8 mai 2008

Malizia

En 1973, en pleine révolution érotico-pornographique, Salvatore Samperi, brave réalisateur italien de comédies érotiques qui sévit encore aujourd'hui, comme son camarade Tinto Brass et d'autres, sort consécutivement deux films : Peccato Veniale ("Péché véniel") et Malizia. Ces deux films vont de toute évidence de paire. Réalisés la même année, réunissant tous deux Laura Antonelli et le jeune Alessandro Momo au casting, ils traitent le même sujet : l'éveil d'un jeune homme à la sexualité par une femme de plusieurs années son aînée. À mon grand dam je n'ai pas encore pu voir Peccato Veniale (ces films sont malheureusement très difficile à se procurer de nos tristes jours), mais je ferai sans pour vous parler un peu de Malizia. Ce dernier est tout ce qu'un film érotique a de mieux à offrir. C'est l'histoire d'une famille italienne dont la mama vient de passer l'arme à gauche et dont le paternel, gros et lubrique, décide d'engager une bonne pour s'occuper de la maison et de ses trois fils, un grand dadet, un petit garçon et Nino (Alessandro Momo), celui du milieu, âgé d'environ 14 ans. Évidemment la bonne, Angela (Laura Antonelli), s'avère être bonne dans tous les sens du terme. Bonne et divinement belle. Laura Antonelli avait alors 32 ans, elle venait de tourner Sans mobile apparent de Philippe Labro, Les Mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau et Docteur Popaul de Claude Chabrol aux côtés de Jean-Paul Belmondo (qu'elle épousa ensuite), et elle était sublime, la grâce même. Elle avait qui plus est, ce n'est pas un détail, les plus beaux seins du monde.



Salvatore Samperi avait compris quelque chose d'essentiel à l'érotisme. Il avait compris qu'il se devait de tout miser sur l'attente, le désir, le fantasme et l'interdit. Et tous les ingrédients sont réunis dans Malizia. La première scène tant soit peu évocatrice met un certain temps à venir, et elle est aussi brève que fugace. Le plus petit garçon de la fratrie se met à pleurer en pleine nuit et Angela vient le consoler quand Nino, réveillé lui aussi par les cris de son frère, aperçoit dans le contre-jour de la lumière provenant du couloir et par un propice jeu de transparences les formes tellement généreuses de Laura Antonelli, véritable apparition sous sa fine robe de nuit. Ce qui n'était alors que vague suggestion se matérialisera un peu plus tard encore quand Nino regarde sous la jupe d'Angela tandis qu'elle range des livres dans la bibliothèque, juchée sur une petite échelle : remarquant l'œil libidineux du garçon, la bonne, agacée, relève complètement sa jupe pour lui montrer une bonne fois pour toutes sa blanche culotte.



Je dois confesser que j'ai obtenu ce film par des moyens illégaux et en version originale non sous-titrée. Inutile d'espérer trouver des sous-titres pour ce genre de document digitalisé depuis la vieille bande d'une cassette vidéo enregistrée en 1974. Et ne parlant pas un mot d'italien, encore moins depuis le 9 juillet 2006 et l'arrêt de Gianluiggi Buffon sur la tête impeccable de Zidane, j'ai dû me résoudre à deviner l'évolution du scénario et la substance des dialogues au seul moyen de la trame scénaristique telle que la déploient les images et le ton des personnages. J'ai bien cru comprendre que la jeune bonne Angela, espérant épouser le père de famille veuf, nanti et installé, subit un chantage véhément de la part de Nino, qui se sert des attentes de la jeune femme à l'égard de son père pour obtenir d'elle ce qu'il veut, et ce qu'il veut c'est son corps. Et il faut le comprendre le jeune Nino, il est en pleine puberté et cette magnifique femme déambule toute la journée et toute la nuit dans sa maison, est supposée le "servir" et va jusqu'à soigner une blessure à l'aine qu'il s'est faite en jouant au foot, avec minutie et assiduité... Alors quand toute la sainte famille regarde la télé le soir dans l'obscurité et que Nino est assis par terre à quelques centimètres des mollets d'Angela, qui reprise du linge assise dans un fauteuil, il n'a pas d'autre choix qu'envoyer les mains sous la jupe de la bonne pour toucher ses genoux divins. Et lorsqu'Angela laisse retomber l'étoffe qu'elle coud sur les mains cavaleuses du petit Nino, elle lui cède une première fois et n'est pas près de s'imaginer où la chute de ce dernier rempart la mènera.


