKyDdlomirGQ3_aVbavvJLZ-51huE/s1600/guy-ritchie-s-the-covenant-critique-film.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZJlqp4O0mK4D8tCDhhcyDW5QYcOdfxlaCY6SF2ecyWY4srWBOegpeRVJVXFjKMIpSP39W-Y7aPzt08C4pMunW-yeuTKyw-n41WPJLh7sz19EoqsjhSSggUR_bGoK34RJrPL8F3r81hHffXzN_3TMbG_ItrNsEmQOKyDdlomirGQ3_aVbavvJLZ-51huE/w640-h360/guy-ritchie-s-the-covenant-critique-film.webp" width="640" /></a></div> <br /></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Au milieu de ces deux grandes parties que les plus fins cinéphiles ont su repérer, je tiens pour ma part à mettre en avant le pont qui les sépare et qui constitue, à mes yeux, le meilleur moment de ce film, un film qui vous fera passer une soirée mais dont vous pouvez très bien vous passer. Je veux par là mettre en lumière ces longues minutes d'un comique involontaire discret mais salvateur où Jake Gyllenhaal se perd dans un véritable cauchemar bureaucratique, noyé sous des démarches administratives pénibles qui vont même l'empêcher de trouver le sommeil. C'est qu'il se bat pour obtenir un visa à son sauveur puis pour avoir le droit de retourner en personne le dénicher en Afghanistan. Il faut voir notre sergent revenu d'entre les morts essayer de garder son calme au téléphone, où il est renvoyé d'un standard à un autre, avant de perdre totalement ses nerfs et d'hurler des menaces terribles à ses pauvres interlocuteurs ! Lui qui a flirté avec la Grande Faucheuse ne s'attendait sans doute pas à ce que la pire épreuve l'attende dans l'intimité et le calme apparent de son salon, au bout du fil. Ce passage-là a placé mon père, qui a gentiment regardé ce truc-là à mes côtés (c'est le genre de film à voir en bonne compagnie), face au si douloureux souvenir de ses propres démarches administratives auprès d'Agirc-Arrco et sa longue bataille pour faire valoir l'intégralité de ses droits à la retraite. Jake Gyllenhaal nous propose une prestation habitée comme il en a le secret. Drôle d'acteur, d'ailleurs, que ce Jake Gyllenhaal, auquel un bel avenir était jadis promis lorsqu'on le voyait évoluer devant la caméra, faussement prometteuse aussi, de Richard Kelly, et qui perd hélas son temps aujourd'hui dans des collaborations au mieux anecdotiques avec des pointures du cinéma au rabais tel que Antoine Fuqua, Michael Bay et donc Guy Ritchie. Notons toutefois que sa présence ici permet au piètre réalisateur britannique et ex <i>boyfriend </i>de Madonna de torcher un de ses films les plus matables. Bien entendu, je ne vous le conseille pas pour autant. On est simplement toujours un peu surpris, aujourd'hui, quand on arrive au bout d'une telle production américaine, sans avoir eu envie de tout arrêter, et en ayant été relativement captivé.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i><b>The Covenant </b>de Guy Ritchie avec Jake Gyllenhaal et Dar Salim (2023) </i><br /></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7630630974726095610.post-59437085256596120762023-07-05T13:44:00.000+02:002023-07-05T13:44:51.115+02:00Master Gardener<div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgszM-BJkZ5SL-ql5VVLEGOVZu9E1wQoO-qxmGuAEXtckIPSeT78huCROIGvsc_tMm0oTgH2Fu1kqTYtSTYe8iaouq_pGAUmMIOyRtpn38TL7mwZdzp3egjk2SUwCV1ayTE9YjoEZ4x61ondJAEIVo9CBtWBSNIC6p2m5Df9-iK_LZgfnzzjx4z4x1Y/s1080/master%20gardener.webp" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="793" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgszM-BJkZ5SL-ql5VVLEGOVZu9E1wQoO-qxmGuAEXtckIPSeT78huCROIGvsc_tMm0oTgH2Fu1kqTYtSTYe8iaouq_pGAUmMIOyRtpn38TL7mwZdzp3egjk2SUwCV1ayTE9YjoEZ4x61ondJAEIVo9CBtWBSNIC6p2m5Df9-iK_LZgfnzzjx4z4x1Y/w147-h200/master%20gardener.webp" width="147" /></a></div>On