

Salvatore Samperi avait compris quelque chose d'essentiel à l'érotisme. Il avait compris qu'il se devait de tout miser sur l'attente, le désir, le fantasme et l'interdit. Et tous les ingrédients sont réunis dans Malizia. La première scène tant soit peu évocatrice met un certain temps à venir, et elle est aussi brève que fugace. Le plus petit garçon de la fratrie se met à pleurer en pleine nuit et Angela vient le consoler quand Nino, réveillé lui aussi par les cris de son frère, aperçoit dans le contre-jour de la lumière provenant du couloir et par un propice jeu de transparences les formes tellement généreuses de Laura Antonelli, véritable apparition sous sa fine robe de nuit. Ce qui n'était alors que vague suggestion se matérialisera un peu plus tard encore quand Nino regarde sous la jupe d'Angela tandis qu'elle range des livres dans la bibliothèque, juchée sur une petite échelle : remarquant l'œil libidineux du garçon, la bonne, agacée, relève complètement sa jupe pour lui montrer une bonne fois pour toutes sa blanche culotte.
Je dois confesser que j'ai obtenu ce film par des moyens illégaux et en version originale non sous-titrée. Inutile d'espérer trouver des sous-titres pour ce genre de document digitalisé depuis la vieille bande d'une cassette vidéo enregistrée en 1974. Et ne parlant pas un mot d'italien, encore moins depuis le 9 juillet 2006 et l'arrêt de Gianluiggi Buffon sur la tête impeccable de Zidane, j'ai dû me résoudre à deviner l'évolution du scénario et la substance des dialogues au seul moyen de la trame scénaristique telle que la déploient les images et le ton des personnages. J'ai bien cru comprendre que la jeune bonne Angela, espérant épouser le père de famille veuf, nanti et installé, subit un chantage véhément de la part de Nino, qui se sert des attentes de la jeune femme à l'égard de son père pour obtenir d'elle ce qu'il veut, et ce qu'il veut c'est son corps. Et il faut le comprendre le jeune Nino, il est en pleine puberté et cette magnifique femme déambule toute la journée et toute la nuit dans sa maison, est supposée le "servir" et va jusqu'à soigner une blessure à l'aine qu'il s'est faite en jouant au foot, avec minutie et assiduité... Alors quand toute la sainte famille regarde la télé le soir dans l'obscurité et que Nino est assis par terre à quelques centimètres des mollets d'Angela, qui reprise du linge assise dans un fauteuil, il n'a pas d'autre choix qu'envoyer les mains sous la jupe de la bonne pour toucher ses genoux divins. Et lorsqu'Angela laisse retomber l'étoffe qu'elle coud sur les mains cavaleuses du petit Nino, elle lui cède une première fois et n'est pas près de s'imaginer où la chute de ce dernier rempart la mènera.
Ainsi avons-nous droit à quelques séquences inoubliables, comme cette scène de repas où toute la petite famille reçoit à déjeuner le curé du village et où Nino, assis à côté d'Angela, se démène sous la table tout en parlant à son père et au curé pour retirer la culotte de sa voisine, qui résiste longuement d'abord, puis abandonne et le laisse faire avant de laisser aller son précieux atour et de le faire glisser aux pieds du jeune homme qui laisse tomber sa serviette afin de s'en emparer et le glisser dans sa poche. Il y a aussi cette autre scène où Nino, enfermé dans la chambre de la bonne avec elle, s'amuse à la peloter sans ménagement tandis qu'elle refuse les avances du père de l'enfant qui, de l'autre côté de la porte, espère un peu d'attention. Nino va jouer tant que possible avec Angela, jusqu'à la forcer à se déshabiller dans sa chambre, allongée sur son lit, tandis que lui et son meilleur ami la reluquent depuis une petite lucarne surplombant la pièce, ou encore en la poussant à servir le petit déjeuner au lit à son père en ouvrant plus que de raison son décolleté, attendant que le paternel affolé essaie de la forcer pour la voir lui retourner une grande gifle compromettante. La domination absolue de Nino se fera plus que jamais ressentir dans une scène très chaste et assez dérangeante où le jeune homme se rend la nuit dans la chambre de la bonne et fait les cent pas autour de son lit en la fixant d'un regard inquisiteur quand, impuissante et effrayée, elle commence à pleurer et implore le garçon d'obtenir ce qu'il veut pour en finir.