Ainsi avons-nous droit à quelques séquences inoubliables, comme cette scène de repas où toute la petite famille reçoit à déjeuner le curé du village et où Nino, assis à côté d'Angela, se démène sous la table tout en parlant à son père et au curé pour retirer la culotte de sa voisine, qui résiste longuement d'abord, puis abandonne et le laisse faire avant de laisser aller son précieux atour et de le faire glisser aux pieds du jeune homme qui laisse tomber sa serviette afin de s'en emparer et le glisser dans sa poche. Il y a aussi cette autre scène où Nino, enfermé dans la chambre de la bonne avec elle, s'amuse à la peloter sans ménagement tandis qu'elle refuse les avances du père de l'enfant qui, de l'autre côté de la porte, espère un peu d'attention. Nino va jouer tant que possible avec Angela, jusqu'à la forcer à se déshabiller dans sa chambre, allongée sur son lit, tandis que lui et son meilleur ami la reluquent depuis une petite lucarne surplombant la pièce, ou encore en la poussant à servir le petit déjeuner au lit à son père en ouvrant plus que de raison son décolleté, attendant que le paternel affolé essaie de la forcer pour la voir lui retourner une grande gifle compromettante. La domination absolue de Nino se fera plus que jamais ressentir dans une scène très chaste et assez dérangeante où le jeune homme se rend la nuit dans la chambre de la bonne et fait les cent pas autour de son lit en la fixant d'un regard inquisiteur quand, impuissante et effrayée, elle commence à pleurer et implore le garçon d'obtenir ce qu'il veut pour en finir.



Toutes ces scènes sont plutôt bien tournées et jalonnent le film avec parcimonie pour le relancer régulièrement, car pour le reste on est malgré tout en présence d'une comédie érotique italienne de derrière les fagots. On peut en effet faire pas mal de reproches à Samperi, comme une certaine lenteur, une surabondance de scènes de comédie (pas très bonnes) qui s'étalent trop largement sur la durée de l’œuvre. Mais ce sont les scènes dont je parle qui comptent, et peut-être ne les attendrait-on pas avec la même impatience, et ne les verrait-on pas avec le même intérêt si les scènes de comédie qui les séparent étaient trop brèves. C'est un prêté pour un rendu. On attend de voir le corps plantureux de Laura Antonelli se dévoiler, on la désire par-dessus tout, on fantasme l'histoire du petit Nino, espérant qu'il transgresse finalement l'interdit. Et il le fera dans une séquence finale assez onirique. La maison est vide et pendant un grand orage, alors que les fusibles ont sauté, Nino, armé d'une lampe de poche, aveugle Angela et lui ordonne prestement de se dévêtir. Ce qu'elle finit par faire en l'insultant copieusement ("filio de putana !", etc.), à demi éclairée tantôt par la lampe torche, tantôt par des éclairs fournis. Après s'être libérée de sa rage elle commence à jouer à cache-cache avec le petit Nino, toute nue et rieuse, rendue hystérique par la situation. Et puis elle finira par voler sa lampe à Nino pour lui rendre la pareille. Et finalement le coït tant redouté et tant espéré arrive dans la lumière zébrante et chaotique des éclairs de tonnerre. En guise de conclusion, au mariage de son père et d'Angela, Nino s'en va embrasser sa nouvelle belle-mère et lui dit avec un sourire malicieux, cruel : "Félicitations maman !"



Ce film sur l'éveil sexuel d'un adolescent par une femme adulte deviendrait presque un film sur l'inceste consommé avec consentement. Presque seulement, après tout elle n'est que sa belle-mère. On n'est pas encore dans la liberté de ton (presque inquiétante) de la série américaine de films porno "Taboo", avec Kay Parker, dont je vous parlerai peut-être une prochaine fois. Mais sans atteindre la limite franchie par ces films porno américains des années 70, l'irrévérence était au rendez-vous chez Samperi. Et pour qu'un film simplement érotique procure tant d'émois, il faut qu'il soit un minimum transgressif. Il faut aussi et surtout une actrice comme Laura Antonelli, ce qui ne court pas les rues. En 1992, soit 19 ans plus tard, Salvatore Samperi, fort du succès d'estime de son film et de la communauté grandissante de ses fans, a tourné Malizia 2000, la suite des aventures d'Angela, toujours avec Laura Antonelli. J'espère pouvoir mettre la main dessus un de ces jours pour vous en toucher deux mots.