l'aime bien Paul Schrader, mais il faut reconnaître qu'il tire un peu sur la corde là... <i>Master Gardener</i> est donc le troisième volet de ce que certains ont nommé sa "trilogie bressonnienne" pour tout ce qu'elle emprunte à l'auteur du <i>Journal d'un curé de campagne</i> ; trilogie qui risque même de bientôt devenir une tétralogie, si l'on en croit les derniers indices donnés par le cinéaste. Autant de films mettant en scène un personnage central abîmé par la vie, en quête de rédemption, et qui, chaque nuit, dans sa chambre, à la seule lumière d'une lampe de bureau, note ses pensées plus ou moins sombres dans son journal intime (d'autres ont intitulé cette trilogie "Man in a Room", mais rappelons-nous que Willem Dafoe griffonnait déjà des carnets entiers pour y étaler ses réflexions de dealer de drogue en pleine crise existentielle dans l'excellent <i>Light Sleeper</i>). Bref, <i>Master Gardener</i> s'inscrit donc dans la droite lignée de <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2018/10/first-reformed.html">First Reformed</a></i> et <i><a href="http://ilaose.blogspot.com/2021/12/the-card-counter.html">The Card Counter</a></i> mais force est de constater que l'inspiration du cinéaste paraît cette fois-ci clairement sur le déclin. Si ce nouveau film se regarde sans aucune souffrance, Schrader restant appliqué et plein d'estime pour son spectateur, un léger ennui pointe parfois. Le vieux cinéaste paraît fatigué, trop sûr de sa recette, en roue libre, bien tranquille sur ses rails habituels.<br /><br /><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsmsUajayWIa07kTjGMRvKRtO7vjiTM4GEXfct17Brj_TFdOy73apQhyx6E5jzliJlg7woA5oe2IdGsxq2qxevMSz8ywE9Jtl2-SWDEUW_nCyxeqkQcEafvV_Mk8dXeAtqSAtmSQ2QtiYBx-UDW1dUgwFpfeqtj4ATSGrs_W13Iqebscrn8wkKL-iy/s1600/3644041.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsmsUajayWIa07kTjGMRvKRtO7vjiTM4GEXfct17Brj_TFdOy73apQhyx6E5jzliJlg7woA5oe2IdGsxq2qxevMSz8ywE9Jtl2-SWDEUW_nCyxeqkQcEafvV_Mk8dXeAtqSAtmSQ2QtiYBx-UDW1dUgwFpfeqtj4ATSGrs_W13Iqebscrn8wkKL-iy/w640-h268/3644041.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="640" /></a></div><br /><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">On suit ce coup-ci un ancien membre actif (Joel Edgerton) d'un groupe de suprémacistes blancs, désormais sous protection judiciaire et jouissant d'une nouvelle identité après avoir aidé le FBI à nettoyer ses anciens rangs. Apparemment vacciné de ses orientations politiques passées, il s'est reconverti horticulteur des plus méticuleux pour les besoins de l'entretien quotidien de l'immense jardin d'une riche veuve (Sigourney Weaver). Leur relation va au-delà du simple rapport patronne / employé et leurs existences et routines bien huilées vont gripper un brin quand la veuve demandera à son jardinier de prendre sous son aile sa petite-nièce (Quintessa Swindell) pour lui transmettre son art et son savoir de jardinier hors pair. Ce décor et ce contexte, intrigants et plutôt singuliers, sont adroitement posés par Paul Schrader. On est content de retrouver Sigourney Weaver dans un rôle a priori intéressant et devant la caméra d'un réalisateur respectable. Joel Edgerton semble lui aussi faire l'affaire. Nous avons envie d'y croire et on espère encore avoir droit à un film au moins aussi bon que <i>The Card Counter</i> et <i>First Reformed</i>. En réalité, la première partie du film s'avèrera de loin plus réussie que tout ce qui suit l'arrivée de la petite-nièce...