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Le film nous raconte donc ces deux histoires-là qui au fond n'en sont qu'une. À tel point que la seconde justifie la torpeur un peu inquiétante de la première sans laquelle elle ne serait pas si brillante. En somme ces deux parties se répondent et se renvoient la pareille en cela que la première est sublimée par la seconde et que la seconde n'existerait pas comme ça sans sa méticuleuse introduction.
Entre ces deux segments passionnants, un troisième, intermédiaire, que seul je reprocherais au film. Je veux parler des vingt minutes entre la violente dispute de Paul et Annette et le passage à Pamela devenue jeune femme. Ce moment du récit destiné à Victor et à lui seul, perdu dans les méandres de la drogue auprès de son amie junkie. Il me semble que le film aurait très bien pu s'en délester. Qui plus est quand on voit à quel point Mia Hansen-Løve est capable de filmer le non-dit, à quel point elle est douée de suffisamment de talent pour fabriquer des images et un montage porteurs de sens et se suffisant à eux-mêmes, tant dans l'art de l'ellipse que dans celui de la composition. Du reste je ne suis pas très partisan de la fascination qu'ont beaucoup d'artistes pour la drogue et en particulier l'injection d'héroïne par piqure. C'est quelque chose de prodigieusement laid à filmer et de déjà beaucoup trop vu. Quand Baudelaire écrivait Les paradis artificiels ou Cocteau avec Opium, il y avait le passage aux mots et à la poésie. Je n'ai pas encore vraiment retrouvé cette beauté au cinéma, une beauté singulière propre à cet art et digne d'intérêt profond, que ce soit dans l'acte de filmer l'injection de drogue ou dans celui de filmer la rêverie qui en découle, si souvent ridicule et ennuyeuse.
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Cependant ces vingt minutes ne sont pas totalement dénuées d'intérêt en ce qu'elles sont éloquentes pour signifier la profondeur de la chute de Victor, et justifier la toute fin du film. Et puis les première et dernière parties sont si justes et si belles qu'elles ne souffrent pas la petite faiblesse de leur transition. Paul Blain (Victor), fils du beau Gérard Blain, et la délicieuse Constance Rousseau (Pamela adolescente) sont particulièrement mémorables, leurs retrouvailles finales et les séquences qui en découlent sont d'une rare justesse et d'une précieuse sensibilité, sans parler de la grâce qui émane des séquences où Constance Rousseau va et vient dans la lumière chaude et douce et autres cours d'eau calmes des campagnes de ses vacances.
Tout Est Pardonné de Mia Hansen-Løve avec Paul Blain, Constance Rousseau et Marie-Christine Friedrich (2007)
Il y a une coquille quelque part : Paul ou Victor, il faut choisir le prénom du personnage joué par Blain. Le second paragraphe s'en ressent. (et la fin)
RépondreSupprimerTrès joli commentaire sinon.
Le personnage s'appelle Victor, j'ai juste eu tendance à l'appeler comme l'acteur, au temps pour moi.
RépondreSupprimerPutain de déception les amis ! J'ai maté ce qui fut mon premier Hanson-Love ce soir, en m'attendant au meilleur, et c'est peu dire que j'ai été déçu... Le film a des qualités, c'est certain, mais j'ai vraiment dû lutter pour passer outre ses gros gros défauts.
RépondreSupprimerCertains acteurs sont par moments assez terribles - au sens anglais du terme - tout particulièrement Paul Blain (que je trouve en plus vraiment répugnant physiquement) et surtout Constance Rousseau qui est certes fascinante à regarder avec ses iris qui vibrent en permanence, mais semble constamment vouloir se débarrasser de son texte. Par moments j'aurais juré qu'elle répondait avant la fin de la question qu'on lui posait.
Difficile pourtant de juger de la qualité réelle de leur performance dans ces scènes car les dialogues sont parfois très très mauvais (voir la scène de retrouvailles entre le père et la fille). Là où je vous rejoins, c'est qu'effectivement les scènes où le film reste dans l'économie sont les plus réussies.
Entièrement d'accord avec toi, sauf que j'ai du mal à trouver quelque qualité que ce soit à ce film.
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