(Comme cet article est le 100ème article posté sur le blog, je me permets un petit cadeau d'anniversaire, avec quelques photos complémentaires à l'affiche, qui dérogent un peu à la coutume de ce blog, mais qui s'en plaindra ?)


Malizia de Salvatore Samperi avec Laura Antonelli, Alessandro Momo, Turi Ferro et Tina Aumont (1973)

33 commentaires:

  1. Quand les photos servent à ce point l'artcile, il ne faut pas hésiter !

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  2. Raaaaaaaaaaaah elle est booooooonnne !!!

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  3. Juste pour ceux que ça intéresse: J'ai vu Peccato Veniale (péché véniel) depuis, et il est absolument à chier.

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  4. Laura Antonelli est effectivement une magnifique femme. Je viens de réaliser que c'est précisément à elle que Keeley Hazell me faisait penser. Vou voez ce que je veux dire ?

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  5. Ahah, pas faux du tout, y'a un petit truc.

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  6. http://www.allsubs.org/sous-titres/chercher-sous-titres/malizia+/10

    pour rémi,
    texte en anglais ou espagnol....

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  7. Rémi, si tu as une question ^pour Malizia pose la moi sur ton forum

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  8. J'ai vu ce film à sa sortie attiré essentiellement par l'affiche, avec ma copine de l'époque qui est toujours ma femme; est ce le fait qu'elle ressemblait pas mal à L. A. ? En tous cas elle a été sommée dans l'heure de s'acheter des porte-jartelles
    et des bas, attirail dont nous avons usé et abusé...

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  9. j'en ai les larmes aux mirettes

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  10. Bonjour à tous je cherche des personnes pour faire des sous titres de quelque films de Salvatore Samperi comme :
    - Peccato Veniale
    - Malizia
    - Nene
    J'ai déjà commençait mais c'est assez long
    J'espère compter sur vous!
    Merci

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  11. Alors la version française ?

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  12. je pense que ce film ferait un gros scandale aujourdhui, dans notre société pudibonde qui voit de la pédophilie partout.

    Il faut donc se resituer dans les années 70, où les rapports entre adultes et ados (parfois à peine pubères) étaient vus d'un autre oeil.

    A rapprocher du film "préparez vos mouchoirs" de Bertrand Blier, sorti dans les mêmes années, où l'adorable Carole Laure finit par se donner à un jeune garçon de 13 ans !

    Impensable de nos jours...

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  13. toujours pas vu Malizia 2000 ?

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  14. Non toujours pas.

    Par contre j'ai vu Il merlo maschio (Ma femme est un violon), et c'est un excellent cru Antonelli.

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  15. que ce soit Malizia ou ma femme est un violon je les ai vu en Francais en salle dans les années 74
    Ca m'a laissé un excellent souvenir et aimerais trouver les srt fr de ces 2 films
    Aux amateurs
    begenar@wanadoo.fr
    merci d'avance

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    1. avez-vous trouvé les versions sous-titrées et comment?
      merci de m'informer.

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  16. Je ne sais pas si c'est "légal" mais je vais te chercher ça, Begenar. :)

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  17. Quid de l'inceste au cinéma : Le souffle au cœur de Louis Malle, 1971.

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  18. J'ai fait les sous-titres français de Malizia, si ça interèsse toujours quelqu'un...
    Je comprend pas les diifférents profils, je emt anonime, faudra m'expliquer

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    1. moi ça m'intéresse comme je suis intéressé par les sous-titres de "peccato veniel " ,j'espère que tu es encore à l'écoute,merci.

      adel.