</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIRrgJSn9CgotseIXYpaC5E-odKR9D3l1vQ29-8jey2T9p9SSjlGMAd6_h1y4gGNQ07ZxeXzJ-8su8fKhWKvvpIl-OeoDfxNOCmehPGmaiKMK_ONNDs_2BlxPUDech233nfopWgVNjQdGfs6FBFts7kGEubswDYjV7GDUYhRHKZ3Uf7z9QehEySnvh/s1600/3611281.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIRrgJSn9CgotseIXYpaC5E-odKR9D3l1vQ29-8jey2T9p9SSjlGMAd6_h1y4gGNQ07ZxeXzJ-8su8fKhWKvvpIl-OeoDfxNOCmehPGmaiKMK_ONNDs_2BlxPUDech233nfopWgVNjQdGfs6FBFts7kGEubswDYjV7GDUYhRHKZ3Uf7z9QehEySnvh/w640-h268/3611281.webp" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Tout semble alors cousu de fil blanc. Le triste passé du personnage principal nous est révélé à coups de brefs flashbacks dont on aurait peut-être pu se passer. On ne croit pas une seconde en l'espèce de romance surgie de nulle part entre cet ancien skinhead et la petite-nièce métisse. L'actrice qui l'incarne est plutôt mignonne mais, la pauvre, son rôle est épais comme du papier à rouler ; elle n'amène avec elle que des lieux communs : ex-boyfriend violent à qui il va bien falloir régler son compte, addiction à la drogue trop bien dissimulée et vieilles rancœurs familiales qui vont faire éclater ce petit monde. Si l'on pouvait avoir une certaine curiosité pour les liens un peu malsains entre Weaver et Edgerton, on en a aucune pour ce qui se noue entre le jardinier et son élève. On ne comprend même pas ce que cette dernière peut trouver à son prof. Schrader ne s'y consacre tout simplement pas assez. Mais c'est bien dans le maître jardinier du titre que réside sans doute le plus gros souci. Nous avons là un acteur, Joel Edgerton, qui fait son maximum mais dont on finit par se dire qu'il n'est peut-être pas de la trempe d'un Ethan Hawke (forcément !) ou même d'un Oscar Isaac. Surtout, son personnage intéresse nettement moins, ne nous fascine guère. Car franchement, Paulo, tes histoires de rédemption, on commence à les connaître par cœur, on en a soupé. Reviens plus tard, et avec autre chose !<br /></div><div style="text-align: justify;"><br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFE4uKuQgyrbytKGmhWlv3zptW2F9izZUT9_bDgfutkmjF7c6yxKlSuyGglD0fPj6LGXhfWd46UYf8CZ05U1xv7yMLIUG8YmsFv8Av7mp-DsRmsid74kIM9QGdV3mQy6YeUhJYIYjqHmDqsqTLz1C5uv29mXfWRcZzLZN2oeizS_YCRlfQdDY5ltQE/s1600/3626881.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFE4uKuQgyrbytKGmhWlv3zptW2F9izZUT9_bDgfutkmjF7c6yxKlSuyGglD0fPj6LGXhfWd46UYf8CZ05U1xv7yMLIUG8YmsFv8Av7mp-DsRmsid74kIM9QGdV3mQy6YeUhJYIYjqHmDqsqTLz1C5uv29mXfWRcZzLZN2oeizS_YCRlfQdDY5ltQE/w640-h268/3626881.webp" width="640" /></a></div> </div><div style="text-align: justify;"> <br /></div><div style="text-align: justify;">Bon, restons mesuré, <i>Master Garderner</i> n'a tout de même vraiment rien de honteux et n'est pas un mauvais film, mais il y a comme un décalage entre le sérieux et l'emphase que met Paul Schrader à nous raconter cette histoire et son réel intérêt. Le retour en forme et l'état de grâce du cinéaste américain sont-ils déjà derrière nous ? Réponse définitive lors de notre prochain rencard avec lui. On lui laisse encore le bénéfice du doute, lui qui a connu des bas tellement plus bas, et on continue de suivre avec plaisir sa grosse moue boudeuse sur les réseaux.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i><b>Master Gardener</b> de Paul Schrader avec Joel Edgerton, Sigourney Weaver et Quintessa Swindell (2023)</i><br /></div>Félixhttp://www.blogger.com/profile/08205543965279106067noreply@blogger.com0