
The House of the Devil ne cherche pas à "faire vieux" en dehors peut-être de son générique d'ouverture et de fin (mais ça n'est pas un mal vu qu'ils étaient plus classes que ceux d'aujourd'hui). L'action étant située dans les années 80, la BO (quand il s'agit de chansons, toujours écoutées par les personnages eux-mêmes, et non disséminées par le réalisateur qui veut prouver qu'il a une belle collection de vinyles) coule également de source et n'a pas l'air d'être là pour flatter le mélomane nostalgique. Ce film réalisé par un jeune cinéaste indé prometteur veut donc assez modestement s'inscrire dans la lignée des plus mémorables œuvres horrifiques de ces années, tout en étant un bel hommage, discret bien que parfois un peu maladroit, qui nous amène inévitablement à penser à Carpenter et Polanski (et surement à d'autres, mais ce sont les références les plus évidentes, surtout le second, pour Rosemary's Baby). L'action du film se déroule elle-même dans les seventies.
L'histoire est aussi simple qu'efficace, et moi qui n'en savais rien, je préfère ne rien vous dire ; l'actrice principale, une jolie brune qui a l'air échappée d'un film d'Argento (aka le "crystal skull", qui avait surtout bon goût en matière d'actrice avant d'être un cinéaste doué) fait un peu penser à Margot Kidder, est parfaitement choisie ; le film est réellement stressant et parvient facilement à faire peur, la tension montant crescendo, malgré un léger flottement avant le quart d'heure final, où l'horreur explose enfin véritablement à l'écran. Car jusqu'à ce dernier quart d'heure, on peut presque dire qu'il ne se passe rien, mais là n'est pas l'essentiel, tant Ti West parvient avec succès à instaurer une ambiance aussi pesante que captivante.
Le film n'est bien sûr pas exempt de défauts, j'en ai d'ailleurs évoqué quelques-uns, et je citerai également sa toute fin, avec ce cliffhanger un peu inutile qui est surtout un dernier clin d'œil un peu trop appuyé aux films des seventies. Mais The House of the Devil est tout de même une vraie réussite, et peut-être bien le meilleur film d'horreur sorti depuis un sacré bout de temps. On a réellement l'impression de découvrir un "petit classique" oublié des années 70, un très bon film d'horreur en tant que tel, avant d'être un simple hommage, visant à cajoler la mémoire cinéphile de ses spectateurs.
The House of the Devil de Ti West avec Jocelin Donahue, Tom Noonan, Greta Gerwig et Mary Woronov (2009)