Ainsi avons-nous droit à quelques séquences inoubliables, comme cette scène de repas où toute la petite famille reçoit à déjeuner le curé du village et où Nino, assis à côté d'Angela, se démène sous la table tout en parlant à son père et au curé pour retirer la culotte de sa voisine, qui résiste longuement d'abord, puis abandonne et le laisse faire avant de laisser aller son précieux atour et de le faire glisser aux pieds du jeune homme qui laisse tomber sa serviette afin de s'en emparer et le glisser dans sa poche. Il y a aussi cette autre scène où Nino, enfermé dans la chambre de la bonne avec elle, s'amuse à la peloter sans ménagement tandis qu'elle refuse les avances du père de l'enfant qui, de l'autre côté de la porte, espère un peu d'attention. Nino va jouer tant que possible avec Angela, jusqu'à la forcer à se déshabiller dans sa chambre, allongée sur son lit, tandis que lui et son meilleur ami la reluquent depuis une petite lucarne surplombant la pièce, ou encore en la poussant à servir le petit déjeuner au lit à son père en ouvrant plus que de raison son décolleté, attendant que le paternel affolé essaie de la forcer pour la voir lui retourner une grande gifle compromettante. La domination absolue de Nino se fera plus que jamais ressentir dans une scène très chaste et assez dérangeante où le jeune homme se rend la nuit dans la chambre de la bonne et fait les cent pas autour de son lit en la fixant d'un regard inquisiteur quand, impuissante et effrayée, elle commence à pleurer et implore le garçon d'obtenir ce qu'il veut pour en finir.
Toutes ces scènes sont plutôt bien tournées et jalonnent le film avec parcimonie pour le relancer régulièrement, car pour le reste on est malgré tout en présence d'une comédie érotique italienne de derrière les fagots. On peut en effet faire pas mal de reproches à Samperi, comme une certaine lenteur, une surabondance de scènes de comédie (pas très bonnes) qui s'étalent trop largement sur la durée de l’œuvre. Mais ce sont les scènes dont je parle qui comptent, et peut-être ne les attendrait-on pas avec la même impatience, et ne les verrait-on pas avec le même intérêt si les scènes de comédie qui les séparent étaient trop brèves. C'est un prêté pour un rendu. On attend de voir le corps plantureux de Laura Antonelli se dévoiler, on la désire par-dessus tout, on fantasme l'histoire du petit Nino, espérant qu'il transgresse finalement l'interdit. Et il le fera dans une séquence finale assez onirique. La maison est vide et pendant un grand orage, alors que les fusibles ont sauté, Nino, armé d'une lampe de poche, aveugle Angela et lui ordonne prestement de se dévêtir. Ce qu'elle finit par faire en l'insultant copieusement ("filio de putana !", etc.), à demi éclairée tantôt par la lampe torche, tantôt par des éclairs fournis. Après s'être libérée de sa rage elle commence à jouer à cache-cache avec le petit Nino, toute nue et rieuse, rendue hystérique par la situation. Et puis elle finira par voler sa lampe à Nino pour lui rendre la pareille. Et finalement le coït tant redouté et tant espéré arrive dans la lumière zébrante et chaotique des éclairs de tonnerre. En guise de conclusion, au mariage de son père et d'Angela, Nino s'en va embrasser sa nouvelle belle-mère et lui dit avec un sourire malicieux, cruel : "Félicitations maman !"
Ce film sur l'éveil sexuel d'un adolescent par une femme adulte deviendrait presque un film sur l'inceste consommé avec consentement. Presque seulement, après tout elle n'est que sa belle-mère. On n'est pas encore dans la liberté de ton (presque inquiétante) de la série américaine de films porno "Taboo", avec Kay Parker, dont je vous parlerai peut-être une prochaine fois. Mais sans atteindre la limite franchie par ces films porno américains des années 70, l'irrévérence était au rendez-vous chez Samperi. Et pour qu'un film simplement érotique procure tant d'émois, il faut qu'il soit un minimum transgressif. Il faut aussi et surtout une actrice comme Laura Antonelli, ce qui ne court pas les rues. En 1992, soit 19 ans plus tard, Salvatore Samperi, fort du succès d'estime de son film et de la communauté grandissante de ses fans, a tourné Malizia 2000, la suite des aventures d'Angela, toujours avec Laura Antonelli. J'espère pouvoir mettre la main dessus un de ces jours pour vous en toucher deux mots.
(Comme cet article est le 100ème article posté sur le blog, je me permets un petit cadeau d'anniversaire, avec quelques photos complémentaires à l'affiche, qui dérogent un peu à la coutume de ce blog, mais qui s'en plaindra ?)
Malizia de Salvatore Samperi avec Laura Antonelli, Alessandro Momo, Turi Ferro et Tina Aumont (1973)
(Comme cet article est le 100ème article posté sur le blog, je me permets un petit cadeau d'anniversaire, avec quelques photos complémentaires à l'affiche, qui dérogent un peu à la coutume de ce blog, mais qui s'en plaindra ?)
Malizia de Salvatore Samperi avec Laura Antonelli, Alessandro Momo, Turi Ferro et Tina Aumont (1973)