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    2. Bonjour, je ne sais pas comment le partager. apparament c'est pas possible de mettre une pièce jointe ici, c'est un petit fichier de 33Ko si j'ai une adresse e-mail je l'envoie ou si quelqu'un m'explique comment faire je si ptét à le partager

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    3. je suis très intéressé; comment faire?
      amicales salutations, Atman

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  19. Bonjour,
    Moi aussi je suis intéressé par les S/T de Malizia que j'ai vu en salle en 1973. Ce très beau film est un chef d'oeuvre du cinéma érotique italien.
    Pour diffuser le fichier il existe des des sites qui permettent ce partage gratuitement, par exemple le fournisseur internet FREE. Il faut aller sur le site dl.free.fr et te laisser guider.
    J'espère, moi aussi, que tu es toujours à l'écoute.
    Merci d'avance

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  20. Dans les années 70, l'actrice italienne Laura Antonelli est l'objet des fantasmes de nombreux spectateurs. Sa beauté ravit les réalisateurs et c'est ainsi qu'elle tourne dans Les mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau, pour Luchino Visconti dans L'Innocent et le film Malizia lui offre son statut de sex symbol. De 1972 à 1980, elle vit une romance avec Jean-Paul Belmondo, star française avec qui elle a joué aussi dans Docteur Popaul de Claude Chabrol. Les années 90 annoncent sa descente en enfer et aujourd'hui, la solaire Laura s'est envolée pour laisser place à un être abîmé par la vie.

    Le magazine Télé Star relate quel est son quotidien aujourd'hui : "Elle vit cloîtrée au premier étage d'un immeuble sans charme à Ladispoli, à une quarantaine de kilomètres de Rome. Ses volets restent clos et ses journées se ressemblent : plongée dans l'obscurité, elle écoute des sermons sur l'antenne de Radio Maria." Son unique revenu est une allocation de 510 euros par mois réservée aux indigents des arts du spectacle. Son seul désir désormais : "Je voudrais seulement qu'on m'oublie."

    Comment a-t-elle pu en arriver là, elle qui était une vedette du cinéma des années 70 ? Selon Le Monde, "en 1991, les carabiniers découvrent 24 grammes de cocaïne dans sa villa de Cerveteri (Latium). Elle est condamnée à trois ans et demi de prison mais à faire à domicile où elle est assignée, avant d'être innocentée en appel six ans plus tard. Le projet Malizia 2000 la pousse à entreprendre un traitement de chirurgie esthétique qui la défigure." En effet, pour ce rôle, les producteurs l'obligent à se soumettre à des injections de collagène. Des injections qui vont la défigurer d'une façon horrible car elle est terriblement allergique à ce produit. Elle fera un procès contre la production qui durera des années. Les juges finiront par lui accorder 110 000 euros de dédommagements, mais elle ne pourra plus jamais travailler.

    C'est donc le visage transformé, la mine épuisée par la vie et le regard égaré que l'on peut la voir. Tel un fantôme...

    Quelle tristesse.

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    1. Tu viens de me fusiller la journée à bout portant.

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    2. Idem. Le pire c'est que je connaissais déjà cette histoire, mais ça m'a quand même grillé le réveil.

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    3. Il pourrait lui filer du pognon, Bébel. Non?
      En souvenir du bon vieux temps.
      Moi aussi je savais tout ça.
      Mais c'est poignant quand même.
      Ce qui me ferait le plus pleurer,c'est qu'elle écoute à longueur de journées des machins de bigotes. Déchirant.
      LF

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    4. "Mio Dio, comment est-elle tombée si bas...?"
      Ecco. E molto facile, si, si. Lo so...
      LF.

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  21. Je sais pas vraiment si a la fin du film, elle a un acte sexuel avec lui ou, elle lui fait juste des choses, je sais que cette question est un peu bête mais je ne l'ai pas tout a fait compris!

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  22. Et aussi je voulais savoir si quelqu'un l'aurais trouvé en français et en entier si oui dites moi! Ce film est tellement bien et j'adore Alessandro momo, il faudrait absolument qu'ils le ressortent en DVD je suis sur que sa fera une révolution! Alors si vous trouvez une réponse a ma question ce serais génial! J'attends avec impatience!

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  23. ANONYME 7: J'ai les deux films de Samperi; "Malizia" 1973 et "Peccato Veniale" 1974 mais en VO seulement. J'ai également un autre film que vous devez certainement connaitre "Lezioni Private" avec Caroll Baker également en VO.Si intéressés manifestez-vous.
    J'ai adoré ces films mais j'aurais aimé avoir les versions en français ou sous-titrées.si quelqu'un peu m'aider à les avoir je le remercie d'avance.

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  24. Anonyme 7 je suis interessé par les deux films ...malizia et peccato veniale combien les vendez vous
    merci de répondre JLM

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